1. superbe [ sypɛrb ] n. f.
• 1120; lat. superbia « orgueil »
1 ♦ Vx « Vanité qui rend orgueilleux » (Furetière). ⇒ orgueil. « Si l'on ne se connaît plein de superbe, d'ambition » (Pascal). ⇒ 2. superbe.
2 ♦ (repris XIXe) Littér. Assurance orgueilleuse, qui se manifeste par l'air, le maintien. ⇒ fierté. Il n'a rien perdu de sa superbe.
⊗ CONTR. Humilité.
superbe 2. superbe [ sypɛrb ] adj.
• 1120 n.; lat. superbus « orgueilleux », puis « magnifique »
1 ♦ Vx ou littér. Orgueilleux; plein de superbe (1.). « L'histoire rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines » (Valéry). — Qui marque l'orgueil. Un air superbe. ⇒ glorieux.
2 ♦ (1573) Vx ou littér. Qui est plein de magnificence, donne une impression de grandeur et de luxe. ⇒ imposant, magnifique, somptueux. « Souvent, ce cabinet superbe et solitaire... » (Racine).
3 ♦ (1617) Cour. Très beau, d'une beauté évidente, magnifique. ⇒ splendide . Un superbe appartement. Un temps, une vue superbe. « L'une de ces superbes créatures [...] d'une beauté si réelle et si sûre d'être cultivée qu'elles ne la font point voir » (Balzac). — (Sans valeur esthétique) Excellent, remarquable. Une situation superbe. — Superbe de... : qui tire sa beauté, sa perfection de... Elle était superbe d'indifférence. Iron. Il est vraiment superbe d'inconscience.
⊗ CONTR. Humble; affreux, laid.
● superbe adjectif (latin superbus, orgueilleux) Qui produit une forte impression par sa beauté, sa grandeur, son éclat, ses hautes qualités : Ce cheval est un superbe animal. Une ville superbe. Se dit de conditions météorologiques particulièrement agréables : Une superbe matinée de printemps. Qui atteint un haut degré de perfection, est excellent dans son genre ou dans une qualité particulière : Elle a été superbe de sang-froid. ● superbe (citations) adjectif (latin superbus, orgueilleux) Virgile, en latin Publius Vergilius Maro Andes, aujourd'hui Pietole, près de Mantoue, 70 avant J.-C.-Brindes 19 avant J.-C. Épargner ceux qui se soumettent, et dompter les superbes. Parcere subjectis et debellare superbos. L'Énéide, VI, 853 Commentaire Par cette maxime politique, Anchise laisse entrevoir à Énée la future grandeur de Rome. ● superbe (synonymes) adjectif (latin superbus, orgueilleux) Qui produit une forte impression par sa beauté, sa grandeur...
Synonymes :
- imposant
Contraires :
- hideux
- horrible
- ingrat
- laid
- moche (familier)
- vilain
Se dit de conditions météorologiques particulièrement agréables
Synonymes :
- radieux
Contraires :
- affreux
Qui atteint un haut degré de perfection, est excellent dans...
Synonymes :
- sublime
Contraires :
- minable (familier)
● superbe
nom féminin
(latin superbia)
Littéraire. Assurance orgueilleuse hautaine : Il n'avait rien perdu de sa superbe.
● superbe (synonymes)
nom féminin
(latin superbia)
Littéraire. Assurance orgueilleuse hautaine
Synonymes :
- fierté
- hauteur
Contraires :
- humilité
- modestie
superbe
n. f. Litt. Allure, maintien orgueilleux et plein d'assurance. Un homme plein de morgue et de superbe. Syn. fierté.
————————
superbe
adj.
d1./d D'une grande beauté, magnifique. Une femme superbe. Un temps superbe. Syn. splendide.
d2./d Excellent, éminent, remarquable. C'est une affaire superbe.
I.
⇒SUPERBE1, adj.
