tampon [ tɑ̃pɔ̃ ] n. m.
• 1430; var. nasalisée de tapon, frq. °tappo (→ 1. taper), du frq. °tappon
1 ♦ Petite masse dure ou d'une matière souple, pressée, qui sert à boucher un trou, à empêcher l'écoulement d'un liquide. ⇒ bouchon. Tampon de liège, de bois, de tissu. — Spécialt Bonde d'un étang.
♢ Techn. Cylindre servant à calibrer les trous.
2 ♦ (1676) Cheville qu'on plante dans un mur, une cloison, pour y fixer un clou, une vis.
3 ♦ (XVIIIe) Techn. Plaque métallique servant à fermer une ouverture. Tampon d'écubier. — Couvercle, dalle qui ferme un puisard, un égout.
4 ♦ (1676) Petite masse formée de tissu entortillé, roulé en boule ou pressé, et par ext. Masse garnie d'une matière souple, servant à étendre un liquide. Vernir un meuble au tampon. — Par anal. Tampon métallique à récurer, formé d'une masse de fils métalliques.
♢ (1907) Tampon encreur : coussinet imprégné d'encre, servant à encrer un timbre; la boîte qui le contient.
♢ Tampon buvard : objet de bureau formé d'un support courbe muni d'une poignée et recouvert d'une feuille de buvard.
5 ♦ (v. 1820) Petite masse de gaze, d'ouate, de charpie roulée en boule, servant à étancher le sang, à nettoyer la peau, etc. Tampon imbibé d'éther.
6 ♦ EN TAMPON : froissé en boule (papier, tissu). Elle « mordit son mouchoir qu'elle avait roulé en tampon » (Green). ⇒ tapon.
7 ♦ (1856) Plateau métallique vertical destiné à recevoir et à amortir les chocs. Les tampons d'un wagon, d'une locomotive. Tampon d'un butoir. Coup de tampon : choc des tampons (⇒ tamponner) . « les tampons de quarante ou cinquante wagons, percutés l'un après l'autre, créaient une suite de chocs métalliques » (Bosco).
♢ Fig. Ce qui amortit les chocs, empêche les heurts (sens concret ou abstrait). Servir de tampon entre deux personnes qui se disputent. — (av. 1906) État tampon, dont la situation intermédiaire entre deux autres États empêche les conflits directs. Zone tampon : zone de protection (⇒ couverture) .
♢ Appos. Solution (II, 3o) tampon : mélange qui permet de stabiliser le pH à une valeur donnée. — Par ext. Physiol. Substance alcaline (spécialt le bicarbonate de sodium) assurant la stabilité de l'équilibre acide-base du sang.
♢ Automat. Dispositif placé entre deux organes associés et destiné à réduire leurs interactions. En appos., Inform. Mémoire tampon : zone de mémoire permettant d'adapter les vitesses de transfert d'information d'une unité de traitement et d'utilisation des informations par un périphérique.
8 ♦ (mil. XXe) Timbre (qu'on encre sur un tampon encreur) qui sert à marquer, à oblitérer. Apposer le tampon sur une lettre. Donner un coup de tampon sur un passeport. — Cachet, oblitération. Le tampon de la poste sert à dater les lettres.
9 ♦ (1904; par anal. de forme) Fam. et vx Casquette basse, à fond plat, telle qu'en portaient les ordonnances en civil.
♢ Par ext. Ordonnance (d'un officier). Le tampon du colonel.
● tampon nom masculin (ancien français tapon, du francique tapo, cheville) Gros bouchon de matière quelconque, servant à obturer une ouverture : Tampon de papier. Petite masse souple faite de tissu roulé ou pressé, morceau de coton roulé en boule, etc., servant à frotter ou à imprégner. Sorte de plateau métallique appuyé sur des ressorts et placé, par paire, à l'extrémité des châssis de voitures et des wagons, pour amortir les chocs et donner à l'ensemble du train une certaine flexibilité. (On dit aussi tampon de choc.) En apposition, désigne ce qui se trouve entre deux forces hostiles et sert à atténuer le choc : État tampon. Plaque de métal ou d'élastomère gravée, qui, appliquée sur un coussin imprégné d'encre (dit tampon encreur), permet d'imprimer le timbre d'une société, d'une administration, etc. Timbre, oblitération, cachet imprimé avec cet instrument : Le tampon de la poste fera foi. Bâtiment Dalle ou plaque fermant l'ouverture d'un égout, d'un puisard. Sorte de cheville, notamment en bois, pour la fixation de vis ou de clous dans un mur. Chimie Mélange de solutions dont le pH ne varie pas au cours d'une dilution. Gravure et lithographie Petit sac de taffetas rempli de coton dont l'aquafortiste se sert pour étendre le vernis sur la planche. Masse de tissu enroulé servant à encrer ou retrousser une planche gravée en taille douce. Informatique Circuit, système, mémoire, élément de programme, etc., s'insérant entre deux unités et assurant l'adaptation des niveaux électriques ou des vitesses d'échange entre elles. Mécanique Calibre cylindrique lisse ou fileté, utilisé pour la vérification des dimensions d'un trou à paroi lisse (alésage) ou filetée (taraudage). Militaire Casquette plate portée jusqu'au XIXe s. par les soldats ordonnances en civil. Le soldat ordonnance lui-même. Technique En apposition, indique un dispositif de stockage (réservoir, magasin de pièces, etc.) qui permet de satisfaire en aval des besoins momentanément plus importants que les possibilités d'alimentation continue en amont. ● tampon (expressions) nom masculin (ancien français tapon, du francique tapo, cheville) Familier. Coup de tampon, heurt entre deux groupes de personnes ; épreuve physique ou morale. Servir de tampon, amortir les heurts, aplanir les différends entre deux personnes ou deux groupes. Tampon périodique, petit rouleau comprimé d'ouate de cellulose qui constitue une protection pour les femmes pendant leurs règles. Solution tampon, dans une réaction d'oxydoréduction, solution qui a un potentiel constant. Substance tampon, substance qui, lorsqu'elle est présente dans une solution, maintient un pH relativement constant, quand un acide ou une base y est brusquement ajouté. Système tampon, ensemble des substances tampons capables de maintenir constant l'équilibre acido-basique d'un milieu. Tampon à récurer, éponge de fibres métalliques ou synthétiques utilisée pour nettoyer les plats de cuisson. ● tampon (synonymes) nom masculin (ancien français tapon, du francique tapo, cheville) Gravure et lithographie. Petit sac de taffetas rempli de coton dont l'aquafortiste se...
