1. page [ paʒ ] n. f.
• 1155; lat. pagina
1 ♦ Chacun des deux côtés d'une feuille de papier, de parchemin, etc., susceptible de recevoir un texte ou un dessin. Première, deuxième page d'une feuille. ⇒ recto, verso. Numérotation des pages. ⇒ pagination. La première (cf. La une), la dernière page des journaux. Cet article se trouve à la page 4, en page 4, page 4. Suite en page 3, en troisième page. Les pages d'un livre, d'un cahier. Les marges d'une page. Page blanche, vierge. « Il s'épouvantait devant la page blanche [...] ne trouvant plus rien à y consigner » (Caillois). Les pages jaunes de l'annuaire. Pages de garde. ⇒ 1. garde (III). « Toute son invention [de Mallarmé] se fonde sur la considération de la page, unité visuelle » (Valéry). Marquer sa page avec un marque-page, un signet.
♢ Loc. (1914) Être à la page : être au courant de l'actualité, de la dernière mode (cf. Être dans le coup, dans le vent, in).
2 ♦ Le texte inscrit sur une page. Lire une page. Finir sa page. Page d'écriture (devoir scolaire). Pages de publicité d'une revue, par ext. à la télévision. — Inform. PAGE-ÉCRAN :ensemble des informations apparaissant sur toute la surface de l'écran d'un terminal. Une page-écran proposant un menu. Page web : page-écran faisant partie d'un site web. Page d'accueil : écran de présentation contenant les liens hypertextuels permettant d'accéder aux autres pages (recomm. offic. pour home page). Page d'accueil d'un site, d'un CD-ROM.
♢ Spécialt Unité servant à évaluer la longueur d'un texte. Des lettres de trente pages. Traducteur payé deux cents francs la page.
3 ♦ Surface d'une page, considérée dans son aspect matériel. Bas, haut, fin de la page. Notes en bas de page. Page à deux, trois colonnes. Vingt-cinq lignes à la page. Photo pleine page, sur une double page.
♢ Typogr. La belle page : page impaire, de droite. Fausse page (de gauche). — MISE EN PAGES : opération par laquelle le metteur en pages d'un journal, d'une revue, dispose les paquets de composition en y intercalant tout ce qui doit rentrer dans le texte (blancs, titres, clichés, etc.). ⇒ maquette. Composition, mise en pages et impression d'un texte. « à l'heure où la mise en page [sic] décidait de l'admission ou du rejet de tel ou tel article » (Balzac). Recomposition d'un texte qui change la mise en pages. Logiciel de mise en pages.
4 ♦ Cour. Feuille, feuillet. Corner les pages d'un livre. Feuilleter, tourner les pages. Arracher une page. Il manque une page. — Loc. Tourner la page : oublier le passé, ne pas se perdre en regrets inutiles. Il faut « avoir le courage de renoncer, d'accepter l'échec, de tourner la page et de recommencer » (Maurois).
5 ♦ Passage d'une œuvre littéraire. Les plus belles pages d'un écrivain. ⇒ anthologie.
♢ Composition musicale. « Excentricité pour laquelle Debussy venait d'écrire une page pittoresque » (Duhamel).
6 ♦ Fig. Partie de la vie ou de l'histoire d'un individu, d'un groupe, d'une nation. ⇒ événement, 2. fait. Une page glorieuse de l'histoire de France.
page 2. page [ paʒ ] n. m.
♦ Anciennt Jeune noble qui était placé auprès d'un roi, d'un seigneur, d'une grande dame pour apprendre le métier des armes, faire le service d'honneur. « Au sortir de page on devenait écuyer » (Chateaubriand). — Vieilli loc. Hardi, effronté comme un page.
page 2. pageot [ paʒo ] n. m. VAR. pajot
• 1895; page 1918; paj 1916; de paillot « petite paillasse »
♦ Pop. Lit. Se mettre au pageot. ⇒ paddock. Abrév. (1921) PAGE .
