HOMICIDE
HOMICIDE
Dommage corporel infligé à un individu et ayant entraîné sa mort, l’homicide est réprimé très différemment, dans le droit français, selon l’intention de l’auteur; on distingue l’homicide volontaire, l’homicide préterintentionnel, l’homicide par imprudence.
L’homicide volontaire comprend:
– le meurtre simple, puni de trente ans de réclusion criminelle; il suppose un acte homicide, positif et matériel, exercé sur une victime vivante même si celle-ci a donné son consentement (euthanasie) ou s’il y a eu erreur sur sa personne, quel qu’en soit le mobile;
– le meurtre aggravé, puni de la réclusion criminelle à perpétuité; il suppose une circonstance aggravante prévue par la loi: l’assassinat, ou meurtre commis avec préméditation, c’est-à-dire dessein formé avant l’action d’attenter à la vie d’une personne (le guet-apens, assimilé à la préméditation, ne fait plus l’objet d’une incrimination spécifique dans le Code pénal de 1993); le meurtre qui précède, accompagne ou suit un autre meurtre; le meurtre qui a pour objet de préparer ou de faciliter un délit, de favoriser la fuite ou d’assurer l’impunité de l’auteur d’un délit; le meurtre commis sur un mineur de quinze ans, sur un ascendant légitime ou naturel ou sur les père ou mère adoptifs, sur une personne particulièrement vulnérable en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou de son état de grossesse; enfin le meurtre commis sur un magistrat, un juré, un avocat, sur tout représentant de l’autorité publique, dans l’exercice de leurs fonctions, et sur un témoin, une victime ou une partie civile.
L’homicide préterintentionnel consiste dans l’infraction de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La peine encourue, en principe la réclusion criminelle de quinze ans, est portée à vingt ans si l’infraction est accompagnée des circonstances aggravantes énumérées par l’article 222-8 du Code pénal, où l’on retrouve nombre de celles mentionnées précédemment pour le meurtre. Elle est portée à trente ans si l’infraction a été commise «sur un mineur de quinze ans par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par toute autre personne ayant autorité sur le mineur».
L’homicide par imprudence , commis involontairement mais dû à une faute de l’auteur (maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements) est considéré comme un délit; il est puni de trois ans d’emprisonnement et d’une amende.
1. homicide [ ɔmisid ] n. et adj.
• XIIe; lat. homicida
I ♦ N. Littér. Personne qui tue un être humain. ⇒ assassin, meurtrier; -cide (1. parricide, 2. fratricide, 1. infanticide...). « Des enfants de son fils détestable homicide » (Racine).
II ♦ Adj. (XIVe homicidial) Vx ou littér. Qui a commis ou va commettre un meurtre.
♢ Qui cause la mort d'une ou de nombreuses personnes. ⇒ meurtrier. « cette guerre homicide » (Voltaire).
homicide 2. homicide [ ɔmisid ] n. m.
• omecide XIIe; lat. homicidium
♦ Action de tuer un être humain. Commettre un homicide involontaire, par imprudence. Être accusé d'homicide volontaire. ⇒ assassinat, crime, meurtre; 1. fratricide, 2. infanticide, 2. matricide, 2. parricide. Homicide sur la personne de.
● homicide nom (latin homicida, de homo, homme, et caedere, tuer) Littéraire. Personne qui a tué un être humain. ● homicide (difficultés) nom (latin homicida, de homo, homme, et caedere, tuer) Orthographe Avec un seul m. Remarque Homicide est issu du mot latin homicida ou homicidium, de homo, homme, et non du mot français homme. Sens et emploi Homicide = action de tuer, volontairement ou non, un être humain. → assassinat. Remarque Selon sa nature, l'homicide peut être un parricide (meurtre du père ou des parents), un matricide (de la mère), un fratricide (du frère ou de la sœur), un infanticide (d'un enfant), un régicide (d'un roi), un génocide (d'un groupe ethnique). ● homicide (synonymes) nom (latin homicida, de homo, homme, et caedere, tuer) Littéraire. Personne qui a tué un être humain.
Synonymes :
- assassin
- criminel
- tueur
● homicide
adjectif
Qui sert à tuer ou qui manifeste la volonté de tuer : Pensées homicides.
● homicide
nom masculin
(latin homicidium)
Action de tuer volontairement ou non un être humain.