Synonymes :
- tapette
Tampon
(Le) v. du S. de l'île de la Réunion, dans l'océan Indien; 48 500 hab. Produits laitiers. Culture du géranium, pour son essence, de café et de vétiver.
————————
Tampon
n. m.
rI./r
d1./d Pièce découpée dans une matière dure, ou masse de matière souple comprimée, servant à boucher une ouverture, à étancher un liquide. Tampon de bois, de liège, de tissu.
d2./d TECH Pièce de bois, de fibre, etc., dont on garnit un trou pratiqué dans un mur, ou dans un objet quelconque, pour y enfoncer un clou, une vis.
d3./d TECH Cylindre servant à contrôler les dimensions d'un trou alésé ou fileté.
d4./d CONSTR Dalle, plaque qui obture un regard, un orifice.
d5./d CHIR Morceau d'ouate, de gaze roulé en boule, servant à étancher le sang.
|| Cour. Tampon périodique ou hygiénique, placé dans le vagin pendant les règles.
d6./d Boule de tissu, morceau d'étoffe pressée servant à frotter un corps, à étendre un liquide. Vernir au tampon.
d7./d Tampon encreur: petite masse de matière spongieuse imprégnée d'encre grasse et servant à encrer un timbre gravé ou un cachet en caoutchouc; ce timbre, ce cachet. Tampon apposé sur une carte.
rII./r
d1./d CH de F Disque métallique monté sur ressort, placé par paires à l'avant et à l'arrière d'une voiture, d'un wagon et destiné à amortir les chocs.
|| Fig. Ce qui sert à amortir les chocs, à éviter les affrontements. Servir de tampon entre deux adversaires. état tampon, placé entre deux états en conflit, pour éviter la lutte armée.
d2./d (En appos.) CHIM Solution tampon: mélange équimolaire d'un acide faible et de sa base conjuguée, dont le pH ne varie quasiment pas lors d'une dilution ou lors de l'ajout d'un acide ou d'une base.
⇒TAMPON, subst. masc.
I. A. — Pièce de bois, de métal ou d'autre matière, généralement cylindrique qui bouche, ferme une ouverture, un orifice. Synon. bouchon, tape2 (vieilli), tapon (doublet de tampon). Arrivât-on à une autre issue, on la trouverait obstruée d'un tampon ou d'une grille (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 555). La pointe de ces formes porte un petit orifice qui, pendant l'emplissage, est bouché par un tampon de bois nommé tape (ROUBERTY, Sucr., 1922, p. 92).
1. ARTILL. Bouchon cylindrique en bois, en liège, dont on se servait pour fermer l'âme d'une bouche à feu. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. tape2 (v. ce mot A), tapon. Tampon de bouche. Synon. de couvre-bouche (s.v. couvre-). (Ds Lar. encyclop.).
2. CONSTR. Dalle mobile, de pierre ou de métal, fermant l'ouverture d'un regard (puisard, fosse d'aisances, égout), d'une canalisation ou d'un trou d'homme. Où sont-ils [les cadavres] ? Sur les quais, dans les cours, sous les ponts, Dans l'égout, dont Maupas fait lever les tampons, Dans la fosse commune affreusement accrue (HUGO, Châtim., 1853, p. 25).
3. LUTHERIE
a) [Dans les instruments à vent] Petite pièce de métal qui ferme l'embouchure de la tête percée de certains instruments (flûte, saxophone). Tampons spéciaux montés sur plaques aluminium pour saxophone alto à tampons vissés (Catal. Couesnon, 1934, p. 97). [Dans l'orgue] Pièce de bois ou de métal qui ferme la laye des tuyaux bouchés d'un orgue. Le tampon (...) est une planchette qui ferme le derrière de la laye du sommier [de l'orgue] (SCHMITT, SIMON, GUÉDON, Nouv. Manuel organiste, 1905, p. 315).
b) [Dans les instruments à cordes frottées] [Un des bouts de la mèche de crins de l'archet] est maintenu [dans la mortaise de la tête de l'archet] par un petit morceau de bois (tampon) qui entre en forçant (BOUASSE, Cordes et membranes, 1926, p. 265).