● page nom féminin (latin pagina) Chacun des deux côtés (recto et verso) d'un feuillet de papier : Un livre de trois cents pages. À la première page du journal. Le feuillet lui-même, sa surface : Laisser une marge à droite de la page. Texte inscrit sur une feuille : Lire une page. Fragment d'une œuvre, littéraire ou musicale, considéré du point de vue de son style : Une fort belle page de Camus. Période, moment de la vie ou de l'histoire de quelqu'un, d'un groupe, d'un peuple : La Résistance a été la plus belle page de sa vie. Informatique Unité de découpage de la mémoire centrale d'un ordinateur, de l'ordre de quelques centaines ou milliers d'octets. Unité de découpage d'un programme, égale à la longueur de la page de la mémoire centrale de l'ordinateur sur lequel il est exécuté. ● page (difficultés) nom féminin (latin pagina) Orthographe Mise en pages / mise en page. Les deux orthographes sont admises, mais on écrit plus souvent avec un s à page : mise en pages, mettre en pages, metteur en pages. ● page (expressions) nom féminin (latin pagina) Être à la page, être au courant des dernières nouveautés, suivre la mode, ce qui se fait. Tourner la page, ne plus s'occuper du passé afin de recommencer sur de nouvelles bases. Une page est tournée, la situation est entièrement changée, notamment d'un point de vue historique. Belle page, dans un livre, page impaire ou recto d'un feuillet. Double page, ensemble de deux pages en regard l'une de l'autre. Page d'accueil, première page d'un site Web qui s'affiche lors d'une connexion, fournissant une présentation générale du site et donnant accès à l'ensemble des rubriques qu'il contient. Page Web, document multimédia au format HTML contenant des liens vers d'autres documents. (Il est accessible sur un serveur Web, grâce à une adresse unique [URL], et peut être affiché depuis un navigateur.) ● page (homonymes) nom féminin (latin pagina) page nom masculin ● page (synonymes) nom féminin (latin pagina) Fragment d'une œuvre, littéraire ou musicale, considéré du point de...
Synonymes :
- extrait
- morceau
- passage
Période, moment de la vie ou de l'histoire de quelqu'un...
Synonymes :
- époque
- jour
- moment
● page
nom masculin
(latin populaire paidius, du grec paidion, petit garçon)
Jeune homme placé, à l'origine, au service d'un seigneur féodal.
Jeune sanglier accompagnant un vieux.
● page (expressions)
nom masculin
(latin populaire paidius, du grec paidion, petit garçon)
Littéraire. Effronté comme un page, se dit d'un enfant très effronté.
● page (homonymes)
nom masculin
(latin populaire paidius, du grec paidion, petit garçon)
page
nom féminin
● pageot ou pajot ou page
nom masculin
(peut-être variante de paillot, petite paillasse)
Populaire. Lit.
page
n. f.
d1./d Côté d'un feuillet de papier, de parchemin, etc. Une feuille comporte deux pages. Cahier de 100 pages.
— Par ext. Feuillet. Déchirer, corner une page.
d2./d INFORM Unité de découpage de la mémoire centrale d'un ordinateur.
d3./d Texte écrit, imprimé sur une page. Page de trente lignes. Lire quelques pages avant de s'endormir.
— Fig. Contenu de ce texte, relativement à sa valeur littéraire, musicale. Les plus belles pages d'un auteur.
d4./d Fig. époque de l'histoire, période d'une vie, considérée quant aux événements qui l'ont marquée. C'est une page sinistre de l'histoire mondiale.
|| Tourner la page: changer de mode de vie, oublier le passé.
|| Fam. être à la page, au courant des nouveautés.
————————
page
n. m. Anc. Jeune noble au service d'un seigneur.
I.
⇒PAGE1, subst. masc.
A. —1. Jeune garçon, jeune homme généralement d'origine noble, attaché au service d'un roi, d'un seigneur ou d'une grande dame (dont il portait la livrée), pour servir d'escorte, effectuer le service d'honneur et apprendre certaines fonctions civiles et militaires. Beau, jeune page; page de la reine, de la chambre du roi, de la musique, de la vénerie; brevet de page; appartenir au corps des pages. Wallstein fut placé comme page à la cour du margrave de Burgovie, prince de la maison d'Autriche, qui le fit voyager dans presque toute l'Europe (CONSTANT, Wallstein, 1809, p.179). Dégoûté à neuf ans du collège, il [Ronsard] devint page de cour, passa près de trois ans en Écosse au service du roi Jacques (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p.63):
• ♦ Cécile (...), après avoir mené durant de longues années une vie honnête et chaste, et déjà sur le retour, s'éprit de Jean Violle, le petit page de madame la comtesse de Maubec, qui habitait l'hôtel du Paon sur la Grève. Il n'avait pas encore dix-huit ans; sa taille et sa figure étaient très mignonnes.
A. FRANCE, Île ping., 1908, p.392.
— [Dans un cont. métaph.] Une reine, l'imposture, avec pour pages le vol et le crime, à ses pieds (MONTHERL., Maître Sant., 1947, I, 4, p.614).
— [P. allus. à l'insolence proverbiale des pages]
♦Effronté, hardi comme un page (de cour).
♦Tour de page. Farce, espièglerie. Une diatribe plaisante sur les tours de page joués par le ministre à tel président du conseil (STENDHAL, Rossini, 1823, p.179).
