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sainte

saint, sainte adjectif (latin sanctus, sacré) Se dit de Dieu en tant qu'il est souverainement pur, parfait. Se dit d'une personne élue de Dieu et reconnue par l'Église : La Sainte Vierge. L'Évangile selon saint Jean. Entre dans la formation de noms propres qui désignent en particulier une fête (avec l'article la), une église, etc. (avec majuscule) : Aller à la messe à Saint-Roch. Qui vit selon la loi de Dieu, qui mène une vie exemplaire sur le plan moral ou religieux : Le curé est un saint homme. Qui appartient à la religion, qui a un caractère sacré : Le saint sacrifice de la messe. Qui a un caractère vénérable et à quoi on ne peut toucher : La sainte autorité des lois. Indique le degré extrême d'un sentiment de réaction contre quelque chose, quelqu'un : Éprouver une sainte horreur du mensonge. Se dit de chacun des jours de la semaine qui précède le dimanche de Pâques ; se dit de la semaine elle-même. ● saint, sainte (citations) adjectif (latin sanctus, sacré) Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Pensez-vous être saint et juste impunément ? Athalie, I, 1, Abner saint, sainte (difficultés) adjectif (latin sanctus, sacré) Orthographe Selon les cas, saint s'écrit avec une minuscule ou avec une majuscule, et est suivi ou non d'un trait d'union. 1. Avec une minuscule et sans trait d'union. Devant le nom d'une personne canonisée par l'Église, saint s'écrit avec une minuscule et sans trait d'union : les évangélistes saint Jean, saint Luc, saint Marc et saint Matthieu. « Le bon saint Éloi, lui dit « Ô mon roi» » (chanson populaire). - Mais on écrit : la Sainte Vierge, Saint Louis (v. ci-dessous, 3). On écrit également saint avec une minuscule et sans trait d'union lorsque le mot est employé au sens de « qui fait l'objet d'une vénération particulière ; consacré, sacré » : la sainte ampoule, les saints apôtres, le saint chrême, le saint ciboire, les saintes espèces, les saintes huiles, les saints lieux, la sainte messe, les saintes reliques, la sainte table ; la sainte Bible, la sainte Famille ; l'Écriture sainte ; les Lieux saints, la Terre sainte. 2. Avec une minuscule et un trait d'union. Les noms communs issus de noms de lieux formés avec saint s'écrivent avec une minuscule et un trait d'union ; ils sont invariables : saint-florentin, saint-marcellin, sainte-maure, saint-nectaire, saint-paulin (fromages) ; saint-amour, saint-émilion (vins) ; saint-bernard (chien). Les noms communs issus de noms de saints s'écrivent avec une minuscule et un trait d'union. Certains sont invariables : saint-honoré (gâteau), saint-pierre (poisson), tout le saint-frusquin et à la saint-glinglin (expressions populaires sur des saints imaginaires). D'autres prennent la marque du pluriel : sainte-barbe (des saintes-barbes ; terme de marine ancien), sainte-nitouche (des saintes-nitouches, formation plaisante). Les noms communs désignant les membres d'un groupe et dérivés d'un nom propre formé avec saint- s'écrivent avec une minuscule et avec un trait d'union. On écrit : un saint-cyrien, un saint-simonien. - Plur. : des saint-cyriens, des saint-simoniens (saint reste invariable). Il est d'usage d'écrire : notre saint-père le pape (mais le Saint-Père) ; le saint-synode (plur. : les saints-synodes). 3. Avec une majuscule et sans trait d'union. Il est d'usage d'écrire avec une majuscule et sans trait d'union : la Sainte Vierge et Saint Louis (Louis IX). - On écrit également sans trait d'union le Saint Empire romain germanique. 4. Avec une majuscule et un trait d'union. Saint s'écrit avec une majuscule et se joint au nom qui le suit par un trait d'union dans les désignations de fêtes ou d'églises, dans les noms d'ordres religieux, dans les noms de lieux et de monuments : « Quand il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard » (dicton populaire) ; vous serez payé à la Saint-Michel ; l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais ; l'ordre de Saint-Benoît ; la société Saint-Vincent-de-Paul ; vivre à Saint-Dizier ; la rue Saint-Vincent ; les portes Saint-Denis et Saint-Martin, à Paris ; la gare Saint-Charles, à Marseille. Il est d'usage d'écrire avec une majuscule et un trait d'union : la Sainte-Alliance, le Saint-Esprit ou l'Esprit-Saint ; le Saint-Office ; le Saint-Père (mais : notre saint-père le pape) ; le Saint-Siège ; la Sainte-Trinité. ● saint, sainte (expressions) adjectif (latin sanctus, sacré) Ville sainte, Jérusalem, pour les juifs et les chrétiens. Villes saintes, Jérusalem, Médine et La Mecque, pour les musulmans. ● saint, sainte (homonymes) adjectif (latin sanctus, sacré) cinq adjectif numéral invariable sain adjectif sein nom masculin seing nom masculinsaint, sainte (synonymes) adjectif (latin sanctus, sacré) Se dit d'une personne élue de Dieu et reconnue par...
