sirop [ siro ] n. m.
• v. 1175; lat. médiév. syrupus, sirupus, de l'ar. sarab « boisson »
1 ♦ Solution de sucre dans de l'eau (pure ou additionnée de diverses substances), dans du jus de fruit. Sirop de sucre, de fruits. Sirop de framboise, de groseille. Sirop d'orgeat. Fruits au sirop. — Sirops pharmaceutiques, dans lesquels le sirop de sucre aromatisé masque le goût des médicaments. Sirop contre la toux.
♢ Boisson formée de sirop étendu d'eau. Sirop de citron (⇒ citronnade) , d'orange (⇒ orangeade) , de grenade (⇒ 2. grenadine) .
2 ♦ Sirop d'érable : sève d'érable à sucre, bouillie et concentrée, consommée comme le miel, au Canada. « Les immenses chaudrons noirs servent à bouillir le sirop d'érable » (A. Hébert).
3 ♦ Sirop de maïs, composé de dextrine, de maltose et de dextrose, obtenu par hydrolyse de fécules de maïs.
4 ♦ Fig. et fam. Œuvre mièvre, facile. Cette musique, c'est du sirop (⇒ sirupeux) .
● sirop nom masculin (latin médiéval sirupus, de l'arabe charāb, boisson) Boisson concentrée à base de sucre et d'eau, aromatisée avec des extraits d'essences végétales, servie étendue d'eau. Solution concentrée de sucre et d'eau (sirop de sucre) ou de jus de fruits (sirop de fruit), préparée à chaud ou à froid. Préparation médicamenteuse, aqueuse, contenant, environ pour les deux tiers de son poids, du sucre blanc. En Belgique, pâte épaisse obtenue par cuisson du jus de pomme et de poire. ● sirop (difficultés) nom masculin (latin médiéval sirupus, de l'arabe charāb, boisson) Orthographe Sirop est suivi d'un complément au singulier : sirop de framboise. → liqueur
sirop
n. m.
d1./d Solution concentrée de sucre additionnée ou non de substances aromatiques ou médicamenteuses. Sirop de citron. Sirop de bissap. Sirop pectoral.
d2./d (Québec) Sirop d'érable, obtenu par évaporation de la sève de l'érable à sucre.
d3./d (Belgique) Mélasse obtenue à partir de jus de pommes, de poires ou de betteraves. Sirop de pomme. Tartine au sirop.
|| (Antilles fr., oc. Indien) Gros sirop, obtenu par réduction du jus de canne à sucre.
⇒SIROP, subst. masc.
A. — 1. Sirop (simple) ou sirop de sucre. Solution de sucre dans l'eau à une concentration voisine de la saturation et d'aspect visqueux, que l'on prépare à froid ou que l'on fait cuire jusqu'à consistance voulue, servant de base à diverses préparations. Sirop bouillonnant, clair, concentré, épais; densité du sirop. Sirop simple. On le prépare avec du sucre blanc et de l'eau. Il doit être incolore, limpide, très-sucré, inodore et sans arrière-goût (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 668).
2. ART CULIN., cour. Sirop (composé). Sirop de sucre auquel on ajoute des jus ou des extraits de fruits, ou des substances aromatiques, utilisé en pâtisserie. Sirop pur fruit, pur sucre; sirop aromatisé; sirop de fantaisie; étendre d'eau un sirop. Sirops à babas et savarins (Lar. mén. 1926, p. 1109). Elle puisait une cuillerée de guimauve blanche et la faisait ruisseler sur la crème, elle arrosait le tout de caramel ou de sirop (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 18).
♦ Sirop d'orgeat. Sirop violat.
♦ Fruits au sirop. Fruits préparés avec un sirop de sucre additionné du jus de ces fruits. Pêches, poires au sirop. La répartition des produits finis est la suivante:fruits frais:fruits au sirop, fruits au naturel, compotes, confitures. Pulpes:Confitures, gelées, marmelades (Industr. conserves, 1950, p. 12).
SYNT. [Le n. du fruit est le plus souvent au sing.] Sirop de cassis, de cerise, de fraise, de framboise, de groseille, de mûres; sirop de grenadine; sirop de café, à la liqueur.