— Être hors de page, sortir de page. Avoir effectué son temps de service dans le corps des pages. Au sortir de page, on devenoit écuyer et la religion présidoit toujours à ces changemens (CHATEAUBR., Génie, t.2, 1803, p.486). La mère de Comminges a donné au roi des détails (...). Ils expliqueraient comment un si redoutable champion a succombé si facilement sous les coups d'un enfant à peine sorti de page (MÉRIMÉE, Chron. règne Charles IX, 1829, p.131).
♦Au fig., vieilli. Être indépendant, affranchi de toute tutelle. Le voilà hors de page, [Bonaparte] empereur demain, maître absolu sur nos têtes. Eh! bien, dès avant demain il a commencé de tomber (SAINTE-BEUVE, Volupté, t.2, 1834, p.57). Dites à Leroux que j'élève Maurice dans son Évangile. Il faudra qu'il le perfectionne lui-même, quand le disciple sera sorti de page (SAND, Corresp., 1839, p.128).
2. P. anal., vx. Jeune homme servant d'aide ou de commissionnaire dans différents métiers. Synon. vx gamin. De quatorze à dix-sept ans, il fut le Séide de Séchard, qui le mit sous la direction d'un des plus habiles ouvriers, et qui en fit son gamin, son page typographique (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p.559).
3. MODE, empl. adj. inv. [En parlant d'un article de bonnet.] De la plus petite dimension qui se fasse pour hommes. Caleçon, chaussettes page. (Ds DG, dict. XXes.).
B. —MODE, vx. Petite pince suspendue à la ceinture et permettant de relever le bas d'une jupe, d'une robe sans avoir à la tenir à la main. (Ds LITTRÉ). [Comme 1er ou 2eélém. de mot comp.] Agrafe-page (rem. s.v. agrafe) ou page-agrafe. Nous ne devons pas oublier de rappeler le page-agrafe, si commode par temps de pluie (...). Le page-agrafe, qui se place dans la ceinture, soutient merveilleusement la jupe (J. femmes, 1847, p.43).
C. —VÉN., vieilli. Jeune cerf (synon. écuyer), jeune sanglier qui en accompagne un vieux (d'apr. DUCHARTRE 1973).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1225 «jeune valet» (GAUTIER DE COINCI, Miracles Nostre-Dame, éd. V. F. Koenig, II Chast 10, 12); b) 2e moitié XIVes. «jeune garçon, généralement de famille noble, attaché au service d'un prince, d'un seigneur» (JEAN D'OUTREMEUSE, Geste de Liège, 26297 ds A. SCHELER, Gloss. philol.); 1456 estre hors de paige «être en âge de cesser d'être page» (A. DE LA SALE, Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p.65); 1532 au fig. être hors de page «être affranchi de toute dépendance» (RABELAIS, Pantagruel, Prol., éd. V. L. Saulnier, p.7); 2.1847 mode page-agrafe (J. femmes, loc. cit.); 1868 page (LITTRÉ); 3.1874 vén. «jeune cerf dont un vieux s'accoste pour donner le change» (Lar. 19e). Orig. incertaine. Un empr. à l'ital. paggio (dep. 2e moitié du XIVes., FILIPPO VILLANI ds TOMM.-BELL.), qui serait issu du gr. par l'intermédiaire d'une forme romanisée páidiu (DIEZ3 p.232; BL.-W.4-5; FEW t.7, p.475a) fait difficulté en raison de l'antériorité du mot fr. (cf. aussi angl. page, dep. 1300 d'apr. NED, empr. au fr.). F. HOLTHAUSEN (ds Anglia, Beiblatt t.14, p.336), suivi par DEI, propose comme étymon le lat. pathicus «sodomite passif» (ds OLD), lui-même empr. au gr. (v. LIDDELL-SCOTT), mais cette hyp. fait difficulté du point de vue hist. (v. REW3 n°6150 et COR.-PASC., s.v. paje). L. SPITZER (ds Z. rom. Philol. t.42, pp.340-342) propose un lat. pagicus «paysan» (dér. de pagus) mais cette hyp. ne convient ni du point de vue sém. (v. FEW, loc. cit.) ni du point de vue phonét. (v. COR.-PASC., loc. cit.); un lat. vulg. pageus, lui aussi dér. de pagus (C. A. RICE ds Language t.9, pp.309-310) est tout aussi invraisemblable. Bbg. LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p.68, 337, 338.
II.
⇒PAGE2, subst. fém.