Synonymes :
- bienheureux
- glorieux
Qui vit selon la loi de Dieu, qui mène une...
Synonymes :
- pieux
Qui a un caractère vénérable et à quoi on ne...
Synonymes :
- auguste
- sacré
- vénérable
Indique le degré extrême d'un sentiment de réaction contre quelque chose...
Synonymes :
- sacro-saint
saint, sainte nom Chrétien canonisé dont la vie est proposée en exemple par l'Église et auquel est rendu un culte public. Représentation, statue d'un personnage auquel les Églises catholique ou orientales rendent un culte public. (Les Églises protestantes prohibent le culte des saints.) Homme, femme, d'une piété et d'une vie exemplaires. ● saint, sainte (citations) nom Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire Rome 1880-Paris 1918 […] L'hérésiarque était pareil à tous les hommes car tous sont à la fois pécheurs et saints quand ils ne sont pas criminels et martyrs. L'Hérésiarque et Cie Stock Charles Baudelaire Paris 1821-Paris 1867 Avant tout, être un grand homme et un saint pour soi-même. Mon cœur mis à nu Henri Estienne Paris 1528-Lyon 1598 Il n'est miracles que de vieux saints. Apologie pour Hérodote Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 […] on nous ruine en fêtes ; L'une fait tort à l'autre ; et Monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. Fables, le Savetier et le Financier Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, dit O. V. de L. Milosz Tchereïa, Lituanie, 1877-Fontainebleau 1939 Il n'y a que les oiseaux, les enfants et les saints qui soient intéressants. Propos rapporté par A. Godoy in Milosz, poète de l'amour Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval Paris 1808-Paris 1855 La sainte de l'abîme est plus sainte à mes yeux ! Les Chimères, Artémis Germain Nouveau Pourrières 1851-Pourrières 1920 Toutes les femmes sont des saintes, Surtout celles qui sont enceintes […]. Valentines, Sphinx Gallimard Charles Péguy Orléans 1873-Villeroy, Seine-et-Marne, 1914 J'aime mieux un saint qui a des défauts qu'un pécheur qui n'en a pas. Le Mystère des saints Innocents Gallimard Georg Christoph Lichtenberg Ober-Ramstadt 1742-Göttingen 1799 Les saints sculptés ont eu beaucoup plus d'influence dans le monde que les saints vivants. Die geschnitzten Heiligen haben in der Welt mehr ausgerichtet als die lebendigen. Aphorismes saint, sainte (expressions) nom Familier. Ce n'est pas un (petit) saint, c'est un personnage malhonnête. Ne (plus) savoir à quel saint se vouer, ne plus savoir quel moyen employer pour se tirer d'affaire ; ne savoir à qui recourir. Petit saint, personne vertueuse ; se dit ironiquement de quelqu'un qui affecte hypocritement la vertu. Saints du dernier jour, titre que se donnent les mormons. Saints de glace, saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais, dont les fêtes (11, 12 et 13 mai) passent pour être souvent accompagnées de gelées tardives. Se vouer, se recommander à tous les saints (du paradis), avoir recours à tous les moyens à sa portée, dans une circonstance difficile. ● saint, sainte (homonymes) nom ceins forme conjuguée du verbe ceindre ceint forme conjuguée du verbe ceindre

saint, sainte
adj. et n.
