zone [ zon ] n. f.
• 1119; lat. zona, du gr. zônê, proprt « ceinture »
1 ♦ Géogr. Chacune des cinq parties de la sphère terrestre, divisée selon les cercles polaires et les tropiques, et caractérisée par un climat particulier. Vieilli Zones froides et glaciales, zone torride. — Mod. Zones polaires (arctique, antarctique), zones tempérées et zones tropicales. Par ext. Zones climatiques. Zones de végétation. — Astron. Partie de la sphère céleste, comprise entre deux cercles parallèles. La zone du zodiaque. — Géom. Partie d'une surface sphérique comprise entre deux plans parallèles.
♢ Par anal. (XVIe) Bande, partie allongée d'une surface (sphérique ou non). ⇒ ceinture. Les zones de l'onyx. « Le Lido est une zone de dunes irrégulières » (Chateaubriand). Des ciboires « entourés de zones d'émaux » (Gautier).
2 ♦ (1587) Surface quelconque; partie importante (d'une surface ou d'un volume). ⇒ 1. espace, région, secteur. Zone sismique, sujette aux tremblements de terre. Zone littorale. Zone de basse pression. — Zone pétrolifère.
♢ Anat. Zone radiculaire.
♢ Sc. Ensemble des faces d'un cristal qui sont parallèles à une direction (bord de la zone).
3 ♦ (1842 milit., polit.) Région, portion de territoire. Zone des frontières, zone des armées, des opérations, zones d'action, de défense, zones de tir, zone démilitarisée. Zone libre, zone occupée (en France, 1940-1942). « La division du pays en deux zones coupa Paris et la campagne » (Sartre). — Zone franche, soumise à un régime administratif et fiscal avantageux, en particulier à l'importation (franchise douanière). — Zones monétaires, dans lesquelles les échanges se font en une monnaie déterminée. La zone franc, la zone dollar. La zone euro. — Urbanisme Zone d'aménagement différé (Z. A. D.). Zone d'aménagement concerté (Z. A. C.). Zone à urbaniser en priorité (Z. U. P.). Zone industrielle (Z. I. ). Zone résidentielle. — Anciennt Zone bleue.
4 ♦ Fig. (1832) Domaine, région. Zone d'action, d'activité. « Zone de pureté et de rêve qui m'était interdite » (F. Mauriac). — Loc. De deuxième, de troisième zone : de second ordre, mineur, médiocre. « Poète et romancier [...] de seconde zone » (Henriot) .
5 ♦ (1923; désignation elliptique de la zone militaire fortifiée) Absolt LA ZONE : les faubourgs misérables qui se sont constitués (malgré la loi) sur les terrains des anciennes fortifications de Paris (⇒ zonard, zonier) . « La zone est devenue le paradis des spéculateurs » (Giraudoux). Les baraques de la zone. — Par anal. Banlieue d'une grande agglomération urbaine caractérisée par la pauvreté de ses aménagements. Loc. fam. C'est la zone : la situation est mauvaise, décourageante.
● zone nom féminin (latin zona, ceinture, du grec dzônê) Étendue de terrain, espace d'une région, d'une ville, d'un pays, etc., définis par certaines caractéristiques : Zone désertique. Zone résidentielle. Portion d'espace quelconque : Ne pas entrer ici, zone interdite. Portion d'un espace abstrait, d'un domaine d'activité, de pensée : Il y a dans sa vie quelques zones sombres. Zone d'influence. Géographie Espace délimité approximativement par des parallèles (zone tropicale, par exemple). Géologie Partie d'un étage comprenant l'ensemble des dépôts formés pendant le temps que caractérise une association de fossiles. ● zone (difficultés) nom féminin (latin zona, ceinture, du grec dzônê) Orthographe Le o ne prend pas d'accent circonflexe, bien qu'il se prononce fermé, comme le o de dôme. De même pour les mots dérivés ou apparentés : zonage, zonal, zonard, zoner, zonier, zoning, zonure. ● zone (expressions) nom féminin (latin zona, ceinture, du grec dzônê) De deuxième, de troisième zone, de second plan, mineur, médiocre, mauvais. La zone, autrefois, espace militaire qui s'étendait au-delà des anciennes fortifications de Paris, occupé illégalement par des constructions légères et misérables ; aujourd'hui, espace à la limite d'une ville, caractérisé par la misère de son habitat. Zone de desserte, ensemble des gares desservies à partir d'une gare de triage. Zone morte, synonyme de insensibilité. Zone d'aménagement concerté (Z.A.C.), zone à l'intérieur de laquelle une collectivité publique ou un établissement public réalise une opération d'aménagement et d'équipement de terrains qui sont ensuite cédés ou concédés à des utilisateurs privés ou publics. Zone d'aménagement différé (Z.A.D.), zone à l'intérieur de laquelle l'État ou la collectivité locale ont un droit de préemption en cas de vente de terrain. Zone contiguë, bande maritime s'étendant au-delà des eaux territoriales (12 milles au maximum à partir des côtes) et sur laquelle l'État riverain peut exercer le contrôle nécessaire en vue de prévenir et réprimer les contraventions à ses lois de police douanière, fiscale, sanitaire ou d'immigration. Zone d'éducation prioritaire (Z.E.P.), aire géographique circonscrite, caractérisée par des difficultés économiques et sociales, où l'action éducative est renforcée pour lutter contre l'échec scolaire. Zone économique maritime, synonyme de