A. — 1. [En parlant d'une pers., parfois d'un groupe de pers. et, p. méton., de certains attributs de la pers.]
a) Vieilli ou littér. Qui manifeste de l'orgueil, qui est plein de superbe (v. superbe2 B). Synon. altier, arrogant, fier, hautain, orgueilleux. Monarque, vainqueur superbe; superbe nation. Je raille avec volupté le moi superbe qui regimbe vainement contre l'aiguillon du sarcasme intérieur (M. DE GUÉRIN, Journal, 1834, p. 207). Ces conceptions étendues qui rendent l'homme si superbe et si avide d'empire, d'espérances et de durée (SENANCOUR, Obermann, t. 2, 1840, p. 19).
♦ Superbe + n. propre. Le superbe Achille. Le superbe Clemenceau montre son impuissance avec beaucoup de morgue (BLOY, Journal, 1906, p. 329).
b) [P. méton.] Qui marque l'orgueil, qui témoigne de l'orgueil, de l'arrogance. Synon. arrogant, fier, dédaigneux. Air, esprit, langage, regard, ton superbe. Mon cher, répondit Chérubin avec un calme superbe, les femmes pardonnent toujours l'audace. Baccarat est folle de moi (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 232). Hommes qui montraient un si superbe dédain de la légalité dans l'affaire Dreyfus (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 270).
— ANAT., vx. Muscle superbe. ,,Muscle droit supérieur ou releveur de l'œil, qui entre en action lorsque cet organe exprime l'orgueil`` (LITTRÉ).
c) Empl. subst. Personne arrogante. Quand je vis Sophie pleurer son amie et dédaigner mes consolations, je ne fis pas la superbe (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 156).
— Au plur. [Dans un cont. relig.] Synon. les grands, les orgueilleux; anton. les humbles, les petits. Abaisser, humilier les superbes. [Le Sauveur] n'a point été annoncé aux grands et aux superbes, mais les anges l'ont révélé aux petits et aux simples (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 300):
• ... la parole se fait petite avec les petits. Mais lorsque les Grands, — les Superbes — croient malin de se la répéter comme un simple conte de Ma Mère l'Oie, en ne retenant que les détails attendrissants, poétiques, ça me fait peur...
BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1073.
2. P. anal., littér., poét. Qui a l'apparence de l'orgueil, qui évoque l'orgueil.
a) [En parlant d'un animal] Dont l'allure, la force ont une orgueilleuse majesté. Synon. fier. Superbe coursier. Ainsi l'aigle superbe au séjour du tonnerre S'élance; et, soutenant son vol audacieux, Semble dire aux mortels: Je suis né sur la terre, Mais je vis dans les cieux (LAMART., Médit., 1820, p. 147). Qu'il faut rompre ses fers, vaincre, et que le lion Superbe, pour crinière a la rébellion (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 701). V. lion I D 1 b ex. de Hugo.
b) [En parlant d'éléments de la nature] Qui domine par sa hauteur, son aspect. Monts superbes, dressez vos pics inaccessibles Sur le cirque brumeux où plongent vos flancs verts (DIERX, Lèvres closes, 1867, p. 165).
B. — 1. [En parlant d'une pers., des attributs de la pers., d'un animal]
a) Qui est d'une beauté éclatante faite de grandeur, de vigueur et de santé, d'une très belle apparence. Synon. magnifique. Animal, enfant, race superbe; superbe étalon. Des femmes superbes, dans toute la fleur de la plus vigoureuse jeunesse (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 158). Étant allé me promener dans le jardin zoologique, j'ai vu là des bêtes superbes, d'admirables tigres surtout (THARAUD, Paris-Saïgon, 1932, p. 147).
♦ Superbe de + subst. Femme superbe de corps. La ménagère, superbe d'yeux et de seins, m'offre le café (RENARD, Journal, 1896, p. 374).
♦ Superbe dans ou en + subst. (désignant un vêtement). Soldat superbe dans son uniforme. Sylvestre (...) superbe en matelot, avec son allure roulante et sa haute taille (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 105). Sa femme, toute prête, haute et superbe dans une robe de satin rouge (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 583).
