1. chat, chatte [ ʃa, ʃat ] n.
• XIIe; bas lat. cattus
I ♦
1 ♦ Petit mammifère familier à poil doux, aux yeux oblongs et brillants, à oreilles triangulaires et griffes rétractiles, qui est un animal de compagnie. ⇒ matou; fam. minet, minou, mistigri. Un chat (spécialtle mâle adulte); une chatte et ses chatons. Chat noir, gris, blanc. Chat européen dit chat commun, chat de gouttière. Chat tigré. Chat tricolore. Chat gris. ⇒ chartreux. Chat abyssin, birman. Chat angora, siamois, persan. « La Chatte », roman de Colette. « Le Chat botté », conte de Perrault. Les moustaches, la queue du chat. Le chat fait ses griffes, fait patte de velours. Le chat miaule (⇒ miaou) , ronronne, fait le gros dos. Litière de chat. « Les chats puissants et doux, orgueil de la maison » (Baudelaire). « Le chat semble mettre un point d'honneur à ne servir à rien, ce qui ne l'empêche pas de revendiquer au foyer une place meilleure que celle du chien » (Tournier) . « L'idéal du calme est dans un chat assis » (Renard). Caresser un chat. Chat tueur de souris, de rats. Petits chats (⇒ 2. chaton) . Chat retourné à l'état sauvage. ⇒ haret. Peau de chat. Poil, fourrure du chat. ⇒ robe. Herbe aux chats : cataire. — Être gourmand, câlin, caressant comme un chat ⇒ chatterie . Amoureuse comme une chatte. Adj. Elle est chatte, câline. — T. d'affection Mon chat, ma petite chatte.
♢ Loc. et PROV. La nuit tous les chats sont gris : on confond les personnes, les choses dans l'obscurité. — Quand le chat n'est pas là, les souris dansent : les subordonnés s'émancipent quand les supérieurs sont absents. Ne réveillez pas le chat qui dort. — Chat échaudé craint l'eau froide : une mésaventure rend prudent à l'excès. — À bon chat bon rat : la défense, la réplique vaut, vaudra l'attaque. — Jouer avec sa victime comme un chat avec une souris. — Comme chien et chat. — Écrire comme un chat, d'une manière illisible, désordonnée. ⇒ griffonner. — Appeler un chat un chat. — C'est de la bouillie pour les chats. — Pipi de chat. — Toilette de chat : toilette sommaire. — Fig. Avoir un chat dans la gorge : être enroué. — Vieilli Acheter chat en poche, sans examiner ce qu'on achète. — Mod. et cour. Il n'y a pas un chat : il n'y a absolument personne. « Pas un chat dans les rues du village » (A. Daudet). — Il n'y a pas de quoi fouetter un chat : la faute, l'affaire est insignifiante; ne mérite pas de punition. Avoir d'autres chats à fouetter, des affaires plus importantes en tête. — Donner sa langue au chat : s'avouer incapable de trouver une solution.
♢ Chorégr. Saut de chat : bond latéral, les deux jambes repliées sous le corps.
♢ LANGUE-DE-CHAT :biscuit de cette forme.
♢ Œil-de-chat (voir ce mot).
2 ♦ Personne qui poursuit les autres (à un jeu); jeu de poursuite. C'est toi le chat. Jouer au chat perché ( ACADÉMIE ), à chat perché. On crie « chat » en touchant celui qu'on poursuit.
3 ♦ Zool. Mammifère carnivore (félidés) dont le chat (1o) est le type. Chat domestique. Chats sauvages. ⇒ guépard, ocelot, serval. Chat-tigre. ⇒ margay.
♢ Poisson-chat. ⇒ poisson.
II ♦ N. m. (XIIIe « machine de guerre ») Fig. Vx Instrument à griffes. ⇒ grappin. Mod. (anglic. ) CHAT À NEUF QUEUES : fouet à neuf lanières.
III ♦ N. f. Fam. et vulg. CHATTE : sexe de la femme. « Lisa était une fille normale, avec une chatte et des nichons » (Djian). — REM. Parfois n. m.
⊗ HOM. poss. Chas, schah.
chat 2. chat [ tʃat ] n. m.
• 1997; mot angl. « bavardage »
♦ Anglic. Inform. Conversation en direct entre internautes, par échange de messages électroniques. — Recomm. offic. causette.