mer patrimoniale. Zone d'extension urbaine ou d'urbanisation, zone délimitée, dans le plan d'aménagement d'une agglomération, comme étant destinée à recevoir de nouveaux quartiers ou groupes d'habitations. Zones franches urbaines, zones limitativement énumérées qui, compte tenu des difficultés économiques et sociales qu'elles connaissent, bénéficient d'un dispositif d'exonération de charges sociales au profit des entreprises industrielles, commerciales ou artisanales (installation ou création d'emplois). [La loi du 14 novembre 1996 a également créé dans le même esprit les zones de redynamisation urbaine et de revitalisation rurale.] Zone frontière, territoire longeant la frontière d'un État et soumis à une réglementation particulière dans l'intérêt de la défense nationale. Zone industrielle (Z.I.), zone spécialement localisée et équipée en vue d'accueillir des établissements industriels. Zone d'influence, ensemble d'États ou de territoires réservés en fait ou en droit à l'influence politique exclusive d'un État. Zone d'intervention foncière (Z.I.F.), zone destinée à permettre la création de réserves foncières au profit de l'État ou de la collectivité locale par droit de préemption, mais à l'intérieur de zones déjà urbanisées. Zone à urbaniser par priorité (Z.U.P.), zone délimitée par arrêté ministériel et destinée à développer des constructions, à réaliser son urbanisation et à prévenir la spéculation par l'usage du droit de préemption. (Instituées en 1958, les Z.U.P. ont constitué l'élément essentiel de la réglementation de l'urbanisme jusqu'à la création des Z.A.C. et des Z.I.F.) Zone économique spéciale, en Chine, zone dans laquelle se déroulent des expériences d'économie de type capitaliste. Zone euro, ensemble des 11 pays de l'Union européenne (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas et Portugal) qui ont adopté l'euro comme monnaie unique le 1er janvier 1999 et auquel s'est jointe la Grèce le 1er janvier 2001. Zone de libre-échange, ensemble de territoires douaniers entre lesquels les droits de douane et les réglementations restrictives des échanges commerciaux ont été éliminés. Zone monétaire, ensemble de pays à l'intérieur duquel les monnaies, mutuellement convertibles, ont entre elles des parités fixes ou ajustables dans certaines limites ; zone formée par des pays dont la monnaie est rattachée à celle d'un pays centre, exerçant le rôle de monnaie dominante (par exemple, la zone franc). Zone de mémoire, partie de la mémoire centrale d'un ordinateur dont la capacité, exprimée en mots, caractères ou octets, est affectée à un rôle donné. Fusion de zone, méthode de purification des métaux, qui consiste à déplacer une petite zone fondue le long d'un barreau métallique dans le but de repousser aux extrémités de celui-ci les différentes impuretés qu'il contient. Zone d'action, étendue de terrain à l'intérieur de laquelle une unité militaire est appelée à agir. Zone de combat terrestre, portion d'un théâtre d'opérations où les forces terrestres et les forces aériennes tactiques sont appelées à agir. Zone de défense, depuis 1950, subdivision du territoire national à l'intérieur de laquelle s'exercent la coordination des efforts civils et militaires et la conduite interarmées des opérations. Zone de déploiement, partie de territoire où une grande formation réalise son dispositif en vue de son engagement immédiat ou ultérieur. ● zone (synonymes) nom féminin (latin zona, ceinture, du grec dzônê) Cybernétique. Zone morte
Synonymes :
- insensibilité
zone
n. f.
d1./d étendue déterminée de terrain, portion de territoire. Zone interdite. Zone militaire.
|| Zone monétaire: ensemble de pays définissant leur monnaie par rapport à celle d'un pays central.
— Zone franc: zone monétaire formée autour du franc français, créée en 1945.
|| COMM Zone douanière, soumise aux droits de douane, par oppos. à zone franche, où ces droits sont réduits pour certaines denrées.
|| ECON Zone de libre-échange.
|| URBAN Ensemble de terrains à utilisation spécifique et réglementée.
— (Suisse) Zone verte, où il est interdit de construire.
d2./d (Afr. subsah.) ADMIN Subdivision d'une commune ou d'une sous-région (selon les pays).
|| Siège de l'administration d'une zone.
— Maison de zone: dans la rép. dém. du Congo, mairie.
d3./d Fig. Domaine, région. Les zones du savoir aux confins de la chimie et de la physique.
|| Zone d'influence, où s'exerce l'influence politique d'un état.
|| Loc. De seconde zone: de qualité inférieure, médiocre.
d4./d GEOM Surface délimitée sur une sphère par deux plans parallèles coupant cette sphère.
d5./d GEOGR Chacune des cinq grandes divisions du globe terrestre déterminées par les cercles polaires et les tropiques et caractérisées par un climat particulier. Les deux zones polaires, les deux zones tempérées, la zone tropicale.
— Portion du globe terrestre caractérisée par la température, la pluviométrie, la végétation. Zone désertique. Zone semi-aride.
|| ASTRO Chacune des parties du ciel correspondant aux zones terrestres.
