léger, ère [ leʒe, ɛr ] adj.
• legier 1080; lat. pop. °leviarius, class. levis
I ♦
1 ♦ Qui a peu de poids, se soulève facilement. Léger comme une plume, comme une bulle de savon. C'est très léger (cf. Ça ne pèse rien). Un léger bagage. Vêtement léger à porter. Gaz plus léger que l'air. — Loc. Les plus légers que l'air : les ballons. — Sport Poids léger.
♢ De faible densité. L'aluminium est un métal léger. « une matière légère semblable à la pierre ponce » (Buffon). Huiles lourdes et huiles légères.
♢ Qui n'est pas lourd, pas massif. Matériaux légers. Construction légère, peu solide.
♢ Industrie légère.
♢ (1690) Qui ne pèse pas sur l'estomac. ⇒ digestible. Aliment, repas léger. Cuisine légère. ⇒ allégé; diététique. — Advt Manger léger.
♢ Facile à transporter. Armes légères. ⇒ mobile.
2 ♦ Qui est ou donne l'impression d'être peu chargé. Avoir l'estomac léger. ⇒ creux, vide. Fig. Avoir la tête légère : être écervelé, ne rien avoir dans la tête (cf. Tête de linotte). Le cœur léger : sans inquiétude ni remords.
3 ♦ Qui semble ne peser guère; qui se meut avec aisance et rapidité. ⇒ agile , leste, souple, vif. « Légère et court vêtue, elle allait à grands pas » (La Fontaine). Danseuse légère comme un papillon, comme l'air. ⇒ aérien, ailé. Être, se sentir léger, alerte, dispos. — Par ext. Empreint de finesse, de délicatesse (dans son mouvement). Démarche souple et légère. Pas, pied léger. Une main légère. — Loc. Avoir la main légère : ne pas faire sentir l'autorité qu'on exerce.
4 ♦ Qui est peu appuyé. Tableau peint par touches légères. ⇒ délicat.
5 ♦ Mus. Voix légère, qui se meut aisément (vocalises, trilles) dans les registres aigus. Soprano, ténor léger. Par ext. Rôle léger, qui exige une voix légère.
6 ♦ Qui a peu de matière, de substance (opposé à épais). Une légère couche de neige. ⇒ mince. Étoffe légère. ⇒ 2. fin. « L'azur couvre les toits de son léger tulle bleu » (Renard). Vêtements d'été frais et légers. Dentelles légères. ⇒ vaporeux; arachnéen. — (Opposé à fort, concentré). Vin léger, peu alcoolisé. Cigarettes légères, extra-légères, à faible teneur en nicotine et en goudrons. ⇒ light. Café, thé léger. ⇒ faible. Parfum léger, qui n'entête pas. — (Opposé à profond) Sommeil léger.
7 ♦ Qui a de la délicatesse, de la grâce dans la forme. ⇒ délicat, 1. délié, élégant, gracieux. Taille légère. ⇒ élancé, 2. fin, svelte. Flèche, tour légère.
II ♦ Peu sensible, peu perceptible; peu important. ⇒ faible, petit. Un léger mouvement. Coup léger. « une coloration légère, très faible, à peine sensible » (Baudelaire). Bruit léger. ⇒ imperceptible. Un léger accent étranger. Un léger goût. Douleur légère (⇒ supportable) . Malaise léger. Blessure légère, sans gravité. Par ext. Blessés légers et blessés graves. Débile léger (opposé à profond) . — (Abstrait) Faute légère. ⇒ véniel. Peine légère. Une différence très légère. ⇒ insensible. Une légère amélioration. Avoir un léger doute. Les nuances les plus légères. ⇒ infime. Légère tristesse.
III ♦ (1174) Fig.
1 ♦ (Personnes) Qui a peu de profondeur, de sérieux. ⇒ frivole, futile, insouciant, superficiel. Une fille légère et frivole. Garçon ignorant et léger. ⇒ étourneau. Un caractère léger. — Être, se montrer léger dans sa conduite, dans ses jugements. ⇒ déraisonnable, dissipé, distrait, écervelé, étourdi, imprévoyant, imprudent, inconséquent, irréfléchi (cf. Ne pas avoir de plomb dans la cervelle). « Je ne voudrais pas, à cause de mon âge surtout, avoir l'air trop léger » (Stendhal).
♢ (Abstrait) Fam. Qui manque de consistance, d'approfondissement. ⇒ insuffisant. Sujet de dissertation traité de façon plutôt légère. ⇒ superficiel. C'est un peu léger. ⇒fam. jeune (I, 11o).
2 ♦ Vx Qui change trop aisément de sentiments, d'opinions, d'occupations. ⇒ capricieux, changeant, inconstant. « Quoi de plus léger que la femme ? » (Musset). — Mod. Spécialt (en amour) ⇒ volage. Femme légère.
♢ Par ext. Qui est trop libre. Propos légers. ⇒ grivois; libre, licencieux. Mœurs légères.
3 ♦ Qui a de la grâce, de la délicatesse, de la désinvolture sans lourdeur. ⇒ 1. badin, dégagé, désinvolte, enjoué. Ironie légère. « j'arrêtai par mon sérieux sa gaîté qui me parut trop légère » (Laclos).
4 ♦ Facile à comprendre, gai (poésie, musique). Poésie légère. Musique légère (opposé à classique) .
5 ♦ Loc. adv. (1544; sens pr.) À LA LÉGÈRE : sans avoir pesé les choses, sans réfléchir. ⇒ inconsidérément, légèrement. Parler à la légère (cf. À tort et à travers). S'engager à la légère dans une entreprise aventureuse. Prendre les choses à la légère, avec insouciance.
⊗ CONTR. Lourd; accablant, embarrassant, encombrant, 1. fort, gros, indigeste, pesant. Épais, dense. — Important. — Circonspect, posé, sérieux. Constant, fidèle. Raisonnable, sévère.
● léger adverbe Manger léger, manger des aliments faciles à digérer ou manger peu. ● léger (expressions) adverbe Manger léger, manger des aliments faciles à digérer ou manger peu. ● léger, légère adjectif (latin populaire leviarius, du latin classique levis) Dont la densité est peu élevée ou moins élevée qu'une autre : L'aluminium est plus léger que le fer. Qui pèse peu, qu'on peut facilement porter, soulever : N'emporter avec soi qu'un bagage léger. Qui n'est pas massif, lourd, qui ne donne pas une impression de grande solidité : Constructions légères. Qui est peu dense, peu serré, qui a peu d'épaisseur, dont la texture est fine : Une légère couche de neige. Tissu léger. Qui est peu concentré, pas fort : Un café léger. Qui ne charge pas l'estomac, peu copieux, qui se digère bien : Prendre un dîner léger. Qui n'est pas appuyé : Peindre en touches légères. Peu perceptible, peu sensible : Ce vin a un léger goût de bouchon. Qui a de la délicatesse, de la finesse, de la grâce : Mouvements légers d'une danseuse. Qui nécessite des moyens techniques peu importants : Équipe médicale d'intervention légère. Qui se sent alerte, dispos, frais : Se sentir léger après une douche. Qui se sent libre de toute préoccupation, en particulier morale : Avoir le cœur léger. Qui est peu important, peu grave, qui ne représente pas une trop grande charge : Une peine légère pour le délit. Qui manque de sérieux, qui fait preuve d'imprudence : Vous avez été bien léger de vous engager sans garanties. Qui est volage, inconstant : Femme légère. Œnologie Se dit d'un vin qui possède peu de couleur, de corps et d'alcool. ● léger, légère (citations) adjectif (latin populaire leviarius, du latin classique levis) Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Je suis chose légère et vole à tout sujet ; Je vais de fleur en fleur, et d'objet en objet. Fables, les Deux Rats, le Renard et l'Œuf Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. Fables, la Laitière et le Pot au lait ● léger, légère (difficultés) adjectif (latin populaire leviarius, du latin classique levis) Emploi Blessé léger → blessé ● léger, légère (expressions) adjectif (latin populaire leviarius, du latin classique levis) À la légère, sans réflexion, d'une manière inconsidérée ou avec insouciance : Parler à la légère. Léger comme une plume, comme l'air, comme une bulle, très léger. Musique légère, musique de variété. Poésie légère, dont le sujet est peu important et dont le principal mérite consiste dans la facilité, dans la grâce. Sommeil léger, que peu de chose suffit à troubler. Sol léger, terre légère, sol, terre facile à travailler, aux éléments sans cohésion. Ouvrages légers ou légers (nom masculin pluriel), ouvrages de plâtrerie, tels que cloisons, et menus travaux, tels que trous, scellements, etc. Léger à la main, se dit d'un cheval qui ne s'appuie pas sur le mors, qui a « bonne bouche ». Bâtiment léger, dans la marine de guerre, croiseur, torpilleur ou bâtiment de flottille. Escadre légère, escadre de croiseurs. Alliage léger, alliage à base d'aluminium allié au cuivre, au silicium, au magnésium ou au zinc, et principalement utilisé dans l'aéronautique. Poids légers, catégorie de poids, dans certains sports (en boxe et judo notamment) ; sportif appartenant à cette catégorie. Béton léger, béton dont les granulats permettent d'abaisser la densité à des valeurs inférieures à 2. ● léger, légère (synonymes) adjectif (latin populaire leviarius, du latin classique levis) Qui pèse peu, qu'on peut facilement porter, soulever
Contraires :
- lourd
- pesant
Qui n'est pas massif, lourd, qui ne donne pas une...