rI./r
d1./d adj. THEOL En parlant de Dieu, parfait, pur. La sainte Trinité.
d2./d n. Personne qui, ayant porté à un degré exemplaire la pratique héroïque de toutes les vertus chrÉtiennes, a été reconnue par l'église, après sa mort, comme digne d'un culte (culte de dulie) et donc canonisée.
|| Prov. Il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints, au supérieur qu'à ses subalternes.
Loc. Ne pas savoir à quel saint se vouer: ne pas savoir à quel moyen recourir (pour résoudre un problème).
|| adj. Devant le nom d'un(e) saint(e). Les saints Innocents. La Sainte Vierge.
Loc. La Saint-..., la Sainte-...: [mention suivie du nom d'un(e) saint(e)] le jour où l'on fête ce(tte) saint(e).
d3./d n. Personne qui mène une vie exemplaire. Votre mère était une sainte.
d4./d n. m. Le saint des saints: la partie la plus sacrée du Temple de Salomon, où se trouvait l'Arche d'alliance; fig. lieu secret, impénétrable.
rII./r adj.
d1./d Qui mène une vie conforme aux lois de la religion. Un saint homme.
d2./d Qui appartient à la religion, consacré. La sainte table, les saintes huiles.
être enterré en terre sainte, dans un lieu bénit.
Le Saint-Père: le pape.
La Terre sainte: la Palestine.
Les Lieux saints, où vécut le Christ.
Les lieux saints de l'islam: Jérusalem, Médine et La Mecque.
Le lundi (mardi, etc.) saint: chacun des jours de la semaine sainte, qui précède Pâques.
d3./d Inspiré par la piété, le sentiment religieux. Il a fait là oeuvre sainte.
d4./d Qui a un caractère vénérable, qui ne peut être transgressé. Au nom de la sainte liberté.

saint [sɛ̃], sainte [sɛ̃t] adj. et n.
ÉTYM. XIe; fin Xe comme n. (toutes les valeurs du sens I. apparaissent aux XIe et XIIe); du lat. sanctus « consacré, vénéré ». REM. Quand saint est adjectif placé avant un mot commençant par une voyelle on le prononce [sɛ̃t] (ex. : un saint homme [œ̃sɛ̃tɔm]).
———
I Adj.
A (Personnes).
1 Relig. et théol. En parlant de Dieu (cit. 41). Qui est souverainement pur et parfait.La Sainte-Trinité. || Le Saint-Esprit ou l'Esprit-Saint. Esprit.
2 (S'emploie devant le nom d'un saint, d'une sainte; → ci-dessous II.).REM. Dans cet emploi, saint s'écrit avec une minuscule et sans trait d'union. || La châsse de sainte Geneviève. || L'Évangile selon saint Jean.Les saints Innocents. || Les saints Apôtres.La sainte Famille : Jésus, Joseph et Marie. aussi Famille (infra cit. 25).Les saintes femmes : les femmes qui accompagnaient le Christ et suivaient son enseignement : Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques le Mineur, Salomé…(Liturgie). || Les saintes femmes : les saintes qui ont vécu dans l'état de mariage.(Avec une majuscule). || La Sainte Vierge.
Par ext. || Les saints anges. || Invoquer saint Michel archange.
Loc. prov. C'est saint Roch et son chien. — ☑ Découvrir saint Pierre pour habiller saint Paul (ou : Pierre pour habiller Paul) : éviter un désagrément en s'en créant un autre. — ☑ Coiffer sainte Catherine.
Sainte Nitouche. Nitouche.