● chat nom masculin (bas latin cattus) Mammifère carnivore (félidé), sauvage ou domestique, au museau court et arrondi. Familier. Terme d'affection, de tendresse adressé à quelqu'un. Jeu d'enfants dans lequel un des joueurs, le chat, poursuit les autres et tente de les toucher. Zoologie Nom commun à divers poissons, dits aussi poissons-chats. ( → silure.) ● chat (citations) nom masculin (bas latin cattus) Charles Baudelaire Paris 1821-Paris 1867 Amis de la science et de la volupté, Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres. Les Fleurs du Mal, les Chats Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 J'appelle un chat un chat, et Rolet un fripon. Satires Eustache Morel, dit Deschamps Vertus, Marne, 1346-vers 1407 Qui pendra la sonnette au chat ? Ballades de moralité Commentaire Question posée par les rats après avoir unanimement décidé que le chat serait pourvu dorénavant d'un système avertisseur. Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille, S'écria-t-il de loin au général des chats. Fables, le Chat et un vieux rat un rat méfiant Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 C'était un chat vivant comme un dévot ermite, Un chat faisant la chattemite, Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, Arbitre expert sur tous les cas. Fables, le Chat, la Belette et le Petit Lapin Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 La difficulté fut d'attacher le grelot. Fables, Conseil tenu par les rats Henri Michaux Namur 1899-Paris 1984 Il n'y a pas de preuve que la puce, qui vit sur la souris, craigne le chat. Tranches de savoir Cercle des Arts Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière Paris 1622-Paris 1673 Le petit chat est mort. L'École des femmes, II, 5, Agnès Michel Eyquem de Montaigne château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1533-château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1592 Quand je me joue à ma chatte, qui sait si elle passe son temps de moi, plus que je ne fais d'elle. Essais, II, 12 avec Antoine Rivaroli, dit le Comte de Rivarol Bagnols-sur-Cèze 1753-Berlin 1801 Le chat ne nous caresse pas, il se caresse à nous. Esprit de Rivarol ● chat (expressions) nom masculin (bas latin cattus) Appeler un chat un chat, dire les choses telles qu'elles sont ; parler franchement. Avoir un chat dans la gorge, éprouver dans le gosier un embarras soudain ; être enroué. Avoir des yeux de chat, voir dans l'obscurité ou avoir des yeux aux couleurs changeantes. Chat à neuf queues, fouet à neuf lanières, garnies de pointes de fer, utilisé autrefois dans l'armée et la marine anglaises. Donner sa langue au chat, avouer que l'on ne saurait deviner. Écrire comme un chat, écrire d'une manière illisible. Jouer au chat et à la souris, se dit de deux personnes dont l'une cherche vainement à joindre l'autre, qui lui échappe sans cesse. Familier. Pas un chat, personne : On ne rencontre pas un chat dans la rue. Toilette de chat, toilette rapide et sommaire. Saut ou pas de chat, bond latéral, généralement exécuté en série, au cours duquel les jambes s'écartent tout en se repliant. Maladie du cri du chat, maladie congénitale due à la délétion du bras court du chromosome 5. (Elle se manifeste chez le jeune enfant par un cri comparable au miaulement du chat et par des troubles mentaux profonds, souvent associés à des malformations.) Maladie des griffes du chat, synonyme de lymphoréticulose bénigne d'inoculation. Chat épineux, nom usuel du coendou. ● chat (homonymes) nom masculin (bas latin cattus) chah nom masculin chas nom masculin shah nom masculin ● chat (synonymes) nom masculin (bas latin cattus) Mammifère carnivore (félidé), sauvage ou domestique, au museau court et...
Synonymes :
- greffier (populaire)
- matou
- minet
- mistigri (familier)
Pathologie. Maladie des griffes du chat
Synonymes :
- lymphoréticulose bénigne d'inoculation
● chat
nom masculin
(de l'anglais to chat, bavarder)
Informatique
Communication informelle entre plusieurs personnes sur le réseau Internet, par échange de messages affichés sur leurs écrans. (Recommandation officielle : causette.) [Au Québec, on dit clavardage.]
● chat (homonymes)
nom masculin
(de l'anglais to chat, bavarder)
chah
nom masculin
chas
nom masculin
shah
nom masculin
● chat, chatte
adjectif
Qui est doux, caressant, souvent avec une nuance d'hypocrisie.
chat, chatte
n.
d1./d Petit mammifère domestique ou sauvage (Felis domesticus, Fam. félidés) au pelage soyeux, à la tête surmontée d'oreilles triangulaires, aux longues vibrisses ("moustaches"), aux pattes garnies de griffes rétractiles. Chat européen, tigré, persan, siamois. Syn. (France rég.) ministre.
— (Viêt-nam) Chat doré d'Asie, chat marbré, chat pêcheur: noms de diverses espèces de félins sauvages.
|| Acheter chat en poche ou (Belgique, Luxembourg) acheter un chat dans un sac: acheter sans voir l'objet que l'on achète.
|| Appeler un chat un chat: parler franchement.
|| Avoir un chat dans la gorge: être enroué.
|| Avoir d'autres chats à fouetter.
|| Il n'y a pas un chat: il n'y a personne.
|| Il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
|| Donner sa langue au chat: déclarer que l'on renonce à chercher la solution d'une énigme, d'une devinette.
|| S'entendre comme chien et chat: ne pas pouvoir se supporter.
|| Prov. Chat échaudé craint l'eau froide: V. échauder.
— La nuit, tous les chats sont gris: dans l'obscurité, toutes les confusions sont possibles.
— Quand le chat n'est pas là, les souris dansent: en l'absence du chef, les subordonnés se relâchent.
— Vieilli Chat: fourrure du raton laveur.
d3./d Terme de tendresse. Mon petit chat.
d4./d Jeu de poursuite enfantin. Jouer à chat.
d5./d CHOREGR Saut de chat ou pas de chat: saut latéral exécuté en série, au cours duquel les jambes s'écartent tout en se repliant.
I.
⇒CHAT1, CHATTE, subst.
I.— A. ZOOL. Genre de mammifères carnivores de la famille des Félidés comprenant le lion, le tigre, la panthère, le lynx, etc. Nom sc. felis. Chat laret, chat sauvage, chat-cervier (v. aussi chat-pard, chat-tigre) :
• 1. Le Small Cat House ou Home des félins mineurs, m'attire par ses exquis ocellots sud-américains, petites panthères miaulantes, son « léopard nébuleux » d'Assam, acheté en 1925, ses étranges bêtes presque inconnues, ce ratel à dos blanc, ce panda de l'Himalaya à queue d'écureuil et visage de loulou de Poméranie, qui pivote sur lui-même éternellement, comme le globe terrestre, ce gros chat gris de la Pampa, ce chat d'or, ce chat-pêcheur, et enfin ce lynx ravissant de Gambie, à oreilles noires, où les touffes de poils font des nœuds de rubans.
MORAND, Londres, 1933, p. 132.
— En partic. région. (Canada). Chat (sauvage). Raton laveur. Capot de (ou en) chat sauvage. Capot de chat bien fourré (Cl. JASMIN, L'Outaragasipi, Montréal, 1971, p. 51).
B.— Lang. cour. Chat de gouttière, chat domestique. Petit animal domestique carnassier, à pelage de couleur variée souvent noir ou gris, se nourrissant de souris, de petites proies, et de la nourriture servie par ses maîtres. Chat noir, gris, tigré; petit chat, mère-chatte; chat angora, chartreux, persan, siamois; miaulement, ronronnement de chat. Un joli chat noir avec de grands yeux verts (CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mlle Mariette, 1853, p. 72) :
• 2. Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, Les Chats, Éd. Le Dantec, 1857, p. 63.