A. —1. Chacun des deux côtés d'un feuillet, d'une feuille de parchemin ou de papier, pouvant recevoir un texte manuscrit, dactylographié, imprimé et des illustrations. Page blanche, imprimée, quadrillée, vierge; page d'un cahier, d'une revue; première, dernière page d'un journal; livre de trois cents pages; recto, verso d'une page; noircir, remplir des pages; marquer, perdre la page; signer au bas d'une page. Cosette tira de l'enveloppe ce qu'elle contenait, un petit cahier de papier dont chaque page était numérotée (HUGO, Misér., t.2, 1862, p.131). Quand (...) je ferme les yeux, il se présente devant moi une feuille blanche, avec un encadrement et une grande lettre ornée, une page toute préparée pour être remplie (GONCOURT, Journal, 1875, p.1032):
• 1. ... j'emportais (...) ces énormes livres au grenier. Ils avaient très peu d'images, peut-être trois ou quatre par volume. Mais chacune occupait une grande page à elle toute seule, une page dont le verso était resté blanc. Cela me faisait d'autant plus d'effet que, sur les autres feuilles, on avait disposé le texte en deux colonnes pour gagner de la place.
SARTRE, Nausée, 1938, p.185.
— P. métaph. C'est dans la jeunesse qu'il faut apprendre à lire les Anciens. Alors la page de l'esprit est toute blanche, et la mémoire boit avidement tout ce qu'on y verse (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.7, 1864, p.47). Ce livre, peu à peu, je l'ai écrit à chaque étape et tout le jour, pendant que je marchais, il s'enrichissait des sciences qui étaient écrites dans les champs sur des feuillets d'herbes, sur des pages de labours, entre les grands points d'exclamation de peupliers dressés dans lesquels le vent parlait (GIONO, Poids du ciel, 1938, p.262).
— Loc. fig. (Être) à la page. (Être) au courant des dernières nouveautés (en matière de mode, d'usages, etc.); être débrouillard, sans scrupules. Synon. pop. être à la coule (v. coule2). Moi, le crâneur du collège, l'étudiant le plus lancé, toujours à la page, le président du club universitaire (CAMUS, Requiem, 1956, 1re part., 3e tabl., p.856):
• 2. La place Saint-Germain-des-Prés, qui ne figure pas dans le laïus adressé aux Yougoslaves et aux Écossais par le speaker du car de Paris la nuit, est pourtant un des endroits de la Capitale où l'on se sent le plus «à la page», le plus près de l'actualité vraie, des hommes qui connaissent les dessous du pays, du monde et de l'Art.
FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.157.
2. IMPR. ,,Paquet de composition mis en hauteur (avec le nombre de lignes déterminé), pourvu d'un folio, d'un titre courant s'il y a lieu et d'une ligne de pied`` (COMTE-PERN. 1963). Le propre d'un bloc de bois gravé est de pouvoir s'incorporer à une page composée en caractères d'imprimerie, s'encrer comme elle, se tirer en même temps qu'elle (DACIER 1944, p.6). Pour un article important, son auteur ou le secrétaire de rédaction revoit l'épreuve et fait lui-même les corrections. L'épreuve de la page entière s'appelle morasse (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p.158).
♦Belle page, page impaire. Page qui porte un numéro impair et qui est généralement située à droite. Mettre en belle page (Ac. 1935). Toutes les pièces (de L'Année terrible) doivent tomber en belle page. Autrement elles ont l'air d'être toutes des sections de la même, ce qui les rendrait inintelligibles (HUGO, Corresp., 1872, p.307). Belle page. —Désigne la page impaire d'une revue qui est considérée, à juste titre, comme la meilleure; s'oppose à fausse page qui est la page paire (COSTON, A.B.C. journ., 1952 p.191).
♦Fausse page, page paire. Page qui porte un numéro pair et qui est généralement située à gauche. Supra ex. de COSTON, op. cit., p.191.
♦Page de garde. V. garde1 III B.
♦Page grise. Page dont l'impression est défectueuse, généralement par suite d'une insuffisance d'encrage ou de pression (d'apr. BÉG. Estampe 1977).
♦Page de titre. Page comportant le titre d'un ouvrage et éventuellement le nom de l'auteur, à l'exclusion de toute partie du texte. Je reçois à l'instant (...) la page de titre de l'Otage. Je n'ai rien à dire des caractères et de l'encadrement fort agréables. Mais je n'aime pas beaucoup les trois points au-dessous de mon nom, une simple barre serait mieux (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1911, p.174). Une admirable fontaine dresse un fronton triangulaire au-dessus d'une auge d'abreuvoir (...). Cela fait penser aux plus belles pages de titre des vieilles éditions padouanes (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p.136).