Synonymes :
- fragile
- frêle
Qui est peu dense, peu serré, qui a peu d'épaisseur...
Synonymes :
- arachnéen (littéraire)
- fin
- impondérable
- mince
- ténu
- vaporeux
Contraires :
- compact
- épais
- opaque
Qui est peu concentré, pas fort
Contraires :
- corsé
- fort
Qui ne charge pas l'estomac, peu copieux, qui se digère...
Synonymes :
- digeste
Contraires :
- dense
Qui n'est pas appuyé
Synonymes :
- délicat
- petit
Contraires :
- appuyé
- brutal
- grossier
- lourd
- massif
- mastoc (familier)
- pesant
Peu perceptible, peu sensible
Synonymes :
- anodin
- doux
- faible
- indécelable
- infime
- négligeable
Qui a de la délicatesse, de la finesse, de la...
Synonymes :
- aérien
- élégant
- éthéré
- gracieux
- souple
Contraires :
- gauche
- lourd
- pataud
Qui nécessite des moyens techniques peu importants
Contraires :
- lourd
Qui se sent alerte, dispos, frais
Synonymes :
- agile
- alerte
- allègre
- leste
- preste
- vif
Contraires :
- alourdi
- empoté
- lent
- lourdaud
Qui se sent libre de toute préoccupation, en particulier morale
Synonymes :
- pur
Contraires :
- angoissé
- préoccupé
- soucieux
Qui est peu important, peu grave, qui ne représente pas...
Contraires :
- grave
- sérieux
Qui manque de sérieux, qui fait preuve d'imprudence
Synonymes :
- badin
- dégagé
- évaporé
- folâtre
- frivole
- futile
- inconséquent
- inconsidéré
- instable
- irréfléchi
Contraires :
- avisé
- pondéré
- posé
- prudent
- réfléchi
- sage
- sérieux
Qui est volage, inconstant
Synonymes :
- cavaleur (familier)
- coureur (familier)
- infidèle
- volage
Contraires :
- fidèle
Œnologie. Se dit d'un vin qui possède peu de couleur, de...
Contraires :
- capiteux
- entêtant
- grisant
- violent
À la légère
Synonymes :
- inconsidérément
Contraires :
- sérieusement
Bâtiment. Ouvrages légers ou légers (nom masculin pluriel)
Synonymes :
- petite maçonnerie
Léger, ère
adj.
rI./r Qui pèse peu.
d1./d De faible poids. Une valise légère. Ant. lourd.
|| SPORT Catégorie des poids légers: catégorie de boxeurs, de lutteurs, d'haltérophiles et de judokas (poids variant, selon les disciplines, entre les limites extrêmes de 57 et de 70 kg).
|| Par ext. Peu dense. Les alliages légers.
|| MILIT Facile à transporter, à déplacer; très mobile. Armes légères. Croiseur léger.
d2./d Facile à digérer. Un plat léger.
|| Peu copieux. Un dîner léger.
d3./d Peu compact. Sol léger.
d4./d Peu épais. étoffe, robe légère. Brume légère. Une couche légère de badigeon.
d5./d Gracieux, délié. Clochetons aux formes légères.
rII./r Qui appuie peu.
d1./d Alerte, vif. Démarche légère. Se sentir léger.
|| Fig. Avoir le coeur léger, sans soucis.
d2./d Délicat. Avoir la main légère: agir avec mesure ou avec une délicatesse précise.
— Par ext. Procéder par touches légères.
d3./d Se dit d'une voix agile dans l'aigu, ou d'un chanteur possédant une telle voix. Ténor léger.
rIII/r Faible, peu sensible.
d1./d Peu intense, peu violent. Brise légère.
d2./d Peu perceptible. Un murmure léger.
d3./d Peu grave, peu pénible. Une blessure légère. Un léger dépit.
d4./d De faible grandeur, de petite amplitude. Température en légère hausse.
d5./d Peu riche en principe actif. Café léger.
— Vin léger, peu riche en alcool.
d6./d Sommeil léger, peu profond.
rIV./r Qui a peu de sérieux.
d1./d Peu réfléchi, peu prévoyant. Un chef léger et négligent.
|| Une tête légère: une personne étourdie, frivole.
|| Loc. adv. à la légère: sans réfléchir, sans prévoir. S'engager à la légère.
d2./d Femme, fille légère ou de moeurs légères: femme, fille facile.
d3./d Quelque peu licencieux. Histoire légère.
d4./d (Sans valeur péjor.) Qui ne vise pas au grand art, mais à une facilité pleine d'agrément. Musique légère.
d5./d Insuffisant. C'est un peu léger!
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Léger
(Fernand) (1881 - 1955) peintre français. Un dessin figuratif géométrique, des couleurs vives en aplats, la dissociation du dessin et des plages de couleurs caractérisent son oeuvre puissante: les Plongeurs (1940-1945), les Constructeurs (1950-1951). Il réalisa également des vitraux, des céramiques et des mosaïques.
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Léger
(Jean-Marc) (né en 1929) journaliste québécois, haut fonctionnaire dans les organisations de la Francophonie, dont il est l'un des princ. militants. Il fut notam. Secrétaire général de l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF) et de l'Agence de Coopération culturelle et technique (A.C.C.T.).
⇒LÉGER, -ÈRE, adj.
I. A. — 1. Qui a peu de poids par rapport à un ensemble d'objets de poids comparable. Anton. lourd, pesant. Léger de, léger en poids. La truffe est un aliment facile à mâcher, léger de poids, et qui n'a en soi rien de dur ni de coriace (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 100). Bien que la jeune miss fût légère, il m'eût été absolument impossible de la transporter (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 353) :
• 1. Mes pauvres os sont creux, légers comme des plumes — Au-dedans et au-dehors il n'y a que du vide — Oui! tout est vide et flottant, hors de cette affreuse tête de plomb.
BERNANOS, Mme Dargent, 1922, p. 6.
— Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Non seulement le lourd et le léger contituent pour notre conscience des genres différents, mais les degrés de légèreté et de lourdeur sont autant d'espèces de ces deux genres (BERGSON, Essai donn. imm., 1889, p. 48).