— P. méton. Boisson rafraîchissante faite avec ce sirop étendu d'eau. Une cruche de sirop; servir du sirop. Sur une table on avait placé des fruits et des sirops glacés (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 183). Ils burent chacun un verre de sirop de groseille, dans le petit salon (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1033).
3. Sirop (médicamenteux). Préparation médicamenteuse de sirop de sucre additionné de principes actifs (extraits de plantes, sels, alcaloïdes), de principes aromatiques ou d'autres agents utilisés comme correctifs du goût. Sirop antiscorbutique, balsamique, calmant, pectoral; sirop de codéine, de guimauve, de pavot, de réglisse, de rhubarbe; cuillère, fiole, flacon de sirop. Elle avait beau (...) s'ingurgiter des tisanes de mauve et des quatre-fleurs, des sirops calmants et des loochs, la toux ne s'en allait point (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 234). Ma mère s'est mise à tousser. Elle arrêtait plus. Ce qui l'a sauvée c'est le sirop de limaces et puis la méthode Raspail (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 58):
• ... Madame pignoche dans les plats avec des gestes maussades et des moues dédaigneuses... Ce qu'elle absorbe, ce sont des cachets, des sirops, des gouttes, des pilules, toute une pharmacie qu'il faut avoir bien soin de mettre sur la table, à chaque repas, devant son assiette...
MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 32.
♦ Sirop diacode.
4. P. métaph. ou au fig., péj. [Pour désigner ce qui est d'une banalité écœurante ou ce qui vise à plaire avant tout] C'est de la pensée brute qu'il nous versait dans son cours avant les sirops de sucre de la littérature (BARRÈS, Cahiers, t. 2, 1899, p. 161). Le mien [d'esprit] n'a pas moisi dans ce sirop de religion laïque que notre maître agitait pour nous (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 185).
B. — P. anal. (de composition et de consistance)
1. Sirop d'érable.
2. Sirop de glucose, sirop cristal, sirop de fécule. Solution aqueuse purifiée et concentrée de saccharide provenant de l'hydrolyse partielle de l'amidon (de maïs, de pomme de terre) utilisée en confiserie (d'apr. CLÉM. Alim. 1978). On (...) trouve [les glucoses du commerce] soit sous la forme de glucoses massés, soit sous la forme de « sirops cristal » ou « sirops de fécule » (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 76). Les produits préparés industriellement sont les sirops de glucose, très épais et transparents, désignés sous le nom de sirop cristal, et les glucoses massés (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 27).
3. Sirop de raisin. Sucre non cristallisé qu'on retire du raisin. Entreprise montée par les fabricants prohibitionnistes de sirop de raisin (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 183).
4. État liquide d'une confiture au cours de sa cuisson. Laisser épaissir le sirop (Ac. 1935).
5. Région. (Belgique). ,,Sorte de mélasse faite d'un jus concentré de pommes, poires ou betteraves; poiret de Liège`` (DOPP. Région. 1978, p. 67).
6. SUCR. État liquide du jus de betterave ou de canne concentré, au cours de l'élaboration du sucre. Blanchiment. La purge ne peut pas débarrasser complètement les cristaux de sucre de tout le sirop (ROUBERTY, Sucr., 1922, p. 93).
C. — Arg., pop. [Dans des expr. et loc.]
1. Sirop de grenouille, sirop de parapluie. Eau naturelle, eau de pluie. Histoire seulement de ne pas se laisser embêter par tout ce sirop de grenouille que l'orage avait craché sur ses abattis (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 452). Le buveur, quand il réclame à boire, ne veut pas de sirop de parapluie: seule l'eau bénite de cave peut désaltérer le gosier sec (Le Monde dimanche, 14 nov. 1982, p. I).
♦ Tomber au sirop, dans le sirop. Tomber à l'eau. Il perd sa rame... Il s'affole (...) Il tombe au sirop exact comme « les Joutes Lyonnaises » en arrière « plat cul »!... Heureusement qu'il sait nager! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 135).
