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méta-

mét(a)- Élément, du gr. meta, exprimant la succession, le changement, la participation, et en philosophie et dans les sciences humaines « ce qui dépasse, englobe » (un objet, une science) : métalangage, métamathématique.

méta- Préfixe employé : 1° en chimie organique pour désigner les dérivés du benzène disubstitués aux positions 1 et 3 ; 2° en chimie minérale pour former le nom de certains acides et de leurs dérivés.

méta-
élément, du gr. meta, "après, au-delà de", qui indique le changement, la postériorité, la supériorité, le dépassement.
|| CHIM Préfixe utilisé pour caractériser un corps moins hydraté qu'un autre, pour distinguer certains composés benzéniques de leurs isomères ortho- ou para-, et pour désigner certains polymères. (Abrév.: m-).

⇒MÉT(A)-, (MÉT-, MÉTA-)élém. formant
Élém. tiré de prép. et adv. gr. «au milieu (de), avec, après», entrant dans la constr. de nombreux mots sav. dans lesquels il exprime la succession, le changement, la participation. Les mots constr. sont le plus souvent des subst. qui peuvent générer des adj. dérivés.
Rem. 1. La 1re production fr. semble être métatarse (sur le modèle de métacarpe) (d'apr. COTTEZ 1980). 2. La forme gr. - (devant une aspirée) explique la graph. du fr. méthode.
I. —[Mét(a)- exprime la postériorité; les mots constr. appartiennent gén. au vocab. de la biol. ou de la méd.]
A. — 1. [Les mots constr. signifient «(ce) qui est, (ce) qui se produit après la réalité désignée par le 2e élém.»]
a) [Les mots constr. sont des adj. appartenant au domaine de la méd. et qualifiant des phénomènes consécutifs à une maladie ou un accident]
) [Le 2e élém. est issu du gr.]:
métagmique (-agmique, du gr. «fracture»). adj. ,,Qui est consécutif à une fracture`` (GARNIER-DEL. 1972). Ostéopathie métagmique (Méd. Biol. t.2 1971).
) [Le 2e élém. est un adj. fr.]:
métapneumonique. adj. La pleurésie coexiste avec la pneumonie (pleurésie parapneumonique), ou la suit (pleurésie métapneumonique) (P. MÉNÉTRIER, M. STÉVENIN ds Nouv. Traité Méd. fasc. 1 1926, p.286).
métatyphique. adj. La crise d'appendicite survient pendant la convalescence de la maladie; appendicite métatyphique (WIDAL, LEMIERRE, ABRAMI, DS Nouv. Traité méd. fasc. 3 1927, p.122).
b) [Les mots constr. sont des subst. désignant notamment un élém. anatomique ou l'un des stades d'une évolution biol.]
) [Le 2e élém. est issu du gr.] V. métachronisme (rem. 1 s.v. anachronisme A) et aussi:
métaphyse (méta- + [épi]-physe ou [dia]-physe), subst. fém., anat. ,,Portion d'un os long comprise entre l'épiphyse et la diaphyse`` (Méd. Biol. t.2 1971). La métaphyse du tibia et du péroné (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p.564). C'est au niveau de la métaphyse que se situe le cartilage de conjugaison qui assure la croissance en longueur de l'os (MAN.-MAN. Méd. 1980).
) [Le 2e élém. est un mot du lat. sav.]:
métanauplius, subst. masc., zool. Stade larvaire des Crustacés décapodes. Ces animaux éclosent sous la forme de larve libre nauplius (...) à trois paires d'appendices (...), puis passent à l'état de métanauplius [avec appendices plus nombreux] (CAULLERY, Embryol., 1942, p.76).
) [Le 2e élém. est un subst. fr.] V. métacentre et aussi:
métacercaire, subst. fém., parasitol. Forme larvaire enkystée et infestante, faisant suite au stade cercaire et terminant le cycle évolutif des douves (d'apr. Méd. Flamm. 1975).
ANAT. V. métatarse et aussi:
métapophyse, subst. fém. ,,Saillie osseuse arrondie et rugueuse marquant le bord postérieur de l'apophyse articulaire supérieure des vertèbres lombaires`` (Méd. Biol. t.3 1972, s.v. tubercule mammillaire). On trouve souvent au voisinage de l'apophyse articulaire antérieure, une métapophyse, qui se dirige en avant (E. PERRIER, Zool., t.4, 1928-32, p.3397). Au niveau de la région thoraco-lombaire, des apophyses supplémentaires (...) se retrouvent au niveau des apophyses articulaires. Ainsi les tubercules ou apophyses mammillaires (métapophyses) (Encyclop. Sc. Techn. t.10 1973, p.870).
Rem. À noter aussi a) L'empr. au gr.: métacarpe. b) L'empr. au gr. par l'intermédiaire du lat.: méthode. c) Métatrône, subst. masc. tiré de Metatron «être qui possède la position la plus élevée de tous les êtres créés, à côté du trône divin, dans la littérature mystique juive et, en particulier dans le 3e livre d'Enoch (hébreu)». L'étymol. de Metatron est obscure, l'interprétation la plus répandue étant que Metratron est un raccourci de Metathronios, c'est-à-dire «celui qui se tient près du trône divin» ou «celui qui occupe le trône proche du trône divin» (d'apr. G.-G. SCHOLEM, Les Grands courants de la Mystique juive, Paris, Payot, 1968, pp.82-83). Selon une autre hypothèse Metatron serait un mot du gr. tardif tiré du lat. metator «celui qui marque les limites» (d'apr. KLEIN Étymol. t.2 1967). Jusqu'au grand jour, il [Jésus] siège à la droite de Dieu comme son métatrône, son premier ministre et son futur vengeur (RENAN, Vie Jésus, 1863, p.260). La théorie du Verbe se développe rapidement. Jésus devient de plus en plus le «Dieu second», le métatrône, l'assesseur de la divinité (RENAN, Antéchrist, 1873, p.212).