— Locutions
♦ Être léger d'argent (vx). Manquer d'argent. P. anal. Léger d'espoir, d'amour. Je retourne chez moi, léger d'espoir, léger d'argent, comme dit la chanson (MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 12).
♦ Être armé à la légère (vx). Être armé de façon sommaire et peu pesante (infra V A 1 à la légère). Soldats armés à la légère avec des boucliers en peau de lynx, d'où dépassaient les pointes des javelots qu'ils tenaient dans leur main gauche (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 167).
P. anal., littér. Être vêtu à la légère. Être vêtu de façon sommaire. Vêtue à la légère, coiffée d'un chapeau de paille, n'ayant ni manteau ni habits de rechange lorsqu'elle était mouillée, elle n'avait pourtant pas eu le plus léger enrouement (SAND, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 136).
♦ Être en tenue légère. Être vêtu de façon sommaire ou porter des vêtements peu épais; p. ext. être quasiment nu. Femmes parées en tenues légères, beaucoup de frou-frous blancs, nuancés de bleu pâle ou de rose attendri (FROMENTIN, Maîtres autrefois, 1876, p. 149).
♦ Être vêtu de léger (littér.). Être vêtu de façon sommaire ou porter des vêtements peu épais. Un pays où, comme disaient nos ancêtres, on est vêtu de léger, où les pantalons sont en mousseline plissée (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1842, p. 532).
♦ Que la terre lui soit légère (vx) :
• 2. On lui souhaitait [à l'âme du mort] de vivre heureuse sous la terre. Trois fois on lui disait : porte-toi bien. On ajoutait : que la terre te soit légère. Tant on croyait que l'être allait continuer à vivre sous cette terre et qu'il y conserverait le sentiment du bien-être et de la souffrance.
FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 9.
2. Qui se déplace ou peut être déplacé facilement. Anton. lourd, pesant. Bagage léger; léger à porter, à soulever. Le pinceau lui semblait un instrument léger à manier (ZOLA, T. Raquin, 1867, p. 28). Nécessité d'un matériel léger pouvant être traîné à bras (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 19) :
• 3. ... un vieil adjudant d'artillerie ouvrait et refermait souvent, avec inquiétude, la porte très légère d'une petite tour, poudrière et arsenal, appartenant à l'artillerie à pied...
VIGNY, Serv. grand. milit., 1835, p. 72.
♦ Terre légère. Terre peu compacte et qui se laisse travailler facilement. Anton. lourd, gras. Il faut (...) que la terre soit un peu forte, mais en même temps assez légère (CARRIÈRE, Pépinières, 1878, p. 14).
— En partic.
♦ [À propos d'une embarcation] Qui a un faible tirant d'eau. Vers 1875, les chaloupes employées jusque-là (difficiles à manier) furent remplacées par des embarcations plus légères (BOYER, Pêches mar., 1967, p. 12). Un dériveur léger, à un équipier (Jeux et sports, 1967, p. 1553).
Léger (ère) de voiles (vx). Qui peut se déplacer rapidement à l'aide de ses voiles. Planches étonnantes où la frégate légère de voiles, la flûte, l'ourque, la galéasse et le chebek sont à l'ancre (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 116).
♦ [À propos d'un véhicule] Qui a peu d'importance ou peut se déplacer rapidement. Petite charrette légère, traînée par un joli cheval noir (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 195). Des autorails légers et des automotrices légères destinés à circuler à grande vitesse (BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 159) :
• 4. ... la rareté de l'essence et son prix élevé devaient inciter les constructeurs à rechercher l'économie de consommation. Ils ont atteint leur but en réalisant des voitures légères, aérodynamiques, pourvues de petits moteurs à haut rendement et à régime rapide.
TINARD, Automob., 1951, p. 367.
3. Spéc. [Léger est ici souvent directement postposé au subst. auquel il se rapporte]
a) BÂT. Ouvrages légers. Travaux de maçonnerie pour lesquels le plâtre est le matériau principal. La valeur des ouvrages [dits : légers ouvrages en plâtre] est prévue à la série en évaluation de légers (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 1, 1929, p. 126).
b) CHIMIE
— [En parlant d'éléments chim.] Dont le poids atomique est faible. La diffraction des neutrons, qui permet de voir les atomes légers et de préciser les structures magnétiques, est également très utilisée en radiocristallographie (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 471).
— Carburant léger, huile légère.
c) ÉCON. Industrie légère.
d) MÉTALL. Alliage léger.
e) Dans le domaine milit.
— [En parlant d'engins, de bâtiments, de matériel] D'un poids ou d'une importance inférieure aux autres unités de même type. Anton. lourd. Croiseur léger; armes légères. Organisation de sections d'avions légers (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 171). Une brigade blindée à deux régiments, l'un de chars lourds, l'autre de chars moyens, et un bataillon de chars légers (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 8).
— [En parlant d'une arme] Qui se déplace facilement. Anton. lourd. Infanterie légère. La cavalerie légère fit plusieurs charges sur le gravier du torrent (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 677). Corps léger d'intervention, destiné à être transporté au moment voulu (par avions ou sous-marins) (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 682).
♦ Emploi subst. fém., rare. Nous étions là, trois escadrons de légère, pliés depuis peu au métier de fantassins, fractionnés sur des côtes voisines, en soutien de l'artillerie (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 155).
f) SPORTS. Lancer léger, poids léger.
B. — P. anal.
1. [En parlant d'un aliment (infra IV C thé, café léger)] Qui ne pèse pas sur l'estomac, facile à digérer. Synon. digestible; anton. lourd. Le potage est une nourriture saine, légère, nourrissante, et qui convient à tout le monde (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 75). Il le ménageait, le rationnait, choisissait une alimentation légère pour cet organisme en ruine, incapable de soutenir le combat qu'est la nutrition (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 448).
2. [À propos (d'une partie) du corps] Dont l'absence de maux donne une impression de bon fonctionnement et parfois, de gaieté ou de bonheur. Anton. lourd, pesant. Il m'arrive un matin et par un beau soleil De me sentir léger et dispos au réveil (SAINTE-BEUVE, Poésies, 1829, p. 77). Voilà Lucien gabant, sautillant, léger de bonheur, qui débouche sur la terrasse des Feuillants et la parcourt (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 175) :
• 5. Il se sent léger; s'il court, il lui semble qu'il vole. Dans son cerveau bondit voluptueusement sa pensée.
GIDE, Faux-monn., 1925, p. 976.
— Avoir l'estomac léger. Avoir l'estomac vide, ne pas avoir assez mangé. Anton. avoir l'estomac lourd. Il rentra chez lui le cœur gros néanmoins, mais l'estomac léger. Il chercha dans une armoire s'il n'y avait pas quelques reliefs à manger (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 175).
C. — Au fig.
— [À propos de qqc. d'abstrait ou de l'aspect abstrait de qqc.] Dont le poids moral ou psychologique n'est pas accablant. Anton. lourd, pesant. Charge, peine légère. L'on trouve la vie ou lourde ou légère à porter (BALZAC, Lys, 1836, p. 213). L'heure nous sera-t-elle ou pesante ou légère? (MUSELLI, Travaux et jeux, 1914, p. 27).
— Littér. (Se sentir), (avoir) le cœur léger; la tête, l'âme légère (infra V A (avoir, être) une tête légère). Être débarrassé de tout chagrin, de toute préoccupation; se sentir heureux. Je me sens une âme légère, mon ami. Jamais âme n'a été à ce point délacée, éparse; étrange impression d'avoir une âme pour écharpe (GIRAUDOUX, Simon, 1926, p. 162). La tête vide et le cœur léger, sans résistance contre le bien-être animal qui les envahissait (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1302).