4. MAR. Morceau de bois, de cuivre, de fer, de liège, généralement cylindrique dont on se sert pour obturer un trou fait dans la coque d'un bâtiment. (Dict XIXe et XXe s.).
— P. anal. Morceau d'étoffe ou de tout autre textile généralement roulé en boule, employé pour endiguer provisoirement une voie d'eau. Synon. tape2 (v. ce mot A), tapon. Tampon d'étoupe. Il n'avait plus sur lui qu'un vêtement, il l'ôta, et avec son pantalon il grossit et affermit l'étoupage. Le tampon était fait, et ne semblait pas insuffisant. Ce tampon débordait au dehors la crevasse, avec le prélart pour enveloppe. Le flot, voulant entrer, pressait l'obstacle, l'élargissait utilement sur la fracture, et le consolidait (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 388).
5. PLOMB. ,,Morceau de bois fermant le haut d'un corps de pompe ou d'un tuyau`` (CHABAT t. 2 1876).
— En partic., vieilli. Sorte de piston fermant l'ouverture de la cuvette d'un cabinet d'aisances. (Dict. XIXe et XXe s.).
6. P. anal. (de fonction et de forme)
a) Matière souple roulée en boule ou en cylindre et faisant office de bouchon. De grands vases d'argile (...) bouchés de tampons de feuillage (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 194). Il aperçut une bouteille de cognac sans goulot, bouchée avec un tampon de linge (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1193).
b) Spécialement
— MÉCAN. (ajust.). Calibre formé de deux pièces cylindriques de diamètre voisin reliées par une poignée, utilisé pour vérifier la mesure du diamètre d'une pièce creuse à paroi lisse ou filetée en l'introduisant dans celle-ci. Tampon d'ajusteur, d'aléseur. Aux appareils de mesure et de vérification classiques, tels que calibres, tampons et bagues, sont venus s'adjoindre de nouveaux dispositifs électriques (TINARD, Automob., 1951, p. 391).
— CONSTR., MENUIS. Petite pièce cylindrique (bois, plastique, plomb) que l'on introduit dans un trou avant d'y fixer un clou, une vis. Synon. cheville. Le barrot [des faux-ponts d'un navire] est chevillé avec tampons sur la ceinture (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p. 16). Pièce de bois placée entre deux solives qui sert à renforcer un assemblage. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. cheville.
B. — Petit morceau de textile souple (coton, amadou, chanvre, charpie, gaze) roulé en cylindre ou en boule et qui sert à étancher une plaie, absorber un liquide. D'une blessure au pli du flanc, plus profonde, un sang vermeil coulait goutte à goutte. Le malheureux avait cru bien faire en la comprimant de son mieux d'un tampon de chanvre (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 132):
• 1. Il monta chercher dans sa chambre, au premier étage, un petit tampon d'ouate; puis, comme le sang était sec et collait à la porcelaine, il humecta légèrement le coton avant de frotter. Il replia ensuite le tampon sur lui-même pour enfermer à l'intérieur les touffes qui avaient absorbé le sang.
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 96.
1. CHIR., MÉD. Tampon (chirurgical). Morceau d'ouate ou de gaze comprimée généralement cylindrique utilisée pour juguler une hémorragie. Tampon nasal, utérin, vaginal. Pendant ce temps-là, et tout en préparant les ligatures et les tampons pour étancher le sang, — les élèves rient et causent entre eux (MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p. 171).
2. P. anal., GYNÉCOL. Tampon (hygiénique, périodique). Petit cylindre de coton comprimé muni d'un applicateur utilisé par les femmes pour absorber le sang des règles. Une campagne d'information sur la menstruation féminine fait alors connaître aux États-Unis le principe du tampon hygiénique, jusque là mal reçu par le public (P. GERMA, Depuis quand? 1982, p. 307).
C. — Morceau d'étoffe ou d'autre matière roulée, pressée, généralement imbibée d'un produit spécial et qui sert à imprégner, nettoyer, essuyer par frottement ou étalement. Tampon à démaquiller, à graisser. Une certaine huile (...) dont elle comptait elle-même les gouttes sur un tampon de flanelle, avait la propriété miraculeuse d'effacer à l'instant les moindres rides (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 302). C'est une opération à subir. C'est le tampon d'éther que l'on vous fourre sous votre nez (CLAUDEL, Part. midi, 1906, I, p. 999).
♦ P. compar. ou p. métaph. Des tampons d'ouate naissaient parfois au firmament comme pour en panser les blessures (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p. 239).
1. ÉBÉN. Morceau d'étoffe, de chiffon (imbibé ou non d'un produit), qui sert à étaler le vernis sur le bois. Vernis, vernissage au tampon; appliquer (le vernis) au tampon. Quand le tampon grippe avant que le vernis soit poli on met sur le tampon une goutte d'huile d'olive et l'on continue à frotter (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 128). On entend par appliquer au tampon, étendre le vernis sur la pièce à polir, au moyen d'un chiffon imbibé d'huile (MAUGIN, MAIGNE, Nouv. Manuel luthier, 1929 [1869], p. 124).