2. [Mét(a)- exprime la succession ou l'alternance; les mots constr. sont des subst.]
a) [Le 2e élém. est issu du gr.] V. métamère.
b) [Le 2e élém. est un subst. fr.]:
métagénèse, subst. fém., biol. ,,Mode de reproduction alternante dans lequel les générations qui se succèdent sont alternativement sexuée et asexuée`` (Méd. Biol. t.2 1971). La métagénèse est commune au monde végétal et au monde animal (...). On observe un cas intéressant de métagénèse (...) dans le Plasmodium du paludisme (Encyclop. Sc. Techn. t.7 1972, p.775). Métagénétique, adj. dér. Qui concerne la métagénèse. Polymorphisme métagénétique (Méd. Biol. t.3 1972). Dans le monde végétal, aux deux générations qui alternent dans le cycle métagénétique, on donne le nom de gamétophyte et de sporophyte (Encyclop. Sc. Techn. t.7 1972, p.775).
B. — 1. [Les mots constr. signifient «(ce) qui est à l'extrémité, à la fin, ou forme achevée de la réalité désignée par le 2e élém.»; gén. subst., ils appartiennent aux domaines de la biol.; mét(a)- qui fonctionne comme caractérisant de ce qui est désigné par le 2e élém. s'y oppose aux élém. pro- ou proto- et méso-]
a) [Les mots constr. sont des adj.]
) [Le 2e élém. est issu du gr.]:
métachète (-chète, du gr. «crin, aigrette»), adj., zool. Larve métachète. Larve d'Annélides polychètes chez laquelle de longues soies permanentes remplacent les soies provisoires. Synon. vieilli trochophore. Voir E. PERRIER, Zool., t.2, 1897, p.1446.
) [Le 2e élém. est un adj. fr.]:
métacyclique. adj. Trypanosome métacyclique. Trypanosome parvenu au terme de son cycle évolutif. Les cultures, probablement par suite du manque de formes métacycliques, ne sont pas virulentes (BRUMPT ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 1 1924, p.345). D'abord minces et grêles, ce sont les trypanosomes courts, ils deviennent ensuite des formes crithidia (proches du trypanosome, mais caractérisées par une membrane ondulante plus courte (...)) pour finalement se transformer en trypanosomes métacycliques infestants (Parasitologie, t.1, Montreuil, Laboratoires Roland-Marie, mai 1974, p.44).
b) [Les mots constr. sont des subst.]
) [Le 2e élém. est issu du gr.] V. métazoaire et aussi:
métachlamydées (-chlamydées, du gr. , «manteau»), subst., bot. Synon. de gamopétales (s.v. gamo- A). Si l'on tient compte des termes de passage qui existent entre les Dialypétales [fleur à pétales séparés] et les Apétales, on réunit ces deux groupes en un seul, et on en fait des Archichlamydées (, primitif), auxquelles on oppose les Métachlamydées (, après) ou Gamopétales. Ces appellations impliquent la notion que les Gamopétales dérivent des Archichlamydées (Bot., 1960, p.954 [Encyclop. de la Pléiade]).
métanéphros (-néphros, du gr. «rein»), subst. masc., embryol. Rein définitif des Vertébrés supérieurs, précédé topographiquement et chronologiquement par le pronéphros et le mésonéphros (d'apr. Méd. Biol. t.2 1971). Il se forme, en arrière du mésonéphros, un nouvel appareil rénal, celui-là définitif, le métanéphros, spécial aux Amniotes (CAULLERY, Embryol., 1942, p.95).
métaphyte, subst. masc., bot. ,,Organisme végétal pluricellulaire dont les cellules sont différenciées en cellules végétatives chargées de la nutrition et en cellules germinatives chargées de la reproduction`` (Méd. Biol. t.2 1971). Dans le règne végétal on distinguera (...) des Protophytes et des Métaphytes (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t.1, 1931, p.8). La vie se présente avec une très grande diversité, aussi bien lorsqu'on examine globalement les organismes des métazoaires et des métaphytes, que lorsqu'on analyse les éléments cellulaires qui les constituent (Hist. gén. sc., t.3, vol.2, 1964, p.636). Métaphytique, adj., dér. Qui concerne les métaphytes. Il y a des cas où la couverture métaphytique des fonds meubles infralittoraux est assurée par des algues au lieu de phanérogames (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p.139).