♦Mettre en page(s). Réunir et disposer selon la présentation voulue toutes les parties de la composition typographique (textes, titres, clichés, etc.). [Le secrétariat de rédaction d'un journal] doit tout lire et tout retenir, pour que, au fur et à mesure de son examen, s'échafaude dans son esprit le plan de l'exemplaire qu'il va avoir à mettre en pages (Civilis. écr., 1939, p.40-16):
• 3. Il entra dans les bureaux de l'Indépendant, avec un bruit de tempête, en demandant son article d'une voix étranglée. L'article était déjà mis en page. Il fit desserrer la forme, et ne se calma qu'après avoir décomposé lui-même l'article...
ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p.105.
[P. ell. du verbe] Veille à ce que cette épreuve soit sur papier blanc et que tout soit en page (BALZAC, Corresp., 1832, p.91).
♦Mise en page(s). Action de mettre en page(s); résultat de cette action. Voici, ci-joint les épreuves dont j'attends la mise en page commençant le 2e volume du Curé de village (BALZAC, Corresp., 1840, p.124):
• 4. Dans un journal important, le plus grand soin est apporté dans l'équilibre et dans l'attrait des pages, en particulier de la «devanture», autrement dit la une. C'est ce qu'on appelle la mise en pages: la mise en pages s'effectue sous la direction du secrétaire de rédaction.
COSTON, A.B.C. journ., 1952 p.173.
♦Metteur en pages.
3. P. méton. Ensemble formé par les deux côtés d'un feuillet, la feuille complète. Arracher, écorner une page; feuilleter les pages; il manque une page (à un cahier, à un registre). Tout en parlant, Paganel préparait machinalement son carnet. Il en déchira une page blanche, puis, le crayon à la main, il se mit en devoir d'écrire (VERNE, Enf. cap. Grant, t.2, 1868, p.230):
• 5. Nous nous pressions autour du radiateur électrique, et je m'amusais à le regarder dévorer Hegel ou Kant: il tournait les pages aussi rapidement que s'il eût feuilleté un roman policier; et le fait est qu'il comprenait. Seuls ses rêves étaient lents.
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.28.
— Loc. fig. Tourner la page. Changer de sujet, d'occupation; oublier le passé, se tourner vers l'avenir. Ne regrettons pas le passé, murmura-t-elle. À présent j'ai tourné la page (GIDE, Porte étr., 1909, p.578). Je rendis mes effets, mes armes, mon cheval, et je tournai pensif cette page de ma vie (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p.225). Empl. pronom. passif. La/une page se tourne. [Pour marquer que les choses changent] Vous prétendez juger Picquart? Vous ne pouvez que le frapper lâchement, tous contre un. Hâtez-vous, car déjà je vois se tourner la page, et c'est votre condamné qui vous juge (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p.433).
4. P. anal., INFORM.
a) ,,Subdivision du contenu d'une mémoire dont la valeur est fixée arbitrairement. Par exemple 4096 octets constitueront une page, la mémoire totale comprenant un nombre de pages égal à sa capacité divisée par 4096`` (MORVAN 1980). La page constitue la plus petite unité d'accès au sens physique. Sa taille est définie par l'utilisateur; une page doit pouvoir contenir différents types d'enregistrements (A. MESGUICH, B. NORMIER, Comprendre les bases de données, 1981, p.123).
b) ,,Partie de programme ou partie de l'information qui, en mode d'exploitation en mémoire virtuelle, passe de la mémoire auxiliaire dans la mémoire centrale au moment où elle a besoin d'être traitée`` (MESS. Télém. 1979). Le déroulement [du programme] peut commencer dès que la première page est entrée en mémoire centrale (J. STERN, P. LEPETIT, J.-M. CHABANAS, Initiation prat. à l'informat., 1971, p.137).
B. —P. méton.
1. Ce qui est inscrit ou imprimé sur une page (au sens A 1). Page d'écriture; page manuscrite, dactylographiée, imprimée; composer, lire, apprendre une page; être payé à la page. Nous ne nous verrons pas, ma pauvre chérie, avant la fin de janvier au plus tôt: ma Bovary va si lentement! Je ne fais pas quatre pages dans la semaine (FLAUB., Corresp., 1852, p.84). C'est vers l'âge de cinq ans que j'appris à écrire. Ma mère me faisait faire de grandes pages de bâtons et de jambages (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.257):
• 6. J'irai jusqu'au bout de ce récit. Je sais maintenant à qui je le destine, il fallait que cette confession fût faite; mais je devrai en supprimer bien des pages dont la lecture serait au-dessus de leurs forces. Moi-même, je ne puis les relire d'un trait.
MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.212.
— En partic. [Dans un journal imprimé et, p. anal., dans le domaine audiovisuel] Sujet de ce qui est imprimé sur une page. Page de + subst.; page + subst. en appos.; page + adj. précisant le contenu. Page spectacle(s); page de publicité, des petites annonces. Nous avons, bien entendu, à l'A.F. [Action française] une page sportive, une page littéraire, une page de théâtre et cinéma, etc. (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p.93). Les quotidiens ont voulu soutenir la concurrence des hebdomadaires littéraires, renforcer l'étendue et la qualité de leurs pages magazine (Civilis. écr., 1939, p.42-11).