• 3. Je ne sais pas. Jouons. — Et Jeanne repartit :
— Vois-tu, le chat c'est gros, la souris c'est petit.
— Eh bien? — Et Jeanne alors, en se grattant la tête,
Reprit : — Si la souris était la grosse bête,
À moins que le Bon Dieu là-haut ne se fâchât,
Ce serait la souris qui mangerait le chat.
HUGO, La Légende des siècles, t. 6, 1883, p. 374.
• 4. — Le dégel? Les météorologues de Paris ne m'en apprendront pas! Regarde les pattes de la chatte! Frileuse, la chatte en effet pliait sous elle des pattes invisibles, et serrait fortement les paupières. — Pour un petit froid passager, continuait « Sido », la chatte se roule en turban, le nez contre la naissance de la queue. Pour un grand froid, elle gare la plante de ses pattes de devant et les roule en manchon.
COLETTE, Sido, 1929, p. 39.
Rem. Compar. usuelles appliquées à l'homme à propos a) Du chat : agile, frileux, lascif comme un chat; bondir, sauter comme un chat; avancer à pas de chat; avoir des yeux de chat, un sommeil de chat. b) De la chatte (où les attributs de la chatte sont gén. appliqués à une femme) : un petit nez de chatte, un regard de (jeune) chatte; une langueur, une pudeur, une volupté de chatte; une âme, des grâces, des mines de chatte :
• 5. Elle avait l'air si doux, si tristement docile et d'attendre de moi son bonheur, que j'avais peine à me contenir et à ne pas embrasser, — (...) — ce visage nouveau qui n'offrait plus la mine éveillée et rougissante d'une chatte mutine et perverse au petit nez rose et levé, mais semblait, dans la plénitude de sa tristesse accablée, fondu, à larges coulées aplaties et retombantes, dans de la bonté.
PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 831.
C.— P. métaph. [Appliqué à une pers. et surtout à une femme]
1. Personne dont certains traits physiques et moraux évoquent le chat ou la chatte. Les femmes, ces chattes de velours qui n'ont jamais de griffes qu'au moral (BARBEY D'AUREVILLY, 2e Memorandum, 1839, p. 392).
— Spécialement
a) Littér. et fam. Chat fourré (p. réf. au manteau d'hermine porté par les juges de Cours d'appel). Juge, magistrat :
• 6. J'ai une certaine horreur de Napoléon premier du nom, de son entourage en bric à brac, de sa Cour de chambellans aplatis, de ses juristes de Code civil, de ses chats fourrés...
L. DAUDET, La Recherche du beau, 1932, p. 162.
b) Arg. [P. réf. au mot greffier désignant le chat en arg.] Greffier; concierge de prison.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. d'argot.
2. Exclamations familières traduisant l'affection, la tendresse ou la compassion. Mon, ma [petit(e), pauvre, gros(se)] chat(te). Pauvre chat, comme je te plains avec tes affreuses migraines! (FLAUBERT, Correspondance, 1872, p. 423).
3. Emploi adj.
a) [En parlant d'une pers. ou de son attitude] Qui a des manières douces et insinuantes. Un air chat; une mine chatte; des façons chattes :
• 7. Mais un regard de Nana le transfigurait, dans une sorte d'extase sensuelle. Elle était très chatte avec lui, le grisait de baisers derrière les portes, le possédait par des abandons brusques, qui le clouaient derrière ses jupes, dès qu'il pouvait s'échapper de son service.
ZOLA, Nana, 1880, p. 1435.
b) [Appliqué à un style] Ce style si chat, si gentil (BALZAC, Lettres à l'Étrangère, t. 1, 1850, p. 21).
Rem. On rencontre ds la docum. les adj. a) Chatesque. Qui est propre au chat; qui offre les caractères du chat. Le chat jonquille! une crevette chatesque (MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1325); l'amour chatesque (MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1325). b) Chatique. Et ce sont des séries de petits miaulements tout à fait chatiques (LOTI, La Troisième jeunesse de Madame Prune, 1905, p. 38).
II.— Expr. ou loc. fig., fam. ou proverbiales
A.— Expr. comportant une compar. implicite ou explicite
1. Courir comme un chat maigre. Courir très vite.
2. Écrire comme un chat. Écrire mal, au moyen de petites lettres illisibles :
• 8. M. le Directeur me dit un jour que j'écrivais comme un chat, et cette comparaison, neuve pour moi, me donna un fou rire, qui s'affola encore de ce que M. le Directeur, pour me montrer comment on forme les lettres, prit ma plume, qui n'avait qu'un bec, et écrivit comme un chat et demi.
A. FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, p. 250.
3. Faire une toilette de chat. Se laver de façon très sommaire.
4. S'entendre, vivre comme chien et chat. Se quereller, vivre en ennemis. Le temps n'est plus où la noblesse et la bourgeoisie vivaient entre elles comme chien et chat (SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, p. 17).
5. Passer comme un chat sur la braise. Aller très vite et, au fig., passer rapidement sur un fait douteux (cf. A. FRANCE, La Rôtisserie de la Reine Pédauque, 1893, p. 319).
6. Jouer au chat et à la souris. S'épier, se guetter par jeu en reculant toujours l'instant de la rencontre. J'aime jouer au chat et à la souris avant même d'avoir pris la souris (H. BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, p. 153).
B.— Loc. proverbiales
1. À bon chat bon rat. Toute défense doit être à la mesure de l'attaque (cf. VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, Les Brigands à M. Henri Roujon, 1883, p. 251).
2. Chat échaudé craint l'eau froide. Toute expérience malheureuse doit servir de leçon de prudence. Je suis un mari indignement trompé et qui ne veut pas l'être une seconde fois... Chat échaudé craint l'eau froide (THEURIET, La Maison des deux barbeaux, 1879, p. 133).
3. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Quand l'autorité supérieure est absente, les subalternes en profitent (cf. BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, p. 104).
4. La nuit, tous les chats sont gris. L'obscurité efface toutes les différences entre les personnes ou entre les choses (cf. NODIER, La Fée aux Miettes, 1831, p. 162).