— [P. méton.] Bras, front, regard, santé, sourire, taille superbe; dents, mains, yeux superbes. Vos jambes sont superbes... il faut pouvoir les montrer (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 236). Elle débarqua, suivie de « l'amie » qui portait les poupons dans les bras. Sylvaine avait une mine superbe. — J'ai repris très vite, dit-elle (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 161).
b) Qui fait grande impression, qui est digne d'admiration. Synon. magnifique, remarquable. Superbe artiste. Florine a été superbe, elle rendrait des points au prince de Talleyrand (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 378). Gobineau est un écrivain de marque, un conteur superbe, un esprit curieux (MARIN, Ét. ethn., 1954, p. 33).
♦ Superbe de + subst. (désignant une qualité, parfois un défaut, un sentiment). Superbe de colère, de jalousie. Cette fille superbe de courage, oui, vraiment magnifique dans son ardeur à surmonter sa propre destinée, admirait cet adolescent théâtral [Saint-Just] (BARRÈS, Cahiers, t. 13, 1921, p. 160).
— [P. méton.] Air, attitude, intelligence, mépris, raison, sang-froid superbe. — Voulez-vous de l'argent? Elle eut un geste superbe de refus. — Non, merci. Si vous étiez mon amant, je ne dis pas (ZOLA, M. Férat, 1868, p. 214). Un orgueil superbe, une hauteur démesurée que trahissait par instants l'audace de ses yeux, ne lui empêchaient point, quand il le fallait, l'assiduité, le ton bas et humble et la flatterie (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 73).
♦ Par antithèse. Elle essaya d'abord de le distraire par une ardente gaieté, par les douceurs d'une intimité pressante, par l'humilité superbe d'une maîtresse qui s'offre (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 259).
c) Iron., fam. Vous êtes superbe, vous!... parce que ça ne vous chante plus [les femmes] ... vous voulez en décourager les autres (GYP, Le 13e, 1894, p. 132).
2. [En parlant d'un inanimé]
a) D'une très grande beauté ou magnificence. Synon. grandiose, imposant, majestueux, somptueux. Architecture, palais, ville superbe; superbe festin. En huit ou dix jours, cette immense et superbe cité fut réduite en cendres, à l'exception du palais Kremlin (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1083). Les gens montaient sur la colline, en septembre, pour les fêtes de la Nativité de la Vierge, et la superbe procession déployait son cortège (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 96).
♦ Superbe en + subst. On traversa un plain-pied de chambres silencieuses, magnifiquement éclairées, superbes en marbres, en plafonds, en peintures, en glaces et en dorures (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 12).
b) Qui est d'une grande beauté, qui suscite l'admiration. Synon. magnifique, splendide. Couleur, diamant, étoffe, poupée, vêtement superbe. Ils ont beau l'avoir mal placé, ton tableau est superbe, un fameux morceau de peintre! (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 323). Des buissons ardents superbes avec leurs grains vermillon et leurs feuilles sombres (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 109).
— Gén. postposé. [En parlant du temps] Qui est beau et agréable. Synon. radieux, splendide. Nuit superbe. La journée était superbe, une chaude et rayonnante journée d'été (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 201).
c) [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui est excellent, remarquable, présente un grand intérêt. Mariage, occasion, position superbe. C'est une affaire superbe pour moi, un parti fort avantageux; car c'est un bel et bon mariage qu'il m'offre (LECLERCQ, Prov. dram., Désœuvr., 1835, 2, p. 434). L'Inspecteur: Quel crime? Le Contrôleur: Un crime superbe, Monsieur l'Inspecteur, je dirai même mondain (GIRAUDOUX, Intermezzo, 1933, I, 5, p. 35).