⇒ZONE, subst. fém.
A. — 1. Espace en forme de ceinture ou de bande, délimité sur une surface sphérique.
a) ASTRON. Partie de la sphère céleste déterminée par deux cercles parallèles. Les « Cartes de l'Académie de Berlin » furent (...) dressées; elles inventoriaient la zone zodiacale, y situant environ 40 000 étoiles (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 134).
b) GÉOGR. Chacune des cinq parties de la surface terrestre déterminées par les pôles, les cercles polaires et les tropiques, et correspondant approximativement à un type de climat. Zones polaires (zones froides et glaciales, vieilli) ; zones tempérées; zone tropicale (ou, vieilli, zone torride). En hiver les montagnes nous présentent l'image des zones polaires (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 126).
— En partic.
♦ Partie de la surface du globe terrestre qui s'étend dans le sens des parallèles. Zone subtropicale. Des eucalyptus! (...) ces superbes végétaux, les derniers géants de la zone extra-tropicale (VERNE, Île myst., 1874, p. 234). Une zone comprise environ entre le tropique du Nord et le 40e degré de latitude (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 50).
♦ Zone de climat, zone climatique. ,,Ensemble des régions soumises à un même climat`` (Envir. 1972). Parmi les grandes zones de climat et de végétation, aucune n'est marquée d'un cachet d'œcologie plus frappant que celle des forêts tropicales humides, approximativement circonscrites entre 10 degrés au Nord et au Sud de l'Équateur (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 121).
♦ Zone de végétation.
c) GÉOM. ,,Portion de la surface d'une sphère déterminée par deux plans sécants parallèles`` (UV.-CHAPMAN 1956).
2. Partie de forme allongée ou circulaire, naturellement délimitée sur une surface plane ou non.
a) GÉOL., MINÉR. Partie visible des couches superposées dont certains terrains, certaines pierres sont formés. Zones de l'onyx. Le grenat commun, où la structure en zones concentriques est fréquente, offre souvent des anomalies optiques (LAPPARENT, Minér., 1899, p. 485).
b) HIST. NAT. Bande, marque circulaire. Zones noires et blanches d'un plumage. De Geer eut l'idée de comparer ces strates claires et obscures [des argiles] aux zones concentriques qui permettent sur un tronc d'arbre de compter les années (ROTHÉ, Géophys., 1943, p. 123).
B. — Espace artificiellement ou naturellement délimité sur une surface plus grande.
1. a) Étendue de terrain ou de territoire marquée par un ou plusieurs caractères physiques ou géographiques particuliers. Zone de dunes, de forêts, de marécages; zone désertique, fertile, tempérée; zone ensoleillée, humide; zone houillère, pétrolifère; zone sismique. On a (...) envisagé l'installation de petites centrales nucléaires pour la fourniture d'électricité à des exploitations minières situées dans des zones relativement inaccessibles pour le transport des combustibles classiques (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 269).
— P. ext. Partie d'un espace quelconque qui se distingue par un trait particulier. En passant dans la zone des rosiers, ils s'étaient fait de larges couronnes (LOTI, Mariage, 1882, p. 151). Il y avait [au théâtre], un peu devant les baignoires, à droite, une zone étrange d'où toujours, sur les mêmes répliques, éclataient et se propageaient les rires (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 264).
b) Partie d'un terrain, étendue de territoire sur laquelle s'exerce un certain type d'activités. Zone agricole, cultivée, pastorale; zone de communications; zone d'entretien, de fret. La bonne exploitation commerciale du journal exige un tirage maximum dans sa zone de vente (Civilis. écr., 1939, p. 40-3). Une troisième zone d'exploitation [de l'or] est découverte en Sibérie (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 341).
— SPORTS (jeux de ballon). ,,Secteur du terrain de jeu délimité par des lignes`` (PETIOT 1982).
♦ Défense de zone. [P. oppos. à défense individuelle] Défense qui consiste à mettre sous la protection d'un surnombre de joueurs le secteur menacé (d'apr. PETIOT 1982).
c) ANAT., BIOL. Partie, région d'un organe, d'un organisme qui se distingue par un caractère particulier. Zone irritée de la peau; zone malade, saine; zone corticale. Dans les seiches et les calmars, l'ouverture du suçoir est entourée d'une zone cartilagineuse (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 410).
♦ Zone érogène. Zone hystérogène. V. hystérogène2.
d) INFORMAT. Zone de mémoire. ,,Partie d'une mémoire centrale ou périphérique affectée à une fonction particulière`` (LE GARFF 1975).
2. a) Territoire, périmètre soumis à un régime ou à un statut particulier, sur le plan administratif, économique ou légal. Zone postale; zone de sécurité. Le paquet que nous lançions (...) se défit en l'air, de sorte qu'une partie de son contenu tomba dans la zone interdite, qui, de part et d'autre des barbelés, empêchait que les Russes et nous puissions nous joindre (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 170).
b) Spécialement
— DR. FISCAL. Zone franche. V. franc3 I B.
— DR. INTERNAT. Zone de libre-échange.
♦ Zone d'influence. Ensemble d'États ou de territoires réservés par traité à l'influence politique exclusive d'un État. L'Europe de l'Est fait partie de la zone d'influence soviétique depuis les accords de Potsdam et Yalta en 1945 (Jur. 1985).