) [Le 2e élém. est un subst. fr.]:
métacône, métacone, subst. masc., zool. Cuspide [éminence de l'émail sur la face triturante d'une dent] postérieure d'une molaire supérieure primitive. Ces tubercules sont au nombre de trois (...), l'un médian plus élevé, le protocone, les deux autres, plus petits, en avant (paracone) et en arrière (métacone) du premier (E. PERRIER, Zool., t.4, 1928-32, p.3439). Le protocône d'une molaire supérieure (c'est-à-dire le tubercule interne, les tubercules externes étant le paracône et le métacône) (Zool., t.4, 1974, p.656 [Encyclop. de la Pléiade]).
métaconide, subst. masc., zool. Cuspide d'une molaire inférieure qui s'oppose à un métacône. Il existe (...) deux cuspides internes, l'une antéro-externe, le paraconide, l'autre postéro-externe, le métaconide (E. PERRIER, Zool., t.4, 1928-32, p.3439). Les cuspides des molaires inférieures portent des noms homologues (...): protoconide (externe), paraconide et métaconide (internes) (Zool., t.4, 1974, p.780 [Encyclop. de la Pléiade]).
métasternum, subst. masc., entomol. Face inférieure du métathorax qui porte la troisième paire de pattes (d'apr. SÉGUY 1967).
métathorax, subst. masc., entomol. ,,Troisième partie du thorax des insectes, située entre le mésothorax et l'abdomen et sur laquelle s'implantent la deuxième paire d'ailes et la troisième paire de pattes`` (Méd. Biol. t.2 1971). Le thorax comprend (...) dans l'ordre où ils se succèdent, le prothorax, le mésothorax et le métathorax (E. PERRIER, Zool., t.1, 1893, p.1148). Métathoracique, adj., dér. Qui concerne le métathorax. Appendice métathoracique (SÉGUY 1967).
métazoé, subst. fém., zool. ,,Chez la plupart des Décapodes (...) l'éclosion se fait au stade zoé ou à un stade ultérieur. Chez les Crabes, la dernière zoé, ou métazoé, se transforme en une mégalope, stade postlarvaire peu différent de l'adulte`` (Encyclop. Sc. Techn. t.4 1970, p.218 b).
2. [Les mots constr., tous subst., désignent un élém. ou un stade quelconque dans une suite, à l'exception du 1er]
a) [Le 2e élém. est issu du gr.]:
métapode, subst. masc., zool. (Région des) métacarpiens et (des) métatarsiens (d'apr. Zool., t.3, 1972, p.777 [Encyclop. de la Pléiade]). Plantigrades; métapodes peu allongés (E. PERRIER, Zool., t.4, 1928-32, p.3087). Métapodial, -ale, -aux, métapodien, -ienne, adj. et subst. masc., dér. (Os) du métapode. (Porcins) (...). Métapodiaux toujours séparés (E. PERRIER, Zool., t.4, 1928-32, p.3186). Equidae (...). Pattes hautes, terminées par un seul doigt, dont le métapodien est flanqué de deux métapodiens latéraux (E. PERRIER, Zool., t.4, 1928-32, p.3584). V. Encyclop. Sc. Techn. t.10 1973, p.112 a.
b) [Le 2e élém. est un subst. fr.]:
métaphase, subst. fém., cytol. Deuxième phase de la mitose. Lors des différentes phases de la division du noyau, les chromosomes présentent des modifications de structure; forme filamenteuse à la prophase, trapue à la métaphase, de nouveau filamenteuse à la télophase pour finalement se résoudre en chromatine durant l'interphase (HUSSON, GRAF, Manuel biol. gén., 1965, p.94). Rem. -métaphase, élém. de compos. — Prémétaphase: disparition de la membrane nucléaire, les chromosomes gagnent le plan équatorial du fuseau (...), Métaphase sensu stricto: les chromosomes sont condensés au maximum (HUSSON, GRAF, Manuel biol. gén., 1965, p.93). Métaphasique ,adj., dér. Qui concerne la métaphase. Étude de la mitose sur préparations montées (...). Les plaques métaphasiques montrent très nettement le clivage des chromosomes et les régions centrométriques (HUSSON, GRAF, Manuel biol. gén., 1965, p.101).
métencéphale, subst. masc., embryol. Vésicule cérébrale secondaire de l'encéphale des Vertébrés, résultat de la division du rhombencéphale en deux parties. Sa paroi dorsale forme le cervelet, sa paroi ventrale le prolongement des pédoncules cérébraux et, chez les Mammifères, la protubérance annulaire ou pont de Varole (d'apr. LEND.-DELAV. Biol. 1979). Dès la 4e semaine du développement embryonnaire, la partie crâniale du tube neural se renfle en 3 vésicules séparées par 2 sillons (...). À la 5e semaine, la première et la dernière des 3 vésicules se subdivisent en deux (...); ainsi se réalise le stade à 5 vésicules: télencéphale, diencéphale, mésencéphale, métencéphale et myélencéphale (Encyclop. Sc. Techn. t.8 1972, p.314). Métencéphalique, adj., dér. Qui concerne le métencéphale ou qui lui appartient. Vésicule métencéphalique (Encyclop. Sc. Techn. t.8 1972, p.314).
II. —[Mét(a)- exprime une idée de transcendance; les mots constr., gén. subst., appartiennent le plus souvent aux domaines de la philos. et des sc. hum.; ils signifient «(ce) qui est au-delà de, ce qui dépasse et englobe la réalité désignée par le 2e élém.»]