2. ÉCON. DOMESTIQUE. Morceau d'étoffe ou d'autre matière qui sert à nettoyer les ustensiles ménagers. Tampon abrasif, métallique; tampon à récurer, en éponge. Si le blanc ne revient pas, utiliser un tampon « Jex » ou une poudre à récurer genre « Vim » ou « Nab », avec de l'eau tiède de préférence (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 361).
— P. anal., lang. cour. Il prit dans le four (...) un bout de chiffon blanc, le tendit à l'homme, qui en fit un tampon, le trempa, l'enduisit de savon, et se mit à frotter les taches de ses vêtements une à une (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 90).
3. GRAV., PEINT.
a) [Dans la techn. de la grav. et de la peint.] Petit rouleau garni de feutre ou d'une matière douce qui sert à appliquer l'encre sur une planche gravée. Tampon à encrer. On se sert d'un seul cuivre qui, au moment de l'encrage, reçoit toutes les couleurs à la fois: c'est le procédé d'impression à la poupée, du nom du petit tampon utilisé pour répartir les couleurs sur le cuivre (DACIER 1944, p. 9).
b) [Dans la techn. de l'eau-forte] Petit sac généralement de soie ou de taffetas, rempli d'une matière souple, qui sert à étendre le vernis à la surface du métal. Synon. tapette. On se servait autrefois du tampon de taffetas, ou même du tranchant de la main, pour étendre d'une manière uniforme des petits tas de vernis disposés de place en place (BÉG. Estampe 1977).
c) ,,Sorte de bourse bourrée d'étoffe et recouverte de peau de daim ou de soie, que l'on utilise pour adoucir les couleurs en aquarelle`` (BÉG. Dessin 1978).
4. PAPET. Tampon(-)buvard. Accessoire de bureau formé d'un support courbe convexe, muni d'un papier buvard, avec lequel on sèche l'encre en appuyant sur la poignée dont il est muni. Au centre, trônait un bureau d'apparat, où (...) s'alignait une garniture en maroquin, — classeur, sous-main, tampon-buvard (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 109).
— P. anal. (de forme). Il en va du yoga comme de la nouvelle cuisine, la position du « tampon buvard » ou la salutation au soleil se vendent aussi bien que la truite à la julienne de légumes (Le Nouvel Observateur, 9 juin 1980, p. 7, col. 1).
D. — Dispositif servant à imprimer et/ou à encrer.
1. Petite plaque de métal recouverte de caoutchouc, munie d'une poignée, qui permet d'imprimer un timbre à caractère privé ou officiel. Synon. cachet, timbre. Mon père disait quelquefois qu'il suffisait de mettre un homme derrière une table avec un tampon sous la main et un képi sur la tête pour risquer de le transformer en goujat (GREEN, Journal, 1937, p. 78).
♦ Donner un coup de tampon (fam.). Imprimer la marque figurant sur le timbre. Des gendarmes arrêtaient le convoi, donnaient un coup de tampon sur le laissez-passer officiel (CAMUS, Peste, 1947, p. 1358).
— P. méton. Marque laissée par le tampon sur le document imprimé. Synon. cachet, estampille, oblitération. Elle retourna l'enveloppe entre ses doigts, examina le tampon de la poste (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 432). Tant d'heures à courir de bureau en bureau pour obtenir les visas, estampilles et tampons nécessaires (GIDE, Journal, 1942, p. 116).
— En partic. [Impression sur tissu] Tampon à imprimer les tissus. Synon. forme, gabarit (d'apr. BÉG. Estampe 1977). V. tamponné II B 1 b.
2. Tampon (encreur). Petite boîte contenant un coussin imprégné d'encre sur lequel on appuie le tampon à imprimer pour l'encrer. Machine à imprimer, caractères caoutchouc, tampon encreur (Catal. jouets (Louvre), 1936).
E. — Dispositif amortisseur utilisé pour atténuer un choc, protéger (une chose ou une personne). V. patarasse B ex. de Balzac.
1. ARTILL. L'affût modèle 1877 à tampons de caoutchouc amortissant les réactions et à bêche de crosse entravant le recul (PALOQUE, Artill., 1909, p. 147).
2. CH. DE FER. Tampon (de choc). Plateau de métal généralement cylindrique muni d'une tige montée sur ressort qui est placé par paire à l'extrémité des véhicules de chemin de fer pour amortir les chocs. Tampons de wagons. Quinze jours de tôle si tu ratais le spécial à Montparnasse. Je l'ai attrapé au vol, une fois, et j'ai fait le voyage sur le tampon de derrière (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 30):
• 2. Quoi qu'on fasse (...) les ressorts se rompent fréquemment; c'est surtout le cas des ressorts soumis à des efforts brusques (...) ou à des efforts fréquemment répétés (ressorts de montre, ressorts de tampons de choc des wagons).
GORGEU, Machines-outils, 1928, p. 54.
