étonnant, ante [ etɔnɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• XVIe; de étonner
1 ♦ Vx Qui produit une commotion violente, qui ébranle (physiquement ou moralement). « Oui, d'un coup étonnant ce discours m'assassine » (Molière).
2 ♦ (déb. XVIIe; langue class.) Qui confond, frappe l'esprit par son étrangeté. ⇒ stupéfiant .
3 ♦ Mod. Qui surprend, déconcerte par qqch. d'extraordinaire. ⇒ déconcertant, saisissant, surprenant; bizarre. Très étonnant. ⇒ renversant, stupéfiant; extraordinaire, incroyable. Événement étonnant, nouvelle étonnante. ⇒ inattendu. Étonnant concours de circonstances. ⇒ invraisemblable. Je viens d'apprendre une chose étonnante.
♢ Il est bien étonnant que cela ne se soit pas produit plus tôt. Je trouve étonnant qu'il ne m'ait pas prévenu. ⇒ bizarre, curieux, drôle. Ce n'est pas étonnant. Rien d'étonnant à cela, cela n'a rien d'étonnant. — Subst. « L'étonnant est qu'ils ne semblaient pas se rendre compte de l'étendue de leur malheur » (Maurois).
4 ♦ Qui frappe par un caractère remarquable, accompli. ⇒ fantastique, remarquable; fam. épatant, époustouflant, formidable, génial, terrible. Un film, un livre étonnant. — (Personnes ) « C'est une femme étonnante [...] une femme rare enfin, et telle qu'on n'en rencontrerait pas une seconde » (Laclos).
⊗ CONTR. Banal, 1. courant, habituel, normal, ordinaire.
● étonnant, étonnante adjectif Qui frappe l'esprit en suscitant l'admiration par quelque chose d'extraordinaire ; remarquable : Une étonnante mémoire. Une actrice étonnante. Qui crée un effet de surprise ; bizarre, curieux, inattendu, étrange : De sa part, c'est une démarche étonnante. Indique un degré élevé qui surprend ; terrible : Il fait un froid étonnant pour la saison. ● étonnant, étonnante (synonymes) adjectif Qui frappe l'esprit en suscitant l'admiration par quelque chose d'extraordinaire ; remarquable
Synonymes :
- époustouflant (familier)
- étourdissant
- inouï
- stupéfiant
Contraires :
- banal
- commun
- normal
Qui crée un effet de surprise ; bizarre, curieux, inattendu, étrange
Synonymes :
- curieux
- déconcertant
- effarant
- étrange
- insolite
- stupéfiant
Contraires :
- courant
- fréquent
- habituel
- naturel
Indique un degré élevé qui surprend ; terrible
Synonymes :
- inaccoutumé
- inouï
étonnant, ante
adj.
d1./d Qui étonne, surprend, déconcerte. Voilà une nouvelle bien étonnante!
d2./d Remarquable. C'est un homme étonnant.
⇒ÉTONNANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de étonner.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'une chose] Qui surprend par son caractère inattendu ou extraordinaire. Elle a publié d'étonnantes photographies qui donnent la nostalgie des steppes (MORAND, New-York, 1930, p. 253). Il portait (...) d'étonnantes bottines d'un beau cuir carminé (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 151) :
• 1. Les rencontres les plus extraordinaires, les plus étonnantes circonstances, les plus déplorables situations deviennent des événements communs, et surpassent ce que les auteurs de roman peuvent imaginer.
SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1549.
• 2. Le véritable grand homme est bon à voir de près. Que les hommes superficiels, après s'être figuré qu'il était hors de la nature comme des personnages de roman, en viennent très vite à le trouver comme tout le monde, il n'y a là rien d'étonnant.
DELACROIX, Journal, 1850, p. 410.
— Emploi subst. L'étonnant est que. Il y a de l'étonnant et de la beauté dans ce qui paraît le plus simple : tu n'as qu'à extraire (RENARD, Journal, 1906, p. 1097) :
• 3. Le mariage était, de toutes les formes de l'amour, la seule dont il n'eût pas essayé. Il [Byron] aimait l'étonnant, le dangereux. Pour un homme de sa réputation, l'étonnant n'était-il pas le mariage?
MAUROIS, Byron, t. 1, 1930, p. 318.
B.— [En parlant d'une pers.] Qui se distingue par ses qualités, son talent, etc. Un enfant, un musicien étonnant :
• 4. Il est, dans cette pièce [Jacques Mauclair, dans « L'Éternel mari »], tour à tour humble et respectueux, ou menaçant, arrogant, goguenard, éploré, ironique, généreux, perfide. Ce serait un Tartuffe étonnant.
GREEN, Journal, 1955-58, p. 124.
Prononc. et Orth. :[
], fém. [-
]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. :2 936. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 588, b) 3 159; XXe s. : a) 4 615, b) 4 956.
], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. :2 936. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 588, b) 3 159; XXe s. : a) 4 615, b) 4 956.DÉR. Étonnamment, adv. De façon étonnante. Cet enfant profite étonnamment (Ac.). Ces premières chaleurs, n'est-ce pas, vous amollissent étonnamment? (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 128). Derrière lui, dans son ombre, se tenait une femme âgée qui lui ressemblait étonnamment, plus petite, l'air plus rude (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 905). La constr. étonnamment + adj. a le plus souvent une valeur superlative. Oswald la reconnut pour Lucile, bien qu'il ne l'eût pas vue depuis trois ans, et qu'ayant passé, dans cet intervalle, de l'enfance à la jeunesse, elle fût étonnamment embellie (STAËL, Corinne, t. 3, 1807, p. 132). — [
]. Ds Ac. 1798-1932. — 1re attest. 1752 (Trév.); de étonnant, part. prés. adj. de étonner, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 178.