II. — [La notion de poids à laquelle il est fait référence est associée à des valeurs quantitatives très générales] Qui n'a pas une très grande importance. Anton. important, grave. Léger changement; léger retard. Une légère différence constitue-t-elle une méthode différente? (SAY, Écon. pol., 1832, p. 200). Foch eut un léger accident d'auto qui l'obligea à se faire porter à Meaux pour y recevoir des soins (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 220) :
• 6. ... j'ai un léger service à vous demander que vous devez pouvoir me rendre par la vertu de vos mauvaises fréquentations.
NIZAN, Conspir., 1938, p. 72.
— En partic. Qui a peu de force, d'intensité. Synon. superficiel, faible. Léger mal de tête; blessure légère. Quelques personnes de son équipage avaient de légers symptômes de scorbut (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 193). Voix nette, aérienne, avec un léger accent du Midi qui me fit frissonner (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 80) :
• 7. ... le rouge reflet du poêle (...) teignait de rose léger jusqu'à la blancheur de la nappe.
VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 158.
— Blessé, malade léger. Qui n'est pas grièvement atteint. Un mort, deux blessés graves, tous les autres blessés légers, avait dit l'officier de service au téléphone (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 824).
— Brise légère. De faible intensité. Il y eut une légère brise du sud-ouest avec laquelle j'appareillai (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 71).
— Repas léger. Repas peu copieux. Les repas qui précédaient ses rencontres avec Solange, Costals les prenait très légers (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1110).
— Sommeil léger. Sommeil peu profond. Ils dormaient d'un sommeil si léger que le son de chaque heure les réveillait (ROLLAND, J.-Chr., Matin, 1904, p. 201).
— Imperceptible; fugace. Un léger détail; un léger doute; un léger sourire. Une grande demoiselle qui, les pieds serrés, la bouche pincée, tout pincé, décrivait une légère courbe (BALZAC, Théor. démarche, 1833, p. 635). Légère grimace aussitôt dissimulée (GIDE, Journal, 1916, p. 564) :
• 8. ... ils étudient l'arrivée des réserves... Ils parlent, ils parlent... Ils donnent même tant de précisions, qu'un léger doute commence à me gagner.
DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 80.
III. — Un léger + subst. + de + subst. [Léger est antéposé à des subst. exprimant souvent une quantité vague et indéterminée de qqc. et a une valeur de quantificateur au sens de ,,une sorte de``, ,,une quantité vague de``] Un léger goût de + subst.; un léger parfum de + subst.; une légère teinte (sens fig.) de + subst. L'appétit s'annonce par un peu de langueur dans l'estomac et une légère sensation de fatigue (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 59). N'est-ce pas de la cuisine que s'échappe une légère odeur de gaz? (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 147).
IV. — [La notion de poids à laquelle il est fait référence n'est pas directement liée à celle de force physique mais est plutôt associée à des échelles de valeur liées à des sensations et des phénomènes perceptifs]
A. — [À propos d'une odeur] Qui a peu de force, agréable. Anton. lourd :
• 9. Elle sentait bon, sans qu'il pût déterminer quelle odeur vague et légère voltigeait autour d'elle. Ce n'était pas un des lourds parfums de sa mère, mais un souffle discret où il croyait saisir un soupçon de poudre d'iris, peut-être aussi un peu de verveine.
MAUPASS., Contes et Nouv., t. 2, Yvette, 1884, p. 509.
B. — [À propos d'un bruit] De faible intensité. Synon. faible. Toute la nuit, dans l'obscurité du corridor coururent comme des frémissements, des bruits légers, à peine sensibles, pareils à des souffles, des effleurements de pieds nus, d'imperceptibles craquements (MAUPASS., Contes et Nouv., Boule de suif, 1880, p. 149).
C. — Qui a peu de force, de goût, qui est peu concentré. Anton. fort. Cigarette légère. Légère infusion de quelque plante aromatique (GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p. 217). Café (...) à la française ou à la turque, fort ou léger, sucré ou non sucré, passé ou bouilli? (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 407).
♦ Vin léger. Vin généralement peu épais, dont la teneur d'alcool est faible. Des vins légers, des vins de femme, qui s'en vont tout en mousse et ne laissent pas de flamme au front! (BARB. D'AUREV., Mémor. 1, 1837, p. 128). On est heureux de trouver les petits vins légers de la Moselle; ils sont fermes, secs et fort innocents (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 223).
D. — [À propos d'un ensemble de gens] Dont le nombre est peu important. Anton. lourd. Nos pertes sont légères et, depuis le début, ne dépassent pas 150 dont beaucoup sont des blessés (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 387) :
• 10. Napoléon , qui le suivait [Kléber] à une demi-journée, vint donner, à la nuit tombante, avec une légère escorte, dans le milieu du camp des Turcs...
LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 135.
E. — [À propos de qqc. de concr.] Qui est peu épais. La mousseline était si légère que Julien voyait à travers (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 405). Nuages légers assez peu épais pour permettre le passage d'une lumière suffisante (MAURAIN, Météor., 1950, p. 126) :
• 11. Ce cabinet n'étoit séparé de la chambre d'Olivier que par une légère cloison, de manière qu'il étoit impossible qu'une plainte ou un mouvement d'Olivier pût échapper à la vigilante curiosité d'Isambard, qui, l'oreille collée sur la cloison, écoutoit avec une attention égale à son inquiétude.
GENLIS, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 37.
— En partic. [À propos d'une couche étalée sur une surface] Synon. Mince. Légère couche + de + subst. Jusqu'à ce que toute la superficie soit recouverte d'une légère couche de vernis (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 190).
F. — [À propos d'un espace dans le temps] De courte durée. Anton. important. Non, reprit-il après une légère pause (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 161).
G. — [La notion de poids est associée à la perception ou à la sensation d'un mouvement]
1. [En parlant d'un animé] Qui se meut avec aisance, donne une impression de mouvement, de souplesse ou de délicatesse. Synon. agile, preste; anton. lourd, gauche. Ces chasseurs de chamois poursuivant leur légère proie à travers les abîmes (STAËL, Allemagne, t. 3, 1810, p. 7). Et il se traînait à ses pieds. Mais, légère comme une ombre, elle s'échappa de ses mains et disparut (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 149). Elle montait une bête légère et la maniait de façon à décupler sa vitesse (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 262) :
• 12. ... on eût dit, à les voir tous deux, elle, svelte et légère, lui, pesant et refrogné, Diane menant en laisse un vieux lion demi-privé qui eût aimé mieux dormir en son antre qu'être ainsi promené de par le monde, mais qui cependant s'y résigne.
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 263.
— P. métaph. Une chaleur légère, une chaleur ailée, nous caressait la peau (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Mohammed-Frip., 1884, p. 268).
— [P. méton. du déterminé] Sein léger, taille légère; subst. + aux pieds légers. Féfé se mit à rire, d'un rire léger tout de surface (ESTAUNIÉ, Bonne Dame, 1891, p. 290). Sylvains aux pieds légers, entraînés à battre le pays sans voiture (COLETTE, Sido, 1929, p. 93). Je glissai, à pas légers, le long du mur, jusqu'à cette porte si calme (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 220).
♦ Léger de (la) main (vieilli et littér.). Habile. Cocteau, « léger-de-main », nous emmenait chaque samedi soir (...) dans des sites surprenants et mystérieux qui nous ravissaient (MORAND, Eau sous ponts, 1954, p. 16).
♦ (Avoir la) main légère (littér.) Être habile. Tracer d'une main légère une ligne mince et pure comme un cheveu sur ce papier blanc (MUSSET, Lorenzaccio, 1834, II, 1, p. 123).
Au fig. Contrôler une situation sans faire sentir son autorité. Maurice est un cheval de sang qu'il faut connaître comme je le connais : il exige à la fois une main légère et une poigne solide (MAURIAC, Feu sur terre, 1951, II, 1, p. 67).
♦ Ténor léger, voix légère. Qui peut produire les sons les plus aigus. Le ténor léger a plus de facilité sur les sons aigus que le ténor de demi-caractère. Mais le timbre est moins ample, plus doux (ARGER, Init. art chant, 1924, p. 83).
