Akademik

court

1. court, courte [ kur, kurt ] adj. et adv.
• 1640; curt 1080; lat. curtus
I Adj.
1Qui a peu de longueur d'une extrémité à l'autre (relativement à la taille normale ou par comparaison avec une autre chose). Herbe courte. 3. ras. Avoir les cheveux courts. Robe courte. Chemise à manches courtes. Rendre court, plus court ( écourter, raccourcir) . Nez court et plat ( petit) . Jambes courtes. Être court de jambes. courtaud. « C'était un gros petit homme, chauve, court de bras, de jambes, de cou, de nez, de tout » (Maupassant). La ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre. Aller par le plus court chemin. 1. direct; raccourci. Absolt (substant.) Prendre le plus court, au plus court. Tirer à la courte paille. Faire la courte échelle à qqn. Avoir la vue courte : ne pas voir de loin ( 1. bas) ; fig. n'avoir pas assez de prévoyance, de sagacité. Un homme à courtes vues, borné, obtus.
2Qui a peu d'ampleur, est peu développé (œuvres). Livre, récit, roman très court. 1. bref, laconique, rapide. Exposé court et complet. concis, dense. Phrases courtes.
Par ext. fam. Insuffisant. sommaire. Cent francs, c'est un peu court. juste.
3Qui a peu de durée. 1. bref, éphémère, fugace, fugitif, passager, provisoire, temporaire, transitoire. Les jours de l'hiver sont courts. « La vie est courte, mais l'ennui l'allonge » (Renard). Un court moment. Avoir un court entretien. Un court métrage. Les délais sont courts. PROV. Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Avoir la mémoire courte : oublier vite.
4Qui est rapproché dans le temps. À court terme, à courte échéance : pour un avenir rapproché. « ils ne font que des projets à court terme » (Sartre). Crédit à court terme.
5Littér. Prompt, rapide. Le plus court expédient. Courte honte.
6Qui est de fréquence rapide. Un rythme court. Avoir l'haleine, la respiration courte, le souffle court : s'essouffler facilement et très vite. — Ondes courtes (opposé à moyennes, longues) .
II Adv. (tenir court 1213)
1D'une manière courte ou de manière à rendre court. Il lui coupa les cheveux court. Elle s'habille très court. « Des cheveux [...] coupés court et frisés » (Colette ). Faire court : abréger. « Ce microcosme que pour faire court nous appelons la France » (Le Monde, 1988).
2Loc. COUPER COURT à qqch., l'interrompre au plus vite. Couper court à un entretien, à la discussion. « Mon départ était le seul moyen de couper court à cette intrigue sans issue » (Gautier). Pendre qqn haut et court. — TOURNER COURT : faire un brusque changement de direction. Fig. Passer d'une chose à une autre sans transition. « son savoir et son goût tournent souvent court » (Yourcenar). Demeurer, rester, se trouver court : manquer d'idées, d'à-propos. Demeurer court devant les objections, les arguments. coi.
3 ♦ TOUT COURT : sans rien d'autre. Appelez-moi Monsieur, tout court.
4 ♦ DE COURT. Prendre qqn de court, à l'improviste; ne pas lui laisser de temps pour agir. Il a été pris de court et n'a rien répondu.
5 ♦ À COURT DE : sans. Être à court d'argent, en manquer. Ellipt Être à court (cf. Être à sec). Il s'est tu, à court d'arguments, d'idées. faute (de). « J'avance pas à pas, peinant, à court de souffle, de joie, de ferveur » (A. Gide).
⊗ CONTR. Allongé, grand, long; durable, prolongé. ⊗ HOM. Cour, courre, cours. court 2. court [ kur ] n. m.
• 1880; mot angl., de l'a. fr. court « cour »
Terrain aménagé pour le tennis. Court en terre battue, en quick. Court central (II).

court adverbe À court (de), démuni (de), sans ressources (en) : Il n'est jamais à court d'arguments. Couper, tailler court, de telle sorte qu'il y ait peu de longueur entre les deux extrémités : Couper des cheveux courts. Couper court à quelque chose, le faire cesser brusquement : Cette mise au point a coupé court aux rumeurs. (S')habiller, (se) coiffer court, avec des vêtements (robes, jupes, manteaux) courts, avec des cheveux courts. Prendre quelqu'un de court, le prendre au dépourvu, sans lui laisser le temps de réfléchir ou d'agir. S'arrêter, se trouver court, demeurer, rester court, se trouver soudain incapable de continuer ou de riposter, faute d'idées, de moyens. Tourner court, cesser brusquement sans aboutir au résultat espéré. Tout court, sans ajouter aucun titre ou aucun autre nom ; sans ajouter de précision : On l'appelle Jacques tout court.court nom masculin Style ou mode des vêtements (jupes, manteaux, robes) courts : Préférer le court.court nom masculin (anglais court, de l'ancien français court, cour) Terrain de tennis. ● court (citations) adverbe Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. Fables, la Laitière et le Pot au lait court (difficultés) adverbe Orthographe 1. Être à court de. Toujours invariable : elle est à court d'argent ; ils ne sont jamais à court d'idées. Couper court. Toujours invariable : elles ont coupé court à la conversation. Tourner court. Toujours invariable : les choses ont tourné court. q Prendre de court. Toujours invariable : elle a été prise de court. Rester, demeurer court. Toujours invariable : elle est restée court. 