2. a) Passage d'une oeuvre littéraire ou musicale souvent considérée comme caractéristique du style de son auteur. Une belle page; une page admirable; bonnes pages; pages choisies. Telle page de Nicole sur la réprobation engendra net, par contre-coup, telle page de Diderot sur l'indifférence en matière de dogme (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.1, 1840, p.22). René d'Avril rendant compte d'un concert écrit:«La Mort d'Iseult, cette page musicale unique est une orgie sentimentale et voluptueuse» (BARRÈS, Cahiers, t.3, 1904, p.188):
• 7. L'esthétique de Proust, réponse aux interrogations de la conscience romantique, s'accorde merveilleusement à d'autres voix, et, dans des pages comme celles du Temps retrouvé, celui que l'on a pris longtemps pour un mémorialiste ou un psychologue apparaît comme l'un des grands génies contemplatifs de notre temps.
BÉGUIN, Âme romant., 1939, p.357.
b) P. anal. Il est, à coup sûr, peu de plus belles pages architecturales que cette façade (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.126). Une unité secrète rejoint ensemble, sans qu'on sache comment, ces oeuvres de tous les âges, une page de Fouquet, une page de Corot, une scène de Poussin, une scène de Cézanne (GILLET, Art fr., 1938, p.40).
3. Au fig. Moment de la vie d'un individu, période de l'histoire d'un groupe de personnes, d'un pays (envisagé(e) par rapport aux événements antérieurs et postérieurs). Page glorieuse de l'histoire de France; la plus belle page de sa vie. Ce mot fut écrit devant lui: «Solitude». Souvent déjà il l'avait lu aux pages sombres de sa vie (RAMUZ, A. Pache, 1911, p.91). L'odyssée de Jocelin de Courtenay de Kharpout en Syrie constitue une des pages les plus étonnantes de cette histoire (GROUSSET, Croisades, 1939, p.122):
• 8. ... maintenant que nous avons montré Tartarin de Tarascon comme il était en son privé (...), maintenant que nous avons raconté cette vie héroïque dans un milieu modeste, ses joies, ses douleurs, ses rêves, ses espérances, hâtons-nous d'arriver aux grandes pages de son histoire et au singulier événement qui devait donner l'essor à cette incomparable destinée.
A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p.29.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 «chacun des deux côtés d'une feuille de papier ou d'une matière analogue, susceptible de recevoir un texte» (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, Chron. ascendante, 17, t.1, p.3); p.méton. ca 1220 «ce qui est écrit, récit» (GUI DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, 1547 ds T.-L.); 2. 1530 «ce qui est écrit sur une page» (LEFÈVRE D'ETAPLES, Bible, Jer. chap. 36, f° 329 v°); 3. loc. a) impr. 1765 mettre en pages (Encyclop. t.8, p.611b); 1835 mise en pages (Ac.); 1799 fausse page (BERTRAND-QUINQUET, Imprim., p.67); b) au fig. 1899 tourner la page ici pronom. passif (CLEMENCEAU, loc. cit.); 1914 être à la page «être bien au fait (de quelque chose)» (soldats d'apr. ESN.); 1921 id. «être au courant des dernières tendances (de la mode, etc.)» (BOURGET, Drame, p.81); 4. 1801 «période de la vie d'un individu, d'un groupe, d'un peuple» ici page de l'histoire (CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, p.141); 5. 1832 se dit de toute oeuvre ou fragment d'oeuvre artistique (HUGO, loc. cit.). Empr. au lat. pagina «feuillet, page»; cf. a. wallon, a. pic. pagene, pagine (ds GDF.) et pagine chez RABELAIS (Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap.21, p.144).
STAT. —Page1 et 2. Fréq. abs. littér.:8682. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 9219, b) 14567; XXes.: a) 13415, b) 13184.
1. page [paʒ] n. f.
ÉTYM. 1155; du lat. pagina.