A. —[Les mots constr. sont des adj.; le 2e élém. est un adj. fr.] V. métempirique et aussi:
méta-économique, adj. «L'économie du marché» se base sur le principe de la rentabilité directe (...). L'Économie publique, par contre, produit des biens qui ont une importance méta-économique [culturelle, sociale, militaire] ou qui, tout en étant de nature économique, n'assurent qu'une rentabilité indirecte (Univ. écon. et soc., 1960, p.46-16).
métahumain, -aine, adj. Le judaïsme (...) n'aborde pas les réalisations humaines avec méfiance; (...) il n'en annule pas la valeur, par avance, en situant les réalités absolues et purificatrices dans une dimension métahumaine (Univ. écon. et soc., 1960, p.64-5).
métajuridique, adj. La théorie pure (...) distingue soigneusement la signification juridique et l'acte métajuridique relevant de la sociologie ou de la psychologie (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p.108).
métanormal, -ale, -aux, adj. Faits méta-para-extra-normaux (AMADOU, Parapsychol., 1954, p.37).
métaphysiologique, adj. Des objections ont été élevées contre le principe même de la culture des tissus. Ricker a prétendu qu'elle plaçait les éléments cellulaires dans des conditions anormales ou mieux métaphysiologiques (J. VERNE, Vie cellul., 1937, 1).
métaproblématique, adj. Ce désir de Dieu, nous croyons qu'il faut avoir le courage de le biffer de la cosmologie objective pour en retrouver la vraie dimension, incaractérisable, inobjectivable, métaproblématique (RICOEUR, Philos. volonté, 1949, p.181).
B. —[Les mots constr. sont adj. et subst. fém.; le 2e élém. est adj. et subst. fr.] V. métalogique, métalinguistique et aussi:
métamathématique, adj. (Qui concerne, qui appartient à la) partie de la logique dont l'objet principal est la théorie des fondements des mathématiques (d'apr. CHAMB. 1972). Énoncé métamathématique. Les progrès (...) touchant la connaissance du mécanisme des raisonnements mathématiques (...) font de la métamathématique moderne une science autonome d'un intérêt incontestable (BOURBAKI, Hist. math., 1960, p.58). Une démonstration par l'absurde ne peut prouver l'existence métamathématique d'un assemblage ou d'une suite d'assemblages, il faut en donner une loi de construction explicite (BOURBAKI, Hist. math., 1960, p.59).
métamoral, -ale, -aux, adj. et subst. a) Adj. ,,Qui concerne les principes premiers ou les fondements de la morale, par opposition à l'étude des règles morales, telles qu'elles sont appliquées dans une action jugée légitime ou digne d'éloges`` (LAL. 1968). On sait l'application héroïque et géniale qu'un Gandhi a su faire au domaine politique et social, de cette haute vertu [la non-violence], d'ailleurs plus cosmique et métamorale, que proprement éthique et humaniste (Philos., Relig., 1957, p.52-12). b) Subst. ,,Tout ce qui est transcendant par rapport à la réalité morale donnée, et nécessaire à l'intelligibilité de cette réalité`` (LÉVY-BRUHL, Mor. et sc. moeurs, 1903, p.62 ds LAL. 1968). L'habitude subsiste, pour la plupart, de faire appel à des principes «supérieurs à l'expérience», c'est-à-dire à une métamorale, où se projette, sous le nom d'idéal, le respect de la pratique universellement acceptée de notre temps (LÉVY-BRUHL, Mor. et sc. moeurs, 1903, p.121 ds LAL. 1968.). En se proposant de connaître et de prescrire en même temps, les métamorales se fondent sur le postulat d'une nature humaine [individuelle et sociale] identique et qui formerait un tout harmonieux, excluant le conflit des devoirs (Traité sociol., 1967, p.52).
métapolitique. adj. Les philosophes allemands ont inventé le mot de métapolitique, pour être à celui de politique ce que le mot métaphysique est à celui de physique (J. DE MAISTRE, Constit., 1810, p.6). Une discussion de philosophie et de métapolitique comparées (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.69). L'Église, dont la sagesse joint dans une unité supérieure et métapolitique toutes les vérités dont les hommes, dans le domaine de la cité terrestre, doivent chercher à droite ou à gauche l'application temporelle (MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p.100).
Rem. À noter aussi les empr. a) au lat.: métaphysique; b) au polon.: métapsychique.
C. —[Les mots constr. sont des subst., fém., à l'exception de métalangage]
1. [Le 2e élém. est issu du gr.]:
métagnomie (-gnomie, du gr. «faculté de connaître, pensée, intelligence»). subst. Synon. de cryptesthésie. La première de ces fonctions est celle de connaissance paranormale, que Boirac nommait métagnomie, Richet cryptesthésie et que l'école américaine appelle très bien perception extra-sensorielle (AMADOU, Parapsychol., 1954, p.36). Une séance publique de métagnomie (AMADOU, Parapsychol., 1954, p.138). Métagnomique, adj., dér. Qui concerne la métagnomie, qui lui appartient. Don, perception métagnomique. Le Dr Osty étudia (...) de nombreux (...) sujets chez lesquels la faculté métagnomique paraissait s'exercer librement et pour ainsi dire, à volonté (AMADOU, Parapsychol., 1954, p.140). Rem. Selon Amadou (op. cit., p.361), métagnomie devrait être remplacé par métagnosie. Métagnostique, adj., dér. Les électro-encéphalogrammes de la plupart des sujets du type «métagnostique», parmi lesquels [le Dr Canavesio] (...) range les «télépathes», les «clairvoyants» et les «sourciers», sont normaux (AMADOU, Parapsychol., 1954, p.138).