2. [En parlant d'un inanimé] Dont la nature donne une impression de souplesse, de grâce, d'élan ou de fluidité. Synon. aérien; anton. lourd, empâté, massif. Bâtiment léger. Colonnes légères de loin, et massives de près (STAËL, Corinne, t. 1, 1807, p. 163). Ainsi la parole angélique, à jamais stable, c'est le contraire des paroles légères, ailées, (...), qui sont le faible des mortels (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 326) :
• 13. Cette promenade dans le circuit de cette cathédrale qui, si légère et si fluette pendant le jour, grossissait avec les ténèbres et devenait farouche, n'était pas faite pour dissiper la mélancolie de Durtal.
HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 220.
— En partic., littér. [À propos d'un liquide] Qui donne une impression de fluidité, limpide, clair. Anton. visqueux, épais. L'eau (...) après avoir passé par les deux ou trois décompositions connues de tous les marins, lesquelles la rendent puante pendant quelques jours, redevient ensuite excellente, et aussi légère peut-être que l'eau distillée (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 237). Ajouter à la dérobée deux ou trois œufs à la pâte à crêpe afin de la rendre plus légère (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 50).
V. — [La notion de poids n'est pas directement liée à celle de force physique mais est plutôt associée à une échelle de valeurs intellectuelles; léger est gén. postposé au subst.]
A. — Qui a peu de valeur intellectuelle, qui a peu de sérieux.
1. [À propos d'une pers.] Synon. superficiel; anton. profond. Esprit léger. Jeune prince, léger de caractère et ambitieux sans prudence (THIERRY, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 219). Je vous trouve léger de nous appeler pour voir ça (ZOLA, Nana, 1880, p. 1120).
— Emploi subst., rare. Ils [les Normaliens] font les légers, les entendus, les impertinents (GONCOURT, Journal, 1865, p. 171).
— En partic. Qui change facilement d'opinion. Il est léger et changeant dans ses sentiments (COTTIN, Cl. d'Albe, 1799, p. 192) :
• 14. Il est dans la nature de la femme d'être légère, volage, étourdie, changeante, elle doit l'être, il le faut, et c'est bien.
BOREL, Champavert, 1833, p. 185.
— Locutions
♦ À la légère. Avec peu de sérieux, avec précipitation. Prendre les choses à la légère (anton. au sérieux). Ce titre, ayant été d'abord publié un peu à la légère, n'a pu être ensuite retiré (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 3).
♦ Avoir la cuisse légère (fam.).
♦ Avoir la langue légère. Être prompt à s'emporter, tenir des propos peu sérieux sur quelqu'un ou quelque chose. Si je ne craignois d'avoir la langue aussi légère que celle d'un blanc, je vous demanderois si vous avez entendu parler de Chactas, le natché? (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 273).
♦ Avoir, être une tête légère; avoir la tête légère. Manquer de sérieux. Cette mère, disent nos auteurs, a la tête un peu légère, comme tous ceux qui n'ont rien à faire, elle est capricieuse, volage (MICHELET, Insecte, 1857, p. 349).
2. [À propos de quelque chose d'abstr.] Caprice mélodieux de la pensée légère et superficielle (LAMART., Destinées poés., 1834, p. 413). La frivolité est moins légère et insouciante qu'on ne croit (ALAIN, Propos, 1921, p. 289).
— En partic. [Sans valeur péj.] Qui n'est pas très approfondi. Le no 14 des procès-verbaux des séances (...) vient de paraître; (...) nous allons en donner un léger extrait (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 339). Une étude très-légère suffit pour apprendre l'italien et l'anglais (STAËL, Allemagne, t. 2, 1810, p. 101).
— MUS., LITT. [À propos d'une œuvre artistique destinée au divertissement] La vraie poésie française est la poésie légère, la chanson, répondit Du Châtelet (BALZAC, Illus. perdues, 1837, p. 97) :
• 15. Seules, la musique classique utilisée pour l'enseignement, ou les méthodes d'enseignement proprement dites, ou encore la musique légère, danses ou chansons, dont le succès est éphémère mais la diffusion très grande...
Civilis. écr., 1939, p. 14-13.
— En partic. Poésie légère. Genre poétique mineur, particulièrement en honneur au XVIIIe siècle.
B. — Libertin. Il pouvait se montrer tel qu'il croyait être : affranchi de son calvinisme, léger en amour, libre enfin (MAUROIS, Byron, t. 1, 1930, p. 142). Elle avait une exquise façon de conter des histoires légères en baissant pudiquement des paupières frangées (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 71). La police s'est immédiatement rendue à son domicile (...) et a trouvé dans son lit une jeune femme de mœurs légères (AYMÉ, Nain, 1934, p. 145).
♦ Femme légère.
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Qui pèse peu A. poids phys. 1. a) ca 1100 « de peu de poids » (Roland, éd. J. Bédier, 2171 : le blanc osberc leger), qualifie fréquemment les pièces de l'armement; 1527 armez... a la legiere (SEYSSEL, Trad. de Thucydide, III, 14, 107 v° ds HUG.); b) 1er quart XIIe s. « de faible densité » d'une pierre (1re trad. fr. du Lapidaire de Marbode, éd. P. Studer et J. Evans, 424); 2. 1589 « (d'une monnaie) qui n'a pas le poids voulu » (Adieu fait à la ville de Bloys ds Anc. Poésies fr., éd. A. de Montaiglon, t. 6, p. 220 : s'ils sont légers d'un grain (les escus); 3. p. anal. a) 1690 repas léger, viande légère (FUR.); b) id. vent léger (ibid.); c) 1775 « difficilement perceptible par les sens » bruit léger (BEAUMARCHAIS, Barbier, II, VIII). B. fig. 1. « qui ne présente pas de difficulté » a) 1er quart XIIe s. legier a + inf. « qui subit, supporte facilement » d'une chose (1re trad. fr. du Lapidaire de Marbode, éd. citée, 388 : E. est [Ametiste] a entallier legiere); 1155 d'une pers. (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 4799); ca 1170 de legier « facilement, sans difficulté » (BÉROUL, Tristan, éd. E. Muret 544); b) ca 1165 « (d'une chose) facile à supporter » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 1423 ds T.-L.); XIIIe s. [ms.] poinne legiere Chansons du Chastelain de Coucy, éd. A. Lerond, XXIX, 46); c) 1280 « facile à apprendre » (Clef d'amor, 78 ds T.-L.); 2. 1er quart XIIIe s. « de peu d'importance » coupe legiere (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 237, 7, ibid.); 3. 1269-78 « qui est pratiqué, qui agit légèrement » depuracion legiere (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 16069); 1314 legier clistere (Chir. de H. de Mondeville, 1804 ds T.-L.). II. Qui se meut aisément en raison de sa légèreté A. activité phys. 1. ca 1100 « agile, habile » d'une pers. (Roland, 1312 : ... chevalers, E bels e forz e isnels e legers), très fréquemment employé pour qualifier le chevalier; ca 1170 de legier (BÉROUL, op. cit., 950 : Tristan y saut mot de legier); 2. ca 1165 d'un cheval (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 21278 ds T.