2. Coupé court. Toujours invariable : elle porte les cheveux coupés court (avec un s à coupé). ● court (expressions) adverbe À court (de), démuni (de), sans ressources (en) : Il n'est jamais à court d'arguments. Couper, tailler court, de telle sorte qu'il y ait peu de longueur entre les deux extrémités : Couper des cheveux courts. Couper court à quelque chose, le faire cesser brusquement : Cette mise au point a coupé court aux rumeurs. (S')habiller, (se) coiffer court, avec des vêtements (robes, jupes, manteaux) courts, avec des cheveux courts. Prendre quelqu'un de court, le prendre au dépourvu, sans lui laisser le temps de réfléchir ou d'agir. S'arrêter, se trouver court, demeurer, rester court, se trouver soudain incapable de continuer ou de riposter, faute d'idées, de moyens. Tourner court, cesser brusquement sans aboutir au résultat espéré. Tout court, sans ajouter aucun titre ou aucun autre nom ; sans ajouter de précision : On l'appelle Jacques tout court.court (homonymes) adverbe cour nom féminin courent forme conjuguée du verbe courir courre forme conjuguée du verbe courre cours forme conjuguée du verbe courir cours nom masculin court forme conjuguée du verbe courir court adjectifcourt (expressions) nom masculin Aller au plus court, procéder de la façon la plus simple. ● court (homonymes) nom masculin cour nom féminin courent forme conjuguée du verbe courir courre forme conjuguée du verbe courre cours forme conjuguée du verbe courir cours nom masculin court forme conjuguée du verbe courir court adjectifcourt (difficultés) nom masculin (anglais court, de l'ancien français court, cour) Orthographe et sens Ne pas confondre la cour avec r (la cour de la ferme, la cour du roi), le cours avec s (le cours d'un fleuve, un cours d'histoire, le cours du dollar, le cours de la vie, un cours bordé d'arbres) et le court avec t (un court de tennis). ● court (homonymes) nom masculin (anglais court, de l'ancien français court, cour) cour nom féminin courent forme conjuguée du verbe courir courre forme conjuguée du verbe courre cours forme conjuguée du verbe courir cours nom masculin court forme conjuguée du verbe courir court adjectifcourt, courte adjectif (latin curtus) Qui a peu d'étendue en longueur ou en hauteur en soi ou de manière relative : Une jupe courte. Des cheveux courts. Se dit d'un trajet qui dure peu de temps, ou d'une distance qui a peu d'étendue par rapport à une moyenne, à un autre trajet, à une autre distance : Passer par la rue du Chemin-Vert, c'est plus court. Qui a peu de durée ; bref : En hiver, les jours sont plus courts qu'en été. Qui a peu d'étendue, de longueur : Un exposé court. Un film court. Familier. Insuffisant en quantité, en valeur : Ses connaissances en histoire sont courtes. Qui est juste suffisant, qui est obtenu de justesse : Une courte victoire.court, courte (citations) adjectif (latin curtus) Blaise Pascal Clermont, aujourd'hui Clermont-Ferrand, 1623-Paris 1662 Je n'ai fait [cette lettre-ci] plus longue que parce que je n'ai pas eu le loisir de la faire plus courte. Les Provinciales, 16e lettre court, courte (difficultés) adjectif (latin curtus) Orthographe 1. Être à court de. Toujours invariable : elle est à court d'argent ; ils ne sont jamais à court d'idées. Couper court. Toujours invariable : elles ont coupé court à la conversation. Tourner court. Toujours invariable : les choses ont tourné court. q Prendre de court. Toujours invariable : elle a été prise de court. Rester, demeurer court. Toujours invariable : elle est restée court. 2. Coupé court. Toujours invariable : elle porte les cheveux coupés court (avec un s à coupé). ● court, courte (expressions) adjectif (latin curtus) À courte vue, se dit d'un projet qui ne fait guère preuve de prévoyance. Avoir la mémoire courte, oublier vite des faits fâcheux ou des obligations. Avoir le souffle court, respirer de manière précipitée, sous l'effet d'un essoufflement, d'une émotion. Avoir la vue courte, avoir l'esprit borné, limité ; avoir peu de perspicacité. Familier. Court sur pattes, qui a un tronc, un corps important par rapport à la taille des jambes. Être court, dire ce qu'on a à dire en peu de temps ; être bref. Muscle court, nom donné à certains muscles en raison de leur trajet (court extenseur, court fléchisseur, court péronier, court supinateur, etc.). Os court, os constitué d'une enveloppe mince de tissu compact, qui entoure du tissu spongieux et dont les trois dimensions (longueur, largeur, épaisseur) sont sensiblement égales (os du carpe, du tarse, vertèbres). ● court, courte (homonymes) adjectif (latin curtus) cour nom féminin courent forme conjuguée du verbe courir courre forme conjuguée du verbe courre cours forme conjuguée du verbe courir cours nom masculin court verbe court adv court nom masculincourt, courte (synonymes) adjectif (latin curtus) Qui a peu d'étendue en longueur ou en hauteur en...
Synonymes :
- courtaud
- petit
- raccourci
- ramassé
- ras
- trapu
Contraires :
- étendu
- grand
- haut
- long
Qui a peu de durée ; bref
Synonymes :
- bref
- éphémère
- fugace
- fugitif
- momentané
- passager
Contraires :
- durable
- éternel
- long
Qui a peu d'étendue, de longueur
Synonymes :
- bref
- concis
- laconique
Contraires :
- diffus
- filandreux
- interminable
- longuet (familier)
- verbeux
Familier. Insuffisant en quantité, en valeur
Synonymes :
- insuffisant
- juste
- limité
- maigre
- mince
- restreint
- simple
- sommaire
- succinct
Contraires :
- considérable
- insatiable

court, courte
adj., n. m. et adv.
rI./r adj.
d1./d De peu de longueur. La droite est le plus court chemin d'un point à un autre. Vêtement trop court. Ant. long.
d2./d (Afr. subsah., Djibouti, Liban) Syn. de petit (sens II, 1). Un enfant court pour son âge.
d3./d Qui dure peu. Une courte harangue. Syn. bref.
|| Avoir la mémoire courte: ne pas pouvoir, ou ne pas vouloir, se souvenir.
d4./d Peu éloigné dans le temps ou dans l'espace. échéance à court terme.
|| Avoir la vue courte: ne pas distinguer, ou mal distinguer, les objets éloignés; fig. manquer de prévoyance, de pénétration.
d5./d Insuffisant, sommaire. Un dîner un peu court.
rII./r n. m. Ce qui est court.