— [En parlant des œuvres de l'esprit] Discours, livre, mot, page superbe. Soirée chez Schiller. Lecture de 2 scènes de son Guillaume Tell. Le monologue de Tell est superbe de naturel et de force (CONSTANT, Journaux, 1804, p. 63). Quant à la quatrième partie, c'est vigoureux, superbe, intéressant, émouvant, réussi en un mot (FLAUB., Corresp., 1858, p. 292).
— C'est superbe! C'est excellent! La princesse (...) vient avec son monde m'embrasser dans le foyer des acteurs, en me disant, un peu grisée par les bravos: « C'est superbe, c'est superbe (...) » (GONCOURT, Journal, 1885, p. 430).
♦ Iron. Superbe! Superbe! Voilà qu'on canonise Madeleine (COCTEAU, Parents, 1938, III, 1, p. 271).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. « Fier, orgueilleux » a) ca 1200 adj. en parlant d'une pers. (Elie de St Gilles, 2289 ds T.-L.); 1679 [3e éd. 1684] empl. subst. (I. L. LEMAISTRE DE SACY, Les douze petits prophètes trad. en fr., Lyon, L. Plaignard, Hab. II, 5, p. 441: le superbe sera trompé); b) 1549 en parlant d'un inanimé [les] superbes langues Greque et Latine (DU BELLAY, Deffence, II, 5 ds HUG.); c) 1677 superbes coursiers (RACINE, Phèdre, V, 6); 2. a) ca 1200 « qui exprime la fierté » (Destruction de Rome, éd. G. Gröber, 380: chançon de moult grant segnorie, Orgoillous[e] et superbe et de fier[e] aatie); b) ca 1265 « qui témoigne d'un caractère orgueilleux » superbe contenance (BRUNET LATIN, Trésor, II, 73, 11, éd. Fr. J. Carmody, p. 250); 3. 1559 « (d'un inanimé) qui donne une impression de magnificence, qui en impose par sa majesté » (AMYOT, trad. PLUTARQUE, Hommes illustres, Romulus, 25, éd. G. Walter, 1959, t. 1, p. 58: Tarquin [...] eleva les triomphes en cette superbe magnificence); 1588 grande et superbe pompe de l'enterrement (MONTAIGNE, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 529); 4. 1617 « très beau » houpelande superbe (D'AUBIGNÉ, Faeneste, I, 3 ds Œuvres, éd. H. Weber, 1969, p. 682); 1775 spéc. en parlant du temps, du ciel nuit superbe (BEAUMARCHAIS, Barbier de Séville, IV, 5). Empr. au lat. superbus « orgueilleux, fier, hautain (en parlant des hommes et des choses); magnifique, brillant, imposant, éminent ». Bbg. DUCH. Beauté 1960, pp. 131-133.
II.
⇒SUPERBE2, subst. fém. sing.
A. — Vieilli, RELIG. Orgueil, manifestation d'orgueil, de vaine gloire. Synon. orgueil; anton. humilité. Esprit de superbe. La superbe est le premier des sept péchés capitaux (Ac. 1798-1878). Le trône diabolique de la superbe humaine (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 113). La peur affolée de tomber dans le péché de superbe le conduisait à se donner les apparences de la superbe; plus il se sentait déprimé et défaillant, plus il devait obéir au besoin de s'affirmer, de s'imposer coûte que coûte (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 448).
B. — Littér. Orgueil mêlé de dédain exprimant un sentiment de supériorité. Synon. arrogance, outrecuidance, suffisance, vanité; anton. humilité. Une superbe méprisante; être plein de superbe; étaler sa superbe; abattre la superbe de qqn. Les auteurs répliquaient avec superbe qu'ils avaient raison, puisque le public était content (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 722). Adrienne, depuis deux ans, avait bien perdu de sa superbe. Elle n'était plus la Junon au buste ample (...), accueillant d'un paisible regard la tendresse de son mari. Orgueil, fierté de sa caste, de sa richesse, de sa beauté, de sa culture, tout cela avait disparu (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 143).
