torse [ tɔrs ] n. m.
• 1676; it. torso; du lat. tursus, forme parlée de thyrsus → thyrse
1 ♦ Figure humaine tronquée, sans tête ni membres. « un torse grec, sans tête, sans bras et sans jambe » (Gautier). — Par ext. Buste d'une statue entière.
2 ♦ (1831) Buste, poitrine. « Le torse moulé dans un maillot de coton » (Mac Orlan). Bomber le torse. Torse nu : sans rien sur le haut du corps. Être torse nu.
⊗ HOM. Torse (1. tors).
● torse nom masculin (italien torso, du latin thyrsus, tige des plantes) Ensemble constitué par les épaules, le thorax et la partie supérieure de l'abdomen. En sculpture, figure humaine sans tête ni membres. ● torse (expressions) nom masculin (italien torso, du latin thyrsus, tige des plantes) Torse nu, sans rien sur le haut du corps. ● torse (homonymes) nom masculin (italien torso, du latin thyrsus, tige des plantes) torse adjectif féminin ● torse (synonymes) nom masculin (italien torso, du latin thyrsus, tige des plantes) Ensemble constitué par les épaules, le thorax et la partie...
Synonymes :
- buste
- poitrine
- tronc
● tors, torse
adjectif
(ancien participe passé de tordre)
Se dit d'un fil, d'un filin tordu.
Qui est tordu, arqué, difforme : Des jambes torses.
Se dit du fil du bois qui, au lieu d'être rectiligne, est vissé.
● tors, torse (expressions)
adjectif
(ancien participe passé de tordre)
Colonne torse, dont le fût est tourné en vis.
● tors, torse (homonymes)
adjectif
(ancien participe passé de tordre)
taure
nom féminin
tord
forme conjuguée du verbe tordre
tords
forme conjuguée du verbe tordre
tore
nom masculin
torr
nom masculin
tors
nom masculin
tort
nom masculin
torse
nom masculin
● tors, torse (synonymes)
adjectif
(ancien participe passé de tordre)
Qui est tordu , arqué, difforme
Synonymes :
- contourné
- tortu
Contraires :
- droit
tors, torse
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d Enroulé en torsade. Fil tors.
— ARCHI Colonne torse, au fût contourné en hélice.
d2./d Tordu, difforme. Jambes torses.
rII./r n. m. TECH Action de tordre les brins pour former le fil, la laine.
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torse
n. m.
d1./d Thorax d'un être humain. (V. buste, poitrine.) Se mettre torse nu. Bomber le torse.
d2./d BX-A Statue figurant un corps humain, sans tête et sans membres.
⇒TORSE, subst. masc.
A. — SCULPT. Figure humaine tronquée sans tête ni membres. Le torse de Poséidon; le torse Farnèse. Pouvons-nous oublier que les figurines de Tanagra et de Mirrhina sont du quatrième siècle (...) la victoire de Samothrace, du troisième; le torse du Belvédère et la Vénus de Milo, peut-être de la basse époque? (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 263). Des étrangers qui vivent et travaillent à Paris, Indenbaum, Loutchansky, sont des artistes honnêtes, capables d'exécuter des torses et des statues, qui décèlent à la fois un profond savoir et un sentiment personnel de la forme (Arts et litt., 1936, p. 18-3).
— P. ext. Buste, tronc d'une statue entière. Le torse de la Vénus de Milo. Une vasque de bronze, où pleure une fontaine. Mais la source est tarie et l'on entend à peine Le bruit de l'eau perlant sur le torse ébréché Des naïades (LORRAIN, Griseries, 1887, p. 68).
— P. anal. Buste, tronc d'un être humain, peint dans un tableau. Dessiner, peindre un torse; faire une étude de torse. C'est une peinture [le martyre de saint Sébastien] dont le faire a tout l'aplomb des grands maîtres. Le torse de saint Sébastien, parfaitement bien peint, gagnera encore à vieillir (BAUDEL., Salon, 1845, p. 32).
B. — Partie du corps humain constituée par les épaules, le thorax et la partie supérieure de l'abdomen. Synon. buste, poitrine, tronc. Torse mince, long, musclé, viril, large, gras, rond; torse d'Hercule; vêtement qui moule le torse. Une escouade de très jeunes filles est occupée à sarcler le terrain devant le poste (...). Le visage est laid, mais le torse admirable (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 712). Le torse [de ces Espagnols] a une longueur à peu près normale, mais les cuisses et les jambes sont courtes et arquées (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 251).
— P. métaph. Les platanes dressaient des torses réguliers, dont la peau lisse, tatouée de rouge, semblait laisser tomber des plaques de peinture écaillée (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1378).
— Locutions
♦ Être torse nu. Ne porter aucun vêtement sur le torse. C'est un sale type (...). Il est torse nu et a une peau blanche et malsaine (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 169).
♦ Bomber le torse. Faire bien ressortir la poitrine en se tenant très droit, les épaules tirées vers l'arrière. Part. passé adj. Sur le terrain [de Bakou], ayant écouté les souhaits de bienvenue des autorités soviétiques, je reçus le salut et assistai au défilé, baïonnettes basses, torses bombés, pas martelés, d'un très beau détachement de troupes (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 59).