]. Ds Ac. 1798-1932. — 1re attest. 1752 (Trév.); de étonnant, part. prés. adj. de étonner, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 178.BBG. — COHEN 1946, p. 14.
étonnant, ante [etɔnɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. XVIe; du p. prés. de étonner.
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1 Vx. Qui produit une commotion violente, qui ébranle (physiquement ou moralement). ⇒ Étonner (1.). || Une étonnante nouvelle (→ Désastreux, cit. 1).
1 Oui, d'un coup étonnant ce discours m'assassine.
Molière, l'Étourdi, III, 2.
REM. Étonnant garde au XVIIe s. un sens beaucoup plus fort que de nos jours, même au sens 2. (→ Étonner).
2 (Déb. XVIIe). Qui surprend, qui frappe l'esprit par son étrangeté, son caractère extraordinaire. ⇒ Ahurissant, confondant, déconcertant, effarant, étourdissant, frappant, impressionnant, renversant, saisissant, sensationnel, stupéfiant, suffoquant, surprenant; anormal, bizarre, étrange, extraordinaire, inconcevable, incroyable, inouï, insolite, singulier; fam. bœuf, fabuleux, formidable, énorme, sensass, sensationnel, terrible. || Étonnant par sa beauté, étonnant de beauté (⇒ Admirable, beau, éblouissant, merveilleux), étonnant par sa grandeur (⇒ Gigantesque; écrasant, faramineux, phénoménal, prodigieux, pyramidal), par sa laideur (⇒ Monstrueux). || Prodige, phénomène étonnant. ⇒ Magique, miraculeux; fam. mirifique, mirobolant. || Événement étonnant, nouvelle étonnante. ⇒ Inattendu. || Étonnant concours (cit. 6) de circonstances. || Succès étonnant. ⇒ Ébouriffant. || Il répondit avec un aplomb étonnant. ⇒ Déconcertant. — Avoir des dons étonnants. || Il a une vigueur étonnante pour son âge. || Cette artiste a une virtuosité étonnante. || Effet de style étonnant (→ Magie du style).
2 Quels honneurs ! quel pouvoir ! Déjà la renommée
Par d'étonnants récits m'en avait informée (…)
Racine, Iphigénie, II, 2.
3 C'est une chose étonnante et digne d'une étrange attention, de voir ce peuple juif subsister depuis tant d'années, et de le voir toujours misérable (…)
Pascal, Pensées, IX, 640.
4 (Voltaire) vient de nous donner une tragédie qui est encore un ouvrage étonnant pour son âge.
d'Alembert, Lettre au roi de Prusse, 23 mars 1778.
5 (…) cette saisissante précision de discobole oratoire qui paraissait le plus étonnant de ses dons.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 69.
6 Il avait toujours eu l'étonnant pouvoir de s'évanouir dans les airs comme un Elfe.
A. Maurois, Ariel…, p. 82.
7 (…) il est des proverbes étonnants, et des clichés ingénieux (…) telle pensée, pour être commune, ne manque cependant pas d'acuité, ni de finesse.
J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 147.
♦ Il est étonnant que… || Il est bien étonnant que cela ne se soit pas produit plus tôt. || Je trouve étonnant qu'il ne m'ait pas prévenu. ⇒ Bizarre, curieux, drôle. || Il n'est pas étonnant qu'il soit ruiné; ce n'est pas étonnant. Fam. || Pas étonnant qu'il soit battu ! || Rien d'étonnant à cela; cela n'a rien d'étonnant. || Le plus étonnant c'est que…
8 Si (…) j'ai eu juste autant d'amour que toi de vertu (…) il n'est pas étonnant que l'un ait fini en même temps que l'autre. Ce n'est pas ma faute.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CXLI.
♦ N. m. || L'étonnant est que…
9 L'étonnant est qu'ils ne semblaient pas se rendre compte de l'étendue de leur malheur.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, II.
♦ Chose étonnante à imaginer, à penser. ⇒ Difficile.
10 (…) une de ces femmes d'autrefois — un peu étonnantes à imaginer aujourd'hui — qui mettaient leur bonheur dans la règle et dans le devoir (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 118.
3 Qui frappe par un caractère remarquable, accompli. ⇒ Épatant, époustouflant, fantastique, remarquable; fam. extra, formidable, super, terrible. || Un film, un livre étonnant. — REM. À la différence de ses synonymes, étonnant est dénué de connotations de mode.
♦ (Personnes). Digne d'admiration; singulier (⇒ Original). || Un enfant étonnant. || Un danseur étonnant (→ Bondir, cit. 7).
11 C'est un homme étonnant et rare en son espèce (…)
J.-F. Regnard, le Distrait, II, 1.
12 (…) ce n'est plus l'adorable, la céleste Mme de Tourvel : mais c'est une femme étonnante, une femme délicate et sensible (…) une femme rare enfin, et telle qu'on n'en rencontrerait pas une seconde.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CXXXIV.
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CONTR. Banal, commun, courant, habituel, naturel, normal, ordinaire.
DÉR. Étonnamment.
Encyclopédie Universelle. 2012.