2. Sirop (de bois tordu). Vin, boisson alcoolisée. (Ds CAR. Argot 1977). Titine s'était mise au sirop vers la trentaine (Pt Simonin ill., 1957, p. 262).
♦ Coup de sirop. Ivresse ou état de faiblesse, d'incon-science analogue à celui que procure l'alcool. Lui, avait déjà un joli coup de sirop. Mais, dehors, il se secoua, il retrouva son aplomb (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 628).
♦ Être, tomber dans le sirop. Être, tomber dans un état d'inconscience. Les oreilles de Tréguier s'emplirent de bourdonnement [sous les coups qu'il recevait]. À moitié dans le sirop, [il tomba] (LE BRETON, Hts murs, 1954, p. 138).
3. Sirop de (la) rue (vieilli). Atmosphère, ambiance de la rue, ,,considérée comme une substance consommable qu'on absorbe`` (REY-CHANTR. Expr. 1979). Elle était démerde, c'te gosse. Comme toutes les mômes élevées au sirop de rue, elle savait se débarboter (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 78).
REM. 1. Siroper, verbe intrans., rare, littér. Prendre une consistance de sirop. Moi qui ne vieillis pas, je sens vieillir l'Europe. Je devine combien s'épaissit et sirope Le sang latin, si clair jadis! (ROSTAND, Musardises, 1890, p. 282). 2. Siroperie, subst. fém., région. (Belgique). ,,Établissement où l'on fabrique du « sirop »`` (DOPP. Région. 1978, p. 67). 3. Sirupé, -ée, adj., rare. Enduit, taché de sirop. La première affaire (...) que j'engageai avait pour objet (...) une blouse d'apothicaire fortement sirupée (VALLÈS, Réfract., 1865, p. 45).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1174-80 sirop « solution de sucre dans de l'eau, du jus de fruit, etc. » (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 3319: cler sirop); 2. ca 1225 pharm. syrop (GAUTIER DE COINCI, Mir. [II Ch. 9], éd. V.-F. Koenig, t. 3, p. 400, 2476: trois cuillereez de syrop); 3. a) 1753 sirop simple « sirop fait d'eau, de sucre et d'une substance aromatique ou médicamenteuse » (Encyclop. t. 3, p. 768a, s.v. composé); 1753 sirop composé « sirop fait d'eau, de sucre et de plusieurs substances aromatiques et/ou médicamenteuses » (ibid.); 1762 syrop blanc, syrop de sucre « sirop fait d'eau et de sucre » (Dict. universel de comm., t. 4, p. 834 [Philibert] ds QUEM. DDL à paraître); b) 1821 sirop simple « sirop fait d'eau et de sucre » (KAPELER, CAVENTOU, loc. cit., t. 2, p. 668). B. 1. 1627 « état liquide des confitures avant refroidissement » (OUDIN, Thresor des trois langues: syrop de confitures); 2. 1649 fam. sirop de l'aiguière « eau » (CYRANO DE BERGERAC, L'Autre monde, p. 57); 3. 1813 sirop de raisin « sucre de raisin non cristallisé, employé pour sucrer » (A. A. PARMENTIER, Des résultats obtenus de la fabrication des sirops et conserves de raisins dans le cours de l'année 1812 ds Ann. chim., t. 88, 1813, p. 104); 4. 1872 « dans les sucreries, nom donné au jus de betterave ou de canne concentré » (LITTRÉ). Empr. au lat. médiév. siroppus, siruppus, syrup(p)us et celui-ci à l'ar. « boisson; sirop ». Fréq. abs. littér.:261. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 159, b) 563; XXe s.: a) 487, b) 378. Bbg. QUEM. DDL t. 8 (s.v. sirop de gomme), 21 (s.v. sirop de sucre), 35 (s.v. sirop de Flon).
sirop [siʀo] n. m.
ÉTYM. V. 1175; lat. médiéval syrupus, sirupus; arabe šǎrāb « boisson ».
➪ tableau Mots français d'origine arabe.