5. N'éveillez pas le chat qui dort. Ne réveillez pas une histoire ancienne qui pourrait vous nuire (cf. GOURMONT, Esthétique de la lang. fr., 1899, p. 281).
C.— Autres expr. usuelles
1. Acheter (vendre) chat en poche. Conclure un marché sans voir (ou montrer) l'objet de la vente. Je ne suis pas de ces gens qui, comme on dit, conseillent d'acheter chat en poche... Venez par ici... Vous les examinerez tout à votre aise (SUE, Atar Gull, 1831, p. 6). Cf. aussi acheter, (ex. 16).
2. Appeler un chat un chat (allus. littér. à BOILEAU, Sat., I, 52 : J'appelle un chat un chat et Rolet un fripon). Dire les choses de manière franche :
• 9. Ce sont les enchantements de l'esprit et non les bonnes intentions qui produisent les beaux ouvrages. Celui qui, en toutes choses, appellerait un chat un chat, serait un homme franc et pourrait être un homme honnête, mais non pas un bon écrivain; car, pour bien écrire, le mot propre et suffisant ne suffit réellement pas.
JOUBERT, Pensées, t. 2, 1824, p. 88.
3. [P. réf. aux larcins habituels du chat] Avoir d'autres chats à fouetter. Avoir d'autres préoccupations, des problèmes plus graves à débattre. Ils ont d'autres chats à fouetter que de s'occuper des cinquante mille amourettes de Paris (BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1844, p. 123).
♦ Il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Ceci n'est qu'une bagatelle pour laquelle il est inutile de se donner du mal.
4. Avoir un chat dans la gorge. Être enroué, ne plus pouvoir parler ou chanter. Pauvre petite! Elle aura eu un chat dans le gosier au moment de faire son trille (G. SAND, La Comtesse de Rudolstadt, t. 1, 1844, p. 7).
5. C'est le chat! [qui l'a fait]. Réponse ironique faite à une personne refusant d'endosser la responsabilité d'un méfait lorsque l'on est certain de sa culpabilité :
• 10. — Qu'est-ce que je t'ai donné hier?... a demandé Madame.
— Deux francs... a répondu Monsieur...
— Tu es sûr?... — Mais oui, mignonne...
— Eh bien, il me manque trente-huit sous...
— Ce n'est pas moi qui les ai pris...
— Non... C'est le chat...
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 175.
6. Donner sa langue au chat. Renoncer à découvrir la clef d'une énigme, d'une charade, etc. Une fois, deux fois, trois fois, donnez-vous votre langue au chat? (E. et J. DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, p. 227).
7. Emporter le chat. Sortir d'un lieu sans dire au revoir (cf. MÉRIMÉE, Lettres à Francisque Michel, 1870, p. 45).
8. Jeter le chat aux jambes de qqn. Rejeter la responsabilité d'une faute sur lui. Le cabinet autrichien (...) renvoyait le tout à la France, et nous jetait le chat aux jambes (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 196).
Rem. De cette expr. est né le subst. masc. chat-en-jambe(s). Obstacle que l'on dresse délibérément devant quelqu'un en l'accusant à tort. M. Michaud lâcha l'accusation [envers Marie-Joseph Chénier] d'avoir laissé périr son frère : — un terrible chat-en-jambe, comme il disait (SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 7, 1851-62, p. 25).
9. [P. réf. à l'habitude de laisser le chat à la maison quand on s'absente pour une courte durée] Pas un chat (Il n'y a). Il n'y a absolument personne. Six heures moins un quart. Il n'y a plus un chat dans les bureaux (STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 2, 1836, p. 349).
10. [P. allus. à la fable (LA FONTAINE, Le Singe et le Rat, livre IX, fable 17)] Tirer les marrons du feu avec la patte du chat. Se servir d'un intermédiaire pour qu'il effectue des tâches que l'on craint de faire soi-même (cf. BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 162).
III.— [P. anal. avec I] Emplois techn.
A.— [P. anal. avec l'aspect physique du chat]
1. [Avec les moustaches] ICHTYOL.
a) Chat marin. Espèce de phoque.
b) Poisson(-)chat. Un poisson-chat lisse et noir, dressant, de chaque côté de sa tête moustachue, deux petits glaives translucides (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 20).
2. [Avec l'œil]
a) MINÉR. Œil-de-chat. Variété de chrysobéryl présentant des reflets chatoyants. L'œil-de-chat d'un gris verdâtre, strié de veines concentriques qui paraissent remuer (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 59).
b) PEINT. Or de chat. Or massif, utilisé pour dorer les statuettes. Synon. or de Judée, or mosaïque. L'or et l'argent des chats (...) poudre éclatante des roches micacées ou talqueuses (G. SAND, Nouvelles lettres d'un voyageur, 1876, p. 97).
3. [Avec la langue] PÂTISS. Langue de chat. Petit gâteau sec.
4. [Avec les griffes]
a) ARTILL. Instrument dont l'extrémité munie de griffes sert à visiter l'âme d'une pièce à canon.
b) MAR. et PÊCHE. Chat ou chatte. Grappin muni de quatre griffes servant soit à retirer les filets du fond de la mer, soit à draguer un cordage ou une chaîne d'ancre. L'ancre a été accrochée par la chatte, et à six heures elle était replacée au bossoir (DUMONT D'URVILLE, Voyage de découvertes autour du monde, t. 5, 1832-34, p. 28).
— Spéc. Trou du chat (p. compar. avec une chatière). Espace rectangulaire ménagé dans la hune pour donner passage aux haubans, aux étais et aux gabiers (cf. J. GALOPIN, Cours de lang. mar., Matelotage et technol., 1925, p. 58, 79).
5. [Avec la queue]
a) Chat à neuf queues. Fouet à neuf lanières dont on se servait autrefois dans l'armée anglaise pour corriger les soldats et les marins. P. ext., mod. et pop., martinet :
• 11. « Bon, dit Robert, et qu'il ne m'épargne pas les coups de martinet, si je ne marche pas droit!