-L.); 3. ca 1200 « (d'une femme) gracieuse » (Bueve de Hanstone, I, 2689 : la bele au cors legier); 4. 1690 d'un cavalier, d'un chirurgien avoir la main légère (FUR.). B. p. anal. 1) ca 1210 « (de l'esprit, de la pensée) délié, subtil » (Dolopathos, 50 ds T.-L.); 1692 « plaisant, agréable » conversation légère (CALLIÈRES, Mots à la mode, p. 167-171 ds BRUNOT t. 4, p. 577); 1751 en bonne part ouvrages légers [de Fontenelle] (VOLTAIRE, Siècle de Louis XIV ds Œuvres hist., éd. R. Pomeau, p. 1162); 2. ca 1340 a vois clere et legiere (Bâtard de Bouillon, 1775 ds T.-L.). C. domaine des sentiments, du comportement 1. ca 1165 « irréfléchi » (BENOÎT DE SAINTE-MAURE, Troie, 15535 ds T.-L.); 1668 à la légère (LA FONTAINE, Fables, III, 5); 2. « frivole (d'une femme) » (BENOÎT DE STE-MAURE, op. cit., 24093 ds T.-L. : Tu cuides que nous seions tans Come autres femmes comunaus, Que les cors ont vains e legiers; Ço n'est mie nostre mestiers. Puceles somes); 1188 (AIMON DE VARENNES, Florimont, 9112, ibid. : Se je quis vostre amor premiere, Ne m'en tenez pas por legiere); ca 1190 legieres murs (d'un clerc) (ADGAR, Légendes de Marie ds Romania, t. 32, p. 404, 3); XIVe s. (?) legieres femmes « prostituées [d'apr. GDF.] » (Chr. de S. Den., ms. S. Gen. [782?], fol. 18 c ds GDF.); 3. a) 1er quart XIIIe s. « changeant » langue legiere (RECLUS DE MOLLIENS, Carité, 19, 1 ds T.-L.); 1692 esprit léger « changeant, sans jugement » (CALLIÈRES, Mots à la mode, p. 169-171 ds BRUNOT t. 4, p. 537) : b) ca 1210 « inconstant » femme legiere (Bible Guiot, 2123 ds T.-L.). Du lat. vulg. leviarius, class. levis « peu pesant » (qualifiant fréquemment des armements, des soldats en armes : levis armatura, levis armaturae milites), d'où divers emplois pour qualifier notamment terra, cibus, tactus; « léger à la course, rapide, agile »; fig. « de peu d'importance » (auditio; dolor); « léger, inconstant » (homo; amicitiae). Fréq. abs. littér. : 6 539. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 9 368, b) 9 907; XXe s. : a) 10 008, b) 8 487. Fréq. abs. littér. : 3 309. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 4 968, b) 4 548; XXe s. : a) 4 339, b) 4 786. Bbg. BLUMENTHAL (P.). Die Linguistik des Weingeschmacks... Z. fr. Spr. Lit. 1979, t. 89, n° 2, p. 109. - DUCH. Beauté. 1960, p. 153. - GRUNDT (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, p. 212, 236.
léger, ère [leʒe, ɛʀ] adj.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; d'un lat. pop. leviarius, du lat. class. levis « léger ».
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1 Qui a peu de poids, se soulève facilement (en parlant de ce qui est inanimé ou considéré dans un état d'immobilité) [s'oppose à lourd, II.]. || Le duvet est chaud et léger (→ Eider, cit. 1). || Chose légère comme une plume, comme une bulle de savon. || C'est très léger, ça ne pèse rien. || Plus léger qu'un bouchon (cit. 5) de liège. || Léger comme l'air. ⇒ Aéré. || Gaz plus léger que l'air. || Fardeau, chargement léger. || Vêtement léger à porter. || Corps léger d'une personne fluette (→ Aussi, cit. 35), d'un oiseau (→ Héron, cit. 3). — Un enfant léger à soulever. — Vx. || Être léger à qqn, pour qqn. — ☑ Loc. Que la terre te soit légère (Sit tibi terra levis), inscription tumulaire empruntée aux anciens.
1 Légère à tes os soit la terre (…)
Ronsard, Épitaphes, Pl., t. II, p. 527.
♦ ☑ Loc. Les plus légers que l'air : les ballons. — Sports. || Poids léger.
♦ (XIIe). Spécialt (phys. et chim.). De faible densité. || L'aluminium est un métal léger. || Huiles lourdes et huiles légères (→ Extrait, cit. 11). || Gaz légers.
2 (…) il paraît (…) que Saturne est principalement composé d'une matière légère semblable à la pierre ponce.
♦ (1589). Vx. || Monnaie légère, qui n'a pas le poids requis.
♦ Fam. et vieilli. || Francs légers : anciens francs (opposé à francs lourds).
2 (1690, Furetière). Par anal. Qui ne pèse pas sur l'estomac. ⇒ Digestible. || Aliment léger. || Viande légère. || Préparation légère et friande (→ Cuisine, cit. 8). — Léger à digérer. — Un repas léger.
3 Le potage est une nourriture saine, légère, nourrissante, et qui convient à tout le monde (…)
Brillat-Savarin, Physiologie du goût, t. I, p. 95.
3 Fig. Qui ne pèse pas moralement. || « La charge (cit. 7) de vos maux en sera plus légère ». — Léger à… || Une faute légère à sa conscience. || Léger à (et inf.). || Un joug léger à porter, aisé à supporter.
4 (…) il y a des contrées où la sujétion féodale, plus pesante qu'en France, semble plus légère, parce que, dans l'autre plateau de la balance, les bienfaits contrepèsent les charges.
Taine, les Origines de la France contemporaine, t. I, I, p. 43.
4 Qui est ou donne l'impression d'être peu chargé. || Avoir l'estomac léger. ⇒ Creux, vide. — ☑ Loc. fig. Avoir la tête légère, une tête légère : être écervelé, ne rien avoir dans la tête (→ ci-dessous, III.). ☑ Se sentir l'âme légère, le cœur léger : être allègre (cit. 4), joyeux, sans inquiétude, sans remords. ⇒ Insouciant. — ☑ Allus. hist. || « Cette responsabilité, nous l'acceptons (cit. 10) d'un cœur léger » (É. Ollivier).
5 Cet argent suffit à payer notre retour et nous nous embarquons le cœur léger et la bourse aussi.
Loti, Aziyadé, III, LXIV.
♦ (Av. 1615). Vieilli. || Léger de (qqch.) : peu pourvu ou dépourvu de (qqch.). || Léger d'argent (cit. 32 et 42). — REM. Dans ces emplois, léger, épithète, est en général placé après le nom; cependant, on trouve aussi l'antéposition aux sens 1 et 3 : de légers bagages, une légère charge.
1 (1080, Chanson de Roland; en parlant de ce qui est animé, en mouvement). Qui semble ne peser guère; qui se meut avec aisance et rapidité. ⇒ Agile, leste, souple, vif. || « Légère et court vêtue elle allait à grands pas » (La Fontaine; → Agile, cit. 1). || Danseuse agile (cit. 4) et légère. — Léger à (et nom ou inf.). || Être léger à la course, à faire qqch. (vx). || « J'en serai moins léger à gagner le taillis » (Molière; → Armer, cit. 19). — Oiseau léger (→ Aigle, cit. 1), fauvette (cit.) légère. || Papillons légers. || Personne légère comme un papillon (→ Danser, cit. 4), comme l'air, le vent, le zéphyr. ⇒ Aérien, ailé, éthéré. — Qui est ou se sent alerte, vif. || Être, se sentir léger : se sentir reposé, en bonne forme. ⇒ Alerte, dispos, guilleret, ingambe (→ Enivrer, cit. 28).
6 (…) ce pas délicieux où madame Ferraris, — Éoline, voulons-nous dire, — se montre si jeune, si légère, si aérienne, si voluptueusement chaste et si pudiquement provocante.
Th. Gautier, Voyage en Russie, p. 332.
7 Il est alerte, dispos, léger, ainsi qu'après un bon sommeil dans la fraîcheur du matin.
Bernanos, Sous le soleil de Satan, I, III.
8 En quinze jours, elle a su danser; elle est légère comme un duvet.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 102.
♦ Spécialt. || Soldats, fantassins légers, mobiles, équipés de manière légère (→ Gendarmerie, cit. 1). || Cavalerie légère (→ ci-dessous, I., F.).