La Saint-X : la fête de saint X.REM. Dans ce sens, saint s'écrit toujours avec une majuscule et un trait d'union. — Le jour de la Saint-Louis (→ Plutôt, cit. 13). || La Saint-Charlemagne. || Les feux de la Saint-Jean.Toutes les herbes (cit. 5) de la Saint-Jean.L'été de la Saint-Martin.« Quand il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard ». || La Saint-Nicolas : fête à l'occasion de laquelle, dans certaines régions (Nord, Alsace,…), on offre des jouets et des friandises aux enfants (comme on le fait à Noël ailleurs). → Poupée, cit. 3. — La Saint-Sylvestre : le 31 décembre. || Du 1er janvier à la Saint-Sylvestre : toute l'année.Hist. || La journée (→ Horrible, cit. 3), le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572).
Par plais. À la saint-glinglin. Saint-glinglin.La sainte-paye, la sainte-touche : le jour de la paye.
1 (…) Gervaise, depuis l'embauchage d'Étampes, n'avait pas revu la couleur de sa monnaie. Les jours de sainte-touche, elle ne lui regardait plus les mains, quand il rentrait.
Zola, l'Assommoir, X, t. II, p. 122.
Loc. (Vx). Fêter saint lundi : ne pas travailler le lundi (Gautier, in D. D. L.).
(Dans la désignation d'une église, d'un lieu, ou dans une expression où le mot n'a plus qu'un rapport indirect avec un saint; avec une majuscule et un trait d'union). || L'église Saint-Eustache.Ellipt. || Aller à la messe à Saint-Séverin.La cathédrale Saint-Paul de Londres. || Sainte-Sophie de Constantinople.La ville de Saint-Étienne, L'Île de Sainte-Hélène. || Le Mont Saint-Michel. || La pointe de Saint-Mathieu (→ Monstrueux, cit. 2). || Boulevard Saint-Michel (→ Répandre, cit. 13). || Rue St-Denis. || Faubourg Saint-Germain.Croix de Saint-André. || Herbe de Saint-Benoît.La cavalerie (cit. 4) de Saint-Georges. || Coquille (I., 3.) Saint-Jacques (→ aussi Madeleine, cit. 1). || Feu (infra cit. 9) Saint-Elme. || Danse de Saint-Guy. 2. Chorée. || La prison (cit. 8) de Saint-Crépin.
3 (Souvent avant le nom). Qui mène une vie irréprochable, en tous points conforme aux lois de la morale et de la religion. || Un saint évêque, de saints prélats (→ Accuser, cit. 23; ensorceler, cit. 2). || Un saint homme (→ Réservé, cit. 4). || Une sainte femme.Une âme sainte. Angélique, beau (I., B., 1.).Par plais. || Un saint homme de chat (→ 1. Arbitre, cit. 5, La Fontaine).
2 Mon frère a dit alors à haute voix : C'est un saint homme, qui pourrait devenir un Saint, s'il le voulait, et il en a peut-être envie (…)
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 310.
B (Choses).
1 Qui a un caractère sacré, religieux; qui appartient à la religion (judéo-chrétienne), à l'Église. Consacré, sacré. || Rendre saint. Sanctifier.(Antéposé). || Le saint nom, la sainte volonté de Dieu (→ Péché, cit. 10). || La sainte nativité (cit. 1) du Christ. || Les saints mystères. || Le saint sacrifice de la messe (→ Infestation, cit.). || La sainte messe (cit. 1). || Les saintes espèces. || Les saintes hosties (→ Ciboire, cit. 1). || Le Saint-Sacrement. Sacrement. || La sainte table. || Le saint ciboire. || Le Saint-Graal. || La sainte onction (→ Extrême-onction, cit. 2). || Le saint chrême. || La sainte ampoule (cit. 1) de Reims. || Les saintes reliques. || La sainte Croix. || Les Saintes Écritures. || La sainte Bible. || Les saintes lettres (cit. 10). || Les saints canons, la sainte doctrine de l'Église (→ Fille, cit. 14). || La sainte Église catholique, apostolique et romaine. || La sainte Inquisition (→ Renégat, cit. 1). || La Sainte-Chapelle (→ Pierre, cit. 16). || Le Saint-Sépulcre (ou le saint sépulcre).(Postposé). || Profanation des choses saintes. || L'huile (cit. 20) sainte. || Images saintes (→ Iconoclastie, cit. 1).Spécialt. || L'Écriture sainte. || L'histoire (cit. 9) sainte. || Les livres saints.Lieu saint, lieux saints. 2. Lieu (cit. 9 et 10); terre (sainte). || La cité, la ville sainte : Jérusalem. aussi Cité (cit. 12, fig.). || L'arche (cit. 6, fig.) sainte.Guerre (infra cit. 42) sainte.