2. [Le 2e élém. est un subst. fr.] V. métalangage, métalangue et aussi:
métabiologie. subst. Il arrivait que ces amants sublimes fécondassent nos femelles, ce qui est une manière de prodige et qui soulève un problème de métabiologie (VALÉRY, Variété V, 1944, p.188). Métabiologique, adj., dér. Qui concerne la métabiologie. G. Van Rijnberk a fort bien éclairci les rapports entre ce qu'il appelle, assez improprement semble-t-il, les sciences «métabiologiques» — entendons, pour notre propos, la parapsychologie — et (...) l'occultisme (AMADOU, Parapsychol., 1954, p.20).
métacritique. subst. Critique d'une critique; réplique à une critique (d'après les titres de Hamann, Métacritique au sujet du purisme de la raison, 1784 et de Herder, Entendement et expérience; métacritique de la critique de la raison pure, 1799). L'Ostensoir des ironies, essai de métacritique, 1re partie: L'Homme, la Femme, la Famille, par Alcanter de Brahm. — L'ambition de M. Alcanter de Brahm me paraît considérable. Il ne veut rien moins que, par la métacritique, «permettre de découvrir (...) le véritable sens de la vie» (R. DE SOUZA in Mercure de France, n°114, juin 1899, 778 ds QUEM. DDL t.25).
métagéométrie. subst. Géométrie plus générale que la géométrie euclidienne, mais telle que celle-ci puisse en être considérée comme un cas particulier et, p. ext., géométrie où l'on modifie un des axiomes fondamentaux de la géométrie classique (d'apr. LAL. 1968). Les constructions de la métagéométrie (BLONDEL, Action, 1893, p.83).
métahistoire, méta-histoire, subst. Recherche ayant pour but la détermination des lois régissant les faits historiques et la place de ces faits dans une vue explicative du monde. Synon. philosophie de l'histoire (d'apr. FOULQ.-ST-JEAN 1962). Tout fait historique dépasse l'histoire pure. Si Adam ou Lazare s'érigent en symboles, la communion liturgique dans leur commémoration les affirme personnes historiques. L'exégèse orthodoxe cherche l'équilibre entre l'histoire et la méta-histoire, entre l'empirique et son contexte nominal: en partant du tableau elle contemple l'icone (Philos., Relig., 1957, p.52-2). Métahistorique, adj., dér. Qui relève de la métahistoire. Laissant de côté tout l'appareil des métaphysiques métahistoriques notre vieux maître, assis, disait, avec des larmes intérieures: On dirait qu'il y a une fatalité (PÉGUY, Notre jeunesse, 1910, p.192).
métamémoire. subst. ,,Il n'est aucun de nous qui n'ait éprouvé plusieurs fois dans sa vie mentale, si distrait fût-il, cette impression d'une reviviscence (...). Les médecins l'ont appelée paramnésie. Je la désignerais plus volontiers sous le nom de métamémoire`` (L. DAUDET, Hérédo, 1916, p.41).
métamusique. subst. Musique ,,qui, distincte de la musique passionnelle et descriptive, se propose l'expression des états de conscience, et se meut, comme la métaphysique, dans le domaine des idées `` (MAUCLAIR, Relig. mus., 1928, p.85). ,,Toute musique est «métamusicale», c'est-à-dire au dessus de soi-même: en ce sens que jamais une sonorité n'a ému sans une raison supérieure. Il n'y a pas de métamusique, il n'y a que des métamusiciens`` (MAUCLAIR, Relig. mus., 1928, p.85).
méta-science. subst. ,,Toute science passe par les quatre phases suivantes (...); empirique lorsqu'on compte les faits, expérimentale lorsqu'on les mesure, analytique lorsqu'on les calcule, axiomatique enfin lorsqu'on les déduit [de prémisses relevant alors d'une méta-[science] ou d'une logistique]`` (Gds cour. pensée math., 1948, p.393). Méta-scientifique, adj., dér. Qui concerne la méta-science. La science est parvenue à se fermer chez elle. Elle aborde ses nouvelles difficultés par ses propres moyens et ne s'aide en rien des productions les plus élevées et les plus récentes de la pensée métascientifique (DAVID, Cybernét., 1965, p.22).
Rem. À noter aussi l'empr. à l'all.: métapsychologie.
III. —[Mét(a)- exprime une idée de changement, de transformation; les mots constr., gén. subst., désignent le plus souvent un processus ou le résultat de celui-ci]
A. —[Les mots constr. sont des adj.]
1. [Le 2e élém. est issu du gr.]:
métamicte (-micte, du gr. «mélangé, combiné»), adj., phys. du solide. État métamicte. État de désordre structural produit dans le réseau cristallin d'un minéral renfermant des éléments radioactifs par la désintégration de ces éléments durant les périodes géologiques (ou artificiellement provoquée) (d'apr. Hist. gén. sc., t.3, vol.2, 1964, p.475). Au stade final de l'action d'irradiation, le cristal peut se transformer en un corps amorphe vitreux, optiquement isotrope, qui ne diffracte plus les 2 rayons X: il se trouve dans un état métamicte (Encyclop. Sc. Techn. t.9 1973, p.311 b). Cristal, minéral métamicte. Cristal, minéral qui a acquis l'état métamicte. L'étude des minéraux métamictes peut fournir des données importantes sur l'âge des roches qui les renferment (Hist. gén. sc., t.3, vol.2, 1964, p.476). Métamictisation, subst. fém., dér. Passage d'un minéral à l'état métamicte. Les observations faites sur les cristaux naturels métamictes, comparées à celles que fournit l'étude de la métamictisation artificielle (...), apportent (...) d'utiles indications sur les dégradations subies sous l'action des rayonnements de grande énergie par certains matériaux utilisés dans la construction des réacteurs nucléaires et aident à déterminer les conditions de leur «guérison» (Hist. gén. sc., t.3, vol.2, 1964, p.476).