♦ Zone frontière. Partie du territoire longeant la frontière d'un État et soumise à une réglementation particulière dans l'intérêt de la défense nationale. Cette zone frontière, à cheval sur la France et la Belgique, est peuplée surtout de hors-la-loi auxquels se mêlent nombre de bandits (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 37).
♦ Zone monétaire. Ensemble constitué, à la suite d'un accord formel ou en conséquence d'un état de fait, par un groupe d'États ou de territoires ayant des intérêts économiques communs, qui observent des règles particulières dans leurs relations monétaires et confient à la monnaie du principal d'entre eux un rôle essentiel dans les règlements internes à la zone et avec le reste du monde (d'apr. BERN.-COLLI 1981). Zone dollar; zone sterling. Zone franc. V. franc2.
— [Dans un cont. milit.] Zone démilitarisée, militaire. Zone libre. V. libre I A 2 b. Zone no-no. Zone non occupée. Synon. fam. de zone libre. Voici, tel que nous le donne un hebdomadaire de la zone no-no, le récit d'une journée à Vichy (M.-E. GRANCHER, Le Temps des colonels, 1955, p. 218). Zone occupée. V. occupé A 2.
3. En partic. Zone militaire, ou absol., la zone. Espace militaire qui s'étendait au voisinage immédiat des anciennes fortifications de Paris, occupé illégalement par des constructions légères et misérables. Ce matin, au Point-du-Jour, commence la démolition des maisons de la zone militaire, au milieu du défilé des déménagements de la banlieue (GONCOURT, Journal, 1870, p. 587). Au contact même de l'enceinte, sur tout son pourtour, il s'était développé (...) une sorte de ville annulaire collée à l'autre et vivant de ses résidus. La zone militaire, qui interdisait les maisons, tolérait les masures et les baraques (ROMAINS, Homme bonne vol., 1932, p. 292).
— P. anal. Faubourg caractérisé par un habitat misérable; banlieue industrielle, mal aménagée, d'une grande agglomération urbaine. Chiffonniers de la zone. Le monde barbare qui s'étendait à Clignancourt entre les murs du boulevard extérieur et les villages boueux de la zone (NIZAN, Conspir., 1938, p. 78).
— Expr. pop., fig. C'est la zone. ,,La situation est mauvaise, c'est décourageant`` (GDEL).
4. Territoire qui répond à certaines normes ou qui est soumis à un règlement particulier, notamment en matière d'aménagement et d'urbanisme. Zone piétonnière, résidentielle.
♦ Zone bleue. V. bleu I C.
♦ Zone d'action rurale. ,,Région où la population rurale a tendance à partir et où les pouvoirs publics favorisent l'implantation de petites industries`` (BARR. 1974).
♦ Zone industrielle. Zone située à la périphérie d'une agglomération et équipée en vue d'accueillir des établissements industriels. Des méthodes commandées par des principes analogues régissent les créations de zones industrielles (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 356).
♦ Zone d'aménagement concerté (abrév. Z.A.C.). Zone foncière à l'intérieur de laquelle une collectivité publique ou un établissement y ayant vocation intervient en vue de réaliser l'aménagement et l'équipement de terrains, soit afin de les utiliser, soit afin de les rétrocéder après équipement à des constructeurs publics ou privés. V. Z.A.C. ex.
♦ Zone d'aménagement différé (abrév. Z.A.D.). Zone foncière, généralement située en secteur péri-urbain, à l'intérieur de laquelle une personne publique ou une société mixte d'aménagement peut exercer un droit de préemption sur les terrains bâtis ou non bâtis, en vue de limiter les spéculations foncières. V. Z.A.D. ex.
♦ Zone à urbaniser en priorité (abrév. Z.U.P.). Zone foncière qui doit avoir une superficie suffisante pour contenir 500 logements, à l'intérieur de laquelle la collectivité publique acquiert les sols et réalise infrastructures et équipements avant de les rétrocéder à des utilisateurs publics ou privés, afin de permettre, sous son contrôle, une urbanisation rapide et concertée. V. Z.U.P. ex.
5. DÉFENSE. Partie de territoire où s'exerce l'action de forces militaires. Zone de bataille, de combat, d'opération(s), de tir. Dès le mois d'août 1914, je demandai (puisque j'avais le brevet d'infirmière) à être envoyée dans un hôpital de la zone des armées (MAUROIS, Climats, 1928, p. 159).
C. — Au fig.
1. Domaine à l'intérieur duquel se développe l'action ou l'activité d'une personne ou d'un ensemble de personnes. Zone d'activité, d'influence, de recherche. Vous ajouterez que dans votre zone d'autorité, vous êtes disposé, en conséquence, à recréer une impression de détente (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 608).
2. Domaine abstrait à l'intérieur duquel se développe une activité mentale ou psychologique. Zones sombres, claires de la conscience; zone de rêve, de tristesse; zone floue de la mémoire. Une étude attentive des diverses zones affectives de l'espèce humaine révélerait partout non pas l'identité des éléments, mais la composition analogue, le même plan (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 179). Cela fait autour de lui et de ses travaux de directeur, par eux-mêmes assez fastidieux, une zone d'ennui, de mesquinerie, de platitude dont il doit se sentir, par moments, accablé (LARBAUD, Journal, 1935, p. 365).