— Sois tranquille, mon garçon », répondit Glenarvan d'un air sérieux, et sans ajouter que l'usage du chat à neuf queues était défendu, et, d'ailleurs, parfaitement inutile à bord du Duncan.
VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 1, 1868, p. 40.
b) Queue de chat. Petit nuage blanc ayant un peu l'aspect d'une queue de chat. Il faisait beau temps, belle mer, jolie brise (...) il y avait au ciel plusieurs de ces petits nuages blancs nommés « queues de chat » (LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, p. 260).
Rem. Attesté en outre ds VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 404 et COLETTE, Le Blé en herbe, 1923, p. 60.
B.— [P. anal. avec certains attributs du chat, ses goûts, son mode de vie]
1. BOTANIQUE
— Herbe au chat ou menthe de chat. Variété de népéta appelée cataire ou chataire. Nom sc. nepeta cataria (cf. cataire2) :
• 12. L'herbe au chat, qui croît d'elle-même dans nos jardins, attire la nuit autour d'elle, par son odeur forte de menthe, les chats du voisinage; ils se roulent dessus, la caressent, et en mangent avec un plaisir extrême.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 91.
— Nom commun de la valériane officinale, à fleurs blanches odoriférantes.
b) Pied-de-chat. Plante herbacée de la famille des composées à l'aspect blanc duveteux. Nom sc. antennaria. Ils soupèrent, assis en rond sur les pieds de chat, les pensées (POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 272).
2. CHORÉGR. [P. réf. à l'agilité du chat] Saut de chat. Suite de sauts latéraux s'effectuant les jambes écartées et repliées.
3. JEUX (d'enfants)
a) Le chat. Poursuite au cours de laquelle celui qui est rattrapé devient le poursuivant (ou chat). On ne songe plus qu'à jouer. Il n'y a pas moyen de s'exercer aux barres, ni au chat (P. DE KOCK, Ni jamais, ni toujours, 1835, p. 39).
— Var. Le chat coupé. Jeu identique avec introduction d'un troisième partenaire dont le rôle est de « couper » (passer entre) les deux poursuivants.
b) Chat perché. Jeu d'équilibre et de poursuite au cours duquel le dernier joueur à s'être perché après un signal donné par le « chat » devient lui-même le chat et tente d'attraper l'un de ceux qui ont pied à terre. Nous avions d'interminables parties de cache-cache, de chat-perché et de main chaude (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Châli, 1884, p. 451).
c) Le chat et la souris. Jeu consistant en une poursuite autour d'un cercle de joueurs où le joueur désigné (la souris) désigne le chat en le frappant dans le dos; le chat doit alors suivre rigoureusement la trace de la souris qui serpente entre les bras levés des joueurs.
d) Le chat et le rat :
• 13. Nous avions aussi, devant la caserne, le jeu du chat et du rat. C'est un piquet planté dans la terre, auquel se trouvent attachées deux cordes; le rat tient l'une de ces cordes et le chat l'autre. Ils ont les yeux bandés; le chat est armé d'une trique, et tâche de rencontrer le rat, qui dresse l'oreille et l'évite tant qu'il peut. Ils tournent ainsi sur la pointe des pieds, et donnent le spectacle de leur finesse à toute la compagnie.
ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, p. 157.
C.— Arg. [Sans doute par rencontre homon. avec chas] Sexe de la femme. Aucun de ses rêves n'était allé jusqu'à l'homme. Elle n'avait jamais pu franchir son chat (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 821). Cf. aussi chas1 ex. 3.
Rem. 1. Attesté ds la plupart des dict. d'arg., à côté du fém. chatte. 2. À rapprocher de l'expr. laisser aller le chat au fromage. [En parlant d'une femme] Se laisser abuser (attesté ds Ac. 1835, Lar. 19e, LITTRÉ, Ac. 1878).
Prononc. et Orth. :[], fém. []. ROUSS.-LACL. 1927, p. 182, note qu'il y a liaison du t dans les cas suiv. : chat‿échaudé; acheter chat‿en poche; cf. aussi LITTRÉ qui ajoute : jeter le chat‿aux jambes. LITTRÉ rappelle que Palsgrave ,,dit que le t se lie avec la voyelle qui suit``. Enfin LITTRÉ signale que chats (au plur.) rime avec pas, appas. Aurait donc au plur. le timbre post. Ce timbre s'explique par l'amuïssement de l's dans le plur. chats. À ce sujet cf. G. STRAKA, Syst. des voyelles du fr. mod., Strasbourg, Inst. de Phonét., 1950, p. 22 et BOURC.-BOURC. 1967, § 160. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Masc. 1. 1160-85 zool. ([CHR. DE TROYES], G. d'Angleterre, 2012 ds T.-L.); 1177-80 (ID., Chevalier Lion, 302, ibid.); 1672, 3 juill. terme d'affection mon petit chat (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 3, p. 138); 2. loc. a) av. 1778 ne pas trouver un chat « ne trouver personne » (VOLT., Lett. vers et prose, 25 ds LITTRÉ); b) 1835 avoir un chat dans la gorge (Ac.); c) 1853 écrire plus mal qu'un chat (CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mlle Mariette, p. 27); 1855 une écriture de chat (G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, p. 362); 3. 1532 chatfourré (RABELAIS, Pantagruel, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap. 7, p. 247); 4. a) 1611 saut du chat « saut exécuté par des jongleurs » (COTGR.), attest. isolée; 1931 danse saut de chat (Mlle A. MEUNIER, Danse classique, p. 269); b) 1852 jeux chat perché (LABICHE, Edgar et sa bonne, I, 10, p. 234); 5. a) 1704 p. anal. « sorte d'instrument muni de griffes que l'on introduisait dans une bouche à feu pour s'assurer qu'il n'y avait pas de dépression dans les parois intérieures » (Trév.); b) 1845 chat à neuf queues (BESCH.). B. fém. 1re moitié XIIIe s. chate « femelle du chat » (Renart, éd. M. Roques, branche III, 3872). A du b. lat. cattus « chat », IVe s. (Palladius ds TLL s.v., 620, 83) d'orig. incertaine (v. BRÜCH, Einfluss Germ., 7-8; FEW t. 2, 1, s.v. cattus, p. 520); 2 b serait d'apr. P. GUIRAUD, Structures étymol. du lex. fr., p. 122, dû à la collision paronymique avec maton « caillot, grumeau » (FEW t. 6, 1, p. 522a) et matou « chat »; 2 c signifierait proprement, d'apr. le même, « écrire comme un greffier » d'apr. l'arg. greffier « chat » (ESN.), lui-même issu de griffard, nom arg. du chat (Vice puni, 1827 ds P. GUIRAUD, op. cit., p. 123); 5 b est la trad. de l'angl. cat-o'-nine-tails « [chat à neuf queues] instrument de correction autorisé dans la marine et l'armée britanniques jusqu'en 1881 » (1695 ds NED; 1788, cat par abrév., ibid., s.v. cat); B du b. lat. catta « id. ».