2. [Le 2e élém. est un adj. fr.]:
métapigmentaire, méta-pigmentaire, adj., pathol. Ictère métapigmentaire. Ictère dû à la présence dans le sang de pigments biliaires modifiés ou de petites quantités de pigments biliaires normaux, associés à l'urobilinurie (d'apr. Méd. Biol. t.2 1971). Synon. ictère hémaphéique (s.v. hém(a)- I B).
métatypique, adj., pathol. (Tumeur) métatypique. (Tumeur) formé(e) par un tissu ayant son analogue dans l'économie, mais ne se rencontrant pas au point atteint (d'apr. GARNIER-DEL. 1972). Epithelioma pavimenteux métatypique (Méd. Biol. t.2 1971). Rem. Ce terme qui concerne tout particulièrement les cancers des revêtements épithéliaux cylindriques, cancers dont la différenciation ne rappelle pas l'épithélium cylindrique d'origine, mais un revêtement épithélial d'un autre type, semble disparaître au profit de métaplasique (infra III B 1). Métatypie, subst. fém., dér. Caractère de ce qui est métatypique; caractère métatypique de quelque chose. Métatypie cellulaire (SÉZARY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 8 1925, p.75).
B. — [Les mots constr. sont des subst.]
1. [Le 2e élém. est issu du gr.] V. Métamorphisme et aussi:
métachromasie (-chromasie, du gr. «couleur»), subst. fém., histol. 1. ,,Propriété de certains tissus ou éléments cellulaires de se colorer par des colorants basiques en prenant une couleur différente de celle du colorant`` (Méd. Biol. t.2 1971). [Le plasmo-sarcome] est formé de plasmocytes (...) avec (...) métachromasie du protoplasma à la pyronine (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2 1929, p.264). 2. Propriété des colorants biologiques qui colorent de façon différente dans une même opération les divers éléments tissulaires ou cellulaires. Synon. métachromatisme (v. infra III B 2).
métadyne (-dyne, du gr. «puissance»), subst. fém., électr. ,,Machine à courant continu, sans inducteur, utilisable en génératrice, transformateur ou moteur, permettant en particulier de passer d'un réseau à tension constante à un réseau à courant constant`` (SIZ. 1968). La métadyne trouve (...) un large domaine d'application (...) pour la charge des batteries dans les wagons de chemin de fer (Encyclop. Sc. Techn. t.7 1972, p.485).
métaphonie, subst. fém., ling. Synon. de inflexion (v. ce mot II B 2).
métaplasie, subst. fém., pathol. ,,Transformation d'un tissu différencié en un autre de caractère différent, et qui aboutit à la constitution d'un tissu normal en soi, mais anormal par sa localisation`` (Méd. Biol. t.2 1971). Métaplasie épithéliale, graisseuse, osseuse; métaplasie progressive, régressive; métaplasie absolue (ou hétéroplasie). La métaplasie est la transformation d'un tissu en un tissu d'autre caractère (...). La métaplasie est (...) une déviation de la différenciation. Elle est à la fois tissulaire et cellulaire (P. MASSON, Tumeurs humaines, Paris, Libr. Maloine, 1956, pp.44-45). [Des] études se sont efforcées de démontrer que le cancer du poumon avait pour point de départ une métaplasie de l'épithélium bronchique, déterminée par des inflammations d'ordres divers (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p.147). Métaplasié, -ée, adj., dér. Qui a subi une métaplasie. Les tumeurs malpighiennes développées sur l'épithelium cylindrique métaplasié des autres parties du larynx (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2 1929, p.165). Métaplasique, adj., dér. Qui concerne une métaplasie; qui résulte d'une métaplasie. Différenciation métaplasique (P. MASSON, Tumeurs humaines, , 1956, p.66). La section de certains nerfs [sciatique poplité externe, médian] peut entraîner une ostéoporose avec ou sans ossification métaplasique de voisinage (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p.585). Les carcinomes épidermoïdes métaplasiques des revêtements épithéliaux cylindriques présentent les mêmes structures que les carcinomes des muqueuses malpighiennes (J.-C. PATEL, Pathol. chir., Paris, Masson, 1978, p.67).
métaplasma, métaplasme, subst. masc., cytol. ,,Ensemble des produits de l'activité du métabolisme cellulaire qui, une fois formés, demeurent dans la cellule ou à son contact (éléments de soutien, squelette interne, grains de pigment)`` (Méd. Biol. t.2 1971). Cette constatation clôt la discussion qui, depuis l'avènement de la doctrine cellulaire, opposait les partisans de la sécrétion du métaplasme à ceux qui soutenaient son édification exoplasmique (Hist. gén. sc., t.3, vol.2, 1964, p.637).
métasomatisme, subst. masc., ou métasomatose, subst. fém., géol. ,,Phénomène général qui conduit à une modification de la composition chimique des roches`` (Encyclop. Sc. Techn. t.7 1972, p.801). Il semble que les sédiments entraînés vers les profondeurs arrivent dans des zones de métamorphisme général et de métasomatisme où, modifiés par la pression et la température, ils sont plissés, puis remontés à la surface et bien au-delà par des mouvements surtout verticaux (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.503). Métasomatique, adj., dér. Qui concerne le métasomatisme, qui lui appartient, qui en est issu. Minéraux, phénomènes métasomatiques. Les processus métasomatiques ont lieu dans des conditions de température et de pression très variables (Encyclop. Sc. Techn. t.7 1972, p.801).