3. Classe, catégorie. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦ De seconde zone. De second ordre. Ce sont en réalité des ouvriers de deuxième zone de la deuxième formation, des ouvriers embourgeoisés, (les pires des bourgeois) (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1110).
Prononc. et Orth.:[zo:n]. Att. ds Ac. dep. 1694; Ac. 1740-98: ,,la première syllabe est longue``. FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 3 1788: zône. Étymol. et Hist. A. 1. 1119 « chacune des cinq grandes divisions du globe terrestre que l'on conçoit séparées par des cercles parallèles à l'équateur et qui correspondent approximativement aux grands types de climats » (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. I. Short, 401); 1552 p. ext. « partie de la surface du globe qui s'étend dans le sens des parallèles » zone torride (RABELAIS, Briefue declaration ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 197); 2. ca 1366 « partie de la sphère céleste déterminée par deux cercles parallèles » (ORESME, Traité de la sphère, ms. B.N. fr. 1350, f° 19 v°: selon ces V zones sont en la terre V parties ou plages ou regions); 3. fin XVIe s. « espace plus ou moins étendu en forme de bande » ici « chemin que le soleil semble parcourir dans le ciel » (D'AUBIGNÉ, La Création, chant second ds Œuvres compl., éd. Réaume de Caussade, t. 3, p. 339); 4. a) 1752 minér. (Trév.); b) 1752 hist. nat. « bande ou marque circulaire » (ibid.); cf. 1780 on distingue des zones, des rhombes, des zigzags (BUFFON, Hist. nat., Oiseaux, t. 7, p. 89); 1933 géol. zones paléontologiques (Lar. 20e); 5. 1812 « partie de la surface d'une sphère limitée par deux plans parallèles » (MOZIN-BIBER); 6. 1812 « vide entre deux cordages roulés sur un cylindre » (ibid.); 7. 1842 zone militaire (Ac. Compl.); en partic. 1923 zone « à Paris, zone militaire qui s'étendait au-delà des anciennes fortifications de Paris, occupée par des constructions légères et misérables » (GIDE, Journal, p. 756: [le] « terrain de zone » au delà des fortifs); d'où 1932 « espace limite d'une ville occupée par un habitat misérable » des gens de la zone (CÉLINE, Voyage, p. 412). B. 1. 1588 [éd. 1604] « région, contrée » (P. CRESPET, Discours de l'âme, I, 152 v° ds R. Philol. fr. t. 45, p. 151); en partic. 1784 « étendue de terrain ou de territoire, de configuration quelconque, répondant à un caractère ou à un ensemble de caractères » zones sablonneuses (BERN. DE ST-P., Ét. nat., t. 1, p. 285); 2. a) 1761 « domaine limité dans lequel se produit un phénomène, s'exerce l'action de quelque chose » (D'ALEMBERT, Doutes et Questions sur le calcul des probabilités ds Œuvres philos., hist. et littér., Paris, J.-F. Bastien, an XII, t. IV, 1805, p. 307); ) 1964 zone crépusculaire (Lar. encyclop.); ) 1964 zone optique (ibid.); b) 1832 « domaine limité à l'intérieur duquel s'exerce l'action d'une personne ou d'une collectivité » leurs zones respectives (BALZAC, Curé Tours, p. 226); 1890 pol. zone d'influence (La Vie polit. à l'étranger, p. 320 ds QUEM. DDL t. 21); c) 1845 « territoire soumis à un statut ou à un régime légal, administratif ou économique donné » (BESCH.); d'où ) 1941 zone occupée (L'Œuvre, 18 janv.); 1941 zone interdite (ibid., 25 janv.); ) 1903 zone frontière (A. BERNARD, Le Commerce au Maroc ds R. gén. des sc. pures et appliquées, t. 14, p. 146a); ) 1923 zone franche (Lar. univ.); ) 1952 zone dollar (Le Monde, 19 janv., p. 1, col. 2); ) 1957 zone bleue (L'Aurore, 9 oct., 1f. ds QUEM. DDL t. 20, s.v. disque de stationnement); d) 1890 « partie d'une surface quelconque qui se distingue du reste par un caractère ou un trait particulier » zones hystérogènes (J. M. CHARCOT, Leçons sur les maladies du système nerveux, Paris, Lecrosnier et Babé, III, 88 ds LAPL.-PONT. 1967); e) 1910 « partie de territoire dans laquelle s'exerce l'action des forces militaires » zone de manœuvre (CHARLOT, in La Revue, n° 20, 15 oct., p. 194 ds QUEM. DDL t. 21); 1910 zone des feux (ibid.); 1918 zone d'action (F. ENGERAND, in Le Correspondant, 10 mai, p. 398, ibid.); 1918 zone des armées (ibid.); 1943 zone de défense (Military Dictionary, p. 368 [U.S. Government Printing Office], ibid.); f) 1941 « territoire répondant à certaines normes ou soumis à un règlement particulier en matière d'aménagement ou d'urbanisme » zone industrielle ... zones résidentielles (G. BARDET, Probl. d'urban., p. 164); 1955 zone critique (Arrêté du 28 août ds J.O. du 8 oct. 1955 d'apr. ROMEUF t. 2); 1960 zones d'action rurale (d'apr. CABANNE Géogr. 1984); 1962 zone à urbaniser par priorité (RÉAU-ROND. Suppl., s.v. urbanisme,38, 2e [procédure des Z.U.P. instituée en 1958 d'apr. CABANNE Géogr. 1984]). Empr. au lat. class. zona « ceinture » (gr. ) puis à partir de l'époque impériale terme de géogr. (de même en gr.). Fréq. abs. littér.:1 820. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 078, b) 920; XXe s.: a) 636, b) 5 092.