La sainte quarantaine. || Le saint temps de carême (→ Provision, cit. 1). || Mercredi, jeudi (cit. 1), vendredi, samedi saint. Semaine (sainte). || Année sainte, pour laquelle le pape proclame un jubilé. || Porte sainte de Saint-Pierre de Rome.
(Antéposé). Saint-Office, Saint-Père, Saint-Siège.Hist. || Le Saint-Empire romain germanique (→ aussi Corps, cit. 37, Voltaire; petit, cit. 24). || La sainte Russie.La Sainte-Alliance : alliance signée en 1815 par le tsar, l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse et qui visait à maintenir la paix et l'équilibre européen.Cuis. || Faisan à la Sainte-Alliance.
3 — Monsieur, c'est en réalité le faisan étoffé tel qu'on le mange chez monsieur le conseiller Brillat-Savarin. Faisan farci de chairs de bécasses, de moelle de bœuf et de truffes… — Et vous appelez cela… ? — Le faisan à la Sainte-Alliance, monsieur. Le plat remporte le plus grand succès auprès de ces messieurs les officiers étrangers.
Philippe Hériat, Famille Boussardel, III.
Loc. fam. Toute la sainte journée : pendant toute la journée, sans arrêt (→ Galérien, cit. 3). — ☑ De la sainte farce, se dit d'une chose peu sérieuse, qui tient de la mystification.
3.1 (…) il se demande ce qu'elle peut bien foutre de toute la sainte journée.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 179.
2 (Antéposé, notamment dans les expressions figées, ou postposé). Qui est inspiré par la piété, qui est conforme aux préceptes de la morale religieuse. || Les saintes effusions des mystiques (cit. 9). || Une vie sainte et innocente. Pur (→ Entier, cit. 9). || Œuvre sainte (→ Revenant, cit. 4).Spécialt. || Sainte colère : colère éminemment morale (comme celle de Jésus chassant les marchands du temple).
Par iron. || Être saisi d'une sainte indignation.
3.2 « La sainte trouille », selon notre homme, qui a lu Lucrèce, crée les dieux, mais aussi les hommes providentiels.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 113.
3 Qui inspire (ou doit inspirer) de la vénération. Auguste (cit. 10), sacré, vénérable. || Ô sainte égalité (→ Bastille, cit. 2). || Le nom de la liberté est saint (→ Oppresseur, cit. 2). || L'insurrection (cit. 3) peut être le plus saint des devoirs.
4 Sans répondre à l'argument, M. de Faverges stigmatisa ces œuvres où l'on bafoue les choses les plus saintes, la famille, la propriété, le mariage !
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, V.
———
II N. (Fin Xe).