♦ (XIIe). Par ext. || Pas léger. || Démarche souple et légère. || Bond léger (→ Bruit, cit. 8). || Saut léger de la fouine (cit. 1). || Trot léger (→ Frôlement, cit. 4). || Course, ronde, danse légère (→ Basquine, cit. 1).
9 Elle portait une robe de mousseline (…) et allait, la démarche légère, sur de hauts talons.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 202.
♦ Fouler le sol d'un pied léger. || Achille au pied léger. — Sentir une main légère vous effleurer (cit. 6). || Effleurer (cit. 14) d'une main légère. || Infirmier, masseur à la main légère. — ☑ Fig. Avoir la main légère : ne pas faire sentir l'autorité qu'on exerce. — ☑ Fam. Avoir la cuisse légère, la jambe légère.
2 (1690). Qui appuie peu, agit avec peu de force (s'oppose à lourd, II.). || Légère tape (→ Gifle, cit. 5), coup léger (→ Bâton, cit. 15). || Légère caresse. || Pression légère. || Baisers légers (→ Effleurer, cit. 7; éphémère, cit. 3). — Jeu, toucher léger d'un pianiste, d'un violoniste. || Tableau peint par touches légères. ⇒ Délicat.
3 Par anal. || Rire léger.
4 Spécialt (mus.). || Voix légère, qui se meut aisément (vocalises, trilles) dans les registres aigus (→ Fausset, cit. 4). || Soprano léger. || Ténor léger. — Par ext. || Rôle léger, qui exige une voix légère (→ Chanteur, cit. 2).
C (1690, Furetière).
1 Qui a peu de matière, de substance (opposé à épais). || Une légère couche de neige. ⇒ Mince. || Étoffe légère. ⇒ Fin (→ Pelure d'oignon; et aussi haïk, cit. 1). || Flanelle (cit. 1), toile légère (→ Gaufrage, cit.). || Vêtement léger d'été (→ Importun, cit. 14). || Robe légère (→ Fauve, cit. 5). || Flots de dentelles légères. ⇒ Flou, vaporeux. || Déshabillé, voile léger. ⇒ Arachnéen. — Peu dense, peu fourni. || Terre légère, sablonneuse. || Nuage léger (→ Ardoisé, cit. 2), vapeur légère (→ Cruche, cit. 3; exhaler, cit. 2). ⇒ Éthéré, immatériel, impondérable. || Léger feuillage du frêne (cit. 2). || Ombre légère (→ Cimetière, cit. 5). || Dessin léger. || Repas léger, peu substantiel. || Potage léger. ⇒ Clair.
10 Après un déjeuner plus léger que celui d'un Arabe (…)
Baudelaire, Curiosités esthétiques, XV, VI.
11 L'azur couvre les toits de son léger tulle bleu.
J. Renard, Journal, 8 mai 1909.
2 Qui a peu d'éléments, n'a pas l'importance requise ou normale. || Une équipe légère, trop légère. || Des moyens assez légers (→ ci-dessous, infra cit. 19).
D (1732). Par anal. (opposé à fort, à concentré). Qui a peu de force, qui est peu concentré. || Vin léger, peu alcoolisé. || Café, thé léger. ⇒ Faible. || Cigarettes légères, à faible teneur en nicotine et en goudrons. ⇒ Light (anglic.). — Parfum léger, qui n'entête pas (→ Gémir, cit. 8).
12 Sens-tu l'odeur du thé… celle du tilleul… et, parmi ces parfums légers, un arome fruité… par exemple la prune (…) et puis cette senteur un peu lourde et pourtant subtile de pomme bien mûre (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 17.
13 (…) un thé pâle, léger, très parfumé (…) que les dames de Limoges buvaient avec une grimace.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 320.
♦ Fig. (opposé à profond). || Sommeil léger (→ Appesantir, cit. 2) : sommeil peu profond, qu'un rien vient troubler, dissiper.
E (XIIe; v. 1200 en parlant d'une femme). Esthétique. Qui a de la délicatesse, de la grâce dans la forme. ⇒ Délicat, délié, élégant, gracieux. || Cou robuste bien que léger (→ Agressif, cit. 10). || Taille légère. ⇒ Élancé, fin, svelte (→ Taille de sylphide). || Guipure légère de l'architecture gothique (cit. 9). → Chant, cit. 3. || Flèche, tour légère. ⇒ Aérien. || Ornement léger. || Léger couronnement (cit. 3) de colonnettes.
14 Rien n'est plus joli, plus mignon, plus léger que ce frêle équipage qu'on emporterait sous son bras. Il semble sortir de chez le carrossier de la reine Mab.
Th. Gautier, Voyage en Russie, p. 84.
1 Par métonymie (→ ci-dessus, I., B., 1., Fantassin léger). Qui encombre peu, ne gêne pas les mouvements (en parlant d'armes, d'équipements). || Armes légères. ⇒ Mobile. || Matériel léger.
2 Mar., aviat. (et cour.). Qui, étant moins pesant, moins important par la taille, se meut plus rapidement. || Croiseur léger. || Escadre légère. || Bombardier léger.
3 Qui ne nécessite pas un matériel et des investissements aussi importants que (la même activité qualifiée de lourde). || Industrie légère (→ ci-dessous, II., Des investissements légers).
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II (Fin XIIe). Avec un sens affaibli. Peu sensible, peu perceptible; peu important. ⇒ Faible, petit. — REM. L'épithète est plus souvent avant le nom, mais la postposition est fréquente. || Un léger mouvement de tête (→ Assentiment, cit. 6). || Un léger coup, un coup léger. || Trace légère (→ Indélébile, cit. 2). || Un léger grisonnement (cit.). || Bruit léger. ⇒ Imperceptible (→ Calomnie, cit. 5). || Son léger et doux. || Une légère fraîcheur (cit. 3). || Un léger goût de moisi. || Douleur légère, supportable. || Malaise léger; incommodité (cit. 6), affection légère. || Légère contusion (cit. 2); blessure, égratignure légère, sans gravité. || Une légère paranoïa. || Débilité légère. — (Abstrait). || Faute (cit. 28) légère. ⇒ Véniel. || Châtiment léger. || Peine légère (→ Glisser, cit. 33). || Une différence très légère. ⇒ Insensible. || Les nuances les plus légères. ⇒ Impondérable, infime (→ Exagérer, cit. 2). || Légère retouche (→ Amendement, cit. 3). || Une colère (cit. 5) légère. || Légère tristesse (→ Une ombre de tristesse). || Avoir, donner une légère idée (→ Épithète, cit. 2; hommage, cit. 27). || Avoir une légère teinture de grec. || Léger indice. || Léger doute.
15 (…) si la douleur est violente, elle est courte; si elle est longue, elle est legiere (légère) […]
Montaigne, Essais, I, XIV.
16 Pouvez-vous refuser cette grâce légère
Aux larmes d'une sœur, aux soupirs d'une mère ?
Racine, la Thébaïde, II, 3.
17 (…) dans l'espoir que vous vous corrigerez, je veux bien m'en tenir à cette punition légère (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, CXV.
18 (…) une coloration légère, très faible, à peine sensible, était montée aux joues (de Rowena…)
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires extraordinaires, « Ligeia ».
19 Enfin, dit-elle avec un très léger sourire, on ne se consulte pas, nous autres (…)
Sartre, l'Âge de raison, p. 163.
♦ (Placé après le nom). || Innovation légère, peu importante. || Une politique de réformes légères. — Des investissements légers. || C'est un budget assez léger pour une telle entreprise.
♦ Personnes (emploi critiqué). || Blessé léger, qui a une blessure légère. → Grave, cit. 25. — Opposé à profond. || Débile léger, qui souffre de débilité légère.
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III (1174). Fig. (Placé en épithète après le nom).