DÉR. 1. Zonaire, adj. Qui présente des zones. Les géologues, depuis longtemps, s'accordent pour admettre la composition zonaire de notre planète (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 200). — []. — 1re attest. 1803 (BOISTE); de zone, suff. -aire1. 2. Zonard, -arde, subst. masc. et adj., pop. a) ) Subst. masc. [Corresp. à supra B 3] Habitant de la zone, d'une zone. Des zonards en cuir noir (Actuel, nov. 1982, p. 185, col. 3). ) Adj. Qui a, qui évoque l'aspect misérable et sordide de la zone, d'une zone. Le livre s'appelle: Une baraque rouge et moche comme tout à Venice, Amérique (...). Vous me direz: encore un roman zonard! (Actuel, nov. 1982, p. 76, col. 1). Relatif à la zone, à une zone. Un cocon chaleureux au milieu des gravats, drôle de terminus pour notre périple zonard (Actuel, nov. 1982, p. 185, col. 3). b) Subst. masc. et adj. [Corresp. à infra zoner dér. 4 b ] (Personne) qui zone. Dans « Affreux, sales et méchants », du même Ettore Scola (1975, primé à Cannes), Manfredi, méconnaissable, se vautre dans l'ignominie, il est ce vieillard zonard, avare, paillard, et borgne de surcroît (L'Express, 14 mars 1977, p. 40, col. 2). — [], fém. [-]. — 1res attest. a) 1894 arg. milit. « soldat de première classe » (67 Infanterie, Soissons ds ESN. 1955), b) [1920-40 (?) d'apr. CELLARD-REY 1980] 1969 « habitant de la zone » d'où « marginal qui mène une existence précaire, vivant d'expédients » (TRISTAN RENAUD ds Les Lettres fr., 8 janv., p. 5, col. 3); de zone, suff. -ard. 3. Zoné, -ée, adj., hist. nat. [Corresp. à supra A 2] Qui présente des zones de constitution ou d'aspects différents. Bois, silex zoné; coquille zonée; aspect zoné d'une roche. Les albâtres (...) se distinguent des marbres proprement dits par leur structure zonée et fibreuse (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 87). — [zone]. — 1re attest. 1817 « qui présente des zones » (S. GÉRARDIN, Dict. raisonné de bot., Paris, Dondey-Dupré); de zone, suff. -é. 4. Zoner, verbe. [Corresp. à supra B 3] a) Empl. pronom., arg. Se coucher. Le chef de la Volante était parti se zoner en claquant la lourde (LE BRETON 1960). b) Empl. intrans. ) Arg. Coucher. N'importe où on zonait fallait toujours se tailler à l'aube (LE BRETON, Malfrats and Co, 1971, p. 72 ds CELLARD-REY 1980). ) Pop. Mener une existence précaire, marginale; p. ext., flâner sans but précis, par désœuvrement. J'ai quitté la famille à 17 ans. J'ai zoné. Fréquenté la rue, tous les milieux, tous les lieux (Télérama, 18 févr. 1987, p. 59, col. 1). — [zone], (il) zone [zo:n]. — 1res attest. 1952 pron. « rentrer chez soi pour se coucher » (arg. des voyous ds ESN. 1966), cf. 1957 (SAN ANTONIO, Des gueules d'enterrement, p. 162 ds CELLARD-REY 1980), 1971 intrans. (LE BRETON, loc. cit.); de zone (étymol. I, 7), dés. -er. 5. Zonier, -ière, subst. et adj. a) [Corresp. à supra B 3] ) Subst., fam. Habitant de la zone. Ces squatters (...) vivaient, comme aujourd'hui nos zoniers, dans de misérables abris de planches, avec cuisine en plein vent et des linges à la fenêtre (MORAND, New-York, 1930, p. 224). ) Adj. Relatif à la zone. Jardin zonier. Il n'y avait autour de nous que terrains vagues, petits ateliers, remises ou écuries, baraques zonières, entreprises insalubres, équarrisseurs (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 63). b) Subst. [Corresp. à supra B 2 b] Habitant d'une zone franche ou d'une zone frontière. (Dict. XXe s.). — [zonje], fém. [-]. — 1res attest. [fin XIXe s. d'apr. BL.-W.1-5 sans précision de sens] a) ) 1907 subst. « cabaretier ou maraîcher qui habite les baraques de la zone militaire parisienne » (FRANCE, p. 484), 1923 plus gén. « habitant de la zone » (Lar. univ.), ) 1923 id. « habitant d'une zone frontière, d'une zone franche » (ibid.), b) 1935 adj. boulevard zonier (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! p. 147); de zone, suff. -ier.