1 Relig. et cour. Personne qui est, après sa mort, l'objet, de la part de l'Église catholique d'un culte public et universel (dit culte de dulie), en raison du très haut degré de perfection chrétienne qu'il ou qu'elle a atteint durant sa vie. || Les saints, intercesseurs (cit. 1) et patrons (→ aussi Intercéder, cit. 2). || Les anges et les saints du paradis (→ Indéfectible, cit. 1). || Le chœur des saints dans le ciel. Élu, glorieux. || La couronne de gloire des saints. || Canonisation d'un saint ( Canoniser). || Les vénérables, les bienheureux, et les saints. || L'Église distingue parmi les saints apôtres et évangélistes, les martyrs, les confesseurs (pontifes ou non, docteurs ou non), et, parmi les saintes, les vierges (martyres ou non) et les saintes femmes. || Récit de la vie d'un saint. Hagiographie, légende. || Les saints de l'Église romaine (→ Religionnaire, cit.), de l'Église grecque. || Saint protecteur d'un village. Patron (→ Invocation, cit. 2). || Catalogue des saints. 2. Canon, martyrologe. || Tous les saints du calendrier.Exclamativt. || Saints du paradis !Commémoraison, fête, jour natal d'un saint. || Fête de tous les saints. Toussaint. — ☑ Loc. (vieillie). Chômer un saint : chômer le jour de sa fête.Un saint qu'on ne chôme plus : personne ou chose qui n'est plus en faveur, qui a perdu son prestige.Châsse, reliques, ossements d'un saint (→ Jugement, cit. 3; rayonnant, cit. 2). || Image, figure, statue de saint (→ Invoquer, cit. 4; peindre, cit. 32; population, cit. 8). || Auréole, nimbe autour de la tête d'un saint dans un tableau.Le héros et le saint. || Le sage et le saint.
Loc. fig. (Déb. XVIIIe). Être le saint du jour, le héros du jour.Être le nouveau saint du calendrier.
5 (…) et monsieur le curé
De quelque nouveau saint charge toujours son prône.
La Fontaine, Fables, VIII, 2 (→ Prône, cit. 1).
6 Un secrétaire du roi d'Angleterre disait tout haut en revenant (du supplice de Jeanne d'Arc) : « Nous sommes perdus; nous avons brûlé une sainte ! »
Michelet, Hist. de France, X, IV.
7 Pour fêter un saint local qui commande traditionnellement aux frairies (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 59.
8 On ne parle jamais que de la victoire des Saints, de leur triomphe. Appartenant à l'Église triomphante ils ne peuvent faire autrement que d'y triompher, la chose est sûre. Un jour par an, l'Église militante m'invite à me réjouir de ce triomphe ou même à m'y associer humblement. J'obéis. Après quoi, il me reste trois cent soixante-quatre jours pour penser aux échecs ici-bas, de chacun de ces capitaines d'aventures.
Bernanos, les Grands Cimetières sous la lune, p. 243.
9 (…) les héros et les saints ne sont pas des êtres marqués d'on ne sait quel signe de démesure (…) il n'y a pas entre eux et nous de barrière infranchissable (…) ce sont seulement, dans leur ordre, des hommes qui se sont entièrement réalisés, c'est-à-dire qui ont atteint à cette saisie de soi, à cette fidélité profonde, à l'être, qui est notre but.
Daniel-Rops, Ce qui meurt…, p. 215.
Loc. Les saints de glace : période qui correspond aux fêtes de saint Mamert, de saint Pancrace et de saint Servais (11, 12 et 13 mai) et pendant laquelle on observe souvent un abaissement de la température.
Loc. (1823). Prêcher pour son saint : avoir en vue son intérêt personnel en faisant l'éloge d'une personne, en préconisant une solution. — ☑ (1773). Avoir la patience d'un saint : être très patient.Ce n'est pas un saint (→ N'être pas un ange, n'être pas parfait).Vivre comme un saint. Saintement (→ Milieu, cit. 13). — ☑ Des malices à faire damner (cit. 7) un saint. — ☑ Se recommander à tous les saints du paradis. || Jurer (sacrer) par tous les saints du paradis. — ☑ (XVe). Ne savoir à quel saint se vouer : ne plus savoir comment se tirer d'affaire.
10 Il comprenait que, par sa conduite savante de la veille, il avait gâté toutes les belles apparences du jour précédent, et ne savait réellement à quel saint se vouer.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XV.
(Un petit saint de bois, 1690). Un petit saint : un personnage vertueux et inoffensif. Nitouche (sainte).REM. L'expression ne s'emploie guère que dans une phrase négative au sens d'« enfant de chœur » (→ Immoralité, cit. 8) ou par ironie (→ Jusque, cit. 18, La Fontaine). — Se donner des airs de petit saint. || Faire le petit saint, le vertueux ( aussi Hypocrite).