— P. compar. La mère Dinochau (...) avait de gros yeux saillants comme des tampons de locomotive (GONCOURT, Journal, 1888, p. 773). Je n'avais découvert qu'une alternative: entrer dans l'esprit du jour (...) ou bien (...) m'interposer comme tampon de choc entre les hommes et le commandant (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 92).
— Faux tampon. Synon. de boisseau de tampon (v. boisseau B 3). Un tampon est composé:— soit d'une tige terminée par un plateau ou disque; cette tige est guidée par un boisseau ou faux-tampon en acier moulé fixé par boulons sur la traverse (...); — soit d'un plongeur en acier moulé (BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 22).
— Coup de tampon. Choc provoqué par la rencontre des tampons de deux véhicules de chemin de fer ou d'un wagon sur un obstacle. [La locomotive] vous le renverse [l'assassin] d'un terrible coup de tampon dans la poitrine (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 154). Au fig. Coup de tampon. Affrontement, heurt, vive altercation entre des personnes. On se ressaisit, après un coup de tampon, mais l'on s'agite et l'on s'affole, si l'on endure des piqûres réitérées d'épingles (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 155).
3. MAR. Dispositif (bourrelet en caoutchouc, par exemple) destiné à amortir les chocs d'un bateau le long d'un embarcadère. Tampons d'accostage. — Les sacs de cordages, employés généralement pour absorber les chocs le long des embarcadères, coûtent assez cher. On peut, assure M. Wylam dans Popular Science, leur substituer des tronçons d'enveloppes de pneus ballons (ROUSSET, Trav. pts matér., 1928, p. 58).
4. TECHNOL. Petite pièce (généralement de caoutchouc) recouvrant ou entourant l'extrémité de certains objets dans le but de les protéger de chocs éventuels. Pour éviter tous ces inconvénients, on peut munir le robinet d'un tampon de protection, lequel peut être constitué simplement par la moitié d'une balle en caoutchouc (ROUSSET, Trav. pts matér., 1928, p. 60). Béquilles à deux montants (...). Les mêmes, avec tampons de caoutchouc (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 411).
F. — [P. réf. à supra B et C]
1. Loc. En tampon. (Rouler) en tampon. (Rouler) en boule ou en cylindre. Synon. en tapon. Mouchoir roulé en tampon. Il se mit à le frotter, à le débarbouiller de son journal qu'il tenait en tampon (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 56). [Calliope] roule en tampon un petit mouchoir de dentelle et s'essuie les cils (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, p. 160).
2. Former un tampon de, avec qqc. Donner à un objet de matière souple la forme d'un tampon. Roulant entre ses doigts un morceau de papier dont il forma un tampon, il le jeta par la croisée ([L'HÉRITIER], Suppl. Mém. Vidocq, t. 2, 1830, p. 14).
II. — P. anal. ou au fig.
A. — Lang. cour.
1. Personne qui joue le rôle d'intermédiaire (et souvent de médiateur) entre deux ou plusieurs personnes. Sainte-Beuve (...) dans ces entrevues du frère et de la sœur, joue le rôle de tampon (GONCOURT, Journal, 1864, p. 60). Les picoteries sont venues; il faut que la gouvernante serve de tampon entre la tante et le père, entre les filles et la tante, entre le père et les filles (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 121).
— Loc. Faire tampon, faire office de tampon, servir de tampon, jouer le rôle de tampon; être en tampon entre. Entre le rédacteur qui veut faire passer sa copie et les linotypistes qui n'arrivent pas toujours à composer intégralement cette copie trop abondante, il [le metteur en page] joue le rôle de « tampon » (A. RIVAI, Journal., 1931, p. 25).
2. Chose ou événement qui se trouve ou se produit entre deux autres. [Le schizoïde] cherche pendant un jour à réaliser l'immobilité absolue afin, dit-il, de « laisser un jour-tampon entre le passé et l'avenir » (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 361).
B. — Empl. techn., souvent en appos. ou en compos.
1. CHIM. Substance, liquide, solution, système(-)tampon. ,,Substance qui, dans une solution maintient constant le pH quand un acide ou une base y est ajouté`` (GARNIER-DEL. 1972). On observe un équilibre ionique: le pH est maintenu à une valeur constante grâce à des substances tampons (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 607).
♦ Effet tampon. ,,Action résultant de la mise en jeu d'un système tampon`` (Méd. Flamm. 1975). L'effet tampon est d'autant plus grand que la solution renferme davantage d'acides faibles (Y. RENOUIL, Dict. du Vin, Boulogne, éd. Sézanne, 1988).
Pouvoir tampon. ,,Rapport d'une faible quantité de base ou d'acide ajouté à la variation de pH qui en résulte pour un mélange tampon`` (DUVAL 1959). La solution de Tyrode est plus complexe. Elle contient du bicarbonate de sodium et du mono-phosphate de sodium qui ont un pouvoir tampon (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p. 22).
— P. anal., PHYSIOL. Sel alcalin de l'organisme (en particulier du plasma sanguin) ayant les propriétés d'une substance tampon. Les tampons du milieu intérieur d'un organisme (...) jouent un rôle important dans la résistance aux agressions acides ou basiques (ADR.-LEGR. 1981).