● homicide (synonymes)
adjectif
Qui sert à tuer ou qui manifeste la volonté de...
Synonymes :
- criminel
● homicide (difficultés)
nom masculin
(latin homicidium)
Sens et emploi
1. Dans la langue courante, ces mots sont souvent employés l'un pour l'autre ; en particulier, crime est employé, notamment dans les médias, comme synonyme de meurtre ou d'assassinat.
2. Dans la langue juridique, chacun de ces mots a un sens précis.
Crime = infraction très grave (meurtre, pillage, incendie, viol, etc.) qui, sauf exception, est de la compétence de la cour d'assises.
Homicide = action de tuer, volontairement ou non, un être humain.
Meurtre = homicide volontaire sans préméditation.
Assassinat = homicide volontaire avec préméditation.
● homicide (expressions)
nom masculin
(latin homicidium)
Homicide involontaire, fait de donner la mort par maladresse, négligence ou imprudence. (Délit aggravé en cas de manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi et les règlements.)
Homicide volontaire, fait de donner intentionnellement la mort, crime dont la peine peut être aggravée en raison des circonstances (préméditation, actes de torture et de barbarie) ou de la qualité de la victime (ascendant, mineur de moins de 15 ans, personne vulnérable, personne dépositaire de l'autorité publique, etc.).
● homicide (synonymes)
nom masculin
(latin homicidium)
Action de tuer volontairement ou non un être humain.
Synonymes :
- crime
- forfait (littéraire)
- meurtre
homicide
n. et adj.
d1./d n. Personne qui tue un être humain.
d2./d adj. Qui cause la mort d'un ou de plusieurs êtres humains. Une fureur homicide.
|| Qui tend au meurtre. Ces conduites homicides.
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homicide
n. m. Meurtre, action de tuer un être humain. Un homicide volontaire. Un homicide par imprudence.
I.
⇒HOMICIDE1, subst. et adj.
I. — Subst. Celui, celle qui tue un être humain. Une certaine variété d'homicides qui sont sous l'empire d'une monomanie furieuse et qui rentrent, par conséquent, dans la catégorie des fous et des idiots (SAND, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 25). Un soldat, sur le champ de bataille, ne se considère pas comme un homicide (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1084).
II. — Adjectif
A. — 1. [En parlant d'une pers.] Qui a tué ou veut tuer quelqu'un. Il est homicide, assassin; il a tué mon père... — dit Atar-Gull hors de lui (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 37). Nous ne recevions dans son asile que les fous de surveillance facile et jamais les aliénés très méchants et nettement homicides (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 513).
— En partic. Homicide de soi-même. ,,Personne qui ne se ménage pas assez et qui ruine sa santé`` (LITTRÉ).
2. P. anal. [En parlant d'une chose] Qui entraîne ou peut entraîner la mort de nombreuses personnes. Guerre homicide. La Scandinavie, appelée par un historien la fabrique du genre humain, n'auroit pu fournir assez d'hommes à cette loi homicide [loi de la conscription] (CHATEAUBR., Mél. pol., 1816-24, pp. 19-20). La chaleur féconde et homicide des bords de la Caspienne rappelle l'Inde (MICHELET, Introd. Hist. univ., 1831, p. 407). Je pars pour quelque temps à Bar-sur-Seine, à l'effet de conjurer l'influenza homicide (GONCOURT, Journal, 1872, p. 923) :
• 1. ... Fouquier-Tinville, têtu, laborieux, remuant avec zèle ses papiers homicides, et envoyant, magistrat accompli, ses amis de la veille à l'échafaud.
A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 303.
3. P. ext.
a) Littér. Qui sert à donner la mort. Glaive, poignard homicide. Vous [Vendéens] ne mourrez pas tous sous des bras intrépides; Les uns, sur des nefs homicides, Seront jetés aux flots mouvants (HUGO, Odes et ball., 1828, p. 48). Ne pouvant plus supporter le poids d'une existence désormais flétrie, aurait-il plongé dans son sein le fer homicide? (FLAUB., Corresp., 1845, p. 187).
b) Qui dénote la volonté de tuer. Regard homicide. Un sourire homicide le dérida, en apprenant que l'adversaire était un noble (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 29). Je remarquai alors l'œil homicide que le vieux solitaire braquait sur la nuque de la fille (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 208).