Spécial. Le court: les robes, les jupes, les vêtements courts.
|| Au (plus) court: par le plus court chemin; fig. par le moyen le plus rapide. Régler une difficulté en allant au plus court.
rIII/r adv.
d1./d En retranchant une certaine longueur de qqch. Attacher court un animal.
(Belgique) Trop court. C'est deux centimètres court.
d2./d Brusquement, subitement. S'arrêter, tourner court. Couper court aux discussions.
d3./d être à court de ou (Belgique) tomber à court: manquer, ne plus avoir de. être à court d'argent, d'arguments. Tomber à court de pain.
|| (Belgique) être à court d'haleine: ne plus avoir de souffle, être hors d'haleine.
d4./d De court: à l'improviste. Prendre qqn de court.
d5./d Tout court: sans rien ajouter de plus. Il l'aime bien, elle l'aime tout court.
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court
n. m. SPORT Terrain de tennis.

I.
⇒COURT1, COURTE, adj. et adv.
I.— Adjectif
A.— [Dans l'espace] Qui a une petite ou une trop petite étendue par rapport à la moyenne idéale ou réelle ou par rapport à autre chose.
1. [En longueur, en largeur, en hauteur ou en surface] Chemin court, geste court; flamme, herbe courte; courte épée, courte queue; à courte distance. Anton. long. Du bois de Vincennes à la rue Culture-sainte-Catherine le trajet était court et s'effectua en quelques minutes (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 415). Mes pieds nus, conscients, tâtent la laine courte et dure d'un beau tapis de Perse (COLETTE, Vagab., 1910, p. 58) :
1. C'était toujours la ligne droite sans qu'aucun obstacle, lac ou montagne, les obligeât à la changer en ligne courbe ou brisée. Ils mettaient invariablement en pratique le premier théorème de la géométrie, et suivaient, sans se détourner, le plus court chemin d'un point à un autre.
VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 2, 1868, p. 96.
Au fig. :
2. BLAISE. — Pour beaucoup de femmes, le plus court chemin vers la perfection c'est... la tendresse. Cela ne veut pas dire qu'on doive s'abandonner à tous ses instincts, bien entendu!
MAURIAC, Asmodée, 1938, I, 4, p. 35.
2. En partic.
a) [En parlant d'une pers. ou d'un animal] Qui est de petite taille. Court et rond; court et trapu; court de taille, de jambes; court sur pattes. Une singulière petite bonne femme, toute courte, toute ronde (HALÉVY, Criquette, 1883, p. 246). Courte et un peu bossue, elle (Félicie) essayait de rehausser sa petite taille en avançant le ventre et plaça une main sur sa hanche (GREEN, Malfaiteur, 1955, p. 13) :
3. Gasselin était un de ces petits Bretons courts, épais, trapus, (...) à figure bistrée, (...) têtus comme des mules, mais allant toujours dans la voie qui leur a été tracée.
BALZAC, Béatrix, 1839-45, p. 31.
Bête courte. Qui a peu de longueur de l'échine au garrot. Cheval, mulet court. Ils ont de beaux petits mulets. Des bêtes courtes; des turcs (GIONO, Bonh. fou, 1957, p. 355).
b) [En parlant d'une partie du corps] Nez, cou, bec, bras court; jambes courtes; courte queue. Des crocodiles sur leurs courtes pattes (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Qui sait? 1890, p. 1190). Les taureaux normands à l'encolure courte (BERNANOS, Joie, 1929, p. 628).
Spéc., ANAT.
Muscles courts; court adducteur, court fléchisseur, court supinateur. Le court extenseur du pouce manque dans le chat, le chien, l'ours et le lapin (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 323).
Os courts. Anton. os plats et os longs. Les os courts dont la structure est comparable à celle des épiphyses (GÉRARD, Manuel anat. hum., 1912, p. 5).
c) [En parlant d'un vêtement ou d'une partie de vêtement] Habit court, à manches courtes; robe, jupe courte (qui ne couvre pas la jambe jusqu'à la cheville). Deux valets en culotte courte et en bas de soie blancs (BALZAC, Splend. et mis., 1846, p. 462). Une sorte de manteau à larges manches (...) sensiblement plus court que la jupe (GIDE, Journal, 1915, p. 517) :
4. La jeune fille [Sabine] tira sur sa jupe turquoise, qui était courte jusqu'à l'indécence...
TOULET, La Jeune fille verte, 1918, p. 52.
d) Loc. Tenir la bride courte. Tirer à la courte paille. Faire la courte échelle à qqn.
Le plus court chemin, et p. ell., le plus court, subst. masc. Le chemin le plus direct. Passer par le plus court, aller au plus court, couper au (plus) court. Toutes deux passèrent par la brèche pour aller au plus court (BALZAC, Ténéb. affaire, 1841, p. 218). Nous nous sommes perdus dans les champs en voulant couper au court (SUE, Myst. de Paris, t. 3, 1842-43, p. 75) :
5. François Rabelais se rendit à Montpellier; mais il ne s'y rendit pas tout droit, ni par le plus court (...) il s'amusait à prendre le plus long.
A. FRANCE, Rabelais, 1924, p. 26.
Au fig. Le plus facile, le plus expédient ou le meilleur moyen (cf. infra B 5). Je ne comprends guère (...) vos moyens, au moins très indirects; il est plus court de rester ici (HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 142).
3. Qui a une faible ampleur ou une faible portée. Lunette, objectif à court foyer; vue courte.
Au fig. Borné, obtus, mesquin. Esprit court; idée, intelligence courte. Elle n'avait pas un brin de religion et son bon sens, un peu court, s'offensait de tout mystère (A. FRANCE, Livre ami, 1885, p. 97). Le nominalisme est une doctrine un peu courte; et les antiféministes ont beau jeu de montrer que les femmes ne sont pas des hommes (BEAUVOIR, Deux. sexe, t. 1, 1949, p. 12).