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1 Chacun des deux côtés d'une feuille, d'un feuillet de papier, de parchemin, etc., susceptible de recevoir un texte manuscrit, imprimé ou dactylographié, un dessin, une carte… || Première, deuxième page d'une feuille. ⇒ Recto, verso. || Le numéro d'une page. ⇒ Folio (2.). || Numéroter les pages. ⇒ Folioter; pagination, paginer. || La première page (⇒ Une : la une), la dernière page des journaux (→ Nouveauté, cit. 20). — Cet article se trouve à la page 4, en page 4, page 4. || Suite en page 3, 2e colonne. || En troisième page (→ Information, cit. 3). || Ouvrez vos livres page quinze. — Les pages d'un livre (→ Abaisser, cit. 2; ensevelir, cit. 4), d'un dictionnaire (→ Exprimer, cit. 47), d'un atlas, d'un cahier, d'un carnet. || Ce livre a cinq cents pages. || Un dictionnaire de deux mille pages. — Page quadrillée. || Couvrir de son écriture (cit. 8), noircir (cit. 5) des pages. ⇒ Écrire. — Page blanche (cit. 10, par métaphore; → aussi allumer, cit. 17; annotation, cit. 2). — Pages de garde (supra cit. 87). — Marquer, perdre, retrouver une page, la page (→ État, cit. 70).
1 Toute son invention (de Mallarmé), déduite d'analyses du langage, du livre, de la musique, poursuivies pendant des années, se fonde sur la considération de la page, unité visuelle. Il avait étudié très soigneusement (même sur les affiches, sur les journaux) l'efficace des distributions de blancs et de noir (…)
Valéry, Variété II, p. 182.
2 (…) quelques lignes écrites sur la première page d'une double feuille de papier quadrillé.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, V, p. 83.
♦ ☑ Loc. (1914). Être à la page : être au courant de l'actualité; suivre la dernière mode, s'engouer de la dernière nouveauté en un domaine quelconque.
3 (…) dans toute société, ce sont toujours les éléments d'intelligence inférieure qui sont affamés d'être à la page.
Montherlant, les Célibataires, II, VI.
2 (1530). Le texte inscrit sur une page (1.). || Pages manuscrites (→ Fourrier, cit. 3). — Page d'écriture : devoir scolaire qui consiste à recopier un modèle d'écriture sur chaque ligne d'une page (→ Langue, cit. 3). — Pages de publicité d'une revue, par ext. à la télévision, à la radio.
♦ Inform. || Page-écran : ensemble des informations apparaissant sur toute la surface de l'écran (d'un ordinateur, d'un terminal). || Page-écran proposant un menu. || Les pages-écran du minitel. — Page web : page-écran faisant partie d'un site web. || Chaque site comporte plusieurs pages. — Page d'accueil (d'un site web) : écran de présentation contenant les liens hypertextuels permettant l'accès aux autres pages. ⇒ aussi Portail.
♦ Spécialt. La page prise comme référence pour évaluer la longueur d'un texte. || Des lettres de trente pages (→ Griffonner, cit. 7). || Son chef-d'œuvre n'a que trente pages (→ Haleine, cit. 19). || Dépouiller (cit. 11) deux cents pages d'un ouvrage. || Il est payé à tant la page. || Quatre pages de louanges (→ Aimer, cit. 60). || « Plusieurs pages font un volume » (→ Gratis, cit. 5).
3 La page manuscrite, imprimée ou dactylographiée, considérée dans son aspect matériel. || Le début, le haut de la page; le milieu, le centre de la page. || Bas (1. Bas, cit. 46), fin de la page (→ Chevaucher, cit. 4). || En haut, en bas de page. || Titre courant en tête de la page. || Folio en haut ou en bas de la page. || Page à deux, trois colonnes. || Vingt-cinq lignes à la page. || Marge d'une page. — Imprim., typogr. || Page grise. (1799). || Belle page : page impaire (page de droite). || Commencer, finir un chapitre en belle page. || Fausse page : page paire (page de gauche).
♦ (1835). || Mise en pages : opération par laquelle le metteur en pages (1828) d'un journal, d'une revue, etc. réunit et dispose les paquets de composition en y intercalant tout ce qui doit rentrer dans le texte (blancs, titres, clichés, etc.). || Mise en pages à l'américaine, à l'italienne… — (1765). || Mettre en pages, effectuer cette opération.
4 Les intrigues étaient si multipliées au sein des bureaux de rédaction, et le soir sur le champ de bataille des imprimeries, à l'heure où la mise en page décidait de l'admission ou du rejet de tel ou tel article, que les fortes maisons de librairie avaient à leur solde un homme de lettres pour rédiger ces petits articles où il fallait faire entrer beaucoup d'idées en peu de mots.
Balzac, Illusions perdues, t. IV, p. 781.
4.1 Lorsqu'il a fait une maquette précise et qu'aucune information de dernière heure ne vient la bouleverser, le secrétaire de rédaction se contente de surveiller la mise en pages et, éventuellement, d'y apporter les retouches utiles. Lorsque la maquette est incomplète, ou si des erreurs s'y sont glissées, il lui appartient de donner au metteur en pages toutes instructions pour la mise en place des titres, textes et illustrations, de décider la suppression de tel alinéa (…)
Philippe Gaillard, Technique du journalisme, p. 119.