BBG. — BERGHAMMER. Un Bonnet tricolore au dict. F-E-D. Leb. Spr. 1979, t. 24, n° 1, p. 41, 42. — BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 205. — Dossiers de mots. Néol. Marche. 1976, n° 1, pp. 113-114; 1979, n° 6, p. 312. — FORTIN (A.). Urban. et environnement. Néol. Marche. 1981, n° 25, pp. 85, 86, 88. — GENDROT (D.). Épuration des eaux. Néol. Marche. 1983, n° 34, p. 33. — QUEM. DDL t. 17, 21, 23, 28, 31, 37 (s.v. zonard), 41. — SCHMIDT (H.). Fr. vivant... Praxis. 1970, t. 17, p. 74.
zone [zon] n. f.
ÉTYM. 1119, en géogr., inusité jusqu'au XIVe — il est encore jugé « savant et pédant » au XVIIe (Vaumonière, in Brunot, H. L. F., t. IV, p. 421); lat. zona; grec zônê, proprt « ceinture ». → Zona.
❖
———
I Espace en forme de ceinture, de bande.
1 (1532, J. Parmentier). Géogr. Chacune des cinq parties de la sphère terrestre, divisée selon les cercles polaires et les tropiques, et caractérisée par un climat particulier. — Vieilli. || Zones froides et glaciales, zones tempérées, zone torride (→ Attiédir, cit. 2; hiver, cit. 6), ou (vx) zone brûlante (→ Phaéton, cit. 4, Buffon). — Mod. || Zones polaires (arctique, antarctique), zones tempérées et zone tropicale. — Par ext. || Zones climatiques. || Zones de végétation.
♦ (1690, Furetière). Par anal. || Une zone chaude, torride, froide… : une région où le climat est chaud, torride… (→ Montagne, cit. 7). || La zone où se trouve la neige (→ Gravir, cit. 9).
1 Lorsque, partant d'un pays méridional, vous remontez vers le nord, vous vous apercevez qu'en entrant dans une certaine zone on voit commencer une espèce particulière de culture et une espèce particulière de plantes (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. I, p. 9.
2 (V. 1370). Astron. Partie de la sphère céleste déterminée par deux cercles parallèles. || La zone du zodiaque.
3 (1812). Géom. Partie d'une surface sphérique comprise entre deux plans parallèles. || Zone limitée par un plan tangent à la sphère (calotte sphérique).
4 (XVIIIe). Cour. Partie allongée (d'une surface sphérique ou non). ⇒ Bande, ceinture. Bande (ou marque) circulaire (lorsqu'il y en a plusieurs). || Zones noires et blanches (d'un plumage, Buffon). || Zones de l'onyx. — Une zone de dunes (→ Aréneux, cit. 2, Chateaubriand). || Bande ou zone de forêt (→ Futaie, cit. 2). || Les nues (cit. 2) se déroulaient en zones diaphanes (→ aussi Phosphore, cit. 1). || Ciboires entourés de zones d'émaux (→ Nieller, cit.). || Zones concentriques de la décoration d'une coupole. || Zones circulaires autour du point central d'une cible. — Admin. Bande de territoire (→ ci-dessous, II., 2.).
2 La large zone que la maison capétienne avait ajoutée à l'étroite lisière du traité de Verdun fut bien l'acquisition personnelle de cette maison.
Renan, Discours et conférences, Qu'est-ce qu'une nation ?, Œ. compl., t. I, II, p. 894.
———
II (1587, répandu XVIIIe).
3 Derrière cette rude et héroïque zone de Dauphiné, Franche-Comté, Lorraine, Ardennes, s'en développe une autre tout autrement douce, et plus féconde des fruits de la pensée. Je parle des provinces du Lyonnais, de la Bourgogne et de la Champagne. Zone vineuse, de poésie inspirée, d'éloquence, d'élégante et ingénieuse littérature.
Michelet, Hist. de France, III.
♦ Les zones de l'atmosphère (→ Géographique, cit. 3). || Zones d'un séisme. || Zone sismique, sujette aux tremblements de terre. || Zone de fracture. || Zone littorale (cit.), lacustre. || Zones de faible pression (→ Dépression, cit. 2). || « On pourrait diviser les vents par zones » (Buffon). — Zone houillère, pétrolifère.
♦ Anat., biol. Région, partie (d'un organisme, d'un organe). || Zones de l'embryon (→ Plaque, cit. 12). || Zones corticales (du cerveau). || Zone radiculaire. — Zone spasmogène (ou hystérogène), zone tussigène, zone réflexogène (ou de provocation). || Zone érogène. — Phys. || Zone de silence.
♦ Sc. Ensemble des faces (d'un cristal) qui sont parallèles à une direction (bord de la zone).
♦ Inform. || Zone de mémoire. ⇒ 1. Mémoire.
2 (1842; milit., polit.). Région, portion de territoire. || Zone des frontières, zones militaires. || La zone des armées, des opérations. || Zones d'action, de défense, zones de tir, zone de protection (→ Mercanti, cit. 1), zone démilitarisée. || Zone libre, zone occupée (en France, 1940-42). → Monter, cit. 11; occuper, cit. 14.