Loc. verbale. Avoir la vue courte. Avoir son champ de vision limité aux objets proches, ne pas voir clair de loin (cf. myope). Ce jeune homme, qui paraissait avoir la vue courte, arrêtait presque son cheval pour pouvoir regarder Lamiel plus à l'aise avec son lorgnon (STENDHAL, Lamiel, 1842, p. 140). Au fig. Manquer de prévoyance, de discernement ou d'ouverture d'esprit, de grandeur d'âme. Hélas! pourquoi faut-il que les idées généreuses aient toujours la vue si courte! (NERVAL, L. Burckart, 1839, p. 179) :
6. ... il [La Bruyère] se raille des vues courtes et des esprits bornés ou envieux qui arguent d'une de vos qualités pour vous refuser une qualité voisine ou même opposée.
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 1, 1863-69, p. 138.
Loc. adv., au fig. À courte vue. Étroit, borné, mesquin. Homme, doctrine, politique à courte vue. Jugements à courte vue (BARRÈS, Jard. Bérén., 1891, p. 203). Égoïsme à courte vue (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 230).
4. Spéc. Qui ne s'étend pas assez.
a) ART CULIN. Sauce courte. Qui manque de fluidité, trop épaisse.
b) CÉRAM. Pâte courte. Qui manque de plasticité, qui s'étend mal. Si la pâte est trop courte, on peut lui donner du liant (...) par le gommage (Al. BRONGNIART, Traité arts céram., 1844, p. 136).
c) PEINT. Peinture courte. Des artistes m'ont dit que, le silicate séchant très rapidement, la peinture est courte (MÉRIMÉE, Ét. anglo-amér., 1870, p. 252).
5. Au fig. Qui a une trop faible importance, qui est nettement insuffisant (en volume, en quantité, en qualité, en dignité, en durée, etc.). C'est court! C'est bien court! C'est trop court! Synon. juste, insuffisant. Plats de consistance trop courte (HUYSMANS, En ménage, 1881, p. 107). Deux poulets pour dix, c'est court! (GYP, Passionn., 1891, p. 79) :
7. [M. Sylvestre :] Fille unique, elle [Mlle Vallier] a fait honneur à tout et s'est trouvée, à dix-huit ans, à la tête de douze cents francs de rente. C'est court pour une jeune personne habituée à l'opulence.
G. SAND, M. Sylvestre, 1866, p. 82.
B.— [Dans le temps ou dans l'espace-temps]
1. Qui a une faible durée. Vie courte, jours courts, courte maladie; trouver le temps court. Anton. long. Un court mais expressif regard (DUMAS père, Monte-Cristo, 1846, p. 699). Court interlude d'orgue (POTIRON, Mus. église, 1945, p. 94). Ses petites flammes de courtes joies (VIALAR, Brisées hautes, 1952, p. 124) :
8. La nuit qui descend si rapide aux courtes journées de décembre était venue, mais sans amener avec elle une obscurité complète. La réverbération de la neige combattait les ténèbres du ciel, et par un renversement bizarre il semblait que la clarté vînt de la terre.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 144.
P. plaisant. À la longue et même, selon certains, à la courte Montesquiou devenait fatigant, puis insupportable (L. DAUDET, Qd viv. mon père, 1940, p. 247).
SYNT. Court espace de temps, frisson, instant, intervalle, laps de temps, moment, silence, sommeil, voyage; courte absence, apparition, averse, hésitation, pause, prière, visite; cycle, enseignement court; un temps relativement court; de courte durée.
Loc. div.
Proverbes. Les plaisanteries les plus courtes sont toujours les meilleures. Faire courte messe et long dîner. Être peu fervent (cf. Ac. Compl. 1842).
Fam. Avoir la mémoire courte. Oublier vite quelque chose ou ne pas vouloir s'en souvenir. Que tu as la mémoire courte, Élisabeth! Rappelle-toi l'été où tu m'accompagnais à Bordeaux, tous les jours (...). Souviens-toi de tes larmes dans la voiture (MAURIAC, Mal Aimés, 1945, II, 6, p. 201). La vouloir courte et bonne. [P. allus. à une citation de la duchesse de Berry] Jouir de la vie au détriment de sa santé. Ce farceur, qui la demandait courte et bonne, la mène bête et triste (VALLÈS, Réfract., 1865, p. 175).
En savoir le court et le long sur une affaire. En connaître tous les détails, tous les aspects.
2. P. ext. [En parlant d'une énonciation orale ou écrite] Qui a peu d'ampleur, peu de développement. Roman, poème court; phrase courte; de courts extraits (cf. bref). Les deux montagnards se retrouvèrent avec l'effusion aux paroles courtes (...) chez ces gens d'élocution difficile (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p. 193). Elle [Clotilde] parlait par petites phrases, nettes, courtes, tranchantes (THARAUD, Bien-aimées, 1932, p. 107). Résumés courts et fidèles (Civilisation écr., 1939, p. 3401) :
9. J'avais repris Ésope le bossu, que j'avais aimé dès ma troisième pour ses paroles frustes, courtes et judicieuses.
JAMMES, Mémoires, 1923, p. 186.
Loc. fig., fam., vieilli. Pour (le) faire court. Pour abréger, pour dire en peu de mots. Synon. (Pour faire) bref. Pour le faire court, monsieur, Carmen me procura un habit bourgeois (MÉRIMÉE, Carmen, 1847, p. 51).
SYNT. Compliment, exposé, récit court; épigramme, introduction, lettre courte; courte description, digression, explication.
[En parlant de qqn] Être court. Parler ou écrire de façon brève, sans s'étendre sur les détails :
10. Cet art de prendre en tout ce qui est la fleur, de ne point fatiguer le lecteur par des détails oiseux, en un mot l'art d'être court (...) est la qualité qui nous charme et dont l'absence gâte pour nous des ouvrages pleins de choses...
E. DELACROIX, Journal, 1857, p. 142.
3. Dont le terme est rapproché. À court terme, à courte échéance. Je signai des lettres de change à courte échéance, et le jour du payement arriva (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 181). Il s'est fait débiteur à court terme (CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, p. 412). Dans le plus court délai possible (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 660).