STAT. — Fréq. abs. littér. Chat : 2 980. Chatte : 491. Fréq. rel. littér. Chat : XIXe s. : a) 2 521, b) 5 501; XXe s. : a) 5 399, b) 4 326. Chatte : XIXe s. : a) 308, b) 777; XXe s. : a) 1215, b) 676.
DÉR. 1. Chattement, adv., fam. À la manière douce et enjôleuse des chattes. Elle alla chattement à lui (BALZAC, Le Cousin Pons, 1848, p. 129). — Seule transcr. ds LITTRÉ : cha-te-man. — 1re attest. id.; de chatte1, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 1. 2. Chatter, verbe intrans. Mettre bas (cf. chatonner, dér. sous chaton1). Emploi pronom., néol. d'aut. Se transformer en chat. Deux [chats] étaient si hauts sur pattes, qu'après tout c'était sans doute d'anciens lévriers qui s'étaient chattés (A. SUARÈS, Voyage du Condottière, t. 3, 1932, p. 246). — [], (elle) chatte []. Ds Ac. 1694-1878. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose chater. — 1res attest. 1680 chater (RICH. t. 1), 1690 chatter en concurrence avec chattoner (FUR.); de chatte1, dés. -er.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, passim. — GUIRAUD (P.). Le Ch. morpho-sém. des noms du chat. B. Soc. Ling. 1966, t. 61, pp. 128-145; Écrire comme un chat. Le ch. morpho-sém. de chat. In :[Actes du VIIIe Congrès d'Ét. rom.]. Florence, 1926. — QUEM. /e s. t. 1 1970. — REY (A.). À propos de la déf. lexicogr. Cah. Lexicol. 1965, t. 1, n° 6, pp. 73-80. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 91, 105. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 379. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 172-173; t. 2 1972 [1925], p. 159.
II.
⇒CHAT2, CHATTE, subst.
A.— Vx. Chat ou chatte. Petit bâtiment servant au chargement et au déchargement des navires dans les ports (synon. allège) ou au cabotage le long des côtes (synon. chasse-marée).
B.— Mod., au masc. Yacht à voiles utilisé dans les régates en raison de sa rapidité. Elle [la mer] tarabustait de son mieux toutes les embarcations, les chaloupes, les barges, les remorqueurs, les yachts blancs et noirs, les pointus, les stars, les chats (P. VIALAR, La Mort est un commencement, Le Bal des sauvages, 1946, p. 181).
Rem. Attesté ds L'Auto, 22 nov. 1933, p. 2 ds A.-O. GRUBB, French sports neologisms, 1937, p. 25 et Lar. encyclop.
Étymol. et Hist. [1520 cat « navire de commerce » (Arch. Gir., E. Not., Contat, III, I ds GDF.)] 1687 (DESROCHES, Dict. des termes propres de marine, d'apr. JAL1). Prob. adaptation du néerl. kat (ou katschip) « espèce de petit navire employé comme allège dans les ports » (DE VRIES Nederl., VALKH., p. 88); il est difficile de préciser si cat de 1520 est le même mot ou bien est à rattacher à l'a. fr. chat « navire de guerre » ds GDF., qui semble être un mot différent. Bbg. KEMNA 1901, pp. 182-183. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 204. — VIDOS 1939, p. 314.
1. chat, chatte [ʃa, ʃat] n.
ÉTYM. V. 1170; du bas lat. cattus.
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1 Petit mammifère familier à poil doux, aux yeux oblongs et brillants, à oreilles triangulaires, se nourrissant de petits animaux (traditionnellement, de souris qu'il aime à chasser) et de la nourriture que ses maîtres lui servent; spécialt, le mâle (⇒ Matou) adulte. || Chat domestique. ⇒ (fam.) Miaou (enfantin), minet, minou, mistigri. || Relatif au chat. ⇒ 2. Cataire. || Chat coupé, châtré. || Chat blanc, bleu, crème, gris, noir, roux; écaille, pie; marbré, tigré. || Chat à poil court, à poil long. || Chat commun, chat de gouttière. || Chat de race : abyssin, chartreux, siamois; birman, persan (dit anciennt chat angora). || Les Chats, poème de Baudelaire (Fleurs du Mal, 35 et 52). || Le chat botté, héros d'un conte de Perrault. || Les griffes, les moustaches, les yeux fendus du chat. || Il ne faut jamais couper les moustaches (cit. 9) à un chat. || La queue du chat. || Le chat miaule (⇒ Miaou, miaulement). || Le chat ronronne, fait le gros dos. || Le chat fait ses griffes. ☑ Le chat rentre ses griffes, fait patte de velours. || La souplesse, l'élégance du chat. || Chat souricier, tueur de souris, de rats. || Avoir un chat. || Le chat de la voisine. || « C'est la mère Michel Qui a perdu son chat » (chanson). || Donner du lait, du poisson, du mou à son chat. — Une portée de petits chats (chattée). — Boyau de chat. ⇒ Catgut. || Peau de chat. || Pelage, fourrure du chat. — Chat retourné à l'état sauvage. ⇒ Haret.