1 Qui a peu de profondeur, de sérieux (en parlant des personnes, de leur caractère). ⇒ Évaporé, folâtre, folichon, frivole, futile, insouciant, superficiel. || Personne légère et frivole (cit. 7). || Caractère, esprit (cit. 83 et 113) léger. ⇒ Inconsistant. || Le Français a la réputation d'être léger et spirituel. ⇒ Légèreté.
20 Dans Athène(s) autrefois, peuple vain et léger,
Un orateur, voyant sa patrie en danger (…)
(…) parla fortement sur le commun salut (…)
Le vent emporta tout; personne ne s'émut.
L'animal aux têtes frivoles,
Étant fait à ces traits, ne daignait l'écouter.
La Fontaine, Fables, VIII, 4.
21 Les Français naissent légers, mais ils naissent modérés. Ils ont un esprit leste, agréable et peu imposant. Parmi eux, les sages même, dans leurs écrits, semblent être de jeunes hommes.
Joseph Joubert, Pensées, XVI, LXV.
22 Le roi (…) est accoutumé à un clergé vénérable et sans doute fort grave. Je ne voudrais pas, à cause de mon âge surtout, avoir l'air trop léger.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XVIII.
23 Je vais passer pour un esprit léger (au jugement des esprits lourds) : Un Dictionnaire d'anecdotes fait ma plus grande lecture. Tous les caractères sont là, peints en peu de mots.
Paul Léautaud, Propos d'un jour, p. 107.
♦ Être, se montrer léger dans sa conduite, dans ses jugements. ⇒ Déraisonnable, dissipé, distrait, écervelé, étourdi, éventé, imprévoyant, imprudent, inconséquent, irréfléchi (→ Tête légère, en l'air, à l'évent; tête de linotte; ne pas avoir de plomb dans la tête). || Garçon ignorant et léger. ⇒ Étourneau, inattentif. || « Aussi léger dans vos démarches qu'inconséquent (cit. 3) dans vos reproches ».
♦ (Choses intellectuelles). || Un article, un livre assez léger sur cette question difficile. || C'est un peu léger, comme raisonnement. ⇒ Insuffisant, jeune. || C'est un peu léger, pour une thèse d'État.
2 Déb. XIIIe. (Personnes). Vx. Qui change trop aisément de sentiments, d'opinions, d'occupations. ⇒ Capricieux, changeant, inconstant, instable, mobile, versatile (cf. par métaphore de I., || « Je suis chose légère, et vole à tout sujet… » La Fontaine; → Fleur, cit. 11). — Cet homme inquiet (cit. 2), léger, inconstant, qui change de mille et mille figures (La Bruyère). — REM. En ce sens, léger ne s'applique plus, de nos jours, qu'aux choses de l'amour (→ ci-dessous).
24 Les hommes en un sens ne sont point légers, ou ne le sont que dans les petites choses. Ils changent leurs habits, leur langage, les dehors (…) ils gardent leurs mœurs toujours mauvaises, fermes et constants dans le mal (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 2.
♦ (1573). Mod. Spécialt (en amour). ⇒ Volage; coureur, gaillard (→ Aimer, cit. 43). || Jeune personne délurée et légère (→ Gigolette, cit. 1). || Mari léger et volage. — Femme légère, de mœurs légères. — REM. Le mot avait un sens moins précis (et moins fort) dans la langue classique.
25 Les femmes accusent les hommes d'être volages, et les hommes disent qu'elles sont légères.
La Bruyère, les Caractères, IV, 17.
26 On entend des gens vous dire qu'il n'y a que les femmes légères, ou les commères du marché, qui ne portent pas de corset.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XXIII, p. 304.
3 (Av. 1711, Boileau). Qui est trop libre (en parlant des propos et des mœurs). ⇒ Grivois, libre, licencieux. || Tenir des propos légers. || Conversation, anecdote un peu légère. ⇒ Leste. || Femme de mœurs légères (→ ci-dessus).
27 Clydès est pur et doux (…)
Il fuit les jeux bruyants et les propos légers (…)
Albert Samain, Aux flancs du vase, La sagesse.
28 Vous vous souvenez, chéri, de la phrase de Juliette ?… J'ai été trop tendre et peut-être eussiez-vous pu craindre en m'épousant que ma conduite devînt trop légère (…)
A. Maurois, Climats, I, IV.
4 (V. 1210, « subtil », « délié »). Qui a de la grâce, de la délicatesse ou une désinvolture sans lourdeur (en parlant du ton, d'une attitude d'esprit). ⇒ Badin, dégagé, désinvolte, enjoué. || Un ton léger de crânerie (cit. 2), de plaisanterie (→ Gaieté, cit. 12). || Une ironie légère. || Vivacité légère et spirituelle du caractère national (→ Fronde, cit. 1). || Le sentiment des nuances, la grâce légère de l'esprit attique (cit. 8). || Un scepticisme léger et bienveillant (→ Gamin, cit. 6).
29 (…) j'arrêtai par mon sérieux sa gaîté qui me parut trop légère pour un début; il se rabattit sur la délicate amitié (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, LXXXV.
5 (1692). Facile à comprendre, gai (en parlant de la musique, de la poésie). || Haute poésie et poésie légère. || Vogue de la poésie légère au XVIIIe siècle. — (Au plur., en parlant des poèmes). || Les poésies légères et satiriques de Voltaire. — Musique classique et musique légère. || Concert de musique légère.
30 Cultivée presque par jeu, considérée comme secondaire en vertu de la hiérarchie des genres et de la prétendue supériorité des genres nobles, elle (la poésie légère) n'en offre pas moins ce que l'inspiration poétique produit alors (au XVIIIe s.) de plus séduisant.
R. Jasinski, Hist. de la littérature franç., t. II, p. 59.
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IV ☑ Loc. adv. À la légère. ⇒ Légèrement.
1 (1544). Vx. D'une façon peu pesante. || Être habillé, armé à la légère. — (Vx). D'une manière frugale. — Par ellipse du verbe :
31 Ses repas ne sont point repas à la légère.
La Fontaine, Fables, V, 18.
2 (1668, La Fontaine). Mod. Fig. Sans avoir pesé les choses, sans réfléchir. ⇒ Inconsidérément, légèrement. ☑ Parler à la légère, à tort et à travers. || Porter à la légère une accusation téméraire. || S'engager à la légère dans une entreprise aventureuse. || Laissez-moi y réfléchir, je ne fais rien à la légère (contr. : en connaissance de cause). ☑ Prendre les choses à la légère, avec insouciance (contr. : sérieusement).
32 Si le Ciel t'eût, dit-il, donné par excellence
Autant de jugement que de barbe au menton,
Tu n'aurais pas à la légère
Descendu dans ce puits (…)
La Fontaine, Fables, III, 5.
33 (…) des tables de proscription où il inscrivait à la légère, sans examen, sans contrôle, tous les noms qu'on lui dictait.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, VIII.
34 Germaine n'a rien d'une nature insouciante. Elle ne prend pas à la légère les ennuis quotidiens. Et les préoccupations d'intérêt lui sont spécialement sensibles.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, XI, p. 124.
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CONTR. Lourd. — REM. Lourd ne s'oppose à léger que dans son sens II (Voir Lourd, II.), le sens initial (I) étant « maladroit »; le sens III de léger a surtout pour contr. sérieux, pesant. Le contraire courant de léger, II., est fort; les contraires de léger I., C., D., etc. sont signalés en leur lieu. — V. aussi Accablant, assujettissant, astreignant, chargé, considérable, embarrassant, encombrant, 1. fort, grave, gros, grossier, indigeste, massif, pesant, violent. — Épais, dense, opaque, profond. — Important. — Atroce, dramatique, horrible. — Circonspect, posé, sérieux. — Constant, fidèle. — Raisonnable, sévère.
DÉR. Légèrement, légèreté.
COMP. V. Alléger, allégir, élégir.
Encyclopédie Universelle. 2012.