4. Qui est récent. De courte noblesse. [Brichanteau] — Mais ce Corneille-là, c'est de courte noblesse! (HUGO, Marion Del., 1831, p. 201).
5. Pratique et sûr par sa rapidité, simple, facile (cf. supra A 2 d, au fig.). Le plus court expédient; avoir, trouver plus court de... Si vous voulez annoncer votre visite, vous aurez plus court d'envoyer un messager (BOURGET, Némésis, 1918, p. 26) :
11. La vie moderne tend à nous épargner l'effort intellectuel comme elle fait l'effort physique. (...) Elle nous offre toutes les facilités, tous les moyens courts d'arriver au but sans avoir fait le chemin.
VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 141.
Vx et littér. En être pour sa courte honte; rester, revenir avec sa courte honte. Être vite humilié ou embarrassé après avoir essuyé un affront, un refus. Ton grand-père m'a signé un chèque de cinq mille francs. Une aumône! J'en suis pour ma courte honte (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 220).
6. Qui a une fréquence rapide. Souffle court, haleine, respiration courte, (vx) courte haleine. Respiration difficile et fréquente. Avoir le souffle court. S'essouffler vite. Être court d'haleine. Le rythme de sa respiration courte [de Dubourg] se précipitait (ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 72).
a) MAR. Vague courte, mer courte. La vague, de plus en plus gonflée, devenait courte (HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 116). Vent court, courte houle. Vent qui ne permet pas d'atteindre facilement le but. Un vent court et dru brosse vigoureusement la mer (CAMUS, Été, 1954, p. 171).
b) RADIO. Ondes courtes, ultra-courtes.
II.— Adverbe
A.— [Dans l'espace] D'une manière courte. Une mode qui habille court; cheveux coupés court (DUB.); barbe court frisée; être attaché court. Les cochers, attentifs, tenaient court les rênes (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 122).
Couper, tailler court des cheveux, de l'herbe, etc. Ces champs de pailles jaunes, tondues court, que dessèche et dore le soleil d'août (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 107). Ramilles coupées court et appointées (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 139) :
12. Il ne faut jamais craindre de couper du bois sur le chèvrefeuille de Chine. Plus on taille court, plus il pousse avec vigueur, fleurit abondamment, et garnit le bas et le centre...
A. GRESSENT, Traité complet de la création des parcs et jardins, 1891, p. 598.
Rem. Dans ces loc. verbales, l'emploi adj. de court est possible. Faire couper ses cheveux courts (cf. GREV. 1964, § 378). À treize ans, c'était un petit garçon pâle, aux cheveux bruns toujours coupés trop courts, aux yeux tristes (LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 142).
B.— [Dans le temps ou l'espace-temps] D'une manière brusque, rapide. D'habitude, il la quittait court, comme si les choses n'avaient pas en lui de prolongement (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 38). Elle [Camille] respirait court (COLETTE, Chatte, 1933, p. 212).
C.— Loc. div.
1. Loc. verbales
Arrêter court qqn; s'arrêter court. Synon. net. Une autre fois, petit, il faudra s'arrêter court plutôt que de se disputer comme ça (SAND, Meunier d'Angib., 1845, p. 327) :
13. En voyant entrer M. Viot toute l'étude tressauta. Les petits, effarés, se regardèrent. Le narrateur s'arrêta court.
A. DAUDET, Le Petit Chose, 1868, p. 68.
Faire court. L'ironie doit faire court. La sincérité peut s'étendre (RENARD, Journal, 1908, p. 1164).
Rester, demeurer, se trouver court. Manquer d'idées, d'arguments, de repartie. Synon. coi :
14. — (...) Mouret, ne vous verra-t-on pas quelquefois, nous bouderez-vous toujours?
Mouret, que le caquetage attendri de sa belle-mère finissait par troubler, resta court sur la riposte.
ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, p. 938.
Couper court à qqc. Mettre brusquement un terme à quelque chose. Couper court à un entretien, à des objections, à des médisances. On peut souvent couper court à une bronchite et enrayer la maladie (CADET DE GASSICOURT, Malad. enf., t. 2, 1880-84, p. 112).
Emploi abs. Couper court :
15. Bardot voulut le mettre au courant de l'état du 57. Mais, dès la première phrase, le professeur coupa court en se dirigeant vers la porte :
— « Montons. ».
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, p. 766.
Tourner court
♦ Changer brusquement de direction. Arrivé au coin de la rue Vaneau et de la rue de Sèvres, il [Voillenier] tourna court, et revint chez lui (BOURGET, Tapin, 1928, p. 171). Au fig. Passer d'une chose à une autre sans transition :
16. Pourquoi Gorrevod, après avoir mentionné ce Lotos et dit étourdiment : « S'y est-on amusé hier! » avait-il tourné court et changé de sujet de conversation?
P. BOURGET, Un Drame dans le monde, 1921, p. 128.
♦ Cesser brusquement, ne pas arriver au terme de son développement, du résultat escompté. Puis elle [la reine] sortit précipitamment, laissant Christian très étonné que la scène eût tourné si court (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 323).
2. Loc. adv.
Tout court. Tel quel, sans aucun mot de plus. Homme je suis parti, homme je rentre. Et pas homme de lettres. Homme tout court (COCTEAU, Maalesh, 1949, p. 197) :
17. Elle aimait tant Georges! (elle disait Georges tout court avec une fraternelle familiarité), qu'elle avait une envie folle de connaître sa jeune femme et de l'aimer aussi.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Le Pardon, 1882, p. 659.
De court. Serrer, tenir qqn de court.
♦ Le serrer de près, laisser peu de jeu au lien (cf. tenir la bride courte) :
18. ... j'avais beau allonger mes petites jambes, un de ces grands diables s'était acharné sur moi et me serrait de si court, de si court qu'après avoir senti deux ou trois fois le vent de sa trique, je finis par la recevoir en plein sur la tête.
A. DAUDET, Contes du lundi, 1873, p. 234.
Au fig. Lui laisser peu de liberté. De vraies passions, tenues de trop court par l'avarice terrienne de vieux parents de sang paysan (E. DE GONCOURT, Élisa, 1877, p. 66).