4 — Vous êtes Français ! m'écriai-je.
— Ça vous dérange ?
— Au contraire.
— Vous passez en douce ?
— Oui, répondit Jeanne.
— La patrouille allemande est à cinq minutes; nous venons de nous croiser.
Jeanne se mit en colère :
— Mais où sommes-nous ? En zone libre ou en zone occupée ?
— Ni l'une, ni l'autre. No man's land comme on dit. Ils patrouillent, nous patrouillons.
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 79.
♦ Ligne de démarcation entre des zones.
5 Les Allemands franchirent immédiatement la ligne de démarcation afin de « défendre » la côte méditerranéenne; mais peu nous importait que la fiction d'une zone « libre » fût balayée.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, VII.
6 Dans le faux jour du crépuscule, la place, piquée de globes électriques, sillonnée de véhicules, s'étendait devant lui : zone de démarcation entre deux univers.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 143.
♦ Zone franche, soumise à un régime administratif spécial (franchise douanière). — Zone frontière, dans laquelle certaines lois fiscales particulières sont appliquées. || Zone de libre échange. || Zones postales (⇒ aussi Secteur). || Zones monétaires, dans lesquelles les échanges se font en une monnaie. || La zone franc, la zone dollar, la zone sterling. || La zone euro. ⇒ aussi Bloc (monétaire). — Écon. || Zones industrielles, agricoles. || Zones témoins.
♦ Urbanisme. || Zone à aménagement différé (Z. A. D. [zad]), dont l'aménagement est prévu pour une époque ultérieure. || Zone d'aménagement concerté (Z. A. C. [zak]). || Zone à urbaniser en priorité (Z. U. P. [zyp]). || Zone industrielle. || Zone résidentielle. — Zone d'éducation prioritaire (Z. E. P.).
7 Le 27 novembre 1912, quelques mois après l'établissement de notre Protectorat, avaient été conclus entre la France et l'Espagne les accords relatifs à la zone d'influence espagnole. Ce terme « zone d'influence » définit le caractère de l'établissement de l'Espagne dans cette zone. Il n'existe qu'un Protectorat, celui exercé par la France sur le Maroc.
L. H. Lyautey, Paroles d'action, p. 152.
♦ (1951). || Zone-tampon.
♦ (Sur un aérodrome). || Zone de fret. || Zone de sécurité. || Zone d'entretien du matériel volant. — (Parachutisme). || Zone de saut, de largage (angl. drop zone).
♦ Sports. Secteur (d'un terrain de jeu). || Zone de hors-jeu (au rugby). Loc. || Défense de zone, qui protège un secteur menacé (basket, hand-ball; opposé à défense individuelle).
♦ Anciennt. En France. (1957). || Zone bleue : zone urbaine où le stationnement des véhicules est réglementé. → Disque de stationnement.
3 Fig. Domaine, région. — (1918, zone d'action, milit.). || Zone d'action, d'activité, à l'intérieur de laquelle s'exerce l'action, l'activité (d'une personne ou d'un groupe). ⇒ Aire (C.). || Zone de recherche. — Les zones vulnérables d'un peuple (→ Centre, cit. 9). || Une zone de pureté et de rêve (→ 2. Calme, cit. 3), d'extase (→ Hausser, cit. 13; et aussi isolement, cit. 5; nature, cit. 30). — Didact. || Zones « de la conscience » (Merleau-Ponty), « de la matière » (Teilhard de Chardin), etc. || Le champ « désigne une zone où ont lieu des échanges énergétiques » (Matoré, l'Espace humain).
8 (…) en vain mon regard fouillait l'horizon, cherchant à repérer la zone occulte qu'aucun écran ne masquait et qui demeurait cependant invisible.
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, I, p. 83.
♦ ☑ Loc. De seconde zone (→ Malheureux, cit. 29), de troisième zone : de second ordre, médiocre, mineur. || Un écrivain de seconde zone.
4 (Déb. XXe; par ellipse de zone militaire fortifiée). Absolt. || La zone : les faubourgs misérables d'habitations précaires construites sur les glacis des dernières fortifications de Paris, avant leur démantèlement, en 1919, puis sur l'emplacement de ces fortifications, après leur démolition. || Les terrains vagues, les baraques de la zone (⇒ Zonard, zonier).
9 (…) et la nuit elles rentraient coucher dans leur cabane en boîtes à savon de la grande zone.
Paul Morand, l'Europe galante, Glace à trois faces, II.
9.1 (…) sur la zone flottait un brouillard léger estompant le décor bancal et les allées de mâchefer.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 60.
10 (…) il n'est pas rare de découvrir, au pied des plus grands buildings, le long d'une avenue aristocratique, une « zone » de petits potagers misérables.
Sartre, Situations III, p. 105.
11 Les petits zoniers obtiennent sur certains points les indemnités prévues et vont simplement s'installer sur un point de la zone moins visé par la voirie, où ils deviennent à nouveau propriétaires et indemnisables.
Giraudoux, De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, V, p. 125.
♦ Par ext. Banlieue d'une grande agglomération urbaine (souvent banlieue industrielle, pauvre, mal aménagée…).
❖
Encyclopédie Universelle. 2012.