2. COMM., ÉCON. Magasin(-)tampon. ,,Local d'une surface de vente où les marchandises palettisées sont entreposées avant leur passage dans le magasin de préparation`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983). Stock(-)tampon. ,,Ensemble des marchandises entreposées dans un magasin tampon`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983. Hostiles à la stabilisation du prix des produits de base, même sous ses formes modestes, ils [les États-Unis] ne sauraient a fortiori, fournir une fraction substantielle des quelque dix milliards de dollars du stock-tampon pour treize produits que recommande un ouvrage récent (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 580).
3. GÉOGR. POL. État(-)tampon. État qui, par sa situation géographique joue le rôle d'intermédiaire entre deux autres avec lesquels il est limitrophe, limitant ainsi les risques d'hostilités et les heurts politiques. Faire de la Belgique, du Luxembourg, de la Rhénanie ce qu'était le Luxembourg pour les Allemands (...). Ce serait l'état-tampon (BARRÈS, Cahiers, t. 13, 1920, p. 57). Zone(-)tampon. Les discussions s'éternisent:[entre Israël et Kissinger] emplacement des lignes, culture des champs, un village ici, un carrefour là, la largeur de la zone tampon (Le Nouvel Observateur, 3 mai 1976, p. 97, col. 2).
— P. ell. Le besoin que la France et l'Autriche surtout ont éprouvé constamment d'avoir entre leurs frontières une sorte de tampon pour empêcher leurs chocs est la seule et déterminante raison de la longue vie d'un pays morcelé à l'extrême (GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], 1851, p. 166). Vous savez, mes enfants, que le monde a deux tampons, l'Allemagne, qui amortit les heurts du côté de l'instinct, de la vie physique, du chaos (...) et la France, qui les empêche du côté de la vie théorique, sensible et logique (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 170).
4. INFORMAT. Dispositif destiné à isoler deux chaînes de techniques, deux circuits ou deux systèmes informatiques. Circuit(-)tampon. Circuit dont le rôle est d'isoler entre eux deux autres circuits (d'apr. BUREAU 1972).
— Mémoire(-)tampon ou, p. abrév., tampon. Mémoire à faible capacité destinée à stocker temporairement des informations circulant entre deux ou plusieurs dispositifs (l'unité centrale et le ou les périphériques) travaillant à des vitesses différentes. L'utilisation de tampons permet d'accélérer les transferts dans la mesure où, pendant que l'on remplit un tampon, un autre tampon rempli précédemment peut être vidé (MORVAN Informat. 1981). C'est le plus souvent le périphérique qui contient la mémoire tampon (VIRG. Micro-informat. 1984).
C. — Arg., pop.
1. ARM., vieilli, p. anal. (de forme avec un tampon de wagon). Casquette plate portée par les soldats-ordonnances de l'armée française jusqu'à la fin du XIXe s. (Dict. XIXe et XXe s.).
— P. méton. Soldat d'ordonnance. Le tampon du capiston. Y a les ordonnances, et à un moment, y avait même les tampons des adjudants (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 137). Son âme a joué la belle comme de sa cage un oiseau et le tampon du colonel l'a ramassé dans les roseaux (ARAGON, Rom. inach., 1956, p. 64).
2. Coup de tampon. Coup de poing, horion. Donner, lâcher des coups de tampon. Synon. de tamponner. Y m'a foutu sa pogne En plein su' l'mironton. Tu parles d'un coup d'tampon (GELVAL, Fables et récits arg., 1945, p. 10).
III. — En compos. Cache-tampon. Colin-tampon.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1388 « bouchon cylindrique servant à fermer la bouche des canons » (doc. ap. B. et H. PROST, Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne, t. 2, p. 338); 2. 1430 en gén. « bouchon d'une matière dure, masse de matière souple chiffonnée, roulée ou pressée, qui sert à obturer une ouverture » (Archives nationales, P 1189, f° 3 v° ds GAY); 3. a) 1636 « pièce servant à boucher par en haut un tuyau d'orgue » (MERSENNE, Harmonie universelle, Livre des orgues, p. 322); b) 1690 « pièce cylindrique qui ferme la partie supérieure d'un corps de pompe ou l'ouverture d'un tuyau » (FUR.); 4. a) 1676 « grosse cheville de bois placée entre deux solives contiguës, pour soutenir la maçonnerie d'une cloison » (FÉLIBIEN, p. 747); b) 1755 « cheville qu'on encastre dans un mur, pour y enfoncer une vis, un clou » (AVILER); 5. 1694 tampon d'écubiers (CORNEILLE); 6. 1842 « dalle de pierre ou couvercle métallique qui ferme l'ouverture d'un égout » (Ac. Compl.); 7. 1927 « calibre cylindrique, lisse ou fileté, utilisé pour vérifier les dimensions d'un trou » (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 1, p. 242). B. 1. 