1 (…) Raminagrobis
Fait en tous lieux un étrange ravage.
Ce chat, le plus diable des chats,
S'il manque de souris, voudra manger des rats.
La Fontaine, la Ligue des rats.
2 Mon fils, dit la Souris, ce doucet est un Chat,
Qui, sous son minois hypocrite (…)
La Fontaine, Fables, VI, 5.
3 Il y a des chats toujours au guet, malicieux et infidèles, et qui font patte de velours (…)
La Rochefoucauld, Maximes, p. 374.
4 Le chat ne nous caresse pas, il se caresse à nous.
Rivarol, l'Esprit de Rivarol, p. 54.
5 Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, « Les chats ».
6 (…) ce coquin de chat maigre qui soufflait comme un diable au-dessus de ma tête.
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, p. 26.
7 L'idéal du calme est dans un chat assis.
J. Renard, Journal, 30 janv. 1889.
8 Le chat (…) Quand il a bien joué, il va rêver ailleurs (…) assis dans la boucle de sa queue, la tête bien fermée comme un poing.
J. Renard, Histoires naturelles, « Le chat ».
♦ Chatte (n. f.) : femelle du chat. || Une chatte et ses chatons. || La chatte a mis bas. ⇒ 2. Chatonner.
REM. Le féminin chatte est courant, mais on emploie le masc. chat dans tous les cas où le sexe n'est pas pertinent, et au pluriel (neutralisé).
9 La chatte siamoise, tout à l'heure morte d'aise sur le mur tiède, ouvre soudain ses yeux de saphir dans son masque de velours sombre…
Colette, Histoires pour Bel-Gazou, « Le dernier feu », p. 138.
10 La chatte dehors miaula pour entrer et se dressa contre le grillage abaissé, en le grattant délicatement comme une joueuse de harpe.
Colette, la Naissance du jour, p. 151.
♦ ☑ Loc. Herbe aux chats (appréciée par les chats). ⇒ 1. Cataire, valériane.
♦ (Lang. enfantin). || Un gros chat : un félin ressemblant au chat (lion, panthère, tigre…). → ci-dessous, 6.
2 Loc. a Compar. et métaph. (Chat, chatte). || S'étirer, bâiller, se pelotonner comme un chat. || Être gourmand comme un chat. — Elle est gourmande, friande comme une chatte. — Être câlin, caressant comme un chat (⇒ Chatterie). — Être à l'affût, guetter sa proie comme un chat guette la souris.
♦ ☑ Une chatte n'y retrouverait pas ses petits.
♦ (Seulement au masc.). ☑ Jouer avec sa victime comme un chat avec une souris. — ☑ Être, vivre comme chien et chat : éprouver de l'antipathie, de la haine l'un pour l'autre. — ☑ Jouer au chat et à la souris : s'épier par jeu sans vouloir se rencontrer.
10.1 Mon interlocuteur devenait de plus en plus perplexe. Il commença à jouer au chat et à la souris.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 227.
♦ ☑ Retomber comme un chat sur ses pattes (au fig.) : se tirer adroitement d'une situation difficile. — ☑ Jeter le chat aux jambes de qqn, lui susciter des embarras.
11 Vous m'allez jeter le chat aux jambes.
Racine, Lettres, 1662.
♦ ☑ Courir comme un chat maigre, très vite. — ☑ Passer comme un chat sur la braise : aller très vite; (fig.) passer très rapidement sur un fait douteux. — ☑ Écrire comme un chat, d'une manière illisible, désordonnée. ⇒ Griffonner.
♦ … de chat. ☑ Des yeux de chat : des yeux humains qui évoquent ceux du chat (forme, éclat…). → Nyctalope, cit. 2. — ☑ (1885). Une écriture de chat, des pattes de chat : une écriture très petite et peu lisible (→ Pattes de mouche). — ☑ Une toilette de chat : une toilette sommaire. — ☑ Fam. Du pipi (cit. 5) de chat : boisson insipide.
b ☑ Loc. fig. (seulement n. m.). Avoir un chat dans la gorge : être enroué. ☑ Acheter chat en poche, sans connaître, sans examiner l'objet qu'on achète. ☑ Vendre chat en poche, sans montrer ce que l'on vend.
12 N'allez pas acheter chat en poche.
J.-F. Regnard, le Bal, 6.
♦ ☑ De la bouillie pour les chats. ⇒ Bouillie, cit. 4. — ☑ Il n'y a pas un chat : il n'y a absolument personne, le lieu est désert.
13 Pas un chat dans les rues du village; tout le monde était à la grand'messe.
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Le poète Mistral », p. 153.
♦ ☑ C'est le chat !, réponse ironique faite à une excuse à laquelle on ne croit pas. || Ce n'est pas moi qui ai cassé ce vase ! — Non, c'est le chat ! — ☑ Il n'y a pas de quoi fouetter un chat : la faute, l'affaire est insignifiante; ne mérite pas de punition (⇒ Bagatelle).
14 (…) il n'y a pas de quoi fouetter un chat dans la petite espièglerie qu'il vient de faire.
D'Alembert, Lettre à Voltaire, 4 févr. 1773.
♦ ☑ Emporter le chat : partir sans dire au revoir.
♦ ☑ Avoir d'autres chats à fouetter, d'autres affaires en tête, plus importantes.
14.1 Pour ma part, dites-le-vous bien, j'ai d'autres chats à fouetter que d'aller me ruer sous les chars !…
Céline, Guignol's band, p. 313.
14.2 Il se demanda s'il ne ferait pas mieux de descendre carrément dans les rues par quelque escalier intérieur. « Et puis, après ? se dit-il. En admettant même que les fous qui m'ont poursuivi aient désormais d'autres chats à fouetter, ce qui n'est pas sûr, je vais être en plein dans la mélasse. »
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 135.
♦ ☑ Appeler un chat un chat : appeler les choses par leur nom.