c) Qui pousse à tuer, qui va jusqu'au meurtre. Délire, impulsion, folie, fureur, monomanie homicide. Comme si le reprenait, au récit de l'assassinat, sa fièvre homicide, il répète dans le vide la mimique de son crime (GONCOURT, Journal, 1869, p. 510). Il était tout à fait guéri de cette brusque rage homicide, qui l'aurait fait se jeter sur un passant, pour l'étrangler (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 191).
d) Qui vise la mort de quelqu'un. Dessein, souhait homicide. J'apprends qu'il [Poe] ne buvait pas en gourmand, mais en barbare (...), comme accomplissant une fonction homicide, comme ayant en lui quelque chose à tuer (BAUDEL., Hist. extr., 1857, p. XXVI). Il [Tartarin] ne pouvait parfois s'empêcher de discuter leurs projets homicides (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p. 153).
B. — P. exagér. Qui cause de grandes souffrances ou de graves préjudices. Éducation homicide. Je parle à Carrière des choses homicides de ce temps, entre autres de la cherté de la vie (GONCOURT, Journal, 1893, p. 360). De son côté, Clotilde avait trouvé d'homicides coutures chiennement payées, et on subsistait ainsi, l'un par l'autre, sans lendemain (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 231). L'homicide doctrine matérialiste enseigne qu'il faut vénérer ses entraînements et ses passions (L. DAUDET, Hérédo, 1916, p. 104) :
• 2. Je lui faisais la proposition très-honorable de m'aider à vaincre (...) le silence injuste et véritablement homicide qui pèse depuis tant d'années sur l'auteur de quelques-uns des meilleurs livres de ce temps, lequel auteur cherche son pain et celui des siens à 56 ans.
BLOY, Journal, 1902, p. 105.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1150 subst. omicide « meurtrier(e) » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 61); XIVe s. adj. (Psautier lorrain, éd. F. Apfelstedt, 5, 7 : L'ome homicide). Empr. au lat. homicida « id. », composé de homo, -inis « homme » et caedere « tuer ».
II.
⇒HOMICIDE2, subst. masc.
Fait de donner la mort à un être humain. Commettre un homicide; tentative d'homicide; homicide involontaire. Il [le paranoïaque] peut pousser l'agressivité jusqu'à l'homicide, tels ces régicides étudiés par Régis (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 553). L'homicide volontaire est un crime ou un délit susceptible de diverses dénominations : meurtre, assassinat, parricide, infanticide, empoisonnement (RÉAU-ROND. 1951) :
• Un jour, un dîneur mécontent, croyant à un attentat, a abattu en pleine salle un malheureux maître d'hôtel. Il était mort, monsieur, mort, mort, mort! Homicide par imprudence, si l'on veut, d'accord, mais tout de même, mettez-vous à la place du client!
FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 206.
— P. exagér. Fait de causer un grave préjudice moral. Il [Nicole] appelait toute cette classe d'auteurs des empoisonneurs publics non des corps, mais des âmes des fidèles, ce qui est le pire genre d'homicide (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 332). Les examens de conscience rangent sous le chef d'homicide le péché de ceux qui ont fait perdre la foi à une âme (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1909, p. 114).
REM. 1. Homicider, verbe trans., vx. Tuer, commettre un homicide (cf. Ac. 1835). 2. Homicidé, -ée, part. passé empl. comme subst., vx. Victime d'un homicide. Chez les peuplades du nord de l'Amérique, la famille de l'homicide ne vient pas à son secours, mais les parents de l'homicidé se font un devoir de le venger (CHATEAUBR., Voy. Amér. et Ital., t. 2, 1827, p. 83).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1160-74 homicide « meurtre » (WACE, Rou, éd. A.J. Holden, 2308). Empr. au lat. homicidium « id. » (cf. formes omecide ds T.-L., omechide ds Livre Roisin, éd. R. Monier), composé de homo, -inis « homme » et de caedere « tuer » (cf. homicide1). Fréq. abs. littér. : 300. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 727, b) 349; XXe s. : a) 452, b) 195. Bbg. RAYMONDIS (L.M.), LE GUERN (M.). Le Lang. de la justice pénale. Paris, 1976, p. 142. - SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 118.
1. homicide [ɔmisid] n. et adj.
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I N.
1 Littér. Personne qui tue, qui a tué un être humain. ⇒ Assassin, criminel, meurtrier. || Condamner, juger un homicide, une homicide. || Malheur à l'homicide ! (→ Arrêter, cit. 52). — Vx. || L'homicide de (qqn), assassin, meurtrier.