Rem. À noter aussi les empr. a) Au gr. ) Métabole2. ) Métastase. ) Métonomasie. ) Métanoia (du gr. «repentir»). Changement d'esprit, retournement du coeur, volonté de se convertir; pénitence (d'apr. Foi t. 1 1968). Faire la volonté de Dieu, (...) c'est opérer (...) un total changement de dispositions morales, qui ramène l'homme à la candeur et à la pureté d'un petit enfant. Cette transformation nécessaire, c'est la métanoia (Ch. GUIGNEBERT, Jésus, Paris, A. Michel, 1947 [1933], p.425). ) Métaplasme (du gr.  ), subst. masc., ling. Altération d'un mot par adjonction, suppression ou inversion de sons ou de lettres (d'apr. DUPR. 1980). La formation et l'altération des mots donnent lieu à des changements de forme ou métaplasmes (BÉNÉDICTINS, Paléogr. mus., t.3, 1889, p.65). b) Au gr. par l'intermédiaire du lat. ) Métabole1. ) Métalepse. ) Métamorphose. ) Métaphore. ) Métathèse. ) Métempsychose. ) Métonymie.
2. [Le 2e élém. est un subst. fr.]:
métachromatisme, subst. masc. 1. Biol. ,,Modification physiologique (vieillissement) ou pathologique de la couleur des téguments et du système pileux`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Nous avions roulé deux heures durant sous les feux croisés des projecteurs qui tigraient, zébraient le ciel nocturne et faisaient des taches et des ronds de ventouses dégorgeantes, de maladie à vilaine et lente évolution comme un métachromatisme sur la peau d'un léopard anémié et captif (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.294). 2. Histol. Synon. de métachromasie. (Ds Méd. Biol. t. 2 1971). Métachromatique, adj., dér. Qui concerne la métachromasie. 1. (Élément histologique) qui prend une couleur différente de celle du colorant qu'on y a appliqué. Granulation, inclusion métachromatique. Une dernière variété de leucocytes est représentée par les cellules à grains basophiles, métachromatiques (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p.116). 2. Colorant métachromatique. Ces colorants seront mélangés au milieu d'observation sur la lame avant de recouvrir d'une lamelle, ce sont des colorants métachromatiques car ils colorent certaines structures cellulaires avec une nuance différente de la solution colorante (HUSSON, GRAF, Manuel biol. gén., 1965, p.59).
méthémoglobine, subst. fém., biol. Produit d'oxydation de l'hémoglobine, normalement présent dans le sang au taux de 2 %, mais dont la quantité augmente au cours de certaines intoxications (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). La présence de méthémoglobine (...) est la conséquence d'une altération du pigment normal (VINCENT, RIEUX ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 1 1924, p.227).
IV. A. —[Mét(a)- exprime une idée de proximité, de ressemblance; le 2e élém. est un adj. ou un subst. fr.]:
métastable, subst., phys. (Équilibre, corps chimique) qui n'est pas stable, mais dont la vitesse de transformation est tellement lente qu'il a l'apparence de la stabilité (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). L'état (...) métastable (...) peut exister des années (M. CURIE, Luminescence, 1934, p.68). Une combinaison de phases est appelée instable, dans le sens le plus étroit du mot, si elle est encore capable de réactions internes (...), l'état d'équilibre, soit métastable, soit stable, n'étant pas encore établi (NIGGLI, Loi phases minér. et pétrogr., t. 1, 1938, p.13). Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. La chimie organique est le domaine du métastable; un petit nombre de composés organiques résistent quelque temps à des températures voisines de 800o C, la plupart sont détruits vers 400oC, beaucoup dès 200oC, certains ne sont stables qu'à très basse température (Encyclop. univ. t.12 1972, p.196). Métastabilité, subst. fém., dér. Caractère de ce qui est métastable; caractère métastable de quelque chose. Réponse (...) sur la métastabilité de l'étalon international Weston et l'impossibilité de son emploi comme étalon normal de tension (J. phys. et Radium, 1924, p.45D). La métastabilité peut toujours être rompue par une cause extérieure, en particulier un catalyseur convenable (Encyclop. univ. t.16 1973, p.43).
B.Spécialement
1. CHIM. MIN. [Les mots constr. désignent des acides (ou les sels correspondants) théoriquement dérivés par déshydratation d'une autre classe d'acides, les ortho-acides composés des mêmes élém. chim., mais dans des proportions différentes; le 2e élém. désigne l'ensemble de ces élém. chim. communs. Mét(a)- fonctionne comme caractérisant de l'entité désignée par le 2e élém. (supra I B et infra IV B 2 et 3)]
a) [Les mots constr. sont des adj.]:
métaborique, adj. Acide métaborique. ,,Acide O intermédiaire entre l'acide orthoborique et l'anhydride`` (DUVAL 1959). Par chauffage, l'acide borique perd une molécule d'eau et à 100o C, il donne l'acide métaborique (Encyclop. Sc. Techn. t. 2 1970, p.446).
métaphosphorique, adj. Acide métaphosphorique. Acide de formule (PO3H)n, solide, vitreux, déliquescent, infusible (d'apr. DUVAL 1959). L'acide [pyrophosphorique, lui-même formé par chauffage de l'acide orthophosphorique] chauffé perd une molécule d'eau, donnant l'acide métaphosphorique (Encyclop. Sc. Techn. t. 8 1972, p.844).