4 (XIXe). Cour. Feuille, feuillet. || Pli à la page d'un livre. ⇒ Oreille. || Corner les pages d'un livre. || Déchirer, feuilleter, tourner les pages (→ Faire, cit. 193). || Arracher une page. || Il manque une page. — ☑ Loc. Fig. (Déb. XXe). Tourner la page : passer à une autre occupation, à un autre sujet; oublier volontairement le passé, ne pas se perdre en regrets inutiles.
5 Ce qu'il faut, c'est avoir le courage de renoncer, d'accepter l'échec, de tourner la page et de recommencer.
A. Maurois, Terre promise, XLV.
5 (1697). Souvent au plur. Passage plus ou moins long d'une œuvre littéraire. || Les plus belles pages d'un écrivain, de la littérature française. ⇒ Anthologie, œuvre (œuvres choisies). || Pages médiocres (→ Carnet, cit. 3), immortelles (→ Empreinte, cit. 12), exquises (→ Éparpiller, cit. 14), fielleuses (cit. 2), pleines de sensibilité (→ Intérêt, cit. 30).
6 C'est par de telles pages, brûlantes, passionnées, et où respire dans l'amour divin la charité humaine, que Pascal a prise sur nous aujourd'hui plus qu'aucun apologiste de son temps.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 29 mars 1852.
♦ (Déb. XXe). Par ext. En parlant d'un morceau de musique. Composition musicale (→ Cake-walk, cit. 2).
6 (Déb. XIXe). Fig. ou par métaphore. Partie de la vie ou de l'histoire d'un individu, d'un groupe, d'une nation… ⇒ Événement, fait. || C'est la plus belle page de sa vie, de son histoire. || « Le Consulat (cit. 2, Madelin), l'une des plus belles pages de la plus belle des histoires. » || Une page glorieuse de l'histoire de France. || Une page sanglante (→ aussi ci-dessus, 4. : Tourner la page).
7 On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts.
Lamartine, Poésies diverses, « Vers sur un album ».
8 Et cette « aventure innocente », si courte et presque irréelle, ne vous aura pas laissé le temps d'arriver à la lassitude. Ce sera, dans votre vie, une page sans verso.
Loti, les Désenchantées, III, XII.
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DÉR. V. Paginer.
COMP. Marque-page.
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2. page [paʒ] n. m.
ÉTYM. 1430; « valet », 1225; soit du grec paidion « petit garçon », latinisé, cf. ital. paggio, soit (P. Guiraud) de pageus, du lat. pagere, pangere « convenir, stipuler ».
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1 Anciennt. Jeune garçon noble qui était placé auprès d'un roi, d'un seigneur, d'une grande dame… pour apprendre le métier des armes, faire le service d'honneur, escorter son maître… ⇒ Domestique, menin, varlet (→ Damoiseau, cit. 2; familier, cit. 17; gratis, cit. 5, Chamfort). || Un petit page. || « Tout marquis veut avoir (→ 1. Avoir, cit. 36) des pages » (La Fontaine). || Chausses bouffantes des pages. ⇒ Trousse(s). — ☑ (1640). Vieilli ou littér. Effronté (→ Effronterie, cit. 4), hardi comme un page, comme un page de la maison du roi (→ Faubourg, cit. 5).
1 Sous telle charge au Page ressemblait,
Qui jeune d'ans suit son maître à la guerre,
La lance au poing, au flanc le cimeterre,
L'armet au chef, qui trop grand et trop gros
Rebat son front, et lui courbe le dos.
Ronsard, Premier livre des poèmes, « Le satyre ».
♦ Vx. L'état de page. || « Au sortir de page ou devenant écuyer » (cit. 1, Chateaubriand).
♦ ☑ Loc. (1532; hors de paige, 1456). Être hors de page, se disait d'un jeune homme qui avait terminé son service dans les pages. — Par métaphore, vx. Avoir son indépendance, être hors de tutelle.
2 Mettre hautement notre esprit hors de page.
Molière, les Femmes savantes, III, 2.
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3. page [paʒ] n. m.
ÉTYM. 1929; paj, 1916; de pageot.
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♦ Argot. Lit. ⇒ Pageot.
1 Ah ! je voulais plus être dérangé… Ruminer voilà ce que je voulais… Foncer au page… réfléchir… comme ça dans le creux du polochon, absolument seul !…
Céline, le Pont de Londres, p. 292.
2 Le champ glacé, le fauteuil club, l'atmosphère douillette du salon, m'amollissaient brusquement. Une bonne envie de me filer au page me venait. Après minuit, je ne suis plus l'homme des aventures.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 21.
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Encyclopédie Universelle. 2012.