Au fig., fam. Faire le fier; se donner un air important. Chaque courrier apportait à M. Porey-Cave des nombreuses lettres qu'il lisait en bombant le torse (L. DE VILMORIN, Lit à col., 1941, p. 249).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. torse (fém. de tors). Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1676 Beaux-Arts (FÉLIBIEN, p. 756: Torse ou tronc d'une Figure c'est un corps sans teste, sans bras et sans jambes, tel qu'est ce beau torse de marbre qui est au Vatican, que quelques-uns croyent estre le reste d'une figure d'Hercule); 2. 1813 id. « partie d'une figure humaine comprenant les épaules, la poitrine et les reins » (JOUY, Hermite, t. 3, p. 352); 3. 1831 « buste d'un être humain vivant » (SUE, Atar-Gull, p. 9). Empr. à l'ital. torso, att. au sens 1 dep. le XVIe s. (R. BORGHINI), au sens 3 dep. le XVe s. (L. PULCI), d'abord « trognon, tronçon » (dep. mil. XIIIe s., Novellino ds TOMM.-BELL.), du lat. des gl. tursus, lat. thyrsus « tige », empr. au gr. « id. ». Voir DEI et FEW t. 13, 1, p. 321. Fréq. abs. littér.:700. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 383, b) 1 286; XXe s.: a) 1 293, b) 1 182. Bbg. BOULAN 1934, p. 48. — HOPE 1971, pp. 304-305.
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1 Qui est tordu (matière souple). ⇒ Tordre (I., 1.). || Fil tors. || Soie torse (⇒ Organsin). || Frange torse. ⇒ Torsade.
2 (1671). Archit. || Colonne (cit. 3) torse, à fût contourné en spirale. Fig. || « La colonne torse de la fumée d'une fonderie » (Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, VI, IV, 5). — Verre à pied tors.
1 (…) des cannes torses que l'on fait à Sparte (…)
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, Du complaisant.
3 Qui est tordu (II.); qui présente des courbes anormales (parties du corps). ⇒ Contourné, difforme. || Jambes arquées (cit. 2) et torses. ⇒ Tortu. || Des nains (cit. 3) aux pieds tors. — REM. Dans ce sens, on rencontre le fém. torte, de l'anc. p. p. du v. tordre (→ Tort, n. m.). || Torte, boiteuse et déhanchée (cit. 2, Montaigne). || « La jambe torte et circonflexe » (cit. 2). — (V. 1460). Littér. Tortueux.
2 Danton, la bouche torse, demi-homme et demi-taureau, dans sa laideur royale, troublait les cœurs de son masque tragique (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., VIII, III.
2.1 Je marchais en ligne droite, en diagonale, en zigzag, en rond. J'allais les pieds croisés, les pieds tors. Je faisais des grimaces avec mes jambes. J'essayais le grand écart. Je m'évertuais à ne plus boiter.
B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 98.
3 Voilà donc le point où la haine n'est plus rien qu'une racine torse entre toutes les autres : et si elle a la forme du serpent ou du ver, ce n'est point pour faire horreur (…)
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », V.
4 Mille délicieuses façades, fardées de jonquille et de rose, des toits et des pignons de toutes formes, des rues tortes, des places de guinguois (…)
Émile Henriot, la Rose de Bratislava, III.
5 Au début, Antinoüs emprunté et cherchant de quel pli du ciel allait jaillir la torte force, surveilla du coin de l'œil le faux piteux.
J. Giono, Naissance de l'Odyssée, Pl., t. I, p. 86.
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CONTR. Direct, 1. droit. — Détors.
DÉR. Tors, torsade, 2. torse, torser, torseur, torsin.
HOM. Taure, tore, torr, tort. — (Du fém.) Torse.
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1. torse [tɔʀs] n. m.
ÉTYM. 1676, Félibien; ital. torso « trognon de chou; … ce qui est attaché au col (du poulet) lorsqu'il est dépecé ou découpé » (Duez, Dict. ital., 1660), et, par plais., « tronc humain »; du lat. tursus, forme parlée de thyrsus. → Thyrse.
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1 Figure humaine tronquée, sans tête ni membres. || Le torse du Belvédère, statue antique mutilée, considérée à l'époque classique comme un modèle et un symbole.
1 Devant un torse grec, sans tête, sans bras et sans jambe, divin fragment qui chante l'hymne de la forme pure dans sa muette langue de marbre, la foule passe froide et distraite (…)
Th. Gautier, Portraits contemporains, « Delaroche ».
♦ Par anal. || Sculpter, peindre, dessiner un torse.
2 Non, non, restez donc tranquille ! pas le torse, je ne demande pas le torse ! La tête, rien que la tête !
Zola, l'Œuvre, I.
♦ (1867). Buste, tronc d'une statue entière (→ Maniérisme, cit. 2).
2 (Déb. XIXe). Buste. ⇒ Poitrine, tronc. || Un torse mince (→ Hanche, cit. 2), gras (→ Obèse, cit. 2, Hugo), rhomboïdal (cit.). || Un torse de lutteur (→ Poussif, cit. 2), musclé. || Le faucheur, le torse balancé sur les reins… (→ Faucher, cit. 2; et aussi révérence, cit. 6). || Le torse moulé dans un maillot (cit. 7). || Le torse nu (→ Laver, cit. 17; palanquin, cit. 3). — ☑ Loc. Bomber le torse (→ Plastronner, cit. 2).
3 Il retira ses habits, afin de ne pas gêner la perspiration, et il (Pécuchet) se tenait sur le plateau, complètement nu, laissant voir, malgré sa pudeur, son torse très long, pareil à un cylindre (…)
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, III.
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2. torse [tɔʀs] n. f.
ÉTYM. 1680; torce « bâton utilisé pour porter les cierges à la procession », 1440; fém. substantivé de 1. tors.
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♦ Techn. Morceau de bois qu'emploient les tourneurs.
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Encyclopédie Universelle. 2012.