Prendre qqn de court. Le prendre au dépourvu, sans lui laisser le temps de réfléchir, d'agir. En principe, l'interne doit tout savoir et ne jamais être pris de court. S'il y a de la casse, c'est sa faute (L. DAUDET, Dev. douleur, 1931, p. 180).
3. Loc. prépositive. À court de; être à court de. Manquer de. Être à court d'argent, d'arguments. L'homme n'est jamais à court d'ingéniosité (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 142).
P. ell. À court (souvent pour à court d'argent). Toutes dettes payées — et j'en avais! — je me trouve à court (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1890, p. 179).
Rem. La loc. synon. être court de est vieillie et littér., largement concurrencée par être à court de. Un vicomte de Limoges (...) se trouva court de poivre (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 172). Wedecke parlait d'abondance, lui généralement si court de propos (MORAND, Fin siècle, 1957, p. 32).
Prononc. et Orth. :[], fém. []. Ds Ac. depuis 1694. Adj. qui s'emploie comme adv. inv. : couper court; des cheveux coupés court; elle allait court vêtue. Homon. cour, courre, cours, formes de courir. Étymol. et Hist. I. Adj. a) ca 1100 curt « de peu de longueur » (Roland, éd. J. Bédier, 1492); 1640 au propre veuë Courte (OUDIN, Curiositez); 1690 domaine moral veuës courtes (FUR.); b) 1155 corte duree (WACE, Brut ds KELLER, p. 335 a); 1532 avoir la mémoire courte (RABELAIS, Pantagruel, 12, éd. Marty-Laveaux, I, 276); c) fin XIIe-début XIIIe s. « rapproché (dans le temps) » (Aiol, 7724 ds T.-L. : a cort terme). II. Subst. av. 1266 le court (opposé au long) (Livre de Jean d'Ibelin, Assises de Jerusalem, XXII, éd. Beugnot, I, 46). III. Loc. a) ca 1205 tenir qqn de court « surveiller de près, laisser peu de liberté » (Renart, éd. Martin, XVII, 1112); ca 1450 pour le faire court « pour être bref » (Mistère Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 16230); XVe s. couper court (qqc.) « interrompre brusquement » (MONSTREL., liv. I, ch. 134 ds LITTRÉ); b) 1556 être court de qqc. « être dépourvu de » (SALIAT, Plethon, II ds GDF. Compl.) d'où 1862 être à court (de qqc.) (FLAUB., Corresp., p. 283); c) 1660 pris de court (OUDIN, Tresor des deux lang. espagnolle et françoise, Paris, 2e part.). Du lat. class. curtus « écourté, tronqué », au fig. « incomplet, mince, insuffisant ». Fréq. abs. littér. :7 533. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 10 455, b) 10 328; XXe s. : a) 10 177, b) 11 465. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, passim. — GOUG. Mots. t. 1. 1962, p. 275. — GRIMAUD (F.). Petit gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 673. — GRUNDT (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Oslo, 1972, pp. 66-72; p. 114, 130, 150, 155, 313, 323. — GUIRAUD (P.). Le Jargon de la Coquille. Cah. Lexicol. 1967, t. 11, n° 2, p. 50. — QUEM. 2e s. t. 4 1972. — ROG. 1965, p. 230, 236.
II.
⇒COURT2, subst. masc.
SP. Terrain rectangulaire en terre battue ou en dur spécialement aménagé pour le tennis, délimité par des lignes et séparé en deux dans sa largeur par un filet. Court de tennis, court couvert. Court de tennis rougeâtre (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1484) :
Le terrain vague a été coupé en trois pour faire trois tennis, des gens en blanc y courent, les balles volent, les raquettes battent l'air. C'était le court du fond, près duquel il est resté un grand marronnier devant l'espèce de cabane-vestiaire, et un banc.
ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 331.
Rem. Attesté ds ROB., QUILLET 1965, DUB. et Lar. Lang. fr.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. [1894 la cour trad. de l'angl. (the) court (DARY, Jeux de Balle et de Ballon, p. 178 ds BONN.)]; 1900 court (DE VAUX, Sport en France, II, 351, ibid.). Angl. court (empr. à l'a. fr. cort, court, v. cour) attesté comme terme de sp. tennis court dep. 1519 ds NED. Fréq. abs. littér. :66.

1. court, courte [kuʀ, kuʀt] adj. et adv.
ÉTYM. 1640, adj.; cort, 1155; curt, 1080; adv., v. 1205; du lat. curtus « écourté, tronqué; (fig.) incomplet, insuffisant ».
———
I Adj.
1 a Concret. Qui a peu de longueur d'une extrémité à l'autre (relativement à la taille normale d'une chose, à l'idée qu'on s'en fait, ou par comparaison avec une autre chose). Petit; bas, étroit, mince. || Herbe courte. || Poils courts, cheveux courts. Ras.Robe courte. || Son habit est trop court. Étriqué, rétréci. || Corsage à manches courtes. || Manche plus courte que l'autre. || Rendre court, plus court. Accourcir, contracter (2.), couper, diminuer, écourter, raccourcir, réduire, restreindre. || Un texte court, un livre court (matériellement). → ci-dessous, 3. || Rendre un texte plus court. Abréger.
1 (…) les ouvrages les plus courts
Sont toujours les meilleurs.
La Fontaine, Fables, X, 14.
2 Tacite fait un ouvrage exprès sur les mœurs des Germains. Il est court, cet ouvrage, mais c'est l'ouvrage de Tacite, qui abrégeait tout, parce qu'il voyait tout.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXX, 2.
Jambes courtes. || Courte cuisse. || Bras trop courts. || Front court. || Nez court et plat ( Camus).Si le nez de Cléopâtre eût été plus court… (→ Changer, cit. 56).
(Êtres vivants). Vieilli ou littér. Qui est de petite taille. Petit (cour.). || Une personne courte. Bas, bref, courtaud, crapoussin, lourd, ragot, rond, tassé, trapu, ramassé. || Il est gros et court. Courtaud. || Avoir la taille courte : être de petite taille. || Court de taille, de bras, de jambes…
3 La trop courte beauté monta sur des patins.
Boileau, Épîtres, IX.