15 J'appelle un chat un chat, et Rolet un fripon.
Boileau, Satires, 1.
♦ ☑ Donner sa langue au chat : s'avouer incapable de trouver une solution.
15.1 Je ne doutai pas un instant que ce ne fût Pierre et préférai donner ma langue au chat.
Maurice Clavel, le Tiers des étoiles, p. 107.
15.2 Quel est le mot qui révèle aussitôt chez celui qui l'emploie que la chose que le mot désigne lui manque ? Vous donnez votre langue au chat ? Eh bien, c'est le mot goût, ha, ha…
N. Sarraute, Vous les entendez ?, p. 169.
♦ ☑ Prov. La nuit, tous les chats sont gris : dans l'obscurité, on confond aisément les personnes, les choses.
16 Hé, monsieur le difficile, ne sais-tu pas bien que la nuit tous les chats sont gris ?
Scarron, le Roman comique, I, 13.
♦ ☑ Quand le chat n'est pas là, les souris dansent : quand le maître est absent, les subordonnés s'émancipent.
16.1 Mais on se croit donc tout permis, comme si nous n'étions pas là… quand le chat n'est pas là les souris dansent… pour oser raconter cyniquement ses escapades, révéler ses petites excursions solitaires, s'en vanter…
N. Sarraute, Vous les entendez ?, p. 134.
♦ ☑ Chat échaudé craint l'eau froide : une mésaventure rend prudent.
17 Quoique chat échaudé ait la réputation de craindre l'eau froide (…)
Voltaire, Lettres en vers et en prose, 105.
♦ ☑ Il ne faut pas réveiller le chat qui dort : il ne faut pas aller imprudemment au devant des difficultés, des dangers. On dit aussi : ne réveillez pas le chat qui dort. ⇒ Réveiller. — ☑ À bon chat, bon rat : la défense vaut l'attaque.
18 Mais à bon chat bon rat, et ce n'est pas merveille,
Si les femmes souvent leur rendent la pareille.
J.-F. Regnard, le Distrait, I, 8.
♦ (1672). Appellatif familier et affectueux. || Oui, mon chat (à un enfant, à une femme). → Chatte, I., 2.
18.1 À moins, ajouta-t-il en se tournant vers sa femme, que tu ne veuilles rester seule, mon petit chat ?
Flaubert, Mme Bovary, Folio, p. 301.
4 (1852). || Chat, chat perché; chat coupé, chat sans but : jeux de poursuite où celui qui poursuit doit toucher un autre joueur, qui prend ce rôle. || Jouer au chat perché (Académie), à chat perché. || Les buts de chat perché. || Crier « chat » en touchant celui qu'on poursuit.
18.2 Et il n'était pas le moins agile dans ces courses au chat coupé de la caserne des Célestins.
Ed. et J. de Goncourt, Manette Salomon, p. 367.
♦ Le chat : le joueur qui doit poursuivre et toucher les autres joueurs, à ce jeu.
19 Malgré l'étrangeté de la comparaison, tout a lieu exactement comme au jeu de chat perché. Celui qui est « chat » passe sa qualité en touchant un joueur de la main, mais il doit éviter d'être retouché aussitôt par celui-ci, car il redevient chat du fait même. L'homme qui fait maintenir la veuve pour émettre en elle sa semence est strictement comparable à l'enfant qui, au lieu de fuir le joueur chat, l'attend de pied ferme et se dispose à lui rendre sans tarder, en le touchant immédiatement après avoir été touché, la qualité spéciale, contagieuse et dangereuse comparable à bien des égards à l'état de souillure que constitue le fait d'être chat.
Roger Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 188.
5 ☑ (1931). Danse. Saut de chat : « série de bonds latéraux au cours desquels les jambes s'écartent tout en se repliant (l'une après l'autre) » (M. Bourgat).
6 (N. m. seulement). Zool. Mammifère carnivore (Félidés) dont le chat (1., felis domesticus) est le type. ⇒ Félin. || Chat sauvage. ⇒ Guépard, ocelot, once, serval; chat-pard, chat-tigre. || Chat cervier. || Chat ocellé, tigré.
REM. On désigne aussi les femelles par le masculin.
➪ tableau Noms de mammifères.
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II Par anal.
1 Vx. Instrument à griffes. ⇒ Grappin.
♦ ☑ (1845; adapt. angl. cat o'nine tails). Chat à neuf queues : fouet à neuf lanières, employé autrefois pour les châtiments corporels, dans la marine anglaise.
♦ Peint. || Or de chat : or massif utilisé pour dorer les statuettes. Syn. : or de Judée.
2 Zool. (par référence aux moustaches du chat). || Chat marin : espèce de phoque. || Poisson chat. ⇒ Poisson.
3 Météor. || Queue de chat : petit nuage blanc allongé.
———
III (Déb. XVIIe, Parades, de T. S. Gueullette, in Cellard et Rey). Fam., érotique. Sexe de la femme. ⇒ Chatte, II.; chagatte.
20 Impossible de ne pas évoquer, comme malgré soi, le petit chat qui dort à la jonction légère de ces lignes de lingerie.
Louis Calaferte, No man's land, II, p. 138.
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DÉR. et COMP. Chatière, 2. chaton, chatoyer, chatte, chattée, chattemite, chatterie. Chat-huant, chat-pard, chat-tigre. Langue-de-chat, œil-de-chat.
HOM. 1. et 2. Chas, schah.
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2. chat [tʃat] n. m.
ÉTYM. 1999; empr. à l'angl. chat « bavardage », spécialisé sur Internet.
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♦ Anglic. Technique de communication en temps réel sur Internet par échange de messages écrits, le plus souvent grâce à un logiciel spécial. || Choisir un canal de chat (syn. : salon de discussion). — Conversation par échange instantané de messages écrits entre des internautes identifiés par un pseudonyme. || Participer à un chat (chatter [tʃate] v. intr.).
♦ On pourrait écrire tchat (attesté 2000) et tchatter. — Équivalent français proposé : causette.
Encyclopédie Universelle. 2012.