11 Au regard de celui qui avait envoyé un roi de France à l'échafaud et fait mitrailler les royalistes de Lyon, « l'apostat », qui n'avait fait guillotiner ni mitrailler personne, apparaîtrait presque comme un petit saint.
Louis Madelin, Talleyrand, IV, XXXII.
11.1 J'avoue que mes raisons de croire l'ancien garde des Sceaux sur parole n'étaient point de celles que M. Bony pût aisément concevoir. Elles tenaient à une certaine idée que je me fais de François Mitterand. Non que je l'aie jamais pris pour un petit saint.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 262.
11.2 (…) nous, c'est pareil, on n'est pourtant pas des modèles de vertu, des petits saints, mais de là… Ah non, c'est honteux, heureusement que c'est tout de même une exception, des monstres pareils…
N. Sarraute, le Planétarium, p. 242.
(1835). Prov. Comme on connaît les saints on les honore : on agit envers chacun selon le caractère qu'on lui connaît, selon les mérites qu'on lui attribue. — ☑ (Fin XVIIe). Il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints : il vaut mieux s'adresser au chef, au supérieur plutôt qu'aux subordonnés.
2 (Dans d'autres religions ou sectes). || Les marabouts, saints de l'Islam. || Les saints du bouddhisme, de l'hindouisme. || Clotilde de Vaux, sainte et patronne de l'église positiviste (→ Prêtre, cit. 9).
3 (V. 1280). Par métonymie. Image, statue religieuse qui représente un saint (au sens 1.). || De grands saints de bois dédorés, des saintes de faïence coloriées (→ Procession, cit. 3).
12 Dans les départements, plus d'un représentant en mission était charmé de détourner de ce côté les fureurs populaires. Les saints de bois étaient guillotinés.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., Appendice, Le tyran.
4 (1870, Littré). Loc. La communion (1.) des saints (c'est-à-dire de tous les fidèles) → Monastique, cit. 2.
5 Personne d'une vertu, d'une bonté, d'une patience exemplaire. || Cette femme, mais c'est une sainte ! || Saint laïque, expression appliquée par Pasteur à Littré.
13 Souvent, il m'est arrivé de me le représenter, assis auprès de sa femme, comme en un tableau des premiers temps du christianisme; lui, regardant la terre, plein de compassion pour ceux qui souffrent; elle, fervente catholique, les yeux levés vers le ciel; lui inspiré par toutes les vertus terrestres; elle par toutes les grandeurs divines; réunissant dans un même élan comme dans un même cœur les deux saintetés qui forment l'auréole de l'Homme-Dieu, celle qui procède du dévouement à ce qui est humain, celle qui émane de l'ardent amour du divin; — elle, une sainte dans l'acception canonique; lui, un saint laïque.
Pasteur, Disc. de réception à l'Académie, 27 avr. 1882.
———
III N. m. (XIIIe, saint des saints). Archéol. || Le saint : espace qui s'étendait devant la partie la plus sacrée du Temple.(XIIIe; du génitif hébreu à fonction de superlatif : le très saint). Cour. || Le saint des saints : la partie du tabernacle, l'enceinte du Temple la plus sacrée, celle dans laquelle l'arche (cit. 4) était enfermée. Sanctuaire. — ☑ (1845). Loc. métaphorique. Le saint des saints : la partie la plus retirée d'une habitation, d'un édifice; l'organisme le plus secret et le plus important d'une entreprise, d'une collectivité, d'une administration.
CONTR. Damné. — Bandit.
DÉR. et COMP. Saintement, sainteur. — Saint-benoît, saint-bernard, saint-crépin, sainte-barbe, saint-émilion, saint-estèphe, Saint-Galmier, saint-germain, saint-glinglin (à la), saint-honoré, saint-hubert, saint-luc, saint-marcellin, saint-michel, saint-nectaire, Saint-Office, saint-paulin, Saint-Père, saint-pierre, saint-rémy, Saint-Siège. V. Sacro-saint.
HOM. Sain, sein, seing; cinq (dans certains cas).Formes du v. ceindre.

Encyclopédie Universelle. 2012.