Prononc. et Orth. V. superbe1. Étymol. et Hist. 1121-34 « orgueil » (PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, 815 ds T.-L.); 1re moit. XIIe s. (Psautier d'Oxford, LXXIII, 4, ibid.), condamné par VAUGELAS, Remarques, Paris, Vve Camusat et P. Le Petit, p. 31: ,,ce mot est tousjours adjectif, et jamais substantif, quoy qu'une infinité de gens, et particulierement les Prédicateurs disent la superbe pour l'orgueil``; repris au XIXe s. au sens de « assurance orgueilleuse » (en parlant de l'attitude, du maintien) 1847 (MICHELET, Hist. de France. Révolution, III, 4, Lausanne, éd. Cl. Mettra, t. 1, 1966, p. 349). Empr. au lat. superbia « orgueil, fierté, insolence »; cf. la forme superbie (1re moit. XIIe s., Psautier d'Oxford, XXX, 30 ds T.-L.).
STAT. Superbe1 et 2. Fréq. abs. littér.: 3 279. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 5 546, b) 8 470; XXe s.: a) 5 117, b) 1 595.
1. superbe [sypɛʀb] n. f.
ÉTYM. 1120; du lat. superbia « orgueil ».
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1 Vx. « Vanité qui rend orgueilleux » (Furetière). — Relig. || « Orgueil, vaine gloire, présomption, arrogance. La superbe précipita Lucifer… dans les enfers » (Académie, 1694); → Aveugle, cit. 7, Pascal; et aussi honte, cit. 23; infaillible, cit. 7.
1 Une seule de ces connaissances fait, ou la superbe des philosophes, qui ont connu Dieu et non leur misère, ou le désespoir des athées, qui connaissent leur misère sans Rédempteur.
Pascal, Pensées, VIII, 556.
2 (Repris au XIXe). Littér. Assurance orgueilleuse, qui se manifeste par l'air, le maintien. ⇒ Fierté. || La superbe du clergé anglais (→ Infiltrer, cit. 5, Baudelaire). || Cette superbe est bien déplacée (cit. 13, Maurois). || Il n'a rien perdu de sa superbe.
2 Ils comparurent avec arrogance, un mépris mal déguisé pour cette assemblée d'avocats (…) Leur superbe baissa tout à fait, ils furent comme cloués à terre, quand, de cette Assemblée d'avocats, les mots suivants furent lancés (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., III, IV.
3 Je me trouvais jeune et vilaine. Benoîte m'avait dit que j'étais affreuse et qu'elle se demandait bien pourquoi maman m'avait permis de venir. Bref, c'était loin d'être drôle et j'avais perdu cette superbe dont ma sœur se moque tant.
Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, p. 142.
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CONTR. Humilité, modestie.
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2. superbe [sypɛʀb] adj.
ÉTYM. 1120, n.; lat. superbus « orgueilleux », et, par ext., « magnifique », dans le lat. poét. et impérial.
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1 Vx ou littér. Orgueilleux (→ Apprivoiser, cit. 6 et 9; fier, cit. 8; glorieux, cit. 13; hautain, cit. 8; humble, cit. 18; impiété, cit. 1; orgueil, cit. 22). || « L'histoire (cit. 24) rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines ». — N. || Les humbles (cit. 3) et les superbes. — (En parlant d'animaux). ⇒ Fier (→ Coursier, cit. 1). — (En parlant des choses humaines). Qui marque l'orgueil. || Un air superbe. ⇒ Glorieux. || Ce superbe appareil (cit. 6). || Un langage superbe. ⇒ Dédaigneux (→ Dédaigneusement, cit. 1; et aussi distinction, cit. 10; novateur, cit. 4). — Par antithèse. || Humilité, humiliation superbe (→ Pressant, cit. 2; proie, cit. 6, France).
1 Pouvez-vous d'un superbe oublier les mépris ?
Racine, Phèdre, III, 1.