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1 Solution de sucre dans de l'eau, dans du jus de fruit, ou dans une eau additionnée de substances aromatiques ou médicamenteuses introduites par macération, décoction, adjonction d'alcoolats ou d'essences. — Par métonymie (plus cour.). Boisson formée de sirop étendu d'eau. || Un verre de sirop. || Clarifier, filtrer, édulcorer… un sirop. || Sirop simple, sirop de sucre (1808, in D. D. L.), base des confitures, des bonbons et de tous les sirops composés (→ Pavot, cit. 1). ⇒ aussi Mélasse. || Sirops de fruits, de cassis, de groseille, de framboise, de mûre, de fraise, de coing, de citron (citronnade), d'orange (orangeade), de grenade (grenadine)… → Bézoard, cit. 1; fantaisie, cit. 12; pot, cit. 18. || Moût (cit. 1) réduit en sirop. || Sirop d'orgeat (cit.). || Sirop à base de miel. ⇒ Acétomel. || Sirops aux liqueurs (kirsch, rhum, etc.), servant dans la pâtisserie. || Sirop de café. || Sirop violat. — Sirops pharmaceutiques, dans lesquels le sirop de sucre aromatisé masque le goût des médicaments (→ Écœurer, cit. 2; panade, cit.). || Sirop contre la toux (⇒ Béchique, capillaire, pectoral), antiscorbutique (⇒ Dépuratif), à base d'opium (⇒ Diacode)… ⇒ aussi Julep, looch.
1 L'une apporte pour la toux des sirops de jujube, d'althéa, de corail et de tussilage; l'autre, pour conserver les poumons de Sa Révérence, s'est chargée de sirops de longue-vie, de véronique, d'immortelle et d'élixir de propriété (…)
A. R. Lesage, le Diable boiteux, IV.
♦ Par ext. État liquide d'une confiture avant son refroidissement en gelée.
♦ Techn. Jus de betterave ou de canne concentré (dans les sucreries).
2 (Au Québec). || Sirop d'érable : sève d'érable à sucre, bouillie et concentrée. || « Les immenses chaudrons noirs servent à bouillir le sirop d'érable » (Anne Hébert).
3 Sirop de maïs, composé de dextrine, de maltose et de dextrose, obtenu par hydrolyse de fécules de maïs.
4 (1750). Fam. Vin. || S'envoyer un coup de sirop. — Avoir un coup de sirop, être dans le sirop : être ivre, et aussi être abruti (→ Dans le cirage).
1.1 Surtout mon p'tit loup n'bois pas trop,
Tu sais qu't'es teigne
Et quand t'as un p'tit coup d'sirop
Tu fous la beigne.
A. Bruant, « À Saint-Lazare ».
5 (1680). Par plais. || Sirop de grenouille, de parapluie : l'eau (cit. 11).
2 Cet animal de Mes-Bottes était allumé; il avait bien déjà ses deux litres; histoire seulement de ne pas se laisser embêter par tout ce sirop de grenouille que l'orage avait craché sur ses abattis.
Zola, l'Assommoir, III, t. I, p. 105.
♦ Eau. || Il est tombé au sirop. ⇒ Flotte, jus.
3 Au clapot, son bachot soulève… son beau galure tombe au jus… Il se penche, il veut faire un effort… Il perd sa rame… Il s'affole… Il rebiffe… Il bascule… Il tombe au sirop exact comme « les Joutes Lyonnaises » en arrière « plat cul » !… Heureusement qu'il sait nager… !
Céline, Mort à crédit, p. 95.
6 Situation embrouillée, inextricable. || Je l'ai eu au sirop, en l'embrouillant, en lui racontant des blagues.
4 (…) je me trouve peut-être grillé dans mon quartier. Mais ça, tu t'en fous. Le flic, je l'avais au sirop tranquillement et sans me fatiguer. Probablement que ça te contrariait.
M. Aymé, le Vin de Paris, « Traversée de Paris », p. 64.
5 Le maître d'hôtel frimant du côté de la table, le Marcel, dont la tactique dans ce sirop est la respectabilité à tout prix, doit à contrecœur prendre place près de Johnny, sur la banquette de velours, et serrer la main du Grand, largement tendue.
Albert Simonin, Hotu soit qui mal y pense, p. 131.
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DÉR. Siroter. — (Du même rad.) V. Sirupeux.
Encyclopédie Universelle. 2012.