1676 « bande de feutre servant à introduire du noir dans les tailles d'une planche gravée » (FÉLIBIEN, p. 385); 2. 1680 « morceau de bois couvert de peau qui sert à étendre l'encre sur les formes » (RICH.); 3. 1757 « petit sac de taffetas rempli de coton, avec lequel on étend le vernis sur une planche à graver » (Encyclop. t. 7, p. 878b, s.v. gravure); 4. a) 1810 « morceau de coton, bande de gaze, qui sert à étancher le sang, à nettoyer la peau, à appliquer ou à faire inhaler un produit, etc. » (Mme DE GENLIS, Maison rustique, t. 2, p. 233); b) 1863 en tampon (Mme V. HUGO, Hugo, p. 169); 5. 1819 « petite masse souple faite de tissu roulé et pressé, avec laquelle on étale un liquide sur une surface, on imprègne un corps d'une substance fluide » (BOISTE); 6. a) 1875 « coussin imprégné d'encre sur lequel on applique un timbre avant de s'en servir » (Lar. 19e); 1936 tampon encreur (Catal. jouets [Louvre]); b) 1908 « timbre en caoutchouc » (G. LEROUX, Parfum, p. 58); c) 1932 « marque apposée par un timbre en caoutchouc qui a été encré sur un tampon encreur » (PAGNOL, Fanny, I, 2e tabl., 2, p. 71); 7. 1964 « coussin dur, fortement rembourré, utilisé par le tailleur pour le délustrage » (Lar. encyclop.). C. 1. 1830 coup de tampon « violent coup de poing » (d'apr. ESN.); 1904 « rixe » (Nouv. Lar. ill.); 2. 1856 ch. de fer (Compl. du dict. de l'Ac. fr., Paris ds ROBERT G.); 3. a) 1864 « personne ou chose qui se trouve entre deux adversaires, qui cherche à aplanir les différends » (GONCOURT, Journal, p. 60); b) 1903 État-tampon (Nouv. Lar. ill., t. 6, p. 541b, s.v. Orient); 4. a) 1901 « casquette large et plate portée par certains employés et, dans l'armée française, par les ordonnances en civil » (BRUANT, p. 90b, s.v. casquette); b) 1902 « ordonnance » (d'apr. ESN.); 5. a) 1905 batterie-tampon « batterie d'accumulateurs placée en dérivation entre deux points pour maintenir constante la tension entre ces points » (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, p. 139); b) 1971 informat. (STERN-LEP.); 6. 1929 chim. (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2, p. 443: substances tampons). Var. nasalisée de tapon. Fréq. abs. littér.:139. Bbg. QUEM. DDL t. 20.
tampon [tɑ̃pɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1430; var. nasalisée de tapon, 1382; francique tappo (→ 1. Taper), du francique tappon.
❖
1 Petite masse dure (de bois, de métal, etc.) ou d'une matière souple ramassée, pressée, qui sert à boucher un trou, une cavité, à empêcher l'écoulement d'un liquide. ⇒ Bouchon. || Tampon de liège, de bois. || Boucher une fuite, une voie d'eau avec un tampon (de bois; d'étoupe). a Spécialt. Bonde (d'un étang).
b Vx. Tampon qui servait à presser et à retenir la poudre, quand on chargeait une arme.
c Techn. Petite masse de bois, cheville servant à renforcer un assemblage, à soutenir la maçonnerie.
e (XVIIIe). Techn. Plaque métallique ou planche servant à boucher les voies d'eau, à fermer une ouverture. ⇒ Couvercle. || Tampon d'écubier.
g (1690). Pièce métallique ou soudure obturant l'extrémité d'un tuyau. || Tampon hermétique, tampon de dégagement.
i (1964). Cylindre rectifié servant à vérifier le diamètre d'une pièce creuse. || Tampon d'ajusteur, d'aléseur, de tourneur.
2 (1676, Félibien, tampon de graveur). a Petite masse formée de tissu entortillé, roulé en boule ou pressé, et, par ext., masse garnie d'une matière souple, servant à étendre un liquide. || Tampon de graveur (tapette), d'abord en chiffon, puis en feutre, en soie (gravure à l'eau-forte), pour encrer, vernir… || Tampon d'ébéniste, en laine. || Tampon d'imprimeur (vx). — Tampon à graisser. || Vernir un meuble au tampon. — Par anal. || Tampon à nettoyer. || Tampon de laine d'une vadrouille. || Tampon métallique à récurer, formé d'une masse de fils métalliques.
b (1904). || Tampon encreur : coussinet imprégné d'encre, servant à encrer un timbre; la boîte qui le contient.
c (1933, tampon de buvard). || Tampon buvard ou tampon-buvard : ustensile de bureau, formé d'un support courbe (en forme de secteur cylindrique) muni d'une poignée, et recouvert d'une feuille de buvard.
0.1 Et l'on demeure au reste sans paroles pour avouer l'admiration que mérite l'enveloppe du tendre, fragile et rose ballon ovale dans cet épais tampon-buvard humide dont l'épiderme extrêmement mince mais très pigmenté, acerbement sapide, est juste assez rugueux pour accrocher dignement la lumière sur la parfaite forme du fruit.
Francis Ponge, le Parti pris des choses, p. 42.