4 Il était court de stature, mais large de carrure (…)
Rousseau, Confessions, III, p. 167 (→ Contrefait, cit. 2).
5 Ce nain hideux était gros, court, ventru (…)
Hugo, Bug-Jargal, IV.
6 C'était un gros petit homme, chauve, court de bras, de jambes, de cou, de nez, de tout.
Maupassant, les Contes de la Bécasse, p. 209.
6.1 Enfin, ces hommes courts et chétifs, rehaussés en force sous le harnais et le casque, fondus par la discipline dans une minute d'amitié éternelle, passèrent, et il rentra dans son bureau signer des paperasses.
Drieu la Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 129.
REM. Appliqué aux personnes, court ne s'utilise que stylistiquement ou dans des emplois spéciaux. Il n'en va pas de même en français d'Afrique : || « Cet enfant est trop court pour son âge » (Zaïre; IFA). → Petit.
Manège. || Cheval court, dont le corps a peu de longueur du garrot à la croupe. Bouleux, brassicourt, court-jointé (dér.). || Cheval court de reins.
Anat. || Muscle court. || Os court, par oppos. à os plat et os long.
Le chemin est court. || La route est plus courte par la montagne. || La ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre. || Aller par le plus court chemin. Direct (Chemin, cit. 36).N. m. || Prendre le plus court. || Passez par là, c'est le plus court. || Couper au court.On dit aussi prendre au plus court, au fig. : prendre le moyen le plus rapide, le plus expéditif. || Le plus court et le meilleur, c'est…
6.2 Il va s'en aller, fiche le camp par le plus court, sombrer au milieu du parc en faisant un trou dans l'éclaboussement vert de grands jets de branches, et il sera sans doute un peu mort, malgré que cela le mette de mauvaise humeur.
A. Jarry, l'Amour en visites, I, Pl., t. I, p. 846.
6.3 Nous coupons au court à travers champs, vers Chalindry. Je connais les clôtures; j'irais les yeux fermés.
Bernanos, Sous le soleil de Satan, in Œ. roman., Pl., p. 168.
6.4 — Si c'est à l'hôpital que vous allez et si vous voulez couper au court, tournez tout de suite à droite et marchez jusqu'à ce que vous trouviez un restaurant à la façade peinte en bleu.
G. Simenon, Feux rouges, p. 161.
Loc. Tirer à la courte paille. Paille, cit. 9, 10 et supra. — ☑ Faire la courte échelle à quelqu'un.
Avoir la vue courte, ne pas voir de loin. Vue.Fig. N'avoir pas assez de prévoyance, de sagacité. || Un homme à courtes vues. Borné (cit. 23 et supra), étroit, obtus. || Des vues courtes : sans ampleur. || Politique à courte vue.
Cent francs, c'est un peu court.Le repas est un peu court : il n'y a pas assez à manger. Juste.Cuis. || La sauce est trop courte, il faut l'allonger.
b Abstrait. Insuffisant. || Avoir l'esprit court. Borné. || Son intelligence est un peu courte. || La science humaine est courte. || Son pouvoir, ses moyens sont trop courts pour cela (Académie).
2 Qui a peu de durée. Bref, éphémère, fugace, fugitif, intérimaire, momentané, passager, provisoire, temporaire, transitoire; et aussi fragile, périssable, précaire. || Trouver le temps court. || Les jours de l'hiver sont courts. || Une courte nuit d'été. || La vie est courte, de courte durée. — ☑ Fig. et fam. Vouloir la vie courte et bonne : mener joyeuse vie sans souci de santé.Un court moment. Apparition (cit. 4), échappée, instant, passade. || Maladie courte mais grave. || Le spectacle fut très court. || Avoir un court entretien.
7 Les plus courtes erreurs sont toujours les meilleures.
Molière, l'Étourdi, IV, 3.
8 Ces jours si longs pour moi lui sembleront trop courts.
Racine, Bérénice, IV, 5.
9 (…) si la vie est courte pour le plaisir, qu'elle est longue pour la vertu !
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, VI, Lettre 6.
10 Les hommes disent que la vie est courte et je vois qu'ils s'efforcent de la rendre telle.
Rousseau, Émile, V (→ Couler, cit. 17).
11 La vie est courte et l'art long !
Flaubert, Correspondance, t. III, p. 168 (→ Bien (1), cit. 110).
12 (…) un homme est impossible à supposer sans habitudes. Celui qui dit n'en pas avoir est tout simplement un esprit à mémoire courte…
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 64.
13 La vie est courte mais l'ennui l'allonge. Aucune vie n'est assez courte pour que l'ennui n'y trouve pas sa place.
J. Renard, Journal, 5 mars 1906.
14 Ils passent leur temps à ruminer leur jeunesse, ils ne font que des projets à court terme, comme s'ils n'avaient devant eux que cinq ou six ans.
Sartre, l'Âge de raison, XII, p. 224.
Prov. Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures.
(1532). Fig. Avoir la mémoire courte : oublier très vite les choses. Vieilli. || Être court de mémoire (même sens).
3 (Discours, énoncé). Qui est peu développé. || Livre, récit, roman très court. Abrégé (cit. 2), bref, laconique, résumé, simple, sommaire, succinct. || Maximes courtes. || Exposé court mais complet. Concis (cit. 1). || Phrases courtes. || Lettre courte.
Loc. Pour faire court : pour abréger. Bref.
Être court (en parlant des personnes) : parler, écrire de façon brève.
4 Qui est rapproché dans le temps. a Loc. À court terme : pour un avenir rapproché. || Projets à court terme. || Crédit à court terme, à échéances rapprochées.
b Littér. Récent. || Être de courte noblesse.
5 Littér. Prompt, rapide. || Les moyens les plus courts pour réussir. || Le plus court expédient.
Loc. Courte honte. Honte, 4.