b) [Les mots constr. sont des subst. masc. désignant des sels ou des esters]:
métabisulfite, subst. [Les sulfites] sont les sels de l'acide hypothétique H2SO3 qui relèvent de trois types: les sulfites dits neutres (...), les hydrogénosulfites appelés improprement bisulfites avec anion SO3H- et les métabisulfites ou pyrosulfites avec anion à pont d'oxygène [O2S-O-SO2]2 (Encyclop. Sc. Techn. t. 10 1973, p.13). Ajouter 20 cc d'acide chlorhydrique normal, puis 2 g de métabisulfite de potassium [pulvérisé] (HUSSON, GRAF, Manuel biol. gén., 1965, p.102). Rem. On dit aussi anhydrosulfite (d'apr. DUVAL 1959).
métaborate, subst. Sel de formule (MBO2)2 et formes polymères (HUSSON, GRAF, Manuel biol. gén., 1965, p.102). On peut diviser les borates en:orthoborates Mg3(BO3)2; métaborates NaBO2; tétraborates Na2B4O7 (borax) (Encyclop. Sc. Techn. t. 2 1970 p.446).
métaphosphate, subst. Sel de formule générale (PO3M)n (d'apr. DUVAL 1959). Un métaphosphate alcalin (CAILLÈRE, HÉNIN, Minér. argiles, 1963, p.81).
2. CHIM. ORG.
a) [Les mots constr. désignent des polymères de la substance désignée par le 2e élém.] V. métaldéhyde et aussi:
métachloral, subst. masc. ,,Trimère du chloral`` (DUVAL 1959). Sous l'action de la lumière et en présence d'acide sulfurique (...) [le chloral] se polymérise, formant un trimère: le métachloral (Encyclop. Sc. Techn. t. 3 1970, p.224).
b) [Les mots constr. désignent parmi les isomères bisubstitués du benzène, ceux dont les substituants se trouvent en position 1 et 3] ,,Korner proposait pour les isomères disubstitués les désignations d'Ortho (AB), méta (AC) et Para (AD) restées classiques`` (Hist. gén. sc., t.3, vol.1, 1961, p.330):
métacrésol, subst. masc. ,,L'un des crésolsHO—C6H4—CH3. `` (DUVAL 1959). L'anomalie précédemment signalée sur la variation de complexité moléculaire du métacrésol avec la température subsiste d'après ces données (J. Chim. Phys., 1905, p.40).
3. MINÉR. [Les mots constr. désignent des minéraux voisins de ceux qui sont désignés par le 2e élém. ou des classes de minéraux différant d'autres classes de minéraux de composition chim. voisine par la structure cristallographique]:
métacinabre,subst. masc., ou métacinnabarite, subst. fém. Sulfure de mercure HgS cubique (d'apr. DUVAL 1959). Un sulfure de mercure noir (...) a été recueilli en Californie (...) on l'a nommé métacinnabarite (LAPPARENT, Minér., 1899, p.610). Le cinabre (...) est un sulfure [de mercure] de formule HgS qui cristallise dans le système hexagonal (...). Le métacinabre, également bien connu, est une forme cubique du sulfure de mercure (Encyclop. Sc. Techn. t. 3 1970, p.299).
métahalloysite, subst. fém. ,,Il existe deux formes d'halloysite [silicate hydraté naturel d'aluminium] (...); la forme la moins hydratée est appelée par certains métahalloysite`` (Encyclop. Sc. Techn. t. 1 1970, p.691).
métasilicate, subst. masc. ,,La composition chimique des silicates est si complexe qu'on ne peut les classer que d'après leur structure réticulaire (...). Suivant le type d'association des tétraèdres entre eux on distingue (...): les orthosilicates (...); les sorosilicates, les inosilicates ou métasilicates, les phyllosilicates (...), les tectosilicates`` (Encyclop. Sc. Techn. t. 9 1973, p.764). La famille des pyroxènes et des amphiboles constitue un groupe très homogène, où la plupart des minéraux sont essentiellement des métasilicates de calcium, de magnésium et de fer (LAPPARENT, Minér., 1899, p.445).
Prononc. et Orth.:[meta-]. Mots constr. gén. soudés; cas d'un rad. à initiale vocalique, méta-économique. Vitalité et Productivité. La polysémie de l'élém. en gr. qui s'est encore accrue en fr. explique l'usage important de mét(a)- dans des domaines aussi variés que la biol. (au sens plus gén. du terme), la méd., la phys., la chim., la minér. ainsi que la philos. et les sc. hum. où il connaît un regain de faveur. Bbg. PEYTARD (J.). Rech. sur la préf. en fr. contemp. Paris, 1975, t. 3. — QUEM. DDL t. 10 (s.v. métachromasie); 8 (s.v. métaplasie).

méta-
Élément, tiré du grec meta, exprimant la succession, le changement, la participation…, et entrant dans la composition de nombreux mots savants.
Outre cette valeur générale, l'élément méta- a, dans la science moderne, deux contenus précis :
a Chim. En chimie minérale, méta- sert à former les noms de composés moins hydratés (ex. : acide métaphosphorique, moins hydraté que l'acide phosphorique).En chimie organique, il sert à désigner la substitution des corps de la série benzénique où un atome de carbone sépare les deux atomes portant les substituants (par oppos. à ortho- et para-).Parfois méta- forme le nom de polymères (ex. : métaldéhyde).
b En philosophie, dans les sciences humaines, en logique, méta- prend le sens de « au-delà de » (cf. Métaphysique) pour désigner le concept qui « englobe », qui « subsume » l'autre concept. Métalangue, métamathématique, etc.

Encyclopédie Universelle. 2012.