1 Des enfants de son fils détestable homicide (…)
Racine, Athalie, I, 1.
2 Pleure, Jérusalem, pleure, cité perfide,
Des prophètes divins malheureuse homicide.
Racine, Athalie, III, 7.
3 (…) de tout temps, il a été écrit : Homicide point ne seras, de fait ni de consentement.
Balzac, Souvenirs d'un paria, I, in Œ. diverses, t. I, p. 219.
♦ Par métaphore. (→ Déicide, cit. 2).
2 Vx. || Homicide de soi-même : personne qui se suicide. — En attribut :
3.1 (…) ceux qui ne veulent pas être homicides d'eux-mêmes, et qui attendent tranquillement leur destin, périssent dans la terre, lorsque les pluies, qui les ont fait naître, les font aussi mourir.
J.-F. Regnard, Voyage en Laponie, p. 165.
3 Fig. Personne qui ruine sa santé. — En attribut :
4 Quand par dépit de vivre au mortel monde
Fut homicide et bourreau de soi-même (…)
Clément Marot, Traductions, II.
5 (…) malheur à celui qui cause le scandale. Pourquoi ? parce qu'il est homicide devant Dieu de toutes les âmes qu'il scandalise.
Bourdaloue, Sermons sur le scandale, I.
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II Adj.
1 (XIVe). Vx ou poét. Qui a commis ou va commettre un meurtre.
6 Sur le point d'attaquer une reine homicide (…)
Racine, Athalie, I, 2.
♦ Par anal. Qui cause la mort d'une ou de nombreuses personnes. ⇒ Meurtrier. || Folie homicide.
7 (…) cette guerre homicide (…)
Voltaire, Orphelin de la Chine, I, 1.
8 Les glaives meurtriers, les lances homicides.
Racine, Athalie, III, 8.
9 Celui qui portera la main sur un de ses semblables, en lui faisant au sein une blessure mortelle, avec le fer homicide, qu'il n'espère point les effets de la miséricorde, et qu'il redoute les balances de la justice.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, III, p. 146.
♦ Fig. || Des yeux homicides (→ Entre-tuer, cit. 2). || Desseins homicides.
10 Rois, prenez soin de l'absent
Contre sa langue (de la calomnie) homicide.
Racine, Esther, III, 3.
11 Le besoin du sang le tourmente;
Et sa voix homicide à la hache fumante
Désigne les têtes du jour.
Hugo, Odes et ballades, I, III, 2.
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2. homicide [ɔmisid] n. m.
ÉTYM. V. 1155, omecide; lat. homicidium. → 1. Homicide.
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♦ Action de tuer un être humain. || Commettre un homicide involontaire, par imprudence. || Être accusé d'homicide volontaire. ⇒ Assassinat, crime, meurtre (cit. 1). || Se rendre coupable d'homicide sur la personne de qqn. || Homicide d'un nouveau-né. ⇒ Infanticide (→ Avortement, cit. 3). || Punir l'homicide (→ Attentat, cit. 1). || Expier (cit. 2) un homicide.
1 (…) quiconque tue se rend coupable d'homicide.
Saint-Augustin, traduit et cité par Pascal, les Provinciales, XIV.
2 Et pour concevoir plus d'horreur de l'homicide, souvenez-vous que le premier crime des hommes corrompus a été un homicide en la personne du premier juste; que leur plus grand crime a été un homicide en la personne du chef de tous les justes; et que l'homicide est le seul crime qui détruit tout ensemble l'État, l'Église, la Nature et la Piété.
Saint-Augustin, traduit et cité par Pascal, les Provinciales, XIV.
3 Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements, aura commis involontairement un homicide ou en aura été involontairement la cause, sera puni d'un emprisonnement de trois mois à deux ans, et d'une amende de (…)
Code pénal, art. 319.
4 Il n'y a ni crime ni délit, lorsque l'homicide, les blessures et les coups étaient ordonnés par la loi et commandés par l'autorité légitime. — Il n'y a ni crime ni délit, lorsque l'homicide, les blessures et les coups étaient commandés par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-même ou d'autrui.
Code pénal, art. 327 et 328.
♦ Fig. || Homicide spirituel (→ Empoisonneur, cit. 2).
Encyclopédie Universelle. 2012.