2 Si les rois, si les grands du monde méprisent ceux qu'ils voient dans les derniers rangs, et ne daignent pas arrêter sur eux leurs regards superbes, il est écrit au contraire que Dieu, qui est le seul grand regarde de loin et avec hauteur tous ceux qui font les grands devant sa face (…)
Bossuet, Sermon pour la profession de Madeleine Angélique de Beauvais.
♦ Allus littér. (À la fois aux sens 1 et 2). || « Vous êtes mon lion superbe et généreux » (cit. 4, Hugo).
♦ Poét., vx. « On dit poétiquement un mont superbe, qui s'élève au-dessus des autres » (Furetière). → Front, cit. 24.
3 (…) de hauts peupliers qui portaient leurs têtes superbes jusque dans les nues.
Fénelon, Télémaque, I.
2 (V. 1573). Vx ou littér. Qui est plein de magnificence et de somptuosité, qui donne une impression de grandeur et de luxe. ⇒ Imposant, magnifique, somptueux. || Palais superbes et magnifiques (→ Bâtir, cit. 10; plaire, cit. 38). || Superbe appartement (→ Billet, cit. 5). || « Souvent ce cabinet (cit. 5) superbe et solitaire »… || Superbes atours (cit. 3; → aussi Curieux, cit. 1). || Superbes rubis (→ 1. Or, cit. 12). || Superbes funérailles (→ Dévorer, cit. 17). || Superbe feu d'artifice (cit. 15).
4 C'est donc ici Esther le superbe jardin;
Et ce salon pompeux est le lieu du festin.
Racine, Esther, III, 1.
3 (V. 1760). Cour. Très beau, d'une beauté éclatante. ⇒ Splendide. || Une femme superbe (→ Mouvoir, cit. 14; penser, cit. 59). || Un superbe mâle (cit. 6). || Il était superbe en matelot (cit. 2). || Mais tu es superbe, avec ce costume ! — Une superbe jument (cit. 2). || Un superbe scarabée (→ Naturaliste, cit. 3; et aussi parnassien, cit.). || Bouquets, floraisons, arbres superbes (→ Manteau, cit. 11; promenade, cit. 5; rouge, cit. 10). || « Et le soleil, le soir, ruisselant et superbe » (→ Frugal, cit. 3). || Un temps superbe (→ Rosée, cit. 1). || Il faisait un soleil superbe. — Ce superbe morceau (cit. 14) de sculpture. || Ligne superbe (→ Élégance, cit. 2; enlever, cit. 33). || Meubles superbes (→ Incommode, cit. 1; rocaille, cit. 2).
5 Tiens, cousin, voici ce qu'on appelle une marcheuse. Léon montra l'une de ces superbes créatures qui à vingt-cinq ans ont déjà vécu soixante, d'une beauté si réelle et si sûre d'être cultivée qu'elles ne la font point voir.
Balzac, les Comédiens sans le savoir, t. VII, Pl., p. 17.
6 Un jeune homme et une jeune fille aux figures sombres, aux yeux constellés, riant et découvrant des mâchoires superbes.
Cocteau, le Grand Écart, I.
♦ (Sans nuance esthétique). Excellent, remarquable. || Une position, une situation superbe (→ Réparer, cit. 3). || Cette superbe ardeur (cit. 37) était tombée.
♦ Superbe de… : qui tire sa beauté, son éclat de… || Haillons superbes de misère (→ Cachemire, cit. 1). || Elle était superbe d'abandon, d'indifférence… — Iron. || Il est vraiment superbe d'inconscience.
♦ Sans compl. || Il est superbe, avec son inconscience !
7 Bécamel. — Comment, ne parlons plus de ça ? Je vous trouve superbe !
Beaudéduit. — Je n'ai pas la prétention d'être superbe… ce serait de la fatuité… je suis de ceux dont on ne dit rien.
E. Labiche, Un monsieur qui prend la mouche, 13.
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CONTR. Humble. — Affreux, effroyable, laid…
DÉR. Superbement.
Encyclopédie Universelle. 2012.