6 Qui est de fréquence rapide. || Rythme court. || Avoir l'haleine courte, la respiration courte, le souffle court : s'essouffler facilement et très vite.
Radio. || Ondes courtes.
———
II Adv. (tenir court, 1273).
1 De manière à rendre court. || Couper les cheveux court.
15 Ses cheveux frisottants, coupés court (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 92.
16 Des cheveux (…) coupés court et frisés.
Colette, Julie de Carneilhan, p. 6.
REM. Si court est accordé, il s'agit non plus de l'adverbe mais de l'adjectif.
17 (…) un homme très grand, très gros, aux cheveux coupés courts (…)
G. Duhamel, Biographie de mes fantômes, X, p. 182.
2 Rare. D'une manière brusque, rapide; brièvement. || « Ils rirent court » (Colette, Julie de Carneilhan, p. 10).
(XVe). Cour.Loc. Couper court (à un entretien), l'interrompre au plus vite. Absolt. || Couper court. || Couper court au mal : faire cesser le mal avant qu'il ne se propage.Vx. || Couper court à qqn (Académie), le quitter brusquement.
18 Je coupe court, parce que je ne veux point m'embarquer à vous dire les sentiments de mon cœur là-dessus (…)
Mme de Sévigné, 235, 6 janv. 1672.
19 Mon départ était le seul moyen de couper court à cette intrigue sans issue (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, VII, p. 175.
20 (…) je pris le parti d'arrêter les frais et de couper court à la discussion.
Courteline, Petit historique de Boubouroche, p. 9.
Tourner court (en parlant d'une voiture qui tourne dans un très petit espace). Par ext. || Faire un brusque changement de direction. Fig. Passer d'une chose à une autre sans transition, et aussi s'arrêter brusquement dans son développement.
21 Réveil rapide. Les rêves tournent court.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVII, p. 226.
22 Eh bien ! il a tourné court, il a cané, deux ou trois fois.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, IV, VI.
22.1 D'une part, son savoir et son goût tournent souvent court.
M. Yourcenar, Archives du Nord, p. 133.
Pendre qqn haut et court : pendre avec une corde courte, difficile à détacher. || Il a été pendu haut et court.REM. L'expression est devenue un simple intensif et équivalait à « pendre bel et bien ».
Arrêter court, net. || Arrêter court un cheval lancé au galop (→ Arrêter, cit. 7).
(1578, in D. D. L.). Demeurer, rester, se trouver court : manquer de mémoire, d'idées, d'esprit d'à-propos, de repartie. || Prédicateur qui reste court au milieu d'un sermon. || Demeurer court devant les objections, les arguments. Coi; (fam.) sec.
23 (…) je ne demeurerais pas court, si je voulais vous dire tous les sentiments que j'ai pour vous.
Mme de Sévigné, 252, 26 févr. 1672.
24 Jeannie, étonné, ouvrit la bouche pour répondre, et resta court d'un air penaud.
G. Sand, François le Champi, V, p. 57.
3 Tout court, sans rien ajouter d'autre. || Il s'appelle Durand de X ou Durand tout court ?
25 — (…) à ceux qui sont au-dessus de nous il faut dire « Monsieur » tout court. — Hé bien ! Monsieur tout court, et non plus Monsieur de Sotenville, j'ai à vous dire (…)
Molière, George Dandin, I, 4.
Brusquement, subitement. || S'arrêter tout court dans la lecture d'une lettre.
4 De court.Tenir qqn de court, le serrer de près; fig., lui laisser peu de liberté. Près.
26 Mme de Marsan ne fut regrettée ni des siens, ni de son mari qu'elle tenait de court (…)
Saint-Simon, Mémoires, 73, 203.
Prendre qqn de court, à l'improviste, au dépourvu; ne pas lui laisser de temps pour agir. || Pris de court, il n'a pu achever son travail.
5 (1556). À court, à court de. || Être à court d'argent, en manquer. Absolt. || Il ne put demeurer longtemps à Paris, il était à court d'argent (Académie). || Il s'est tu, à court d'arguments, d'idées. Faute (de).REM. On dit dans le même sens être court (adj.). Elles sont courtes d'argent. Cette forme, la seule admise par Littré, tend à vieillir, l'usage préférant être à court.
26.1 Elle est fort riche. Marsy est toujours à court d'argent.
Zola, Son Excellence Eugène Rougon, t. I, p. 87.
27 Que tout me paraît difficile ! J'avance pas à pas, peinant, à court de souffle, de joie, de ferveur.
Gide, Journal, 13 août 1927.
28 (…) Suarès continue encore de parler. Il n'est jamais à court.
Gide, Journal, Feuillets, p. 350.
28.1 Sophie avait réclamé de lui une cigarette, et, se trouvant à court, il avait partagé avec elle la dernière d'un paquet.
M. Yourcenar, le Coup de grâce, p. 217.
CONTR. Allongé, élevé, épais, grand, large, long; gros; durable, éternel, interminable, prolongé; abondant, pourvu, riche; diffus.
DÉR. Courtaud, courtement.
COMP. Court-bouillon, court-circuit, court-courrier, courte-queue, court-jointé, court-jus, court-noué, court-pendu, court-vêtu. — Écourter. — Raccourcir.
HOM. Cour, courre, cours, 2. court; formes du v. courir.
————————
2. court [kuʀ] n. m.
ÉTYM. 1880, in Petiot; mot angl., de l'anc. franç. court « cour ».
Terrain spécialement préparé pour le jeu de tennis. || Court de tennis. || Court en terre battue, en dur. || Les courts d'un club sportif. || Louer un court. || Court central, ou, ellipt., le central, n. m. (1932, in Petiot) : court principal, sur lequel se disputent les épreuves importantes.
0 Le tennis avait été aménagé sur une place à bâtir achetée à Auteuil en 1920 par M. Lasquin (…) Au bout du court, des hamacs étaient tendus en triangle (…)
M. Aymé, Travelingue, p. 49.
HOM. 1. Court.

Encyclopédie Universelle. 2012.