3 (1810). Petite masse de gaze, d'ouate (→ Gorge, cit. 20), de charpie (⇒ Plumasseau) roulée en boule, servant à étancher, à absorber le sang, à étendre ou à faire inhaler un liquide, à nettoyer la peau, etc. || Tampon imbibé d'éther, d'eau de Cologne (→ Apitoiement, cit. 2). || Tampon de coton imbibé de bleu de méthylène, pour les badigeons. || Tampon protecteur (d'un appareil orthopédique…). → Hernie, cit. 1
➪ tableau Lexique de la chirurgie.
♦ Tampons hygiéniques ou périodiques, introduits dans le vagin pendant les règles.
On emploie souvent dans la langue courante le nom de la marque Tampax (d'où les dér. verbaux occasionnels : tampaxer, tampaxiser).
0.2 Alors, ce que je pense des femmes qui ne sentent rien quand viennent leurs règles, c'est qu'elles ont été, et qu'elles se sont radicalement tampaxisées, bien avant leur premier tampax.
Annie Leclerc, Parole de femme, p. 62 (1974).
♦ Par plais. Filtre (de cigarette). || Je les fume sans tampax; j'enlève le tampax.
♦ En tampon : froissé en boule serrée (papier, tissu). ⇒ Tapon. || Bâillonner qqn avec un mouchoir roulé en tampon. ⇒ Bâillon.
1 (Elle) mordit son mouchoir qu'elle avait roulé en tampon.
J. Green, Adrienne Mesurat, I, XII.
4 a (1856, Année sc. et industr. 1857, p. 99; par anal. avec les tampons [1.] de bois cylindriques). Dispositif destiné à recevoir et à amortir les chocs. — Spécialt. Plateau métallique vertical destiné à recevoir et à amortir les chocs entre les voitures d'un train. ⇒ Amortisseur. || Tampons d'un wagon, d'une locomotive. || Tampon à ressort, tampon hydraulique, pneumatique. || Tampon d'attelage. || Tampon d'arrêt; tampon d'un butoir. || Coup de tampon (→ Conflit, cit. 2) : choc des tampons, et, par ext., collision. ⇒ Tamponnement; tamponner.
1.1 Deux centenaires (…) inertes mais apaisants comme les tampons qu'on laisse aller entre le navire et le quai.
J. Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 215.
2 (…) l'un des tronçons du train venait, monstre aveugle, de se mettre en marche à la rencontre de l'autre tronçon. Les puissants tampons rouillés avançaient.
G. Duhamel, Salavin, VI, II.
3 D'autres fois, les tampons de quarante ou cinquante wagons, percutés l'un après l'autre, créaient une suite de chocs métalliques, dont l'ébranlement, régulièrement ralenti, s'éloignait peu à peu jusqu'à mourir sur un butoir (…)
H. Bosco, Antonin, p. 40.
3.1 Moi, je sais tout juste piloter une auto-tampon dans une fête foraine. Et encore !
André Hardellet, Lourdes, lentes…, p. 54.
♦ ☑ Loc. fam. (1845, Gautier, in L. Larchey). Vieilli. Coup de tampon : coup de poing.
♦ Mus. Extrémité (d'une mailloche).
b (Mil. XXe). Timbre (qu'on encre sur un tampon, 2.) qui sert à marquer, à oblitérer. || Donner un coup de tampon à un passeport, un papier officiel. || Apposer le tampon sur une lettre. — (1964). Cachet, oblitération. || Le tampon de la poste sert à dater les lettres. ⇒ Flamme.
5 (1904; par anal. de forme). Fam., vx. Casquette basse, à fond plat, telle qu'en portaient les ordonnances en civil.
♦ Par métonymie, vx. Ordonnance (d'un officier). || Le tampon du colonel. || Le tampon du capiston (capitaine).
3.2 Le dernier en date qui s'était noyé, à la dernière relève, était Machin, l'Alsacien, le tampon des sergents qui faisait des rapports sur l'escouade pour passer caporal et qui aurait trahi père et mère.
B. Cendrars, la Main coupée, in Œ. compl., t. X, p. 107.
6 (1878; du sens 4). Ce qui amortit les chocs, empêche les heurts (dans un sens concret ou abstrait). ⇒ Capiton, rembourrage. || Servir de tampon entre deux personnes qui se disputent. — (Av. 1906, Nouveau Larousse illustré, art. Siam). || État tampon, dont la situation intermédiaire entre deux autres États empêche les conflits directs (de frontière). — (1951, in D. D. L.). || Zone tampon : zone de protection. ⇒ Couverture.
4 C'était Limousin qui servait d'huile et de tampon entre Henriette et lui, qui le défendait, même vivement, même sévèrement, contre les reproches immérités, contre les scènes harcelantes, contre toutes les misères quotidiennes de son existence.
Maupassant, Monsieur Parent, I.
♦ (1945, in D. D. L.). Physiol. Substance alcaline (spécialt, le bicarbonate de sodium) assurant la stabilité de l'équilibre acide-base du sang. ⇒ Réserve (alcaline).
♦ Cybern. Dispositif placé entre deux organes associés et destiné à réduire leurs interactions. — En appos. || Circuit tampon, mémoire tampon.
♦ (1975). Inform. Zone de mémoire d'un ordinateur où les données sont collectées temporairement.
❖
DÉR. Tamponner, tamponnier.
COMP. Cache-tampon, colin-tampon.
Encyclopédie Universelle. 2012.